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Ad Astra (de James Gray)

La Science-fiction au cinéma, en littérature, voire en BD : sagas futuristes, space opera, cyberpunk, dystopies, uchronies, récits post apocalyptiques ...
phoenlx
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Re: Ad Astra (de James Gray)

Messagepar phoenlx » sam. mars 14, 2020 12:24 am

Bon je viens de le voir ..
Je .... suis mitigé ...
Beaucoup de bonnes choses. Et un sentiment de "tout ça pour ça" ?

J'ai bien aimé la réalisation, l'ambiance de ce film. On a affaire à un film de voyage spatial d'ambiance assez réaliste (un peu comme dans Solaris, dans Sunshine ou des films comme ça) et en général j'aime plutôt bien. On sent la patte James Gray, le film nous embarque dans un trip très différent des blockbusters hollywoodiens classiques où ça pétarade dans tous les sens, avec de l'humour et autre. Là rien de tout ça, certaines scènes de décollage et d'attérissages sont beaucoup plus dans le style de First Man (de Damien Chazelle) ; bref, tout ce que j'aime pour un film spatial. c'était donc bien parti .
La musique plutôt planante, mystérieuse, pas omniprésente sait souligner les scènes quand il faut comme il faut avec certains passages inquiétants.

C'est un film très contemplatif, avec Brad Pitt en mode désabusé tout le long, et qui parle la plupart du temps avec une voix intérieure. ça m'a énormément fait penser à du Terrence Malick. Je me faisais d'ailleurs la réflexion qu'un jour, Malick devrait nous réaliser son épopée spatiale, ça pourrait être génial avec lui (et dans ce type d'ambiances) mais je pense que ça nous embarquerait plus loin niveau trip philosophique.

Car là où Ad Astra pêche, c'est sur le fond (au contraire de la forme) selon moi.
J'avais écouté des critiques sans spoilers avant de voir le film, et il faut bien comprendre que le sujet de ce film c'est surtout la relation père / fils, quand on sait ça dès l'entame du film, on est un peu moins déçu, mais je le suis quand même, car j'espérais plus d'épaisseur.

je suis obligé de spoiler un peu la suite pour évoquer le message du film :
Si je devais résumer le message de ce film en gros ce serait : Cessons de chercher de la vie ailleurs, cessons de repousser les limites, le bonheur, la vraie vie sont sur Terre. Il faut cesser de bousiller notre planète, d'être consuméristes. Une scène lors de l'arrivée de Brad Pitt sur la Lune en dit long d'ailleurs sur la tendance de l'homme à recréer le même enfer partout où il colonise, donc nul doute qu'il pourrait le faire dans l'espace si un jour comme dans le film on a des bases lunaires - et plus que des bases - des bases martiennes et autre ..

Cet aspect du film est à la fois ce qui m'a gêné et séduit. Gêné car je suis pour ma part très pro conquête spatiale. Mais pour ça il faudrait encore que j'argumente sur un topic entier (et croyez moi les arguments on peut en avancer à la pelle)
ce qui n'empêche évidemment pas de prendre soin de la terre, de cesser de faire les cons sur notre planète, de foutre le bordel ailleurs.
Bref, l'un n'empêche pas l'autre, et je ne partage donc pas la logique du film. Je ne suis pas philosophiquement "branché" sur la logique du réalisateur.
C'est un peu gênant pour moi de m'identifier au message donc.


En revanche, pour la relation père / fils, pour la forme, pour le message qui nous invite à prendre gout aux petites choses du quotidien, à être responsables avec nous-même, avec notre planète, avec nos proches, et à leur accorder de l'attention quand bien même on aurait un rêve, une quête "cosmique", philosophique ou scientifique, je suis évidemment d'accord.

Un film qui avait donc du potentiel, qui l'exploite partiellement, qui sur la forme je vais me répéter, est très très beau. Un film que je suis content d'avoir dans ma vidéothèque, mais un film qui malheureusement ne me laisse pas en osmose comme d'autres films spatiaux (rares malheureusement, ce genre de films dont je raffole sont très très rares, et quelque part je suis content que celui-ci existe car il comble aussi un manque)

Pour en revenir à la quête des extraterrestres, un autre détail me fait tiquer :
Le personnage du père, incarné par Tommy Lee Jones, dit avoir prospecté (alors que son vaisseau est au niveau de l'orbite de Neptune) et n'a rien trouvé comme formes de vies au-delà.

C'est .. tiré par les cheveux je trouve.
Déjà, on nous dit en début de film que son vaisseau est aux confins du système solaire et de l'héliosphère, mais à ce que je sache l'héliosphère c'est bien au-delà de l'orbite de Neptune corrigez-moi si je me trompe. c'est une zone très très lointaine qui correspond en gros à la distance actuellement parcourue par les sondes voyager soit bien après Neptune et pluton encore, même si ces deux planètes sont déjà très lointaines.

Mais surtout, je ne vois pas comment ils peuvent "déduire" qu'il n'y a pas de vie intelligente ailleurs, en cherchant depuis cet endroit.
Admettons (on est dans un univers SF) que de cette distance, et avec des instruments très perfectionnés, bien plus que nos instruments actuels, ils puissent prospecter les étoiles proches et même assez lointaines de la galaxie, voir plein d'exoplanètes avec tout plein de détails (déjà il faudrait une technologie vraiment poussée) mais ce serait encore une infime zone de l'univers et quand je dis infime le terme est faible. on ne sait même pas quelles sont les limites exactes de l'univers. Donc la vie ailleurs, croyez-moi, même si on prospecte sur 1 millions ou 100 millions d'étoiles proches, ce sera encore rien, une fraction de poussières à l'échelle de la galaxie, et du cosmos dans son entier j'en parle pas.
Ensuite il faudrait des télescopes sacrément puissants (et autres instruments susceptibles de détecter des traces de vie) pour voir ça sur des exoplanètes lointaines depuis une région qui reste dans le système solaire (le fait de nous éloigner vers l'orbite de Neptune ne change absolument rien par rapport à l'observation depuis la Terre si ce n'est qu'on est dans l'espace, donc pas de gêne due à l'atmosphère terrestre, ce qui est un vrai plus - un peu comme notre télescope spatial Hubble - mais qu'on mette justement un télescope sur la lune (atmosphère quasi nulle) ou en orbite autour de la Terre, ou vers l'orbite de Neptune, pour chercher des exoplanètes ou formes de vies au-delà de proxima du centaure, ça ne change pas grand chose c'est du pareil au même. La distance parcourue par Tommy Lee Jones dans le film c'est un saut de fourmi à l'échelle du cosmos.
En d'autre termes, ses conclusions n'en sont pas vraiment sur l'existence ou non de la vie ailleurs.
Là où je peux en revanche adhérer à la logique du film et à ce que, peut-être, le réalisateur veut nous dire c'est que : cette quête de la vie ailleurs, d'autres monde, c'est une quête complexe (ça oui !) et quasi infinie, inaccessible, pour l'heure du moins, ou presque inaccessible pour l'humanité et qui le restera encore longtemps, vu qu'on est incapable de voyager vers ces mondes (on n'a pas la technologie et ça durera sans doute encore très longtemps) DONC on doit chérir et prendre soin de notre planète. ça oui mais l'un n'empêche pas l'autre.

Mais bon, tout ça pour en arriver à ce .. message ?
Je préfère pour ma part d'autres films de James Gray plus terre à terre comme La nuit nous appartient, celui-ci restera un peu une déception, tout en étant aussi un film séduisant, où la patte du réalisateur se ressent, un film qui sort un peu des sentiers battus, contemplatif, film spatial réaliste, que j'ai aimé voir malgré tout. Je veux plus de films comme ça mais encore mieux !!! ce sera ma conclusion !! Je veux plus de films comme ça mais encore mieux !!
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Re: Ad Astra (de James Gray)

Messagepar Bombur » sam. mars 14, 2020 2:29 am

:poignée de main: :poignée de main: :poignée de main:
J'ai pour ma part également eu beaucoup de mal avec la fin qui envoie tout le réalisme du film à la poubelle façon Gravity et le coup du père qui a dû sacrifier toute sa vie pour parvenir jusqu'à Neptune alors que son fils fait tout le trajet aller-retour en quelques mois -_- .

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Re: Ad Astra (de James Gray)

Messagepar phoenlx » sam. mars 14, 2020 10:33 am

oui il est assez bizarre ce film
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Re: Ad Astra (de James Gray)

Messagepar Scarabéaware » lun. janv. 11, 2021 9:52 pm

Je l'ai vu hier soir.

Il est vrai qu'on peut se dire un peu "tout ça pour ça" mais c'est finalement pour faire une évocation bien particulière d'une telle quête. Mais avant d'y venir plus amplement je voudrais d'abord évoquer le tout début du film avec l'apparence qu'à pris l'ISS dans ce futur et là autant c'est intéressant de voir l’agrandissement entrepris, ça s'est largement étendu, autant je tique un peu. C'est bien que ce futur nous propose cette version, mais je trouve que l'extension se rapproche trop de la Terre quand elle pourrait peut être avoir un développement différent, peut être plus latéral ou alors en direction de la Lune sans trop s'en rapprocher non plus. On a des navettes pour naviguer entre la Terre et la l'ISS, la Lune et la Terre ou encore l'ISS et la Lune, c'est pas fait pour les chiens. Après on peut considérer que c'est bon pour le choix de la mise en scène avec le fait que nous avons le problème du à la perturbation ce qui le fait chuter et se retrouver sur Terre comme ça à juste avoir besoin d'un parachute pour ne pas crever. Vu comme ça, ça se vaut mais tout de même ça fait une proposition que j'aurais préféré différente, une autre apparence pour l'ISS de cette époque.

Après voila c'est pas énormément dérangeant puis c'est un film qui a de quoi largement s'apprécier, bonne réalisation de James Gray, on goute bien à l'ambiance, ça possède sa dose de contemplatif et il est bon de suivre Brad Pitt dans cette histoire où il va être lancé vers une reprise de contact avec son père qui serait toujours vivant, une reprise de contact induite par le phénomène qui a de quoi les inquiéter et proviendrait d'un ancien projet, Lima, qui avait créée pour la recherche de la vie ailleurs. Dans l'ensemble c'est bien posé, on est sur un bon rythme et ça forme un bon tout. Toutefois je m'interroge sur un point, parce qu'il y avait de quoi se poser des questions quand à l'impact de Disney. Est ce qu'ils auraient pas réclamé l'ajout de la course-poursuite sur la Lune ? Parce qu'on entend tellement plus parler de ces pirates ensuite que ça fait un peu bizarre pour la peine, c'est la dose d'action légèrement habituelle mais sur la Lune, ça fait une péripétie que je dirais pas inutile mais qui a peut être tendance à se démarquer du reste. Disons que c'est pas le plus probant. Par contre dans le probant évidemment on a la reproduction d'une ambiance bien terrienne pour le tourisme lunaire, surtout ne dépaysons pas les quidams qui vont venir par là. Et ça fait bien sur sa petit critique qui va bien en même temps.

Maintenant pour le fond quand à nous mener vers des retrouvailles avec son père et avoir la part de relation père-fils qui aurait pu être plus creusée on est d'accord, il est vrai que l'on peut tiquer sur le message vis à vis de la recherche de la vie ailleurs. Pour autant j'aurais pas forcément tendance à le prendre mal ici dans la mesure où cette quête du Graal qui a de quoi limite rendu fou le père incarné par Tommy Lee Jones l'a aussi fait passé à côté de nombreuses choses, à chercher la vie avant tout il est bien dit qu'il n'a pas remarqué la beauté des planètes observées. Et ça il est vrai que c'est dommage, on cherche mais on oublie parfois ce genre de petites choses, à ne plus savoir contempler, nous avons également ce message qui passe. Attention aux quêtes que l'on mène, il faut savoir s'arrêter, prendre son temps, savourer la trouvaille que l'on fait même si c'est pas ce qu'on veux. C'est pas évident d'être dans cette optique et pourtant on peut considérer comme un essentiel des petites choses de la vie.
Après là où le bas blesse c'est avec l'abandon de la mission quand le contact a été coupé, on aurait pu avoir une persévérance de ce côté là, à moins que ça les ait vraiment refroidi quand au cout de la mission et qu'ils se soient réfugiés dans cette tare de ne pas la reproduire, privilégiant le confort en matière de dépenses spatiales. Quand on pense au fait qu'on pourrait déjà certainement avoir bâti une base sur la Lune mais que ça n'est toujours pas fait, la dessus je trouve qu'il y a largement une grosse tare, une connerie totale de pas déjà avoir investit la dedans en se contentant des missions qu'on a eu et pas plus.

Enfin voila, le fait est qu'il faut savoir se raisonner et faire attention avec les obsessions qu'on peut avoir dans la mesure où elles peuvent nous faire perdre pied. Avec le père qui est complètement jusqu'au-boutiste, autant on peut compatir pour lui qui aimerait bien parvenir à trouver une vie extra-terrestre, autant comme je disais y a ce fait d'en oublier quelque chose, comme ce qu'on contemple en faisant une telle recherche. Cette quête nous fait découvrir de belles choses, le problème c'est qu'après ça vend surtout du rêve et il y aurait de quoi bien aimer avoir plus que du rêve, surtout dans une mesure où l'humanité risque de s'éteindre bien avant d'avoir réussir à plus amplement conquérir l'espace et peut être que chercher de la vie ailleurs est vain, que quitte à explorer l'espace il faudrait surtout penser conquête et mettre le paquet sur les efforts pour ça, penser colonisation plutôt que y a t'il d'autres vies intelligentes dans l'univers ? C'est pas ce qui va ressortir du film mais en terme de remise en question on peut aussi librement se dire ça. Et j'évoquais l'extinction de l'humanité, nous avons une réplique de Tommy Lee Jones qui a de quoi avoir une résonance bien particulière, surtout en ces temps de désolation, comme il dit nous sommes une espèce en voie de disparition. Et c'est très parlant, bien sur ça renvoie à ce qu'on fait sur Terre avec la pollution et la destruction que l'on engendre, mais venant de quelqu'un qui est obsédé par la vie ailleurs on peut considérer le fait que l'humanité n'en fait pas suffisamment pour survivre, ce qui se voit particulièrement actuellement :siffle:.
Et d'ailleurs quand on regarde cette humanité d'abrutis, ça donne certainement pas envie à des espèces supérieurement intelligentes de prendre contact avec nous, une espèce qui fait tout pour se foutre dans les pires merdes c'est pas intéressant, y a de quoi se faire complètement mépriser. Et là y a de quoi un peu rejoindre quelque chose qui a été exprimé dans le film Star Trek : Premier Contact, c'est qu'on pourra présenter un intérêt pour de la communication quand on aura réussit une prouesse technologique à même de vraiment marquer le coup et retenir l'attention d'une espèce supérieurement intelligente, puis même avoir abouti à une paix intéressante, mais ça y a largement le temps de tous crever avant :siffle:.

C'est la dose de pessimisme mais avec ce film on est guère dans l'optimisme avec un esprit d'abandon qui se fait sentir, pour ma part ça m'a fait songer au fait que nous n'en faisons pas assez pour la conquête spatiale, ça retranscrit ceci en même temps, nous avons des ambitions mais que valent-elle ? Pas grand chose à côté de ce que la famille a de précieux si on retiens ce message qui est celui qui ressort le plus et puis sinon on peut considérer la médiocrité et que tout n'est pas toujours clair avec ce que l'on nous vend, la conquête spatiale vend du rêve, les rivalités poussent à repousser des limites mais il reste qu'on a encore d'énormes progrès à faire. Enfin bref, bien qu'on puisse soulever un soucis avec le message amenant à se préoccuper plus de la vie sur Terre et cesser un peu de regarder ailleurs, disons qu'on peut voir pire en terme de propos anti-conquête spatiale mais il est vrai que ça verse pas dans une vision bien agréable. Puis je pensais à encore autre chose avec ça, est ce qu'on aurait pas en même temps un film sur le deuil, j'ai trouvé que ça avait un peu de cette fibre en plus d'amener à la réflexion qu'il ne fallait pas oublier ses proches.

Enfin voila, dans tous les cas c'est plutôt bon et sans être du film spatial qui fait rêver il y a de quoi pas mal l'apprécier avec de quoi tiquer mais sans que ce soit trop dérangeant, enfin ça a de quoi l'être d'autant plus si on songe au rejet de bien des gens pour la conquête spatiale mais bon après voila je dirais pas que ça force le trait comme par exemple dans les Ailes d'Honnéamise où là c'est vraiment pesant. Là il y a une part intéressante dans ce qui a pu être fait en dehors du coup d'arrêt avec le projet Lima. Et l'on peut toujours imaginer que les données récupérées créent une effervescence à même de bien remotiver.
ALL HAIL PALPATINE, ALL HAIL FREEZER, ALL HEIL ZORDER, ALL HAIL EREN, ALL HAIL SKYNET, ALL HAIL BRITANNIA, ALL HAIL WILLIAM DELOS.
Venez jouer avec Bob Image.

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Re: Ad Astra (de James Gray)

Messagepar phoenlx » mar. janv. 12, 2021 1:42 pm

je ne vais rien rajouter à ta critique (mon avis sur le film est largement résumé dans ma critique peu avant)
un film à la fois beau, intéressant sur la forme mais qui m'avait déçu sur le fond. Même s'il faut le voir avant tout comme un film sur une relation père / fils je pense.
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