Zashiki warashi
Zashiki warashi est un yokai qui est surnommé "le gosse du salon", il fait partie des yokaï de type "esprits de la maison" ! La légende de ce yokaï provient de la région de Tôhoku. Tant qu'il habite une maison, la famille prospère, mais s'il part, c'est censé être la ruine ! Cet aspect est tellement ancré dans la culture japonaise que les entreprises, soucieuses d'avoir la chance avec elles, ont construit des pavillons pour abriter les esprits. Cela peut sembler futile car les zashiki warashi sont censés préférer les vieilles maisons aux bureaux et laboratoires neufs, ne résidant que dans des habitations occupées.
Pour attirer et retenir un zashiki warashi chez soi, il est dit que l'esprit doit être estimé et élevé comme son propre enfant. Toutefois, trop d'attention peut le faire fuir. Étant de nature enfantine, il lui arrive de faire des farces, voire des méfaits. En ce cas, il est conseillé de parler gentiment à l'esprit et d'oublier cet écart.
Ce yokai est aussi appelé zashiki bokko, les termes warashi ou bokko étant des termes archaïques signifiant enfant ou jeune femme
(source : wikipédia)
ci-dessous : je vous poste une statue en bronze de «Zashiki Doji» installée sur la route Shigeru Mizuki (route comportant de nombreuses statues mettant à l'honneur l'univers du mangaka Shigeru Mizyki dot l'oeuvre est remplie de yokaï, cette route se situe dans la ville de Sakaiminato, dans la préfecture de Tottori --> lire en amont dans le topic pour d'autres images ^^ )
Si je vous parle aujourd'hui de ce yokaï c'est parceque je viens de voir l'épisode 18 de la série kakuranger qui lui fait une place d'honneur (un épisode assez triste d'ailleurs) ...
voici son apparence dans kakuranger (bon c'est une série sentai donc dans sa forme maléfique il est rendu assez monstrueux )
Ces esprits sont généralement représentés par un petit garçon ou une petite fille. Ils représentent de ce fait la pureté. Ces yokaï sont décrits comme ayant un visage rouge, et l'apparence d'un enfant de 5 ou 6 ans, mais, en fonction de la maison dans laquelle ils s'installent, les rapports sur la fourchette d'âge vont d'un minimum d'environ trois ans et un maximum d’environ 15 ans. Des hommes et des femmes ont été vus, et les hommes portaient des vêtements noirâtres avec un motif kasuri ou rayé, et les femmes portaient un chanchanko rouge, un kosode et parfois un furisode.
On dit également qu'il y en a dont l'apparence n'est pas claire, rendant leur sexe inconnu. [3] Parfois, plusieurs êtres s'installaient dans une maison à la fois, comme un garçon et une fille. Il y a aussi des légendes qui disent qu'il y en a qui ressemblent à une bête noire et d'autres qui ressemblent à un guerrier.
On dit aussi que le soir, ils font des farces, comme monter sur des futons et retourner les oreillers pour ne pas laisser la personne dormir. Parfois, ils jouent aussi avec des enfants. Il existe également des légendes sur la manière dont le zashiki-warashi enseignerait la comptine d'Iwate aux enfants de ces terres.
À Gonohe, dans la préfecture d'Aomori, il existe une légende qui dit qu'une zashiki-warashi peut être invoquée lors de la construction d'une nouvelle maison en y enterrant une boule en or.
Il existe aussi des histoires sur la façon dont ils ne peuvent être vus que par des membres de la famille ou par des enfants, mais pas par des adultes. Il existe des histoires sur le fait que lorsque les adultes comptaient les enfants, il y aurait une personne de plus qu’à l’origine, mais comme les adultes ne comprennent pas ce que sont les zashiki-warashi, ils ne sauraient pas qui est la personne supplémentaire. Des histoires comme celles-ci apparaissent fréquemment dans la littérature. Un exemple de croyance populaire très caractéristique est que les familles avec un zashiki-warashi prospéreraient et que les familles dont le zashiki-warashi serait parti déclineraient. Cet aspect montre que les zashiki-warashi sont comme des dieux de la fortune ou des esprits protecteurs qui régissent la prospérité et le déclin d'une famille.
Dans le Tōno Monogatari, il y a des récits tels que celui qui raconte comment une famille a été anéantie par une maladie d'origine alimentaire après que son zashiki-warashi l'ait quitté.
A propos du Tōno Monogatari
Puisque je viens de l'évoquer, signalons que le Tōno Monogatari, ou Les contes de la ville de Tono est un livre paru en 1910 et écrit par Kunio Yanagita (un des fondateurs de l'ethnologie du folklore au Japon et penseur en politique agronome). Dans ce livre, il a recueilli les contes et légendes spécifiques à la ville de Tōno et l'oeuvre est devenue la pierre angulaire des études folkloriques japonaises. C'est dans cette œuvre que les yōkai les plus célèbres, aujourd'hui très communs dans les mangas, les romans ou les films d'animations japonais, apparaissent sous leur forme canonique.
Dans ce même livre on apprend d'autres légendes relatives à ces yokai (et d'autres). Notamment une qui évoque comment le zashiki-warashi d'une famille aisée a été abattu par un enfant avec un arc et une flèche, entraînant là encore le déclin de la fortune de la famille.
Il existe une théorie selon laquelle un zashiki-warashi blanc est un signe de bonnes choses à venir et la vue d'un rouge (visage rouge, vêtements rouges et un seau rouge à la main) est un signe qu'un zashiki-warashi laisserait la famille conduisant à de mauvaises choses à venir. Il y a aussi des exemples où une famille qui en a vu un en rouge est morte de maladie d'origine alimentaire.
Aux alentours de la ville de Ninohe, il existe une coutume qui consiste à aménager une pièce avec des desserts et des jouets laissés à l’intérieur pour un enfant décédé ou tué tout petit (infanticide), et à rendre un culte à cet enfant, coutume reste à nos jours. Il y a aussi une coutume de faire une pièce qu'un enfant voudrait afin qu'un zashiki-warashi reste dans la maison afin d'apporter la prospérité à la famille.
On dit que les zashiki-warashi aiment les haricots azuki ; il y a donc des familles qui en offrent chaque jour, et si on ne le mange pas, cela serait un présage pour le déclin de la famille ..
De nos jours, ces yokaï sont réputés s'être retirés dans les montagnes. Un ancien ryōkan (auberge traditionnelle typique du Japon), le Ryokufuso dans la préfecture d'Iwate est réputé héberger un zashiki depuis fort longtemps, et reste de fait toujours comble, grâce aux voyageurs espérant l'apercevoir1. Ce dernier a cependant été détruit, à la suite d'un incendie.
Il est dit que seuls les enfants peuvent voir ce yokaï, pas les adultes ; Dans le département d'Iwaté il est réputé être même apparu dans les écoles primaires. Dans la journée il jouait avec les élèves, et le soir vers 21 heures il s'amusait à slalomer entre les chaises et tables des classes désertes mais là encore seuls les enfants le voyaient
(source : le dictionnaire des yokaï de Shigeru Mizuki)
Un yokaï bien particulier donc. L'image que je vous ai posté en introduction de ce post est issue aussi du livre du mangaka Shigeru Mizuki.
Pour info ce yokaï apparait dans de nombreuses oeuvres de la culture : on peut citer (liste non exhaustive) :
--> dans l'oeuvre de l'écrivain japonais Kenji Miyazawa : ce dernier a en effet écrit 2 histoires sur les zashiki warashi : Matasaburo of the Wind et The Story of the Zashiki-Bokko.
--> le manga et anime xxxHOLiC (signé les Clamp) où une Zashiki warashi apparait plusieurs fois, et est amoureuse du personnage principal de l'oeuvre ..
--> la série supersentaï Kakuranger (que j'évoquais précédemment) : épisode 18
--> le jeu vidéo Final Fantasy XIV, où le personnage de Tataru Taru est appelé "le zashiki warashi" par Genbu.
--> Un zashiki warashi apparaît dans une histoire de La Tragédie de P, manga de Rumiko Takahashi (la mangaka de Ranma 1/2)
--> Une zashiki warashi met sens dessus-dessous les Productions Parthénon dans l'épisode 18 de Creamy, merveilleuse Creamy (Mahō no Tenshi Creamy Mami) : Les aventures du Zashiki warashi.
etc etc
J'ai trouvé aussi cette image de poupées censées représenter ces yokaï apparemment