Les Monstres et les Critiques (de J.R.R. Tolkien)

Pour bien cerner l'essence de son oeuvre, il convient d'abord de comprendre l'homme qui se cache derrière l'écrivain du Seigneur des Anneaux, car sa propre vie influence beaucoup ses textes... Nous évoquerons ici certains éléments biographiques ainsi que des réflexions sur l'essence de ses livres ; seront aussi abordés tous les textes de son cru, qui n'entrent pas dans le cadre des autres rubriques (Faërie et autres textes, les poèmes de Tom Bombadil, etc). Attention - Flood interdit dans cette rubrique
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Les Monstres et les Critiques (de J.R.R. Tolkien)

Messagepar phoenlx » sam. mars 28, 2020 12:59 pm

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Les Monstres et les Critiques est un recueil d'essais académiques de l'écrivain et philologue J.R.R. Tolkien qui furent publiés après sa mort par son fils Christopher en 1983. Il est paru en anglais aux éditions Harper Collins, et en France aux éditions Christian Bourgois.

Les textes ont été rédigés par J. R. R. Tolkien entre 1931 et 1959, tous dans le cadre de ses conférences universitaires, à l'exception de l'essai « Traduire Beowulf » ; Deux textes ont été édités pour la première fois dans le recueil, il s'agit de « Sire Gauvain et le Chevalier vert » et « Un vice secret ».

Le titre précis en anglais est : The Monsters and the Critics and Other Essays
(Les Monstres et les Critiques et autres essais)

Présentation de l'éditeur
Fées, dragons et chevaliers ; runes, poèmes, langues inventées ; c'est l'essence même du Seigneur des Anneaux et du Silmarillion qu'il nous est donné de (re)découvrir dans ces sept essais et conférences, sur le conte de fées et la fantasy, les langues ou la littérature médiévale.
Dans ces textes, rédigés entre 1931 et 1959, se déploie le caractère profondément humaniste, et souvent méconnu, de J. R. R. Tolkien, tour à tour lecteur, traducteur, linguiste, enseignant, et surtout créateur.
Ce volume inclut une nouvelle traduction de l'essai Du conte de fées.

Biographie de l'auteur
Spécialiste de philologie faisant autorité dans le monde entier, J. R. R. Tolkien (1892-1973) a écrit en 1936 Le Hobbit, considéré comme un classique de la littérature enfantine puis en 1938-1939 un essai sur les contes de fées. Paru en 1949, Farmer Giles of Ham a séduit adultes et enfants. J. R. R. Tolkien a travaillé quatorze ans au cycle intitulé Le Seigneur des Anneaux composé de : La Communauté de l'anneau (1954), Les Deux tours (1954), Le Retour du roi (1955) - œuvre magistrale qui s'est imposée dans tous les pays, adaptée à l'écran par Peter Jackson avec le phénoménal succès que l'on sait. Retrouvez un site français consacré à l'auteur sur http://www.tolkienfrance.net



Liste des textes parus dans l'ouvrage :

:arrow: « Beowulf : les monstres et les critiques » (Beowulf: The Monsters and the Critics), une conférence donnée le 25 novembre 1936 à la British Academy, à propos du poème épique en vieil anglais nommé Beowulf ;
:arrow: « Traduire Beowulf » (On Translating Beowulf), une contribution à une nouvelle édition de 1940 d'un ouvrage collectif de 1911, à propos de la traduction depuis le vieil anglais ;
:arrow: « Sire Gauvain et le Chevalier vert » (Sir Gawain and the Green Knight), une conférence donnée à l'université de Glasgow le 15 avril 1953, étude du poème médiéval homonyme, que Tolkien avait déjà édité en 1925 et qu'il venait d'achever de traduire en anglais moderne et vers allitératifs, traduction qui a été éditée en 1975 ;
:arrow: « Du conte de fées » (On Fairy-Stories), texte d'une conférence prononcée le 8 mars 1939 à l'université de St Andrews, déjà publié en 19474, 19645, et en France 1974, portant sur la nature, les origines et les fonctions du conte de fées ;
:arrow: « L'anglais et le gallois » (English and Welsh), conférence inaugurale de la série O'Donnell, prononcée le 21 octobre 1955 à l'université d'Oxford et publiée en 19637, sur la relation entre l'anglais et le gallois, avec une analyse du mot welsh (« gallois » en anglais) ;
:arrow: « Un vice secret » (A Secret Vice), conférence de 1931 (révisée par la suite) à propos des langues construites, expliquant la genèse du quenya et du sindarin, les deux langues elfiques principales de sa subcréation liée à la Terre du Milieu ;
:arrow: « Discours d'adieu à l'université d'Oxford » (Valedictory Address to the University of Oxford), prononcé par Tolkien à son départ de l'université d'Oxford le 5 juin 1959.

(source : wikipédia)

Plus de détails sur la page Tolkiendil : https://www.tolkiendil.com/tolkien/biblio/mc

Je vous laisse lire par ailleurs ce texte du site de Bifrost écrit par Bertrand Bonnet, pour plus de détails sur chaque essai présents dans ce livre : https://www.belial.fr/blog/les-monstres ... -critiques :



Avant d’être l’auteur de Bilbo le Hobbit et du « Seigneur des Anneaux », ainsi que du « Légendaire » qui leur sert de toile de fond et ne devait être publié qu’à titre posthume, J.R.R. Tolkien était un professeur de philologie à Oxford. Ce recueil d’essais destinés dans l’ensemble à un large public (les plus pointus restent dans les publications universitaires) offre une occasion sans pareille de faire le lien entre ces deux activités de l’auteur, et éclaire sous un nouveau jour la production de fictions tolkiéniennes. On ne peut en effet s’empêcher de lire ici Tolkien à la lumière de ce que l’on en sait par ailleurs ; et, si le public de ces conférences n’en était sans doute pas conscient alors, il est clair pour qui a lu ses fictions que Tolkien, tout en menant à bien ses activités universitaires, trouve ici la matière d’un plaidoyer en faveur de son approche de la littérature d’Imaginaire.

Le volume s’ouvre sur la très importante conférence de 1936 qui lui donne son titre, et qui devait constituer un tournant dans l’exégèse de Beowulf, le fameux poème anglo-saxon. Tolkien y rejette la tentation de ne se servir de cette œuvre qu’à titre de source historique, ou de n’y voir qu’une allégorie. Il montre le « sérieux » des Monstres, et insiste sur la valeur du poème en lui-même, non seulement sur le plan de la forme, mais aussi du fond. Une lecture critique d’un genre nouveau, donc, et qui éclaire tout particulièrement les intentions de Tolkien dans sa propre production de fictions. Suit « Traduire Beowulf », qui s’intéresse aux difficultés inhérentes au rendu du poème allitératif dans un anglais moderne (on notera que la propre traduction dudit Beowulf par Tolkien vient de paraître en anglais).

Dans « Sire Gauvain et le Chevalier vert », conférence à propos d’un fameux récit arthurien, on retrouve des préoccupations assez similaires. Tolkien s’intéresse ici surtout à la question morale au cœur du texte, celle du péché et de la confession, vue au travers d’une sorte de « hiérarchie des normes » ; ce qui n’a sans doute rien d’étonnant de la part d’un fervent catholique, mais nous rappelle à bon droit que cette dimension religieuse est essentielle dans « Le Seigneur des Anneaux ».

Suit une nouvelle traduction de « Du conte de fées » (texte que l’on trouve également dans Faërie). La dimension de plaidoyer n’a sans doute jamais été aussi forte que dans cette très importante conférence, qui s’intéresse notamment aux notions chères à l’auteur de « sub-création » et d’« eucatastrophe », là encore fondamentales pour la lecture de l’œuvre fictionnelle tolkiénienne (a fortiori dans une perspective chrétienne), de même que son affirmation longuement argumentée que le « conte de fées » n’est pas en tant que tel destiné aux enfants.

On passe ensuite à des essais consacrés à la question des langues, réelles ou imaginaires (or l’on sait aujourd’hui que la création de langues imaginaires fut pour Tolkien un préalable à la constitution de son « Légendaire »). « L’Anglais et le gallois » s’intéresse au premier versant, et au goût pour la forme ; on s’attardera cependant davantage sur « Un vice secret », conférence en forme de confession, sur la création, à la fois ludique et sérieuse, de langues imaginaires, dont Tolkien donne des exemples à la fin (avec notamment un poème sur Eärendel).

Le volume se clôt, enfin, sur le « Discours d’adieu à l’université d’Oxford », qui s’intéresse notamment à la dénomination « langue et littérature anglaises ».

Fort bien construit — les essais s’enchaînent d’une manière qui fait sens —, Les Monstres et les critiques et autres essais est un ouvrage remarquable à tout point de vue. Il permet d’apprécier les différentes facettes de l’activité tolkienienne, et au final les rassemble en une même entreprise, à la fois érudite et ludique, de subcréation de langues et d’univers dans une perspective morale. Le « sérieux » de la fantasy y est affirmé avec talent, de même que son caractère « adulte ». Outil indispensable à l’analyse de l’œuvre du maître, Les Monstres et les critiques… est donc une lecture de choix pour qui s’intéresse aux soubassements théoriques des romans de hobbits et du « Légendaire ».

Bertrand BONNET
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