La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Pour bien cerner l'essence de son oeuvre, il convient d'abord de comprendre l'homme qui se cache derrière l'écrivain du Seigneur des Anneaux, car sa propre vie influence beaucoup ses textes... Nous évoquerons ici certains éléments biographiques ainsi que des réflexions sur l'essence de ses livres ; seront aussi abordés tous les textes de son cru, qui n'entrent pas dans le cadre des autres rubriques (Faërie et autres textes, les poèmes de Tom Bombadil, etc). Attention - Flood interdit dans cette rubrique
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La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Morgoth Bauglir » mar. mai 21, 2013 11:55 pm

La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin


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Ayant reçu ce livre en milieu de journée et l'ayant finit dans le courant de l'après-midi (livre trop peu long), je vais m'attarder à vous présenter comment j'ai perçu cette "étude sur Tolkien".

Photo de Monsieur Marc-Louis Questin, pour que vous puissiez voir à quoi ressemble cet illuminé. :mrgreen:
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Au premier aspect, je vais abordé l'enveloppe du livre. Le livre présente en page de couverture l'image postée ci-dessus, représentant l'assaut d'une cité (Gondolin ou Minas Tirith ?). Aucune idée, puisque l'illustration perçue comme très "bordélique" (c'est un ancien étudiant en histoire de l'art qui vous parle), n'aide aucunement quant à savoir quel passage chez Tolkien est représenté. Admirez donc l'aspect fouillis, qui est déjà le prélude de ce qui va suivre à l'intérieur. En quatrième page de couverture, l'auteur du livre nous présente la thèse de son ouvrage résumée en une phrase : il n'est pas indécent de qualifier Tolkien de sage visionnaire qui possède une vaste mémoire des civilisations perdues, mais qui donne également à son oeuvre une dimension prophétique et démiurge.
L'auteur nous propose donc de nous faire découvrir tout au long de son livre que le génie de Tolkien lui a permit de créer en outre le Silmarillion, un mythe fantastique.

Une fois cette lecture faite, me sentant alléché par ces mots, je me lance de la lecture de l'ouvrage, et attention à vos yeux, vous en prenez plein la vue.

L'auteur aborde Tolkien en vingt-deux chapitres. Pour un livre de 230 pages environ, édité sous une police atteignant facilement le nombre 16, vous vous apercevrez en réalité que vous lisez non pas un livre de 230 pages, mais bien au contraire la moitié, soit environ 160 pages. Divisez 160 par 22, et vous obtiendrez un chiffe avoisinant 7, ce qui est totalement risible. Comprenez donc au combien il fut facile pour moi de finir ce livre en si peu de temps.

La critique du premier livre de M. Questin que je n'ai pas lu cela dit en passant, publiée sur le site JRRVF sous ce lien : http://www.jrrvf.com/essais/CR_Monde_Legendaire.html annonce déjà la couleur de ce qui suivra dans ma critique.

Citation de JRRVF : Comment en effet ne pas déjà sursauter d'indignation quand on lit que Le Seigneur des Anneaux est qualifié, je cite, de « classique de la littérature ésotérique ». Depuis des années, de nombreuses personnes travaillent à défaire l'ouvre de Tolkien des préjugés qui pèsent sur elle, or voilà que M. Questin prend le contre-pied de cette démarche en donnant au Seigneur des Anneaux ce qualificatif d'ésotérique.
Et comme par le plus grand des hasards me direz-vous, il se trouve que je m'y connais quelque peu en matière ésotérique. Et en effet, je dois dire qu'une fois son livre achevé, je trouve que ce monsieur psychote un peu trop sur la notion d'ésotérisme, alors que pour moi, il n'y a pas vraiment de cela dans l'oeuvre de Tolkien. Un tel hermétisme se retrouverait bien plus aisément dans l'oeuvre de Dante (que d'ailleurs l'auteur rapproche de Tolkien je ne sais plus quand, tant les références à tout et n'importe quoi se font sentir à la lecture). En parlant de référence, quelle grossière erreur de publier un livre sensé être une étude, alors que nous n'avons nulle note à laquelle nous référer lorsque que monsieur avance des arguments. La crédibilité de son étude joue énormément là-dessus. Du coup nous nous retrouvons avec des extraits de textes balancés sur le papier, dont l'auteur s'entête à ne fournir qu'un copié-collé, sans rien expliquer de convainquant (je fais en particulier référence au chapitre cinq qui parle de la relation en le Kevala et l'histoire de Turin Tumanbar. Il ne s'agit que de la publication d'un vulgaire résumé. Or dans une étude, on attend la base de ce qu'est une étude, à savoir de produire une étude, un approfondissement de ce que nous avançons. Alors quant à se montrer érudit, autant le faire de manière subtile). Je saignerai à ce propos le troisième chapitre qui atteint péniblement les deux pages d'étude, dont le titre est "la fleur d'écume". Merci la traduction quenya qui n'est pas forcément perceptible au premier abord. Surtout quand on voit que ce chapitre porte sur un très court passage concernant le Vingilot et sur Elwing. Admirable. On arrive même à un chapitre traitant de Beowulf qui est tout simplement l'oeuvre par excellence en ce qui concerne l'inspiration de Tolkien. On notera six pages d'études. Misérable.

Chose intéressante, est fournie avec le livre une carte de l'éditeur. Je remarque au dos de la carte une série de case à cocher si on aime tel genre de livre. Je me rends compte bien vite que cet éditeur centre ses livres sur des sujets précis que je vais vous citer : spiritualité, radiesthésie, sociétés initiatiques, sciences occultes, magie, paranormal, art divinatoires, chamanisme, orientalisme, religion, etc. Bref un tas de domaines d'études prompt à être très orienté vers l'ésotérisme. Et on se permet de qualifier Tolkien d'ésotérisme ? A croire que les livres de Tolkien auraient dû être publiés chez cet éditeur et non chez Christian Bourgois. Mais bizarrement, cela ne s'est pas trouvé. Étrange non ? Il n'y que cette étude qui adopte une visée ésotérique, et encore, je dirais pseudo-ésotérique tant l'illumination de monsieur est puissante. Cela me rappelle quelqu'un qui avait analysé le nom de Rackham le Rouge, personnage de Tintin, et en avait déduit que la racine du nom de ce personnage si l'on analysait, se rapprochait de l'arabe et signifiait tel concept métaphysique. Vous comprenez donc où je veux en venir, certaines comparaisons entre l'oeuvre de Tolkien et certains textes ésotériques sont décevantes à lire, voire choquantes. Exemple : chapitre 3 Les voiles de ce navire étaient argentées comme la lune, vermeilles étaient ses rames et les bouleaux de Nimbrethil servirent à tailler ses flancs d'une blancheur immaculée. (Saut de ligne) le bouleau, pour les chamanes mongols et sibériens, est un arbre qui est lié à la lune et au monde souterrain. Voyez donc comment il est choquant de voir qu'un bouleau issu de la pensée de Tolkien, soit soudainement comparé à la blancheur de la lune selon les chamanes mongols. On est à la limite du ridicule. Alors après qu'on vienne me dire qu'il faut comprendre que les voiles évoquant la lune, plus le bouleau qui évoque la lune chez les mongols a en fait un rapport, puisque la lune est un tout qui se figure dans le Vingilot-même, etc. On approcherait des théories fumantes et prise de tête. Mais c'est là tout le problème de cet auteur, c'est qu'il va trop loin dans ses délires, si loin qu'il n'en vient même plus à parler de Tolkien mais à parler de lui en réalité, de comment il perçoit Tolkien (chose évidente quant à la teneur des réflexions dont bon nombre non certainement pas effleurées l'esprit du Professeur, je vous renvois à la théorie fumeuse ci-dessus), et nous cherche en réalité à nous présenter son érudition qu'autre chose. Il faut apprendre que si nous voulons expliquer un auteur dans une quelconque étude, il vaut mieux se référer à l'auteur même, et non à sa propre subjectivité. Quand bien même il s'y réfère, monsieur Questin ne bronche pas plus de quelques pauvres lignes sur le papier à son propos. Fainéantise ou plutôt volonté de se mettre en avant plus que l'auteur lui-même.

Je m'attarde dès à présent sur le style d'écriture. Comme vous le savez maintenant, l'auteur est du genre à vendre sa petite personne. Et quel est le moyen de vendre au mieux son mérite ? Une écriture à la perception métaphorique. Jamais, je dis bien jamais, je n'ai lu une étude qui recherche plus la qualité des mots comme le faisait l'ami Flaubert, qu'à présent aujourd'hui. Des grandes et belles pompeuses. On croirait lire une sorte du poète qui intègre en plus de cela des concepts de philosophie et de métaphysique, dont il pêne à unir, si bien qu'on se retrouve avec des phrases très lourdes, du moins si vous n'avez pas en tête quantité de notion philosophique, le livre sera pour vous une dure épreuve. En plus de cela, ses références à certains auteurs sont parfois douteuses. Je citerais avec honneur, l'heureuse surprise de voir mentionné le nom de René Guénon qui est pour mon père un très grand savant (pas étonnant qu'il est spécialiste de cet homme). A un moment, il citait donc ce métaphysicien, et j'ai accouru vers mon père pour lui demander ce qu'il pensait de ce passage en question. Il m'a sorti un grand "Mouais, je ne sais pas où il est allé pêché ça". C'est dire à quel point, venant même d'un "spécialiste", l'auteur apparaît en réalité moins convaincant qu'il n'en a l'air. Malgré tout il a tout de même cerné quelques concepts philosophiques "bateaux" comme le concept du non-retour nietzschéen qui se fait la joie de nous rappeler plusieurs fois, le livre ne comportant pas assez de contenu, on fait de la répétition, ça bourre les pages. Bravo monsieur l'érudit, une fière prouesse intellectuelle.

Voilà, j'espère que cette critique sera pour vous une lumière pour vous prémunir de cet ouvrage unique en son genre. J'ai voulu en faire une critique car ce livre m'intéressait tant à ce qu'on m'a dit à son propos. Du coup je l'ai lu, et je vous ai posté mon avis sur la question. Maintenant à vous de juger.
D'autres livres seront bientôt en ma possession, en particulier un livre de Léo Carruthers sur Tolkien et le Moyen-Age, et la biographie de Humphrey Carpenter, qui sont je pense, des études plus sérieuses, plus précises, plus constructives que ne le laissait croire l'auteur critiqué aujourd'hui.
« Vous êtes comme tous les Français, vous n'avez pas lu Tolkien !
Il n'y a que vous autres qui ne l'ayez pas encore lu. »

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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Bartiméus » mer. mai 22, 2013 12:10 am

Je l'ai toujours dit, ne jamais acheté un livre écrit par un druide aux cheveux longs. :mrgreen:

Plus sérieusement, belle critique, si après ça quelqu'un veut encore se procurer le livre, même gratuitement, je sais pas ce qui lui faut.
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 12:12 am

Bartiméus a écrit :Je l'ai toujours dit, ne jamais acheté un livre écrit par un druide aux cheveux longs. :mrgreen:

Plus sérieusement, belle critique, si après ça quelqu'un veut encore se procurer le livre, même gratuitement, je sais pas ce qui lui faut.


Il a dit dans son livre qu'il a des amis qui pratiquent des rites odiniques, et qu'il connait des druides, c'est dire dans quel état il a composé son livre. :mrgreen:
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar phoenlx » mer. mai 22, 2013 12:19 am

Rien d'autre à ajouter, ça fait un long moment que je l'ai lu mais j'en garde un souvenir très obscur et je me retrouve dans ce que tu dis notamment par rapport au style ( pour ce qui est du contenu tu es sans doute plus calé que moi mais l'impression de "délires trop poussés" je l'ai ressenti aussi sans arrêt à la lecture - laborieuse aussi je dois dire - de ce bouquin ) Même chose pour le rapport à l'ésotérisme qui m'avait un peu choqué, j'avais aussi le sentiment que souvent il prenait ses désirs pour des réalités et ne parlait pas de la pensée de Tolkien mais de sa manière à lui de voir ( récupérer ? ) l'oeuvre ; ce que tu dis à propos de la ligne éditoriale est intéressant d'ailleurs. Ce serait un peu tous les livres de cette collection ...
Perso j'avais acheté ce livre vers l'époque des films, probablement vers 2002 ; à l'époque il y avait encore peu d'ouvrages sur Tolkien en français, par la suite ils se sont multiplié, j'avais sans doute pris celui-ci car c'était l'un des rares que proposait la Fnac à l'époque , hormis les écrits de Tolkien même et sans doute certains livres de Ferré mais que je n'avais pas vu .. En tout cas, critique intéressante ..
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Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 12:24 am

En fait, si tu veux lire son bouquin, il te faut un dictionnaire des notions philosophiques à côté, sinon tu peux être vite largué si tu ne connais pas grand chose en philosophie. Enfin bon, je ne dirais pas que ce livre est totalement négatif, j'ajouterais qu'il permet tout de même à un universitaire (dont je fais partie) de voir qu'un ouvrage est mauvais, quand il révèle tous ces défauts présentés. Au final, c'est très indicateur de ce qu'il ne faut pas faire si on veut écrire une étude. :lol:
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Messagepar Bartiméus » mer. mai 22, 2013 12:33 am

Mon problème (?) avec la littérature, c'est que je ne conçois pas de demi-mesure. Sois un livre me captive voir me prend aux tripes, sois il me fait chier. En fait je ne pense pas qu'il y ait de " nanars littéraires", de " mauvaise littérature divertissante" comme au cinéma. Comme tu l'as dit, on peut apprendre d'un mauvais livre mais on n'en retire aucun plaisir ( je suppose que, même si ta critique est entraînante, le temps a du te paraître long ! :mrgreen: ).
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 12:47 am

Et bien détrompes-toi, le livre m'a paru vraiment trop court, car j'avais soif de le lire, bien que je savais que j'en tirerais une morale négative au final.
Et fait, un livre peut me paraître long, voire très long sur certains passages (LOTR étant le meilleur exemple), mais pourtant tout aussi délectable à la lecture. Je reprends l'exemple de Flaubert de ma critique. Flaubert dans Madame Bovary (je ne sais pas si tu l'as lu, mais en tant que littéraire, c'est un devoir de plus haute importance :mrgreen: ), les descriptions peinent à faire avancer le récit, mais les mots sont tellement pesés les uns les autres, que de cette pure alchimie, le livre peut nous paraître long, il n'en n'est pas moins admirable à la lecture. Cependant, un recueil de poèmes comme A la Lumière d'Hiver de Philippe Jaccottet, se lit en trente minutes à tout casser, mais n'en est pas moins une arnaque littéraire. Il ne faut pas donc se fier à la longueur, bien des romans sont les plus beaux par leur longueur (je pense en particulier aux écrivains russes tels que Dostoïevski ou encore Tolstoï)
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Messagepar Bartiméus » mer. mai 22, 2013 12:51 am

Ah mais je ne voulais pas dire que la longueur d'un livre avait un rapport avec sa qualité, je disais juste que je n'arrivais pas à trouver un quelconque intérêt à un livre que je trouvais mauvais, contrairement au cinéma où là, certains films peuvent divertir malgré leurs nullités.
"Ce Christ au tétanos n'était pas le Christ des riches, l'adonis de Galilée, le bellâtre bien portant, le joli garçon aux mèches rousses [...] Celui-là, c'était le Christ des premiers siècles, vulgaire, laid, parce qu'il assuma toute la somme des péchés et qu'il revêtit, par humilité, les formes les plus abjectes. "

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Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 12:55 am

On se forge une culture même avec des livres au schéma narratif plus que risible. :wink:
Mais ça, c'est plutôt pour le côté vaniteux du littéraire qui se doit de lire des choses qui ne devraient pas avoir lieu d'exister. C'est une sorte de consolation à notre traumatisme de lecteur dirons-nous.
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Messagepar phoenlx » mer. mai 22, 2013 12:56 am

par contre, pourquoi tu as placé ce topic ici ?
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Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 12:58 am

Je ne savais pas où le poser. :mrgreen:
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Messagepar Bartiméus » mer. mai 22, 2013 12:59 am

Je pense qu'il serait plus approprié dans la partie " Tolkien, l'homme et son oeuvre"
"Ce Christ au tétanos n'était pas le Christ des riches, l'adonis de Galilée, le bellâtre bien portant, le joli garçon aux mèches rousses [...] Celui-là, c'était le Christ des premiers siècles, vulgaire, laid, parce qu'il assuma toute la somme des péchés et qu'il revêtit, par humilité, les formes les plus abjectes. "

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Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 1:00 am

Excellente idée !

Voilà il est déplacé.
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Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 1:19 pm

J'avais oublié de vous poster ce passage qui fait référence à une actualité pas si éloignée que ça. :lol:

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Messagepar Bartiméus » mer. mai 22, 2013 1:24 pm

Druide et prophète, cet homme n'est décidément pas du commun des mortels.
"Ce Christ au tétanos n'était pas le Christ des riches, l'adonis de Galilée, le bellâtre bien portant, le joli garçon aux mèches rousses [...] Celui-là, c'était le Christ des premiers siècles, vulgaire, laid, parce qu'il assuma toute la somme des péchés et qu'il revêtit, par humilité, les formes les plus abjectes. "

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Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 1:26 pm

Un escroc, je n'ai que ce mot à la bouche. Un peu comme Kloczko, mais d'une autre manière.
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Messagepar phoenlx » mer. mai 22, 2013 1:43 pm

Je ne me souvenais plus qu'il parlait du 21 décembre 2012 :lol:
Klockko pour ma part je ne le range pas dans la même catégorie ..
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Messagepar Bartiméus » mer. mai 22, 2013 1:43 pm

Qui est ce monsieur Kloczko ?
"Ce Christ au tétanos n'était pas le Christ des riches, l'adonis de Galilée, le bellâtre bien portant, le joli garçon aux mèches rousses [...] Celui-là, c'était le Christ des premiers siècles, vulgaire, laid, parce qu'il assuma toute la somme des péchés et qu'il revêtit, par humilité, les formes les plus abjectes. "

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Messagepar Bombur » mer. mai 22, 2013 1:49 pm

Un gros prétentieux. Pas idiot mais vaniteux au possible.

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Messagepar phoenlx » mer. mai 22, 2013 7:23 pm

C'est l'auteur de ce livre, entre autres .. viewtopic.php?f=223&t=10023
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar SauronGorthaur » mer. mai 22, 2013 7:50 pm

j'ai du coup pas très envie d'acheter ce bouquin :lol:

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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Bartiméus » mer. mai 22, 2013 7:53 pm

SauronGorthaur a écrit :j'ai du coup pas très envie d'acheter ce bouquin :lol:


Le critique de Mahdi atteint son but donc. :mrgreen:
Modifié en dernier par Bartiméus le mer. mai 22, 2013 8:09 pm, modifié 1 fois.
"Ce Christ au tétanos n'était pas le Christ des riches, l'adonis de Galilée, le bellâtre bien portant, le joli garçon aux mèches rousses [...] Celui-là, c'était le Christ des premiers siècles, vulgaire, laid, parce qu'il assuma toute la somme des péchés et qu'il revêtit, par humilité, les formes les plus abjectes. "

Là-bas, Joris Karl Huysmans, 1891.

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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Zelphalya » mer. mai 22, 2013 8:08 pm

Merci pour cette critique, c'est toujours intéressant à lire :)

Par contre, je m'étonne d'un point. Tu dis :
Exemple : chapitre 3 Les voiles de ce navire étaient argentées comme la lune, vermeilles étaient ses rames et les bouleaux de Nimbrethil servirent à tailler ses flancs d'une blancheur immaculée. (Saut de ligne) le bouleau, pour les chamanes mongols et sibériens, est un arbre qui est lié à la lune et au monde souterrain. Voyez donc comment il est choquant de voire qu'un bouleau de couleur vermeil donc rouge vif, soit comparé à la blancheur de la lune selon les chamanes mongols. On est à la limite du ridicule.

Je suis perplexe, un bouleau vermeil, ça existe ? Moi je comprends la phrase source comme : les rames sont vermeil mais la coque en bouleau est blanche. Du coup la phrase à la suite ne me perturbe pas, bien que le rapprochement n'est pas d'un grand intérêt.
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 8:13 pm

Bigre je me suis bien mélangé sur ce point. :shock:
Je vais reformuler ce petit passage, mais bon, ça n'enlève pas grand chose.

EDIT : problème rectifié. :jap:
« Vous êtes comme tous les Français, vous n'avez pas lu Tolkien !
Il n'y a que vous autres qui ne l'ayez pas encore lu. »

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Messagepar Zelphalya » mer. mai 22, 2013 8:29 pm

:mrgreen:

Je me disais bien qu'il y avait quelque chose de bizarre ^^
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Morgoth Bauglir » mer. mai 22, 2013 8:34 pm

C'est vrai que même à la rédaction de la critique hier soir, je sentais que ce passage avait un truc qui ne collait pas, mais la fatigue était au rendez-vous dirons-nous. :lol:
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Náin » mer. juil. 03, 2013 11:54 am

Et bien grâce à toi je n'aurais pas à lire le livre d'un illuminé qui préfère parler de lui plutôt que de tolkien. Cependant il y a un truc où je ne suis pas d'accord avec toi, c'est quand tu dis que l'auteur parle plus de sa vision de tolkien que de tolkien lui-même. En même temps je trouverais extrêmement prétentieux de présenter une étude comme la vérité vraie. Forcément on a tous une vision de tolkien différente, évidemment qu'il parle de sa vision, il ne peut pas parler d'autre chose, comme Vincent Ferré parle de sa vision etc..ce serait malhonnête de penser que l'on détient la seule et unique interprétation possible de l’œuvre de tolkien. Il le disait lui-même, son œuvre n'est pas une allégorie, à chacun de voir sa propre allégorie, et, du coup, sa propre vision.

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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Morgoth Bauglir » ven. juil. 05, 2013 11:27 pm

Il bien sûr légitime d'avoir différentes perspectives d'intérêts à l'égard d'un auteur. Nous dirons que c'est légitime. Ce qui l'est moins en revanche, c'est de consacrer une étude sur l'auteur, en ne parlant pas de l'auteur qui se décode lui-même, grâce à l'étude menée. Ce monsieur en question a raté son but.
Lorsque qu'on présente un auteur, selon une étude -sérieuse entendons-nous-, le chercheur se doit de prendre l'auteur comme argument d'autorité, et nulle autre chose n'explique mieux l'auteur que l'auteur lui-même. Or que fait-il ici ? Il étale sa culture, et par des moyens plus moins douteux, il parvient à rapprocher Tolkien de ceci, de cela. Et de ces rapprochements, il en conclue une conséquence. Choix bien arbitraire mon pauvre ami. On ne procède pas comme cela. Autant la culture est nécessaire lors de la rédaction d'une étude, encore faut-il savoir l'utiliser à bon escient.
Tu prenais l'exemple de V. Ferré, excellent choix d'un chercheur, qui se préoccupe d'expliquer Tolkien, avec du Tolkien, et non avec du néo-paganisme, afin d'en découler des idées soupçonneuses.
Je pense donc comme toi qu'il y a moult façons de voir Tolkien (en voyant la diversité des thèmes qu'il aborde autour de son oeuvre, on ne peut qu'être toujours affamé), mais encore faut-il s'en tenir à certaines règles, car à les fausser, on tombe bien vite dans du grand n'importer quoi.
Et donc au final, on se trouve avoir un amer goût dans la bouche, d'avoir lu un type qui vante ses mérites, plutôt que de se consacrer à l'auteur lui-même, et uniquement lui.
« Vous êtes comme tous les Français, vous n'avez pas lu Tolkien !
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar Náin » sam. juil. 06, 2013 9:24 pm

A oui d'accord j'avais pas compris ca. Oui en fait il délire totalement quoi...

itikar
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Re: La Sagesse de Tolkien ou les prodiges du Silmarillion par Marc-Louis Questin

Messagepar itikar » dim. juil. 07, 2013 2:58 am

Morgoth Bauglir a écrit :Il bien sûr légitime d'avoir différentes perspectives d'intérêts à l'égard d'un auteur. Nous dirons que c'est légitime. Ce qui l'est moins en revanche, c'est de consacrer une étude sur l'auteur, en ne parlant pas de l'auteur qui se décode lui-même, grâce à l'étude menée. Ce monsieur en question a raté son but.
Lorsque qu'on présente un auteur, selon une étude -sérieuse entendons-nous-, le chercheur se doit de prendre l'auteur comme argument d'autorité, et nulle autre chose n'explique mieux l'auteur que l'auteur lui-même. Or que fait-il ici ? Il étale sa culture, et par des moyens plus moins douteux, il parvient à rapprocher Tolkien de ceci, de cela. Et de ces rapprochements, il en conclue une conséquence. Choix bien arbitraire mon pauvre ami. On ne procède pas comme cela. Autant la culture est nécessaire lors de la rédaction d'une étude, encore faut-il savoir l'utiliser à bon escient.
Tu prenais l'exemple de V. Ferré, excellent choix d'un chercheur, qui se préoccupe d'expliquer Tolkien, avec du Tolkien, et non avec du néo-paganisme, afin d'en découler des idées soupçonneuses.
Je pense donc comme toi qu'il y a moult façons de voir Tolkien (en voyant la diversité des thèmes qu'il aborde autour de son oeuvre, on ne peut qu'être toujours affamé), mais encore faut-il s'en tenir à certaines règles, car à les fausser, on tombe bien vite dans du grand n'importer quoi.
Et donc au final, on se trouve avoir un amer goût dans la bouche, d'avoir lu un type qui vante ses mérites, plutôt que de se consacrer à l'auteur lui-même, et uniquement lui.


Je tiens à dire quand même quelque chose à ce sujet.
Oui, Vincent Ferré s'efface vraiment et s'appuie systématiquement sur des extraits de Tolkien - c'est tout à son honneur comparé à Kloczko - ou des paroles qu'il aurait écrit sur une autre œuvre, des lettres par exemple. Mais, comme le dit nain, il a son interprétation personnelle de Tolkien tout de même. On peut noter deux exemples : ses argumentaires pour mettre en parallèle la religion catholique à son oeuvre - d'avantage le Silmarillion que Le Seigneur des Anneaux ceci dit - qui ont été repris dans le forum plusieurs fois de manière assez détaillé, et qui est certes un parallèle intéressant, mais forcément subjectif tout de même sachant que Tolkien n'était pas complètement persuadé lui-même de le faire ... Puis, la manière dont il met "la Mort" comme fil conducteur de "Sur les rivages des Terres du Milieu" est fait de telle sorte que d'un chapitre au suivant, une fluidité argumentée nous y amène naturellement. Or, là encore, il y a parfois un peu trop d'assurance je pense ...
Ce qui me semble personnellement le plus vrai, c'est que l'oeuvre de Tolkien est tellement riche qu'on va y trouver énormément de corpus, de symbolisme, et de concepts (chants, poésie, prose, dramaturgie, comique, épique ... royauté, famille, dynasties, magie, bien, mal, redemption, force et faiblesse, pouvoir, domination ... destinée, déchéance, déliquescence, danger, ombre, héroïsme, humanisme, affects, sacrifice, témérité, mort mais aussi vie et renaissance, nature, industrie, guerre bien sûr, religion mais à mon sens d'avantage paganiste ou druidique ... et on pourrait en rajouter cinquante facile ... d'où la pertinence d'en avoir tiré un dictionnaire d'ailleurs ) de sorte qu'il est faisable -pas facile, d'ailleurs les études analytiques de Ferré sont de vrais tours de forces mais faisable- de défendre tel ou tel matière bec et ongle et armé de très nombreux exemples.
Maintenant, peut-on pour autant écrire que les concepts principaux du Seigneur des Anneaux sont la mort et l'immortalité? Et ce même si Tolkien insistait sur ces aspects ? J'ai envie de dire que même si effectivement il a pu trouver 300 pages de démonstration pour le dire, ça n'engage que lui ... car il a choisi de présenter l’œuvre de sorte à mener magistralement à bien sa démonstration. En ce sens, c'est une démarche un tout petit peu sophiste, et c'est ce que je reprocherais à Vincent Ferré, même si je fais probablement de même et moins bien voire pire sans doute quand je veux défendre tel ou tel argument :D

Donc, je suis d'accord avec nain, ici :)

Voilà les premières pages de "Tolkien:Sur les rivages de la Terre du Milieu" de V.Ferré, afin que vous puissiez constatez ce que je dis, soit tant le soin qu'il met à se référer aux écrits de Tolkien que son désir de mettre en évidence les différentes manières de se référer à la Mort. Aussi pour vous donner envie de lire ce livre car c'est riche, instructif et passionnant ! Même si je suis loin de partager toutes ces appréciations mais bon... c'est peut-être parce que je suis farouchement persuadé que même un auteur ne sait pas toutes les raisons qui le poussent à écrire ... Bref, pour moi, le discours sur la Mort est une des richesses de l’oeuvre de Tolkien, mais c'est loin d'être la seule, ou la principale ... A chacun de juger à l'aune de sa propre lecture bien sûr. Au passage, je ne suis pas persuadé comme Vincent Ferré l'est que The hobbit déplaisait tellement à Tolkien. Il a certes dégagé son aspect trop enfantin pour en faire un prologue efficace au Seigneur ... mais je ne pense pas qu'il estimait que Le Hobbit ne méritait pas sa grâce, n'exagérons rien.

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Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
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