Dans sa petite note de début de volume Shiori Teshirogi explique qu'elle a fait beaucoup de recherches sur la mythologie irlandaise pour élaborer ce tome
J'en profite pour faire une petite digression sur le dieu
Balor et sur la mythologie irlandaise (nous parlerons aussi des gens de la déesse Dana après)
Dans la mythologie celtique irlandaise,
Balor est le roi du peuple des
Fomoires, ces êtres inhumains, hideux et démoniaques qui sont la personnification du chaos et de la destruction. Ils sont en guerre contre tous, et notamment contre les
Tuatha Dé Danann (« les
gens de la déesse Dana »), les dieux de l’Irlande. Son épouse est
Cethlenn.
Selon les récits, c’est un géant borgne ou cyclopéen dont l’œil paralyse ou foudroie des armées entières. Il habite sur l'île de Tory, où il vit, son unique œil fermé, dans la crainte permanente de voir s'accomplir une prophétie selon laquelle il doit mourir de la main de son petit-fils. Malgré ses efforts pour retarder cette fin en tenant Ethne, sa fille, à l'écart des hommes, celle-ci se retrouve enceinte et donne naissance à des triplés. Balor ordonna de les jeter à la mer mais l'un d'eux survécut : c'est le dieu
Lug.
Pourtant, dans le combat, il demande à quatre hommes de lui soulever la paupière avec des lances, pour pouvoir anéantir ses ennemis. Lors de
Cath Maighe Tuireadh (la Bataille de Mag Tured, anglicisé en Moytura), le dieu Lug vient à lui, charmeur et bavard, si bien que Balor tient à voir sa tête. Dès que la paupière est soulevée, il reçoit une pierre de fronde qui lui arrache le globe oculaire et le projette parmi ses amis, les Fomoire. Il en tue involontairement des milliers, assurant la victoire de ses ennemis, les Tuatha Dé Danann.
Balor incarne les forces négatives du mal, dont le pouvoir ne peut être tenu en échec que par la force-lumière de Lug, lui-même parent de Balor.
Dans le récit gallois de Kulhwch et Olwen, son nom est Yspadadden Penkawr.
Balor est à rapprocher des Cyclopes de la mythologie grecque. Il pourrait être aussi le monstre anguipède de la statuaire gauloise.
une autre image de Balor :
Les gens de la déesse DanaQuelques mots sur les gens de la déesse Dana (Tuatha Dé Danann). Ci-dessous : je poste tout d'abord une peinture de Duncan (1911)
Les gens de Dana sont les dieux qui viennent de quatre îles du nord du monde :
Falias,
Gorias,
Findias et
Murias ; de ces villes mythiques ils apportent cinq talismans :
la lance de Lug,
l’épée de Nuada, le
chaudron et la
massue de Dagda et la
Pierre de Fal.
Quand les Tuatha Dé Danann arrivent en Irlande, le jour de la fête de
Beltaine (approximativement le 1er mai de notre calendrier), l’île est occupée par les
Fir Bolg qui vont être vaincus lors du
Cath Maighe Tuireadh (la « Bataille de Mag Tuireadh ») (c’est la cinquième conquête).
Les Tuatha Dé Danann que l’on retrouve dans nombre de récits sont le peuple mythique de l’Irlande, mais pas exclusivement puisqu’ils se retrouvent, sous des formes différentes et généralement d'autres noms, dans tout le monde celtique. Ce sont des dieux, des déesses, des héros, des magiciennes (Bansidh, ou
banshee --> un peu comme le personnage qu'on voit dans ce tome de Lost Canvas : Shelley la banshee
).
ci-dessous : Shelley la banshee
Une
banshee,
banshie ou
bean sí est une créature féminine surnaturelle de la mythologie celtique irlandaise, considérée comme une magicienne ou une messagère de l'Autre monde (
sidh). Elle est comparable à d'autres créatures mythologiques d'Europe (mythologie galloise ou nordique).
Ultérieurement, dans les légendes du folklore irlandais et écossais, la banshee est décrite comme une messagère de mort, une créature surnaturelle féminine qui commence à gémir ou crier quand quelqu'un est sur le point de mourir. Elle est souvent confondue avec la bean nighe, vue en train de nettoyer du linge. La banshee est souvent comparée à d'autres créatures légendaires d'Europe ou du monde, comme la
Dame blanche.
ci-dessous : une illustration de banshee
Pour en revenir aux gens de Dana, il faut savoir que ces derniers maîtrisent le druidisme, le Savoir et les Arts.
Manannan Mac Lir quant à lui est le dieu-guerrier souverain de l’Autre Monde celtique, le
Sidh. Il en est le régisseur et maître, et à ce titre, il fournit aux autres dieux les cochons fabuleux servis au Festin d’immortalité. Mais face aux Milesiens(les premiers humains à avoir débarqué sur l'ile), les Tuatha Dé Danann doivent se replier dans le Sidh. Les dieux s’effacent alors devant les humains, puisque les « fils de Mile » ou Milesiens sont les
Gaëls.
Leurs trois druides primordiaux sont
Eoloas (Connaissance),
Fiss (Savoir) et
Fochmarc (Recherche).
Tout ceci est décrit dans le Livre des Conquêtes d’Irlande, que nous allons aborder maintenant.
Livre des Conquêtes d’Irlande (Lebor Gabála Érenn) Il s'agit de l’un des récits irlandais majeurs de l’époque médiévale. Ce « livre », véritable cosmogonie, décrit l’invasion de l'île par six peuples mythiques héroïques pré-humains, avant l’arrivée et le règne terrestre des
Gaëls. Après avoir été transmis exclusivement de manière orale jusqu’à la fin du VIIIe siècle, ce mythe fondateur de l'Irlande celtique fut ensuite copié, développé et remanié par les clercs pour qu’il soit plus en phase avec l’enseignement de l’Église catholique et la culture de l’époque. La première version écrite du Lebor Gabála Érenn, presque une ébauche (l’Historia Brittonum de Nennius), date du VIIIe siècle ou du début du IXe siècle. Il existe cinq versions de ce mythe réparties dans 18 manuscrits rédigés entre le XIIe siècle et le XVIIIe siècle.
Pour plus de détails sur la mythologie celtique, je vous renvoie au topic de Somewhere sur ce thème (topic en cours d'élaboration, il doit être complété à l'heure où j'écris)