déjà pour vous aider les correspondances entre les noms celtes ou latins et dans notre langue (pour le prologue, déjà. je ferais chapitre par chapitre, sinon on y passe la journée )
Gwrtheyrn : Vortigern
Uthyr (Pen Draig) : Uther (Pendragon)
Emrys Wledig : Ambrosius Aurélianus
Kystenin : Constant de Bretagne
Kystenin Vendigeit : Constant le Béni ou Constant II de Bretagne
Kystenin Bychan : Constant le petit ou Constant III de Bretagne
Myrddin Emrys : Merlin
Audren : Aldrien
Venta Belgarum : Winchester
Ravenna : Ravenne
Trinoventum : Londres
Calleva : Silchester
Powys et Gwent : sud est du Pays de Galles et une partie de Anlgeterre (Radnorshire, Shorpshire et Worcestershire). capitales Caerleon et Viroconium.
Brécheliant = Brocéliande : Grande Forêt au centre de la Bretagne qui s’étale sur les actuelles forêts de Paimpont et de Huelgoat
Prydein : Bretagne insulaire (Angleterre, Pays de Galles et Ecosse)
Saines : Saxons
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Prydein, entre 410 et 415
Par une nuit, tous les ports de Prydein fourmillèrent de légionnaires et d’administrateurs romains qui s’affairent pour quitter l’île. Ils en étaient venu à une telle extrémité ne sachant comment faire face aux nombreuses révoltes populaires qui soutenaient un nombre grandissant d’usurpateurs pour remplacer la dynastie de Kystenin – qui avait romanisé son nom en Constantin - rompant de la sorte le foedus qui les liait à l’Imperium, et qui dans la seconde défaisaient l’usurpateur qu’ils avaient installés la veille. A grand mal, Constantin avait fini par réaffirmer son autorité mais ne disposait, à présent, plus de l’aide de l’armée romaine. Sans l’Imperium, l’ancienne Britannia était, à présent, une proie facile. Elle était dès lors incessamment menacée par ses voisins, dont les incursions sanglantes terrorisaient la population : des hordes de Scots et les Pictes s’en prenaient au Nord, tandis que le Sud subissait l’envahisseur saxon. En sous-main, Gwrtheyrn soutenait depuis ses capitales Caerleon et Viroconium ces attaques sans nulle pareille.
Après cinq années pendant lesquelles il tente de résister seul, le Haut-Roi Kystenin se tourne finalement vers l’Aremorica pour y chercher de l’aide. Après avoir pris conseils des dignitaires de son royaume, il envoie l’archevêque de Trinoventum auprès du roi Audren d’Aremorica, lequel après avoir été mis au courant de la situation en Prydein se dit incapable de prendre la tête des deux Bretagnes dans ce chaos. Néanmoins, en gage de bonne foi, il confie cette mission à son frère cadet également connu sous le nom de Kystenin, lequel libère le pays et se fait couronner à Calleva, dont il fait la capitale. Marié depuis de longues années à la fille d’un sénateur romain chrétien, le Haut Roi adopte les us romains ainsi que la nouvelle religion.
Des années plus tard, l’aîné de ses fils, Kystenin – qu’on appelle Bychan ou le petit – jugé faible d’esprit et inapte à gouverner est envoyé dans un monastère de Venta Belgarum, où il vit reclus comme un moine. Seuls demeurent aux côtés de Kystenin, que ceux de la nouvelle religion surnomment Vendigeit ou le Béni, ses deux fils cadets.
Prydein et Aremorica, Ve
Au milieu de cette anarchie, les deux Bretagnes venaient de perdre leur Haut-Roi Constantin Le Béni – que l’Histoire retiendra sous le nom de Constantin II - suite à un odieux crime perpétré par les Pictes et tous les coins du royaume s’apprêtaient à lui rendre les honneurs funèbres. C’est alors que l’ancienne citadelle romaine de Calleva, fut le théâtre d’un conflit de succession. Les partisans de ses deux fils s’opposent : l’aîné Emrys, revendiquait le trône pour lui sous le nom de Wledig, si bien que les gens du commun le nommaient Emrys Wledig. Pour montrer son attachement aux coutumes romaines, cependant, il ne se faisait plus appeler qu’Ambrosius Aurélianus par la noblesse locale. Ses conseillers considérant que la Bretagne ne pourrait survivre face aux invasions sans l’argent qui affluait jadis de l’Imperium et la présence des légionnaires, tentèrent de se rallier les adeptes de la Nouvelle Religion qui était au cœur même du parti pro-romain briton et envoyèrent un messager auprès de Caesar pour obtenir une aide militaire. Tandis que les adeptes de l’Ancienne Religion avait fait Uthyr leur chef et cherchaient des appuis pour fonder un royaume des Deux Bretagnes indépendant de l’autorité de l’Imperium. Depuis que quelques siècles plutôt Auguste puis les Caesars adeptes de la Nouvelle foi avaient interdit les druides dans ce qui était alors encore la Britannia, il n’y avait guère plus que sur l’ile retirée d’Avallach, invisible aux non-initiés, ou vivant en ermites dans les forêts pour échapper à l’extermination qu’on pouvait trouver des druides. Mais l’Ancienne Religion avait pas été bannie : elle avait toujours ses adeptes, qui savaient où trouver des druides si besoin.
Pour le malheur de tous, tandis que ce conflit dynastique se déroulait, le félon de Powys et de Gwent entendit alors des rumeurs concernant un prince de la famille de Constantin, connu pour son faible caractère et qui avait était envoyé à Venta Belgarum pour se faire moine, il y trouva là l’occasion qu’il fallait pour diviser encore plus l’opinion en trouvant un autre prétendant, qu’il pourrait faire reconnaître comme héritier et ainsi constituer un troisième parti dans la guerre à la succession. En le pliant à ses volontés, il pourrait diriger le royaume des Deux Bretagnes, sans avoir l’air de comploter un coup d’état. La même nuit où le messager des partisans d’Ambrosius Aurélianus parti pour la capitale de l’Imperium pars occidentalis installée depuis des années auparavant à Ravenna par peur des invasions des Wisigoths, le roi de Powys et de Gwent chevaucha dans le plus grand des secrets jusqu’à Venta Belgarum pour vérifier les rumeurs par lui-même.
Alors que Aurélianus et son émissaire étaient arrivés à destination à Ravenna, celui d’Uthyr et son maître rencontraient dans une sombre forêt des deux Bretagnes qu’on appelait Brécheliant, un certain Myrddin Emrys, dont on prétendait qu’il avait perdu l’esprit après le massacre de sa famille. Sans père connu et versé dans les secrets des plantes et les mystères d’anciens rites ancestraux des druides, ceux de la Nouvelle foi avaient vite fait de prendre cet ermite au comportement étrange et inquiétant pour le fils du Diable en personne. Uthyr et ses envoyés n’en furent nullement effrayés.
« -Je sais ce qui vous amène vous et vos hommes, Uthyr, murmura le druide ermite.
-Le royaume est en proie aux invasions des Saines, sans roi légitime, répondit Uthyr.
-Et c’est pourquoi je viens réclamer l’appui de la Religion des druides, continua-t-il.
-Venez servir Uthyr, Emrys. Ne laissez pas la religion romaine effacer nos coutumes et persécuter les enfants d’Avallach, ajouta l’envoyé d’Uthyr qui se nommait Ulfin.
Seule lui répondit la voix du druide, qui avait choisi de ne pas se montrer, pour le moment.
« -Votre seule chance de salut est Le Roi qui Fut et Sera de la lignée des Constant. Pour son bonheur et son malheur, son destin est lié à celui de la Reine d'Avallach et dernière Grande-Prêtresse... »
Après un long silence, Myrddin reprend, d’un air mystérieux :
« Mais l’enfant qui naîtra de leur amour sera la perte de ce royaume. Mon rôle s’arrêtera à conseiller Uthyr le temps nécessaire pour que la prophétie s’accomplisse.
-Vous savez aussi bien que moi que la lignée royale légitime s’est éteinte depuis des années. C’est une perte de temps de courir après ce qui a disparu, répliqua Ulfin, peu convaincu. »
Le vent souffle fort dans les arbres et cette fois un jeune adolescent apparut devant eux, le sourire aux lèvres.
« Je l’ai entendu dire, en effet, et il fallait que les Empereurs de Rome le croient pour qu’il y ait une chance de survie pour la famille royale. Cependant, maintenant que les persécutions contre notre Religion sont moins courantes, la Dame du Lac a vu le temps où devait se manifester la Grande-Prêtresse. »
Lorsqu’il entendit sa voix, Ulfin comprit qu’il se trouvait, enfin, en présence de l’insaisissable Myrddin, connu pour assumer différentes formes par simple jeu, bien qu’il apparut plus souvent à ses interlocuteurs sous forme d’un vieux sage.
Palais impérial, Ravenna, Imperium Romanum Pars Occidentalis, au même moment
Cependant, dans le palais impérial, au milieu de cette salle d’audience dont les moindres recoins étaient tapissés de mosaïques, tout ne se déroulait pas comme les hommes d’Aurélianus l’aurait voulu. L’Empereur était trop fier de cette capitale que comme son ancêtre Honorius il pensait imprenable si bien qu’il en oubliait le reste. Son ancêtre, conseillé par ses généraux qui gouvernaient presque à sa place, avait renvoyé en l’écoutant à peine un envoyé qui venait de Rome lui réclamer de l’aide pour lutter contre les Wisigoths, qui menaçaient de mettre la ville à sac. Sa seule réponse alors avait été qu’il ne disposait pas d’assez de légionnaires pour protéger Ravenna et venir au secours de l’ancienne capitale. Aujourd’hui, son descendant accordait encore moins de considération à la requête qu’il lui était présentée. Après tout, il avait seulement devant lui un envoyé qui parlait au nom d’une ancienne province rebelle, que l’Imperium n’était pas parvenu à tenir. La Britannia pouvait bien devenir anglo-saxonne, ça ne signifiait pas la fin de l’Imperium romain pour autant. L’Imperium dépendait de la sureté de Ravenna, qui était plus qu’équipée pour soutenir un siège, si cela s’avérait nécessaire.
A la fin de leur entretien, l’homme d’Aurélianus tentait de contenir sa rage tout en observant silencieusement le trône en bois agrémenté de dorures sur lequel siégeait l’Empereur portant une tunique pourpre et la couronne impériale sur la tête : l’Empereur était resté inactif et il était tout aussi faible qu’on le disait. Il ne savait pas pourquoi il avait promis au fils de Kystenin qu’il aurait l’appui de l’Imperium à coup sûr. Il avait parlé trop vite, sans réfléchir. Mais il ne pouvait pas faire marche arrière, maintenant. Quelle serait la réaction de Ambrosius Aurélianus ? D’un autre côté, Aurélianus ne devait pas nécessairement savoir qu’il avait échoué, pensa-t-il, soudainement.
« Je m’en remets à votre décision, ô César, finit-il par lâcher, respectueusement, avant d’obtenir la permission de l’Empereur de se retirer ».
Monastère de Venta Belgarum, Prydein, quelques jours après
Quand Gwrtheyrn arriva devant le monastère de Venta Belgarum, le jour commençait à pointer. Le destin des deux Bretagnes allait basculer dans les instants qui suivent, s’il revenait en Galles avec la réponse qu’il souhait et il savait exactement comment l’obtenir. Kystenin le petit n’avait pas la même volonté que son père, le défunt Haut-Roi. Le seul obstacle qui se dressait sur sa route vers le pouvoir était de convaincre les moines de laisser leur protégé retourner à une vie de simple laïc.
Un moine sorti du monastère, après avoir entendu les coups donnés contre la lourde porte de bois par le visiteur et se présenta sous le nom d’Amphibalus de Venta Belgarum. Le visiteur exprima alors sa requête :
« Feu notre bien-aimé Haut-Roi Kystenin n’avait pas tout son esprit quand il a écarté son fils aîné Kystenin de sa succession et l’a envoyé ici se faire moine. Avant de mourir, il m’a prier de réparer son erreur. Je viens rendre au jeune Kystenin ce qui aurait dû son trône et que ces deux cadets se disputent, à présent. Seul l’héritier légitime qui sera reconnu dans les deux Bretagnes peut ramener la paix intérieure et nous protéger des ennemis extérieurs.
-Cette décision appartient à frère Constant. Présentez-lui donc votre requête en personne. Je vous conduirais à sa cellule, si vous le désirez, répondit le moine à la grande satisfaction de son interlocuteur. »
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ps : la suite faudra attendre un peu que je remette mon cerveau à l'endroit pour l'écrire. j'ai bien d'autres pages mais c'est trop loin dans les légendes