Hommage au travail de Christopher Tolkien, fils de J.R.R. Tolkien !

Pour bien cerner l'essence de son oeuvre, il convient d'abord de comprendre l'homme qui se cache derrière l'écrivain du Seigneur des Anneaux, car sa propre vie influence beaucoup ses textes... Nous évoquerons ici certains éléments biographiques ainsi que des réflexions sur l'essence de ses livres ; seront aussi abordés tous les textes de son cru, qui n'entrent pas dans le cadre des autres rubriques (Faërie et autres textes, les poèmes de Tom Bombadil, etc). Attention - Flood interdit dans cette rubrique
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Hommage au travail de Christopher Tolkien, fils de J.R.R. Tolkien !

Messagepar phoenlx » mar. nov. 15, 2011 12:33 pm

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Etant pas mal plongé dans l'Histoire de la terre du milieu en 12 volumes ces jours-ci je voulais vraiment faire un topic qui rende hommage au fils de JRR Tolkien : Christopher. Son travail à lui aussi est absolument dantesque, on a tendance à l'oublier, tellement la montagne de textes et de matière léguée par Tolkien père est imposante, mais si aujourd'hui on a connaissance de toute cette matière, c'est grâce à LUI pour l'essentiel. Sans Christopher Tolkien le monde n'aurait sans doute connu de Tolkien que le seigneur des anneaux et Bilbo le hobbit ainsi que quelques textes n'ayant pas trop de rapport avec sa grande mythologie ; Si le monde aujourd'hui connait Le silmarillion, c'est grâce à Christopher qui l'a fait éditer de manière posthume, le texte étant bien sûr à 99% de Tolkien le PERE mais malgré tout de même quelques petites retouches parci par là ..Le rôle de Christopher dans le silmarillion a été énorme par rapport au travail de rassemblement et de synthèse des textes qui ont permis de former une version éditable et complète. C'est vraiment énorme et d'autant plus digne d'applaudissements quand on connait l'importance capitale du silmarillion pour connaître la grande histoire de la terre sous-jacente au seigneur des anneaux et la valeur affective que lui portent beaucoup de fans ( même si certains à l'inverse préfèrent des récits comme Le seigneur des anneaux car plus proches de l'idée classique du roman ... Je précise que j'aime beaucoup le concept du silmarillion, ça se voit dans mes posts je pense :mrgreen: Tolkien - le père , avait quant à lui des doutes sur la passion du public et craignait justement que le silmarillion perde certains lecteurs à cause de l'absence d'intermédiaires entre nous et l'histoire comme le sont les hobbits , à cause aussi de son style "élevé" ( certaines critiques acerbes l'ont comparé à l'Ancien Testament ! ) La question se pose parfois sur les forums j'ai remarqué de savoir si Tolkien aurait voulu éditer le silmarillion, je pense que oui en fait, c'était son grand rêve mais il n'a pas pu le réaliser à temps, et on le doit à son fils, ce qui a été loin d'être simple donc chapeau !!! :hat:

Mais bien plus que ça encore Christopher Tolkien est celui qui a su rassembler tous les textes de Tolkien , même les textes incomplets, sans cesse remaniés, les textes de jeunesse et toute cette matière absolument énorme qui allait servir au silmarillion pour nous la présenter aussi telle quelle ; Et ça, les simples lecteurs du seigneur des anneaux ne peuvent même pas imaginer à quel point c'est énorme et dense, et fascinant si on aime connaître la genêse d'une oeuvre, mais pas que pour ça, car certains textes - qui sont bien sûr non présents dans le silmarillion édités - sont des vrais pépites ...

C'est grâce à Christopher qu'aujourd'hui on peut voir tous ces textes, cette matière, toutes ces cartes, ces lai, ces poèmes, ces différentes versions du silmarillion en prose, en vers, incomplètes ou plus complètes, la version beaucoup plus détaillée de l'histoire de Nùmenor etc ; pour cela, il faut lire les fameux 12 Tomes de l'Histoire de la Terre du milieu ( édités dans les années 80, et dont les 5 premiers volumes seulement à l'heure actuelle sont traduits en français, voir mon topic )
Ce sont par contre des textes souvent commentés, annotés, avec de multiples notes de Christopher sur l'évolution des noms, des terminologies, c'est très ardu à lire et clairement destiné aux lecteurs déjà bien bien connaisseurs de Tolkien, clairement pas à ceux qui veulent débuter avec cet écrivain.

Mais toute cette matière est énorme et fascinante et plus encore que nous montrer un monde fabuleux sous toutes ses facette elle est intéressante aussi car elle nous montre l'évolution de ce monde dans l'esprit de son concepteur, de son démiurge, Tolkien père. Elle nous montre en détail comment sa pensée a évolué, muté au fil des décennies, et ça , ça a du être vraiment très dur à faire à partir de divers manuscrits et brouillons parfois illisibles retrouvés dans des tiroirs sur des feuilles volantes parfois détériorées datant de 50 années auparavant, et tout ça, on le doit à Christopher. Le travail de récupération des textes et autres choses, de recopie, d'annotations , de présentation la plus claire possible pour le public, dans un ordre adéquat, c'est son oeuvre ! Il a du souvent faire avec des brouillons écrits par dessus d'autres brouillons avec les noms sans cesse raturés qui changeaient au fil des années ( tolkien père décidant de donner tel nom à tel personnage puis le raturant pour lui donner tel autre un peu plus tard à mesure qu'il avait d'autres idées et préoccupations linguistiques etc ! ) On peut penser que personne n'aurait sans doute pu faire un tel travail à part quelqu'un comme Christopher qui était très lié et proche de son père, et en même temps ( comme on va le voir dans la petite bio ci-après ) très intéressé par ce qu'il faisait et en étroite relation avec lui sur les terres du milieu ( notamment épistolaire )

A ce titre je voulais vraiment tirer mon chapeau , non seulement à lui mais aussi d'ailleurs à Adam Tolkien, le petit fils de Tolkien , qui a traduit en français les volumes 1 et 2 de l'Histoire de la Terre du milieu ( appelés aussi Les contes perdus ) textes de Tolkien donc et édités / annotés par Christopher ..
Comme quoi les terres du milieu c'est vraiment une affaire de famille !

Biographie de Christopher Tolkien

Christopher Tolkien est né le 21 Novembre 1924 à Leeds ( Angleterre ) C'est le 3ème et dernier fils de JRR Tolkien. Il est formé à la Dragon School à Oxford, puis à la Oratory School. En juillet 1943, il entre dans la Royal Air Force où il devient pilote. Il retourne terminer ses études à l'université d'Oxford après la guerre, et enseigne ensuite le vieil anglais et l'anglais moderne.

( A bien des égards d'ailleurs on se rend compte qu'il ressemble à son père , pas seulement pour ce lien avec l'université d'Oxfort et le goût et l'enseignement des langues ! )

Il fait partie de ceux qui écoutent avec une oreille critique les travaux de son père ; d'abord, quand il est enfant avec l'histoire Bilbo le Hobbit, puis, quand il est adolescent et jeune adulte, avec Le Seigneur des anneaux pendant les quinze années de son élaboration ; il en lit les chapitres aux réunions des Inklings après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ceux qui comme moi liront la correspondance de Tolkien , vous verrez dans les nombreuses lettres que Tolkien père envoit à son fils à quel point ils sont complices notamment par rapport à l'élaboration de la Terre du milieu : Tolkien envoit parfois des passages du seigneur des anneaux à son fils pendant la guerre quand il sert dans la Royal Air force afin de lui redonner espoir , il lui demande souvent son avis et tout, c'est vraiment émouvant :D

Il a la tâche d'interpréter les cartes de la Terre du Milieu de son père qui se contredisent parfois afin de produire celles utilisées dans les livres. Il redessine la carte principale à la fin des années 1970 afin de modifier le lettrage et corriger quelques erreurs et omissions.

Christopher a collaboré après la mort de son père avec Guy Gavriel Kay et tous les deux sont parvenu un peu ensemble à terminer Le Silmarillion, qui fut publié par Christopher en 1977. Les décisions concernant la mise en forme du livre sont difficiles à prendre et Christopher lui-même et quelques autres les critiquent par la suite, après la publication des Contes et légendes inachevés (1980), puis des douze volumes de l'Histoire de la Terre du Milieu (1983-1996).

Plus tard, il marche dans les pas de son père et devient maître de conférence (lecturer) en vieil et moyen anglais et en vieux norrois durant les années 1950 et au début des années 1960. Il est élu fellow du New College d'Oxford en 1963, mais abandonne cette charge en 1975 pour se consacrer totalement à l'héritage littéraire de son père, mort deux ans plus tôt.

En 2001 il se fait remarquer en exprimant des doutes quant à la viabilité des films de Peter Jackson : selon lui, l'interprétation filmique ne saurait s'imprégner de l'essence du travail littéraire. Il précise qu'il ne s'agit ici que de son avis.

En avril 2007, Christopher publie le « nouveau » livre de son père, Les Enfants de Húrin, que son père avait écrit entre 1951 et 1957 et qu'il avait presque terminé avant de l'abandonner. Il s'agit de l'une des plus anciennes histoires de J. R. R. Tolkien, sa première version datant de 1918. Plusieurs versions de l'histoire ont été publiées dans Le Silmarillion, Contes et légendes inachevés et l'Histoire de la Terre du Milieu ; le livre est une synthèse de celles-ci et raconte les aventures tragiques de Túrin Turambar , à bien des égards l'un des passages les plus fascinants de l'Histoire de la Terre du milieu.

Plus récemment, en mai 2009, Christopher publie un inédit de son père intitulé La Légende de Sigurd et Gudrún, composé de deux lais : « Le Nouveau Lai des Völsungs » et « Le Nouveau Lai de Gudrún » ; rédigés par Tolkien dans les années 1930, ils reprennent l'histoire de Sigurd ( c'est le fameux Siegfried dans d'autres mythologies ) telle qu'elle est relatée dans la Völsunga saga.

Christopher Tolkien vit depuis 1975 en France avec sa femme, Baillie Tolkien (née Klass), qui a édité les Lettres du Père Noël de J. R. R. Tolkien pour une publication posthume. Christopher et Baillie ont deux enfants : Adam Reuel Tolkien ( le fameux traducteur en français des contes perdus que j'évoquais plus haut :D ) et une fille Rachel Clare Reuel Tolkien. Christopher a également un fils d'un premier mariage: Simon Mario Reuel Tolkien qui est avocat (barrister) et romancier.

Le procès entre Christopher Tolkien et New Line cinéma :

Christopher Tolkien et la New Line, société américaine de production et de distribution de cinéma, sont en procès. Christopher Tolkien leur réclame 150 millions de dollars :

« Les membres du conseil d'administration [de la Tolkien Trust] affirment que la New Line Cinema leur doit, à eux et à HarperCollins, les éditeurs, 150 millions de dollars suite à un accord de partage des profits à hauteur de 7,5 % signé en 1969… »

La société de production New Line Cinema n'aurait pas honoré sa part du contrat....

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar phoenlx » mar. nov. 15, 2011 1:00 pm

Une interview de Christopher Tolkien à propos du silmarillion
( Bulll tu te sens cap de traduire et faire les sous titres ? :mrgreen: )

Qu'importe la destination c'est le voyage qui compte
Notre histoire deviendra légende

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar phoenlx » jeu. août 30, 2012 2:47 pm

Voici un article que j'ai trouvé sur un blog à propos de Christopher Tolkien, sa réserve par rapport à la presse, sa position par rapport à l'héritage des écrits de son père, et sa réserve par rapport aux films de Peter Jackson. Il s'agit apparemment d'un article paru cet été dans le journal Le monde dans le supplément Culture & Idées ( Le monde qui consacre apparemment divers articles aux questions d'héritage de personnes célèbres du 20ème siècle, dont un sur Tolkien, j'aurais bien aimé posséder le numéro ... )




LE MONDE CULTURE ET IDEES | 08.07.2012 à 09h18 • Mis à jour le 08.07.2012 à 09h18

Par Raphaëlle Rérolle

C'est un cas rare, pour ne pas dire exceptionnel : à une époque où la plupart des gens vendraient leur âme pour faire parler d'eux, Christopher Tolkien ne s'est pas exprimé dans les médias depuis quarante ans. Pas d'entretien, pas de déclaration, pas de conférence – rien. Une décision prise à la mort de son père, auteur du célébrissime Seigneur des anneaux (The Lord of the Rings, trois volumes parus en 1954 et 1955) et l'un des écrivains les plus lus dans le monde, avec environ 150 millions de livres vendus et des traductions dans 60 langues.

Caprice ? Certainement pas. A 87 ans, le fils du Britannique John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973) est l'homme le plus posé qui soit. Un Anglais distingué, doté d'un accent très upper class, qui s'est installé en 1975 dans le midi de la France, avec sa femme Baillie et leurs deux enfants. Désinvolture alors ? Encore moins. Durant toutes ces années de silence, sa vie n'a été qu'un labeur incessant, acharné, presque herculéen sur la part inédite de l'oeuvre, dont il est l'exécuteur littéraire.

Non, la fière réserve de Christopher Tolkien a une autre cause : l'écart vertigineux, presque un abîme, qui s'est creusé entre les écrits de son père et leur postérité commerciale, dans laquelle il ne se reconnaît pas. Surtout depuis que le cinéaste néo-zélandais Peter Jackson a tiré du Seigneur des anneaux trois films au succès phénoménal, entre 2001 et 2003. Les années passant, une sorte d'univers parallèle s'est formée autour de l'oeuvre de Tolkien. Un monde d'images chatoyantes et de figurines, coloré par les livres cultes mais souvent très différent d'eux, comme un continent dérivant loin de celui dont il s'est détaché.

Cette galaxie marchande pèse désormais plusieurs milliards de dollars, dont la majeure partie ne revient pas aux héritiers. Et complique la gestion de l'héritage pour une famille polarisée non sur les images ou objets, mais sur le respect des textes de Tolkien. Par un curieux parallèle, la situation fait écho à l'intrigue du Seigneur des anneaux, où tout part d'un problème d'héritage : Frodon Sacquet, le héros, reçoit, à la mort de Bilbon, le fameux anneau magique dont la possession aiguise les convoitises et provoque le malheur.

Aujourd'hui, à quelques mois de la sortie d'un nouveau film de Peter Jackson (le 12 décembre), inspiré cette fois de Bilbo le Hobbit (1937), les Tolkien s'apprêtent à faire face aux sollicitations en tout genre, et à de nouvelles excroissances de l'oeuvre. "Nous allons devoir dresser des barricades", annonce Baillie dans un sourire.

Avant cela, pourtant, et de manière unique, Christopher Tolkien a accepté d'évoquer ce legs pour Le Monde. Un patrimoine dont il a fait l'oeuvre d'une vie, mais qui est aussi devenu la source d'un certain "désespoir intellectuel". Car au fond, la postérité de J. R. R. Tolkien est à la fois l'histoire d'une extraordinaire transmission littéraire entre un père et son fils et celle d'un malentendu : les oeuvres les plus connues, celles qui ont masqué le reste, n'étaient qu'un épiphénomène aux yeux de leur auteur. Un tout petit coin du monde immense de Tolkien qu'il a même cédé, du moins en partie. En 1969, l'écrivain vend en effet au studio d'Hollywood United Artists les droits cinéma et produits dérivés pour Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. La transaction s'élève à 100 000 livres sterling, un prix non négligeable pour l'époque, mais dérisoire quand on sait ce qu'il est advenu.

Cette somme doit permettre aux enfants de l'écrivain de régler leurs futurs droits de succession. Tolkien anticipe l'opération car les impôts sont très lourds, dans l'Angleterre travailliste d'alors. En outre, il craint que des changements dans les lois américaines du copyright ne mettent sa descendance en difficulté. Or Le Seigneur des anneaux connaît très vite un succès foudroyant, notamment aux Etats-Unis.

C'est qu'à l'exception d'Oxford, où les critiques de ses collègues affectent beaucoup l'écrivain, l'emballement a été général. "La folie Tolkien était assez similaire à celle qui s'est développée autour d'Harry Potter ", note Vincent Ferré, professeur à Paris-XIII, qui dirige un Dictionnaire Tolkien à paraître à l'automne. Dès les années 1960, Le Seigneur des anneaux devient un symbole de la contre-culture, notamment aux Etats-Unis. "L'histoire, celle d'un groupe de personnes se révoltant contre l'oppression, dans un décor teinté de fantastique, sert d'étendard aux militants de gauche, notamment sur le campus de Berkeley, en Californie." A l'époque de la guerre du Vietnam, on voit même fleurir des slogans comme "Gandalf président", du nom du vieux magicien qui apparaît dans le roman, ou encore"Frodon est vivant".Signe que la légende a la vie dure, des autocollants satiriques furent d'ailleurs encore imprimés durant la seconde guerre d'Irak : "Frodon a échoué, Bush a l'anneau."

Mais en dehors de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des anneaux, Tolkien a relativement peu publié de son vivant. Rien en tout cas qui ait connu le succès de ses deux best-sellers. Quand il meurt, en 1973, il reste une gigantesque part inédite : Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux ne sont que des épisodes d'une histoire imaginaire s'étendant sur des millénaires. Cette mythologie en partie décousue, Christopher Tolkien va entreprendre de la faire émerger, dans une démarche très inhabituelle. Au lieu de se contenter des textes déjà publiés, il s'attelle à un travail d'exhumation littéraire qui suscite en lui une véritable passion : il suffit de l'entendre en parler pour s'en convaincre.

C'est chez lui, dans un décor de pins et d'oliviers, qu'il reçoit avec une gentillesse désarmante. Encore faut-il trouver l'endroit, mieux caché qu'une demeure de Hobbit. Pour cela, prévoir une auto robuste et suffisamment haute. A bonne distance du village, emprunter un long chemin de terre ocre, puis s'enfoncer entre les grands arbres avant d'apercevoir une maison rose, entre deux cahots. La bastide est plantée au milieu des fleurs sauvages, ravissante et sans aucun des attributs qui signalent les grandes fortunes. Il y règne une atmosphère calme et comme extérieure au temps, exactement à l'image de ses occupants.

Celui qui vit là est le troisième des quatre enfants de J. R. R. Tolkien et le dernier survivant, avec sa soeur Priscilla. Christopher est l'exécuteur testamentaire de son père et le directeur général du Tolkien Estate, l'entreprise qui gère la succession. Fondée en 1996, cette société anglaise distribue les droits issus du copyright aux héritiers, à savoir lui, sa soeur Priscilla, les six petits-enfants et les onze arrière-petits-enfants de J. R. R. Tolkien. La structure elle-même, de taille modeste (elle ne compte que trois salariés, dont Adam, le fils de Christopher et Baillie), est assistée à Oxford par un cabinet d'avocats. Elle comprend aussi une branche caritative, le Tolkien Trust, principalement tournée vers les projets éducatifs et humanitaires.

Mais c'est depuis sa retraite française que Christopher Tolkien travaille sur ses livres et répond aux sollicitations. Le décor est simple et chaleureux, fait de livres et de tapis, de fauteuils confortables et de photos de famille. Sur l'une d'elles, justement, J. R. R. Tolkien, ses deux fils aînés, sa femme et, dans les bras de sa mère, un tout petit bébé prénommé Christopher. Celui qui sera, sans doute dès le début, le public le plus réceptif à l'oeuvre de son père. Et le plus accablé, ensuite, par son évolution.

Le quiproquo débute avec Bilbo le Hobbit, au milieu des années 1930. Jusque-là, Tolkien n'a publié qu'un essai très remarqué sur Beowulf, le grand poème épique et peuplé de monstres écrit au Moyen Age. Son oeuvre de fiction, commencée durant la première guerre mondiale, demeurait souterraine. L'homme était un linguiste brillant, spécialiste de vieil anglais, professeur à Oxford et doté d'une imagination inouïe. Tout à sa passion pour les langues, il en avait inventé plusieurs, puis il avait bâti un monde pour les abriter. Par monde, n'entendez pas seulement des histoires, mais une Histoire, une géographie, des coutumes, bref une cosmogonie complète qui servira d'écrin à ses récits.

Or Bilbo le Hobbit connaît d'emblée, en 1937, un grand succès, autant public que critique. A tel point que l'éditeur de l'époque, Allen and Unwin, réclame une suite à cor et à cri. Tolkien, lui, n'a pas le désir de poursuivre dans la même veine. En revanche, il possède un récit presque achevé des temps les plus anciens de son univers, qu'il a intitulé Le Silmarillion. Trop difficile, décrète l'éditeur qui continue de le harceler. L'écrivain accepte alors, un peu à contrecoeur, de se lancer dans une nouvelle histoire. En fait, il est en train de poser la première pierre de ce qui deviendra Le Seigneur des anneaux.

Mais Le Silmarillion ne quitte pas son esprit ni celui de son fils. Car les plus lointains souvenirs de Christopher Tolkien le rattachent à ce récit des origines que le père faisait partager à ses enfants. "Si étrange que cela puisse paraître, j'ai grandi dans le monde qu'il avait créé, explique-t-il. Pour moi, les villes du Silmarillion ont plus de réalité que Babylone." Sur une étagère du salon, non loin du beau fauteuil en bois tourné sur lequel Tolkien a rédigé Le Seigneur des anneaux, il y a un petit tabouret de pied recouvert d'une tapisserie très usée. C'est là que Christopher s'asseyait, à l'âge de 6 ou 7 ans, pour écouter les histoires de son père. "Le soir, se souvient-il, il venait dans ma chambre et me racontait, debout devant la cheminée, des histoires formidables, celle de Beren et Luthien par exemple. Tout ce qui me semblait intéressant provenait de sa façon de regarder les choses."

Dès l'âge tendre, il fréquentera donc chaque jour ce monde envoûtant, dont il devient vite à la fois le scribe et le cartographe. "Mon père n'avait pas les moyens de payer une secrétaire, précise-t-il. C'est moi qui tapais [ces histoires] à la machine et qui dessinais les cartes dont il traçait des ébauches."

Peu à peu, dès la fin des années 1930, Le Seigneur des anneaux prend forme. Engagé dans la Royal Air Force, Christopher part en 1943 sur une base sud-africaine, où il reçoit, chaque semaine, une longue lettre de son père, ainsi que des épisodes du roman en cours. "J'étais pilote de chasse. Quand j'atterrissais, je lisais un chapitre", s'amuse-t-il en montrant un courrier dans lequel son père lui demande conseil pour la formation d'un nom propre.

La première chose qu'il se souvient d'avoir éprouvé, à la mort de son père, c'est le sentiment d'une lourde responsabilité. Dans les dernières années de sa vie, Tolkien s'était remis au Silmarillion, essayant en vain d'introduire de l'ordre dans son récit. Car l'écriture du Seigneur des anneaux, qui empruntait des éléments à sa mythologie antérieure, avait engendré des anachronismes et des incohérences dans Le Silmarillion. "Tolkien n'y arrivait pas, note Baillie, qui fut, pour un temps, l'assistante de l'écrivain et, bien plus tard, l'éditrice de l'un de ses recueils, intitulé Lettres du père Noël. Il était englué dans des détails chronologiques, il réécrivait tout, ça devenait de plus en plus complexe." Or, entre le père et le fils, il était entendu que Christopher prendrait le relais si l'écrivain mourait sans avoir atteint son objectif.

Aussi est-ce chez lui qu'atterrissent les papiers de son père, après le décès : 70 boîtes d'archives, chacune bourrée des milliers de pages inédites que Tolkien laissait derrière lui. Des récits, des contes, des conférences, des poèmes de 4 000 vers plus ou moins achevés, des lettres et encore des lettres. Le tout dans un désordre effrayant : presque rien n'est daté ni numéroté, tout est fourré en vrac dans des cartons. "Il avait l'habitude de se déplacer entre Oxford et Bournemouth, où il séjournait souvent, raconte Baillie Tolkien. Quand il partait, il mettait des brassées de documents dans une valise dont il ne se séparait pas. Lorsqu'il arrivait à destination, il lui arrivait d'en tirer une feuille au hasard, et de repartir de cette feuille-là !" Cerise sur le gâteau, si l'on peut dire, les pages manuscrites sont presque indéchiffrables, tant l'écriture est serrée.

Pourtant, dans cet invraisemblable bric-à-brac, il y a un trésor : non seulement Le Silmarillion, mais des versions très complètes de toutes sortes de légendes à peine entrevues dans Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. Un archipel presque englouti dont Christopher ignorait en partie l'existence. Alors s'enclenche la deuxième vie de l'oeuvre - et celle de Christopher. Il démissionne du New College d'Oxford, où il était à son tour devenu professeur de vieil anglais, et se lance dans l'édition des textes paternels. Il quitte sans regret l'enceinte de l'université, allant même (à ce souvenir, son oeil pétille encore) jusqu'à jeter dans un fourré la clé attribuée à chacun des professeurs et que ceux-ci doivent exhiber en fin d'année au cours d'une cérémonie rituelle.

En Angleterre d'abord, puis en France, il réassemble les parties du Silmarillion, rend l'ensemble cohérent, ajoute des chevilles ici et là. Et publie le tout, en 1977, avec un léger remords. "J'ai tout de suite pensé que le livre était bon, mais un peu faux, dans la mesure où j'avais dû inventer quelques passages", explique-t-il. A l'époque, il fait même un rêve désagréable : "J'étais dans le bureau de mon père, à Oxford. Il entrait et se mettait à chercher quelque chose avec une grande anxiété. Alors je réalisais avec horreur qu'il s'agissait du Silmarillion, et j'étais terrifié à l'idée qu'il découvre ce que j'avais fait."

Entre-temps, la plupart des manuscrits qu'il avait apportés en France, entassés à l'arrière de sa voiture, ont dû reprendre le chemin d'Oxford. A la demande du reste de la famille, que cette migration inquiétait, les documents repartent comme ils étaient venus, en auto, vers la Bodleian Library, où ils sont actuellement conservés et en cours de numérisation. Du coup, c'est sur des photocopies que Christopher entreprend de poursuivre, à grand-peine. Impossible, par exemple, de se fier aux changements dans les couleurs de l'encre ou dans la texture du papier pour essayer de dater les documents. "Mais j'avais sa voix dans l'oreille", dit Christopher Tolkien. Cette fois, il va devenir, dit-il, "l'historien de l'oeuvre, son interprète".

Dix-huit ans durant, il travaillera d'arrache-pied sur l'Histoire de la Terre du Milieu, titanesque édition en douze volumes qui retrace l'évolution du monde selon Tolkien. "Pendant tout ce temps, je l'ai vu taper à trois doigts sur une vieille machine qui avait appartenu à son père, observe sa femme. On l'entendait jusqu'au bout de la rue !" C'est une mine littéraire, mais aussi un travail de bénédictin dont Christopher sortira épuisé, pour ne pas dire déprimé. Qu'importe, il ne s'arrête pas là. En 2007, il publie Les Enfants de Hrin, roman posthume de Tolkien recomposé à partir de textes déjà parus ici et là qui se vendra à 500 000 exemplaires en anglais et sera traduit en 20 langues.

Pendant que cette nouvelle géographie littéraire surgissait de sa vieille machine à écrire, l'univers de Tolkien proliférait aussi à l'extérieur, de manière complètement indépendante. Car dès avant sa disparition la puissance imaginative de Tolkien n'avait pas tardé à faire des petits, et fort turbulents. "La plasticité de ces livres explique leur succès, remarque Vincent Ferré. C'est une oeuvre-monde, dans laquelle les lecteurs peuvent entrer et devenir à leur tour des acteurs."

L'influence de l'écrivain se fait d'abord sentir dans le domaine littéraire, où ses créations ont réactivé un genre qui date du XIXe siècle, la fantasy. A partir des années 1970 et surtout 1980, une heroic fantasy très imprégnée de "tolkiénisme" se développe, sur fond de décors légendaires, d'elfes et de dragons, de magie et de lutte contre les puissances du mal. Son monde, "comme celui des contes de fées des frères Grimm au siècle précédent, est entré dans le mobilier mental du monde occidental", écrit l'Anglais Thomas Alan Shippey dans un essai non traduit consacré à l'écrivain. En France comme ailleurs, de très nombreux éditeurs investissent ce marché particulièrement lucratif : plus de 4 millions d'exemplaires vendus pour la seule année 2008. On peut citer, parmi d'autres sagas sorties dans les années 1970, Les Chroniques de Thomas Covenant (1977), de Stephen R. Donaldson.

Aux Etats-Unis d'abord, puis dans tous les pays d'Europe et même en Asie, le genre deviendra une énorme industrie, bientôt déclinée en bandes dessinées, jeux de rôle, puis jeux vidéos, films, et même musique, avec le rock progressif. A partir des années 2000, des "fan fictions" voient le jour sur Internet, chaque contributeur peuplant à sa guise le monde créé par Tolkien. Le Seigneur des anneaux se mue en une sorte d'entité autonome, vivant sa propre vie. Il inspire par exemple George Lucas, l'auteur de la série Star Wars, dont le premier film sort en 1977. Ou le groupe rock Led Zeppelin, qui a incorporé des références au roman dans plusieurs chansons, parmi lesquelles The Battle of Evermore.

Mais rien de tout cela n'émeut vraiment la famille, tant que les films de Peter Jackson n'ont pas vu le jour. C'est la sortie du premier volet de la trilogie, en 2001, qui modifie la nature des choses. D'abord, en ayant un effet prodigieux sur les ventes de livres. "En trois ans, de 2001 à 2003, il s'est vendu 25 millions d'exemplaires du Seigneur des anneaux - 15 millions en anglais et 10 millions dans les autres langues. Et au Royaume-Uni les ventes ont augmenté de 1 000 % après la sortie du premier film de la trilogie, La Communauté de l'anneau", confirme David Brawn, l'éditeur de Tolkien chez HarperCollins, qui détient les droits pour le monde anglo-saxon, à l'exception des Etats-Unis.

Assez vite, cependant, l'esthétique du film, conçue en Nouvelle-Zélande par les célèbres illustrateurs Alan Lee et John Howe, menace de phagocyter l'oeuvre littéraire. Cette iconographie inspire la plupart des jeux vidéo, et c'est d'elle que naissent les produits dérivés. Bientôt, par un effet de contagion, ce n'est plus le livre qui devient une source d'inspiration pour les auteurs de fantasy, mais le film tiré du livre, puis les jeux tirés du film, et ainsi de suite.

Une telle frénésie pousse les juristes de la famille Tolkien à mettre leur nez dans le contrat. Celui-ci prévoit que le Tolkien Estate doit toucher un pourcentage sur les recettes à condition que les films soient bénéficiaires. Le box-office s'affolant, les avocats des Tolkien vont secouer la poussière du contrat et demander leur part du gâteau à New Line, le producteur américain des films, qui avait racheté les droits cinéma du Seigneur des anneaux et de Bilbo le Hobbit. Et là, surprise, raconte ironiquement Cathleen Blackburn, avocate du Tolkien Estate, à Oxford : "Ces films si populaires ne faisaient apparemment aucun profit ! Nous recevions des bilans indiquant que leurs producteurs ne devaient pas un centime au Tolkien Estate..."

L'affaire court entre 2003 et 2006, puis commence à s'envenimer. Les avocats du Tolkien Estate, ceux du Tolkien Trust et l'éditeur HarperCollins réclament 150 millions de dollars de dommages et intérêts, ainsi qu'un droit de regard sur les prochaines adaptations des oeuvres de Tolkien. Il faut une procédure judiciaire pour parvenir à un accord, en 2009. Les producteurs verseront 7,5 % de leurs profits au Tolkien Estate, mais, affirme l'avocate, qui ne veut donner aucun chiffre, "il est trop tôt pour pouvoir dire combien cela représentera à l'avenir".

En revanche, le Tolkien Estate ne peut rien faire quant à la façon dont New Line adapte les livres. Dans le futur film consacré aux Hobbits, par exemple, les spectateurs découvriront des personnages que Tolkien n'y a jamais mis, des femmes notamment. Idem pour les produits dérivés, qui vont du torchon aux boîtes de nuggets, en passant par une infinie variété de jouets, articles de papeterie, tee-shirts, jeux de société, etc. Ce ne sont pas seulement les titres des livres, mais tous les noms de leurs personnages qui sont devenus des marques déposées.

"Nous sommes à l'arrière de la voiture", commente Cathleen Blackburn. Autrement dit, rien d'autre à faire que regarder le paysage - sauf dans des cas extrêmes. Lorsqu'il s'est agi, par exemple, d'empêcher l'utilisation du nom "Seigneur des anneaux" sur des bandits manchots, à Las Vegas, ou la création de parcs à thème. "Nous avons réussi à prouver que rien, dans le contrat de départ, ne prévoyait ce genre d'exploitation", conclut l'avocate. "Je pourrais écrire un livre sur les demandes idiotes qui m'ont été faites", soupire Christopher Tolkien. Lui cherche à protéger l'oeuvre littéraire du grand barnum qui s'est développé autour d'elle. De façon générale, le Tolkien Estate refuse presque toutes les demandes. "Normalement, explique Adam Tolkien, les exécuteurs testamentaires veulent promouvoir l'oeuvre au maximum. Nous, c'est le contraire. Nous voulons mettre la lumière sur ce qui n'est pas Le Seigneur des anneaux."

Si le dessin animé américain Lord of the Beans ("Le seigneur des haricots") n'a pu être empêché, sa version BD en revanche a été arrêtée par le Tolkien Estate. Mais cette politique ne met pas la famille à l'abri d'une réalité : l'oeuvre appartient aujourd'hui à un public gigantesque et culturellement très différent de l'écrivain qui l'a conçue. Invitée à rencontrer Peter Jackson, la famille Tolkien a préféré décliner. Pour quoi faire ? "Ils ont éviscéré le livre, en en faisant un film d'action pour les 15-25 ans, regrette Christopher. Et il paraît que Le Hobbit sera du même acabit."

Le divorce est systématiquement réactivé par les films. "Tolkien est devenu un monstre, dévoré par sa popularité et absorbé par l'absurdité de l'époque, observe tristement Christopher Tolkien. Le fossé qui s'est creusé entre la beauté, le sérieux de l'oeuvre, et ce qu'elle est devenue, tout cela me dépasse. Un tel degré de commercialisation réduit à rien la portée esthétique et philosophique de cette création. Il ne me reste qu'une seule solution : tourner la tête."

Difficile de dire qui a gagné, dans cette bataille sourde entre le respect de la lettre et la popularité. Et qui, finalement, possède l'anneau. Une chose est sûre : de proche en proche, une très large partie de l'oeuvre de J. R. R. Tolkien est maintenant sortie des cartons, grâce à l'infinie persévérance de son fils.

Raphaëlle Rérolle

Un héritage fait toujours des histoires

Que devient une oeuvre, après la mort de son auteur ou de son interprète ? A partir d'un certain degré de célébrité, la question de l'héritage dépasse de très loin les problèmes strictement familiaux. Entre les ayants droit, qui ont tendance à la contrôler jalousement, et tous ceux qui s'inspirent de l'oeuvre, l'admirent ou essaient d'en tirer un profit, la succession pose un grand nombre de problèmes financiers, moraux, intellectuels. C'est pour entrer dans cette fabrique de la postérité que le supplément Culture & idées du Monde propose, durant tout l'été, une série d'enquêtes sur l'héritage de plusieurs créateurs du XXe siècle de stature internationale.





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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar itikar » sam. déc. 22, 2012 5:46 am

Extrêmement intéressant et mine de rien pile poil dans la droite ligne de nos polémiques actuelles concernant le Hobbit :D
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar Cirion » sam. déc. 22, 2012 12:13 pm

Pour information, l'article est disponible sur le site même du Monde :
http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.html

C'est d'ailleurs désormais l'un des premiers résultats qui sort lorsqu'on tape Tolkien dans Google :)

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar phoenlx » jeu. janv. 19, 2017 6:47 pm

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar Saruman » jeu. janv. 19, 2017 6:51 pm

quand j'ai vu le titre du topic j'ai cru qu'il était décédé :mdr:

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar Likaom » jeu. janv. 19, 2017 7:17 pm

Pareil, avant de regarder j'ai eu comme une douche froide. Mais a part ca c'est sympa cet hommage, quand on voit tout le boulot qu'il a fait pour les oeuvres de son pere et qu'il n'est pas si reconnu que ca...

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar phoenlx » jeu. janv. 19, 2017 7:20 pm

oula non heureusement

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar Scarabéaware » jeu. janv. 19, 2017 7:32 pm

Punaise, j'ai eu peur aussi moi là :shock:
Bon en tout cas oui on lui doit beaucoup pour les publications des oeuvres de son père :jap:

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Messagepar Saruman » jeu. janv. 19, 2017 7:41 pm

à vous aussi :lol:
en tout cas merci à lui pour son immense travail ;)

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar Re-Van » jeu. janv. 19, 2017 10:33 pm

je vois que je suis pas le seul à avoir cru à son décès. Ce qui serait pas étonnant vu l'âge honorable qu'il a actuellement :)

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Re: Hommage au fils de Tolkien, Christopher Tolkien

Messagepar phoenlx » jeu. janv. 19, 2017 10:44 pm

mince je ne pensais pas que mon titre prêtait autant à confusion, il faudrait peut-être le changer
EDIT : Bon voilà qui est fait 8-)

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Messagepar Likaom » jeu. janv. 19, 2017 10:50 pm

Bonne idée, parce que là tu n'en as pas loupé un seul :mdr:

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Messagepar Maedhros » jeu. janv. 19, 2017 11:18 pm

Moi je l'avais déjà lut et j'avais jamais qu'il étais mort, et d'ailleurs si il meure qui continue son oeuvre?

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Messagepar Re-Van » jeu. janv. 19, 2017 11:20 pm

Ses propres descendants et lui qui composent le Tolkien Estate. Jusqu'à ce que ça tombe dans le domaine public si j'ai toutefois bien compris ? :o

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Messagepar phoenlx » jeu. janv. 19, 2017 11:21 pm

Oui c'est ça Re-Van je crois. qui exactement je ne sais pas trop. Le petit fils Adam Tolkien peut-être ? pure supposition. Je sais qu'il a déjà traduit des oeuvres de Tolkien en français, il est aussi (ou était) pas mal impliqué dans tout ça. Mais d'autres membres de la famille aussi je crois. Mais le jour où Christopher ne sera plus là ça fera quand même un gros vide j'ai l'impression, il a joué un rôle énorme dans les sorties d'ouvrages posthumes

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Messagepar Maedhros » jeu. janv. 19, 2017 11:23 pm

Ne meurt pas, à ou meurt et fais nous revenir ton père. :lol:

J'avoue que sans Christopher, sa va être beaucoup plus difficile, je doute que l'on reverra un travail aussi titanesque que les HOMES

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Messagepar phoenlx » jeu. janv. 19, 2017 11:26 pm

oui. Ceci dit je ne sais pas s'il reste grand chose encore à éditer à l'heure actuelle. Nous en France, il y a plein de choses qu'on a encore à attendre, au niveau des traductions. Mais pour ce qui est des sorties de textes on va dire originaux de Tolkien, après Beren et Luthien je ne pense pas. Et même Beren et Luthien j'ai l'impression que ça va être des textes déjà parus mais réunis dedans (et qui étaient un peu dispersés auparavant dans plusieurs ouvrages) enfin si j'ai bien compris.

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Messagepar Maedhros » ven. janv. 20, 2017 12:40 am

Peut être, mais 70 boites d’archives...

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Re: Hommage au travail de Christopher Tolkien, fils de JRR Tolkien !

Messagepar Cirion » ven. janv. 20, 2017 9:55 am

Re-Van a écrit :Ses propres descendants et lui qui composent le Tolkien Estate. Jusqu'à ce que ça tombe dans le domaine public si j'ai toutefois bien compris ? :o

Le Tolkien Estate gèrera encore les droits après qu'ils soient tombés dans le domaine public. Il y a toujours un droit moral sur l’œuvre qui est inaliénable et qui leur revient de faire respecter.

phoenlx a écrit :Le petit fils Adam Tolkien peut-être ? pure supposition. Je sais qu'il a déjà traduit des oeuvres de Tolkien en français, il est aussi (ou était) pas mal impliqué dans tout ça. Mais d'autres membres de la famille aussi je crois. Mais le jour où Christopher ne sera plus là ça fera quand même un gros vide j'ai l'impression, il a joué un rôle énorme dans les sorties d'ouvrages posthumes

Adam n'a fait "que" traduire en français les Contes Perdus et a aidé son père sur les Enfants de Hurin, mais globalement, c'est là son seul rôle. Il n'a apparemment pas vocation à devenir éditeur comme son père. D'ailleurs, pour l'instant, il ne siège pas formellement au bureau du Tolkien Estate. À l'heure actuelle, on s'achemine plutôt vers des éditeurs hors de la famille. Verlyn Flieger, par exemple, qui a édité les deux derniers ouvrages inédits de Tolkien, The Story of Kullervo et The Lay of Aotrou et Itroun, ou Hammond & Scull pour le côté contes, pictural et biographique.

phoenlx a écrit :oui. Ceci dit je ne sais pas s'il reste grand chose encore à éditer à l'heure actuelle. Nous en France, il y a plein de choses qu'on a encore à attendre, au niveau des traductions. Mais pour ce qui est des sorties de textes on va dire originaux de Tolkien, après Beren et Luthien je ne pense pas. Et même Beren et Luthien j'ai l'impression que ça va être des textes déjà parus mais réunis dedans (et qui étaient un peu dispersés auparavant dans plusieurs ouvrages) enfin si j'ai bien compris.


Maedhros a écrit :Peut être, mais 70 boites d’archives...


Formellement, en ne parlant qu'en publications en anglais et si on pense à l'univers de la Terre du Milieu, il semblerait que tout a été édité. Beren & Luthien semble effectivement être une réunion de textes comme les Enfants de Hurin, pour célébrer leur dix ans de sortie. Côté linguistique, ça suit son chemin chez les éditeurs de Vinyar Tengwar et Parma Eldalamberon. Hormis cela, il reste des textes épars, poèmes redécouverts récemment ou publiés de façon incomplète, mais ça ne doit pas faire tant que ça.
Si on regarde toute la biblio posthume, soit une quarantaire d'ouvrages au moins (dont 22 pour Christopher seul et sans compter les fanzines VT et PE pour la linguistique), on considérant toutes les versions qui ne sont bien entendus pas publiées in extenso à chaque fois, on doit bien arriver aux 70 boîtes d'archive.

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Messagepar phoenlx » ven. janv. 20, 2017 9:59 am

Merci pour ces précisions.

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Re: Hommage au travail de Christopher Tolkien, fils de JRR Tolkien !

Messagepar Re-Van » ven. janv. 20, 2017 11:51 am

C'est ce que je me disais aussi, il a grossomodo déjà tout exhumé en principe on ne devrait plus voir de manuscrit caché donner de futurs livres en anglais ?
Après reste à avoir un jour tout l'équivalent en français c'est une autre histoire :gandalf-the-grey:

Phoenix a écrit :Mais le jour où Christopher ne sera plus là ça fera quand même un gros vide j'ai l'impression, il a joué un rôle énorme dans les sorties d'ouvrages posthumes

Tiens c'était qui son assistant déjà ? qui est lui même un ponte de la fantasy maintenant d'ailleurs :o

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Messagepar phoenlx » ven. janv. 20, 2017 12:32 pm

son assistant ? l'assistant de Christopher ? comment ça

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Re: Hommage au travail de Christopher Tolkien, fils de JRR Tolkien !

Messagepar Re-Van » ven. janv. 20, 2017 12:51 pm

Ouai pour son travail il avait sollicité un jeune oxfordien, c'est à eux deux qu'on doit le Silmarillion d'ailleurs. Et qui est par la suite devenu un auteur de fantasy assez connu mais je me rappelle plus de son nom :tire-langue:

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Messagepar phoenlx » ven. janv. 20, 2017 12:59 pm

ah oui je vois vaguement de qui tu veux parler, je connaissais un peu cette histoire, par contre j'ignorais que cette personne était devenue un auteur de fantasy connu :D

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Messagepar Likaom » ven. janv. 20, 2017 1:33 pm

Si ça se trouve, j'ai déjà lu ses livres... Ce doute est intolérable pour ma pauvre personne...

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Messagepar Likaom » ven. janv. 20, 2017 1:35 pm

Tiens est-ce Guy Gavriel Kay ? J'ai regardé sur wiki j'ai trouvé ce nom.

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Messagepar phoenlx » ven. janv. 20, 2017 1:37 pm

il s'agit apparemment de Guy Gavriel Kay, un écrivain canadien,
il a écrit quelques cycles de fantasy notamment :
- La Tapisserie de Fionavar
- La Mosaïque de Sarance
- Les Chevaux célestes
et plusieurs romans indépendants. il a reçu pas mal de prix

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Re: Hommage au travail de Christopher Tolkien, fils de JRR Tolkien !

Messagepar Re-Van » ven. janv. 20, 2017 1:39 pm

Oui voilà ce loustic là :) merci


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