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Les Maîtres du temps (de René Laloux, dessiné par Mœbius)

La Science-fiction au cinéma, en littérature, voire en BD : sagas futuristes, space opera, cyberpunk, dystopies, uchronies, récits post apocalyptiques ...
Mr.Mauser91
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Les Maîtres du temps (de René Laloux, dessiné par Mœbius)

Messagepar Mr.Mauser91 » jeu. mars 29, 2012 2:07 pm

Image

Film d'animation de Jean Giraud et René Laloux.

L'histoire : Le petit Piel, abandonné par son père mourant, se retrouve seul sur une planète peu accueillante, Perdide. Il est guidé dans son aventure par "Mike", une sphère-radio portable, dont la voix est celle de Jaffar, ami de longue date du père défunt de Piel, qui, de l'autre coté du fil, tente par tout les moyens de sauver l'enfant.

Un des meilleurs films d'animations français. Les dessins et l'histoire sont très simples, mais ça fonctionne. L'enfant est attachant, de même que les autres persos, et l'ambiance est un peu spéciale. Je ne pourrais dire pourquoi, mais l'ambiance des scênes se passant sur Perdide, vide et très peu accueillante, m'ont toujours donné un sentiment de malaise, et une scêne m'avait bien marqué petit.

Il y'a également un sacré dénouement.

A voir pour les fans des 2 auteurs.

ANGELO
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Re: Les Maitres du Temps

Messagepar ANGELO » jeu. juil. 05, 2012 6:11 pm

sorte de 2001 français...
en animé.
film trop mûr pour les enfants.
la musique à la fin était trop triste.
film qui m'a dérangé par son côté énigmatique et son dessin bd. pas un film pour des gens comme moi. mais ça reste un incontournable du cinéma français.
Angelo du super ange

Persée aurait-il pris l'avion ?

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Re: Les Maitres du Temps

Messagepar Mr.Mauser91 » ven. juil. 06, 2012 1:43 pm

C'est vrai que l'ambiance est spéciale, et si j'avait des gosses, je les laisserais pas regardé ce DA là avant un certain âge (comme plusieurs animés de ma DVDtèque d'ailleurs). Une scêne m'avait traumatisé quand j'était petit :
La mort du "Oin-Oin"
Horrible, du à sa mise en scêne et assez vicelarde par rapport au perso à mon avis...

Ce que j'ai adoré, c'est la fin.
Le twist avec le paradoxe temporel, l'enfant et le vieux baroudeur ne faisant qu'un, c'est bien pensé.


La musique à la fin est certe mélancolique, mais représente merveilleusement le film je pense.
"Il y'a certains moments dans la vie ou l'argent devient la chose la plus importante au monde. Mais une fois qu'on l'a, peut-être bien qu'on changerait d'avis..."

itikar
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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » lun. mai 19, 2014 5:13 am

"fermez les yeux humains, et ouvrez votre esprit"



Il est temps pour moi de (re)parler des maîtres du temps, afin de lui rendre sa juste et énorme valeur, en tout cas pour moi.

Image

Que ceux qui ne l'ont pas vu commencent par le regarder, en excellente qualité via le lien ci-dessous (menant à un portail de plus de cent vidéos, dans divers langues, du film d'ailleurs)



Que les autres se repassent cette musique en lisant le reste de l'article :



Fiches et distributions

Image

Voix françaises

Sady Rebbot : Claude
Jean Valmont : Jaffar
Michel Elias : Silbad
Frédérick Legros : Piel
Monique Thierry : Belle
Yves-Marie Maurin : le Prince Matton
Alain Cuny : Xul
Ludovic Baugin : Jad
Pierre Tourneur : Yula
Yves Brainville : Général
Michel Barbey : Igor
Jim Bauman : Lowry
Michel Paulin : Pixa
François Chaumette : robot
Henry Djanik : un soldat
Nick Storey : l'Anglais
Gabriel Cattand : pirate
Georges Atlas : Iroquois


Fiche IMDB

Fiche Planète-Jeunesse

Un article très complet




Citation - "Tu as raison Piel, Je m’appelle Mike et si j’ai deux voix c’est parce que je n’ai pratiquement rien d’autre. Je n’ai pas d’yeux pour voir, pas deux jambes pour marcher, pas de mains pour tenir les choses.
Alors à la place on m’a donnée deux voix et je peux même en avoir plusieurs
Est-ce que tu comprends?"


Image

Synopsis :
Perdide, une planète paisible quelque part au fond de l'espace, qui ne connaît qu'une calamité saisonnière : l'attaque de frelons géants, créatures friandes de cerveaux de mammifères. Pour se protéger de ces attaques les colons ont créé des abris anti-frelon. Claude accompagné de son petit garçon, Piel, essayent de rejoindre un de ces abris à l’aide d’un véhicule mobile. Mais dans la précipitation ils échouent en bordure d'une étrange forêt, les Dolons. Alors Claude décide de lancer dans l'espace un appel au secours à son ami Jaffar qui ne répond pas. Il enregistre son message qu'il confie à son fils ainsi que le "micro" - la machine qui parle – (Piel lui donnera plus tard le nom de Mike en croyant que c’est la machine qui lui répond et non une autre personne qui se trouve à plusieurs millions de kilomètres). Claude envoie alors son fils se réfugier dans la mystérieuse forêt. Le petit Piel assiste, insouciant, aux derniers efforts de son père avant de périr sous la morsure des insectes qui lui avalent le cerveau.

Très loin, Jaffar est dans son vaisseau spatial en compagnie du prince Matton et sa soeur Belle qui ont fuis une révolution totalitaire et puritaine sur leur planète. L'appel en détresse est enfin entendu et Jaffar décide de changer de destination, mais il doit attendre le passage de la Comète bleue qui l'entraînera dans son champ magnétique. En attendent le vaisseau doit ravitailler sur Devil's Ball, une planète enivrante, où vit son vieil ami Silbad, dont le cerveau fut jadis endommagé par des frelons de Perdide. Là, ils vont pouvoir assister à un merveilleux spectacle : la naissance simultanée de milliers de gnomes volants. Silbad accepte de se joindre à eux, malgré la fureur de Matton qui cherche un moyen pour rejoindre sa destination première. Deux passagers clandestins, les gnomes rondouillards Jad et Yula (ils ont la faculté de sentir les pensées comme s’il s'agissait d'odeurs), flairent les mauvaises intentions de Matton qui, à l'aide du micro, dirige Piel vers la noyade. Belle sauve l'enfant à temps. Une course s'engage dans l'espace entre Jaffar et Matton, lequel, dans sa fuite, se dirige vers Gamma 10 où se trouve une Chose maléfique. Retrouvant son honneur, Matton se sacrifie pour permettre à ses compagnons de poursuivre leur voyage qui leur réserve encore de nombreux dangers...


Fiche Planète-Jeunesse :
Les Maîtres du Temps est un conte, un conte moderne dans la tradition du Space-opera, un des rares dessins animé du genre d'ailleurs. C’est l'adaptation de "L'orphelin de Perdide", le septième roman de Stefan Wul, de son vrai nom Pierre Pairault, dont René Laloux apportera quelques modifications, notamment les noms des personnages qui changent : Max devient Jaffar, Martin est Matton, le petit Claude se nomme Piel. Il ajoute de nouveaux personnages comme Jad et Yula; Les Maîtres du Temps... Jean Patrick Manchette s'occupe des dialogues du film en deux mois. Moebius, dessinateur célèbre entre autre de Blueberry, crée les personnages, les costumes, les vaisseaux et les décors. En deux mois et demi, il réalise près de mille dessins réunis dans dix volumes de storyboard. C'est en Hongrie, au studio Pannonia, que 110 personnes ont travaillé sur le film dont 20 animateurs et assistants-animateurs, partagés en sept groupes de travail. Le film sortira le 24 mars 1982 avant d'être diffusé l'après-midi du 31 décembre 1984 sur TF1.


J'écris ce post pour j'espère vous donner envie de (re)voir ce film. C'est un must absolu pour quiconque s'enracine un tant soit peu dans l'imaginaire. Et je pèse mes mots. Je l'ai sans doute vu cent fois ... et parfois même plusieurs fois de suite. Et j'ai vu et écouté les 9 minutes finales bien plus encore. Il n'y a qu'Interstella 5555 et ce film là que j’ai vu autant, et chaque fois en pleurant des larmes d'émotion pure.

Ça y est ? Je vois ai donné envie de le (re)voir ?

A sa sortie, il a été relativement peu vu en France. C'est désormais un classique absolu du genre.

On dit de lui que c'est le meilleur film d'animation français (avec peut-être le roi et l'oiseau, certes). C'est vrai. En fait, il est possible que ce soit le meilleur film tout court, certainement dans son genre, le reste étant éminemment subjectif certes, bien que j'ai envie de franchir ce pas et que je vais expliquer ici pourquoi. Il n'a déjà aucun équivalent dans son genre. Il s'agit d'un mono film, genre assez rare, inscrivant un genre en lui-même, de par sa propre histoire. On peut citer à ses côtés dans la catégorie des monofilms entre autres le labyrinthe de Pan, l'Histoire sans fin, Sucker Punch, Dark Crystal, Blade runner ... que des bons films s'il en est ... au côté de bien d'autres.

Comme je l'ai écrit maints fois dans le courant de ma vie ... si on ne devait garder dans nos registres qu'un film pour définir l'imaginaire et le rêve ... la place lui reviendrait de droit ...

Image

Il y a bien sûr la musique (et les effets sonores d'ailleurs) de fin d'une beauté (inter)sidérale qu'on peut écouter en boucle infiniment sans jamais se lasser tant elle est pure et effectivement mélancolique, appel à la nostalgie de chacun.

Image

Il y a aussi le retournement de situation finale également absolument unique, additionnant dans un équilibre parfait la science fiction la plus épique avec la métaphysique la plus antique, et même divine, et justifiant alors seulement tout entier le titre du film.

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Mais il y a plus encore, comme une sorte de mélodie dont le point d'orgue final n'est que l'aboutissement d'un long concert : on est préparé à de multiples reprises au merveilleux qui s'annonce dans ce film, et aussi à des tournures dramatiques (cf PARTIE3) qui elles flirtent dangereusement avec le courant politique post soixante-huitard de l'époque (on est ici en France en mars 1982, j'avais 9 ans à peine et c'était une des premières fois que mes parents m'emmenaient au cinéma) , en plein courant "Métal Hurlant", "Valérian" ou "Alex Sunshine, le vagabond des limbes", entre milles autres exemples chers à Moebius (bien sûr...ici sous le nom de Jean Giraud d'ailleurs) , Druillet, et autres Jodorowski. Si ces aspects là ont aussi bien (ou mal, c'est selon) vieilli que le charme suranné de Valérian (celui de Laureline n'a point bougé lui ! )... les autres aspects du film sont vraiment intemporels, servis à merveille par l’extraordinaire talent de Moebius, ici épaulé bien sûr par le formidable travail visionnaire de réalisation de René Laloux, se basant sur un scénario de Jean-Patrick Manchette, Mœbius et lui-même, inspirés du roman de Stefan Wul.

Image

Je dis inspirés car les différences sont si nombreuses que, si il avait été une adaptation complètement fidèle de l’œuvre original, "les Maîtres du Temps" (Time Master's aux Etats-Unis où il eu paradoxalement bien plus de succès qu'en France - où je pense qu'il a eu bien plus de succès que cela, comme on le ressent dans cette fiche fort bien faite sur le film, dont je partage tout à fait les points de vue ), nous n'aurions pas du tout eu le même film :

Les principales différences entre le roman original et sa version filmée sont :

Roman de Stefan Wul : l'Orphelin de Perdide
Nom des personnages : Max / Claudi / Martin Bôz
Scène d'ouverture : un père qui court avec son fils sur une plaine accidentée.
Les pirates échoués sur la planète Sidoine sont dirigés par un être obèse accompagné d'un monstre anthropophage.
Pas de races intelligentes extraterrestres autres que les humains.
La planète Devil-Ball présente un relief accidenté.
Le prince Bôz est un personnage sans scrupules qui meurt sans gloire en tentant de s'échapper.
La faune de Perdide se compose de frelons géants et de vers.
Scène finale : l'équipage arrive sur une planète Perdide entièrement colonisée et développée. Max apprend la vérité sur Claude en interrogeant son père adoptif.


Image

Adaptation de René Laloux
Nom des personnages : Jafar / Piel / Prince Maton (les autres sont identiques).
Scène d'ouverture : un père et son fils à bord d'un véhicule tout-terrain qui roule à toute allure et finit par avoir un accident. (cf PARTIE1)
D'anciens pirates déshumanisés, devenus des êtres ailés, sont sous la coupe d'un pur esprit. (cf PARTIE3)
Ajout de deux races intelligentes : les gnomes de Devil's Ball et les Maîtres du Temps. (cf PARTIE2 et PARTIE5 )
La planète Devil-Ball est plate. (cf PARTIE2 )
Le prince Maton est un personnage sans scrupules qui se sacrifie finalement au pur Esprit pour sauver la vie de Jafar. (cf PARTIE3)
La faune de Perdide se compose de frelons géants, de vers et d'hippo-ornithorynques. ( cf PARTE4 )
Scène finale : l'équipage arrive sur une immense station orbitale et apprend la vérité sur Piel grâce aux pouvoirs télépathiques des deux gnomes. (cf.PARTIE5 )


La plus grande différence est évidemment l'arrivée vers la scène finale. C'est elle qui fait à mon sens passer l’œuvre de simple film à quelque chose de métaphysiquement bien plus grand. C'est elle qui cristallise en quelques minutes la portée infinie de tous nos rêves...

Dans le roman, la planète Perdide n'est PAS envoyée dans le passé, ce sont Max et Silbad (nom d'emprunt de Piel après qu'il ait perdu la mémoire, ressort dramatique indispensable) qui voyagent dans le futur ... du fait du fameux "paradoxe des jumeaux" (que je décris en spoiler)

Le paradoxe des jumeaux - En physique, le paradoxe des jumeaux (parfois appelé paradoxe de Langevin et présenté par celui-ci au congrès de Bologne en 1911) est un paradoxe issu d'une expérience de pensée qui semble montrer que la relativité restreinte est contradictoire.

Des jumeaux sont nés sur Terre. L'un fait un voyage aller-retour dans l'espace en fusée à une vitesse proche de celle de la lumière. D'après le phénomène de dilatation des durées de la relativité restreinte, pour celui qui est resté sur Terre la durée du voyage est plus grande que pour celui qui est parti dans l'espace. Ce dernier rentre donc plus jeune que son jumeau sur Terre. Mais celui qui voyage est en droit de considérer, les lois de la physique restant identiques par changement de référentiel, qu'il est immobile et que c'est son frère et la Terre qui s'éloignent à grande vitesse de lui. Il pourrait donc conclure que c'est son frère, resté sur Terre, qui est plus jeune à la fin du voyage. Ainsi chaque jumeau pense, selon les lois de la relativité restreinte, retrouver l'autre plus jeune que lui. Est-on tombé sur un véritable paradoxe qui, comme Painlevé l'a indiqué à Einstein en 1922, peut mettre en cause la cohérence interne de la théorie de la Relativité ?

La conclusion, admise par l'écrasante majorité des spécialistes, dit que le jumeau voyageur fini plus jeune que celui resté sur terre, et peut être considérée comme due à la dissymétrie entre les jumeaux car le voyageur change de référentiel galiléen pour revenir, alors que l'autre n'en change pas. Des observations, notamment sur les durées de vie (de la création à l’annihilation) de muons, sont considérées comme en accord avec cette conclusion.


Dans le livre, Max et Silbad voyagent dans l'espace à une vitesse proche de celle de la lumière et subissent une forme de dilatation temporelle qui produit un décalage d'une centaine d'années à la fin de leur voyage, ayant notamment permis à la planète Perdide d'être colonisée et à petit Piel (enfin Claude bien sûr...) d'avoir la vie d'aventurier qui fut la sienne. Il n'y a pas à proprement parler d'extra terrestre "Maîtres du Temps".

Dans le film, la planète a sauté dans un autre cycle temporel, elle n'existe donc plus du tout dans le cycle temporel de Jaffar, à l'exception de Piel bien sûr ... signature de la capacité extraordinaire de l'homme à sauter d'un cycle à un autre. Cela suggère qu'il ait reçu ce don - qui est certainement une anomalie indésirée à la base - des Maitres du Temps pour pouvoir boucler la boucle justement, le concernant, et surtout concernant Jaffar et ses amis. Et cela explique complètement pourquoi le Maitre du Temps est si intéressé par l'issue finale, destinée à réparer l'erreur initiale.

Indéniablement, l'intrigue du roman n'a pas cette force. Et on peut véritablement parler de génie d'adaptation ici.

On peut d'ailleurs écouter et jauger la déclaration de René Laloux à ce sujet :

« Dans tous les romans de Wul, en majorité, il y a une grande idée de départ. Il y a les deux tiers du début qui sont formidables, bien construits, avec une cohérence dans la dramaturgie, etc. Et le dernier tiers, c'est un peu merdeux. Ou il a plus le temps, ou il fatigue, ou ça commence à devenir paresseux. »


Je le disais, le film culmine de merveilles en merveilles jusqu'à ce point d'orgue quasiment divin, en tout cas quasi christique (je ne digresserais pas trop sur ce point, mais la métaphore y est évidente le concernant). On y voit en effet des passages fantastiques, brillant tantôt d'un humour humaniste (la chanson du vieux pirate), tantôt d'une poésie brillante de tolérance et de générosité (l'éclosion des gnomes) (cf PARTIE2 ). Et des moments de poésie très forte également dans la relation naissante entre Jaffar et Belle, là pour définir encore un peu plus l'humanité et sa parité fonctionnelle mais néanmoins poétique, sensible et magique. Thème éternel de l'amour fédérateur d'unité, commun à Valérian et à Olivier Rameau d'ailleurs pour n'en citer que deux des plus fameux, ici clairement mis en valeur par les deux gnomes, à leur manière générateur de compréhension entre la belle ou bonne morale et la moche. C'est cet effet de bord, peut-être central d'ailleurs même si ce thème me touche moins que la métaphysique spatio-temporelle, qui donne au film son incroyable humanité, dans le noble sens du terme. Ponctué - là encore, Valérian reprendra le thême de nombreuses fois - par un esprit de sacrifice assez standard, mais toujours magnifique, offrant la rédemption à l'ignoble traître (cf PARTIE3) , là pour donner au héros (ici faux héros nécessaire) l'occasion de briller en héros, justement.

Image

Je parle de faux héros car le vrai héros de l'histoire est bien évidemment petit Piel et vieux Silbad. Les autres, pourtant intégralement sous les projecteurs du réalisateur, ne sont que des faire-valoir, dès lors qu'on assiste aux neuf dernières minutes chorales magnifiant toute l’œuvre, aussi certainement que la pierre philosophale transformerait un morceau de charbon en le plus pur des diamants. Même "le labyrinthe de Pan" ne réussit un coup de théâtre final comme l'a fait "les maîtres du temps", à côté duquel la dernière révélation du "septième sens" - ou de "Seven" dans un tout autre genre - n'est qu'une petite pirouette d'opérette. J'exagère à peine. Et peut-être que je n'exagère pas. Parmi les milliers de films que j'ai vu, je n'ai jamais été aussi retourné comme une crêpe de cette manière ... en une demi-seconde de narration. J'ai presque retrouvé ce plaisir dans "Starship Troopers" .. mais en fait, non, "les Maîtres du Temps" est d'une radicalité bien au-delà de ces subtilités là ...

Autre enchantement dans cette anime, la musique, vraiment excellente, et exploratrice de nombreux genres. Au début, on est sans difficulté projeté dans le film par une musique électro bien pensée nous faisant voyager en rythme avec petit Piel et son père. A un autre moment, c'est un rythme jazzie ponctuant la ritournelle du vieux pirate, un moment qui rétrospectivement est des plus absolument extraordinaires ...

Réfléchissez-y bien, finalement ... Réécoutez d'abord la fameuse chanson, et lisez ensuite ses implications ci-dessous en spoiler, si bien sûr vous avez déjà vu le film ... Si non, veinard parmi les veinards n'ayant pas encore eu sa vie transformée à jamais par la vision de ce joyau sans défaut, courrez pressez le bouton play ci-dessous (j'ai déniché pour vous une version HD magnifique, vous verrez) et embarquez-vous dans une magie des plus belles ... et des plus commémoratives (ayez une pensée pour Jean qui nous a récemment quitté et dont le départ s'est vu ponctué sur Facebook du partage en grand nombre de ce que je nomme (cf.PARTIE5 ) ci-dessous ... car pour beaucoup, c'est aussi lui l'orphelin de Perdide -des articles de journaux l'avait d'ailleurs signalé en ses termes)



Ou en 5 parties (cela va avec mon texte)

PARTIE 1
PARTIE 2
PARTIE 3
PARTIE 4
PARTIE 5



Pour ceux qui connaissent ..... Rendez-vous bien compte. Cette chanson est une sorte de trou de ver mis en abyme sur pas moins de trois niveaux, dont le dernier est d'une portée absolument abyssale, faisant vibrer la chanson de notes d'une poésie absolue et infinie :

C'est bien sûr d'abord une chanson rigolote et rythmée, qu'on écoute avec humour et plaisir, et non sans émotion ...
... lorsqu'on a compris que Silbad chante une chanson pour apporter un moment de bonheur à un pauvre orphelin perdu dans les milles dangers de la planète Perdide, que ce vieux briscard est le seul à connaitre, bien sûr, puisque ...
c'est à lui-même enfant qu'il chante cette chanson, donnant ainsi, par l'entremise du rêve, de la SF et du merveilleux, la possibilité à l'homme de se chanter une chanson à l'enfant qu’il était jadis ... nous, enfant, bercé par un nous-même plus sage et plus vieux, pour sécher nos propres pleurs. Y-a-t'il plus beau message de soi à soi-même ?

https://www.youtube.com/watch?v=8EqrTP9l0UM&list=PLhqdOuvUUtZ_MXld7QOCIuPwVamsspuqh


Si j’ai l'air si maladroit dans mes compliments et mon illumination, c'est parce que ce qu'est les Maîtres du Temps est je pense du domaine de l'indicible ... Ce que m'a fait ce film l'est, en tout cas, indicible. Il a cristallisé en moi mes rêves comme autant de diamants n'appartenant qu'à moi. Il a fait de moi le petit Piel d'une infinité de monde ... sous l’œil bienveillant des maitres du temps.

http://www.dailymotion.com/video/x7ty2f

Et pour ceux qui veulent continuer le voyage, voilà un site portail :

un site de fan magnifique sur les Maitres du Temps, preuve s'il en est de la fascination que ce film exerce sur certains d'entre nous, toujours aujourd'hui.

Image
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » lun. mai 19, 2014 5:57 am

Par ce site de fan portail, on arrive à notamment ce site présentant semble-t'il ce qui pourrait être les prémices, discutables, d'une adaptation en 3d du film :

Image

http://maitresdutemps.blogspot.fr/

bien que je ne pense pas que le projet aboutisse (si projet encore il y a), à voir pour la curiosité ...

Autre site présenté dans leurs liens, un site présentant le story board d'origine de Moebius :

http://lesmaitresdutemps.tumblr.com/

Et, entre autres trésors, on a droit au synopsis originel, fortement attendrissant pour qui le révère, du film :

Image
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » sam. févr. 13, 2016 3:19 pm

Grâce à titepuce, je peux faire remonter ce topic, où j'y livre une critique du film des plus sincères et des plus viscérales, avec cet article dont je ne partage évidemment pas tous les points de vus, mais qui est très intéressante, probablement plus objective, et évidemment bien moins magique :

http://archive.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=138
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar Bombur » lun. févr. 15, 2016 4:06 am

itikar a écrit :Par ce site de fan portail, on arrive à notamment ce site présentant semble-t'il ce qui pourrait être les prémices, discutables, d'une adaptation en 3d du film :

Image

http://maitresdutemps.blogspot.fr/

bien que je ne pense pas que le projet aboutisse (si projet encore il y a), à voir pour la curiosité ...

Autre site présenté dans leurs liens, un site présentant le story board d'origine de Moebius :

http://lesmaitresdutemps.tumblr.com/

Et, entre autres trésors, on a droit au synopsis originel, fortement attendrissant pour qui le révère, du film :

Image
Intéressant...

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » lun. févr. 15, 2016 10:40 am

Tu ne l as pas vu ? :shock:
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar Bombur » lun. févr. 15, 2016 1:55 pm

Si, quand j'étais tout petit pour la première fois, même.
Non, c'est cette histoire d'adaptation live qui est intéressante, c'est justement pour ça que j'ai cité ton message !

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » lun. févr. 15, 2016 7:18 pm

Tu crois que le projet est toujours d'actualité aujourd'hui ?

Cela serait super c'est clair ...

mais le site n'est plus à jour depuis 2009 on dirait

http://maitresdutemps.blogspot.fr/
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » lun. févr. 15, 2016 7:38 pm

http://www.imdb.com/title/tt0084315/board/nest/89129279


Ce forum est l'occasion pour moi d'expliquer le twist final.

Pour moi, la planète Perdide intéresse énormément "les maîtres du temps" du fait de ces ressources, certainement indispensables au moment présent. Hélas, les frolons en empêchent toute exploitation.
Exterminer les frolons et coloniser la planète a été estimé à durer environ 60 ans.
La solution est donc pour eux qui peuvent manipuler le temps d'envoyer la planète Perdide 60 ans en arrière. Ainsi, ils la récupèrent déjà colonisés et exploitable.

On peut estimer raisonnable de dire que la planète Perdide existait également mais à un autre endroit de son orbite 60 ans avant. En effet, lorsque le mentor de petit Piel/petit Sinbad sort de son hypersommeil, c'est parce que la planète Perdide est soudain apparu d'un coup devant son vaisseau (ce qui ne serait pas le cas si elle était à la même place). C'est ainsi qu'il y atterrit et sauve Petit Piel/petit Sinbad d'une mort certaine.

Il faut alors également admettre que soit Perdide de t-60 ans existe alors en double soit les Maîtres du Temps détruisent la planète telle qu'elle existait en t-60 ans pour éviter tout paradoxe temporel (massacrant de fait une armée de frelons ce qui n'est pas bien grave)

C'est la solution qui me semble la plus crédible.

Quoi qu'il en soit, on explique alors très simplement la problématique qui est posée dans le lien ci-dessus. Le père de Piel peut être sans problème un ami de Jaffar car avant sa mort, Jaffar parle bien à quelqu'un posé sur la Perdide du présent. Jaffar a eu un fils, petit Piel qui ne quitte quant à lui la planète Perdide que lorsque celle-ci a été catapulté à t-60 ans. Il peut donc grandir avec quelq'un que Jaffar n' a jamais connu, et faire 60 années de vie, devenant Sinbad, et finalement se rencontrant lui-même petit garçon 60 ans plus tard.

A noter, sans vouloir trop vous embrouiller, que Stefan Wul a expliquer cela différemment : à la fin, son Jaffar a lui, Max, au lieu de trouver Petit Piel (Claude), trouve une Perdide déjà colonisé (les frolons mort, et tout), tout simplement car le voyage en hyperespace les a déplacé relativement dans le temps dans le futur. Petit Piel a été alors sauvé par quelqu'un d'autre au moment présent (de contemporain à Claude donc), et eut le temps de faire 60 années de vie avant de devenir Sinbad, qu'on imagine avoir il y a peu fait le voyage en hyper espace en sens inverse.C'est le paradoxe des jumeaux.
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » lun. févr. 15, 2016 8:14 pm

Une belle musique remixée :D

Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar Bombur » lun. févr. 15, 2016 8:23 pm

itikar a écrit :Tu crois que le projet est toujours d'actualité aujourd'hui ?

Cela serait super c'est clair ...

mais le site n'est plus à jour depuis 2009 on dirait

http://maitresdutemps.blogspot.fr/
Ah bon, je croyais que tu partageais un article récent, zut :( .

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » lun. févr. 15, 2016 9:18 pm

Ben, le post est daté de mai 2014 :penseur:
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar Bombur » lun. févr. 15, 2016 9:37 pm

Ah oui, j'avais pas vu.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar Coutelier » ven. juin 10, 2016 12:21 pm

Bonjour,
J'ai trouvé un lien avec le film complet en streaming :
http://www.veoh.com/watch/v19313869msmytj8G

Aussi, quelqu'un pourrait-il me dire si la scène où Belle chante pour Piel "Méfie toi" @35:48 apparaît dans la version originale ?
Je ne me souviens pas de cette scène lorsque j'étais gamin et elle apparaît ici comme "rajoutée" (images mal calées etc).

merci d'avance !

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar phoenlx » lun. mars 12, 2018 8:43 pm

j'ai bien envie de voir ce film, depuis que j'ai vu Gandahar du même réalisateur je suis emballé par ses atmosphères (il faudrait qu'on le voit scarabée celui-là :mrgreen: )
Qu'importe la destination c'est le voyage qui compte
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar Bombur » mar. mars 13, 2018 12:08 am

J'avais vu ce film étant petit (- de 6 ans), ça m'avait marqué !

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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar phoenlx » mar. mars 13, 2018 12:11 am

oui ça a l'air bien sympathique. récemment du même réalisateur j'ai vu celui-ci : viewtopic.php?f=155&t=18684
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar Scarabéaware » mar. mars 13, 2018 11:21 pm

Ah ça oui absolument qu'il faudra se le voir :D. Ouh pis ça avait bien déchaîné la passion Itikarienne ce film d'animation :mdr:
ALL HAIL PALPATINE, ALL HAIL FREEZER, ALL HEIL ZORDER, ALL HAIL EREN, ALL HAIL SKYNET, ALL HAIL BRITANNIA, ALL HAIL WILLIAM DELOS.
Venez jouer avec Bob Image.

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Re: Les Maîtres du Temps

Messagepar itikar » sam. mai 09, 2020 4:25 pm

itikar a écrit :
"fermez les yeux humains, et ouvrez votre esprit"



Il est temps pour moi de (re)parler des maîtres du temps, afin de lui rendre sa juste et énorme valeur, en tout cas pour moi.

Image

Que ceux qui ne l'ont pas vu commencent par le regarder :



Que les autres se repassent cette musique en lisant le reste de l'article :



Fiches et distributions

Image

Voix françaises

Sady Rebbot : Claude
Jean Valmont : Jaffar
Michel Elias : Silbad
Frédérick Legros : Piel
Monique Thierry : Belle
Yves-Marie Maurin : le Prince Matton
Alain Cuny : Xul
Ludovic Baugin : Jad
Pierre Tourneur : Yula
Yves Brainville : Général
Michel Barbey : Igor
Jim Bauman : Lowry
Michel Paulin : Pixa
François Chaumette : robot
Henry Djanik : un soldat
Nick Storey : l'Anglais
Gabriel Cattand : pirate
Georges Atlas : Iroquois


Fiche IMDB

Fiche Planète-Jeunesse

Un article très complet




Citation - "Tu as raison Piel, Je m’appelle Mike et si j’ai deux voix c’est parce que je n’ai pratiquement rien d’autre. Je n’ai pas d’yeux pour voir, pas deux jambes pour marcher, pas de mains pour tenir les choses.
Alors à la place on m’a donnée deux voix et je peux même en avoir plusieurs
Est-ce que tu comprends?"


Image

Synopsis :
Perdide, une planète paisible quelque part au fond de l'espace, qui ne connaît qu'une calamité saisonnière : l'attaque de frelons géants, créatures friandes de cerveaux de mammifères. Pour se protéger de ces attaques les colons ont créé des abris anti-frelon. Claude accompagné de son petit garçon, Piel, essayent de rejoindre un de ces abris à l’aide d’un véhicule mobile. Mais dans la précipitation ils échouent en bordure d'une étrange forêt, les Dolons. Alors Claude décide de lancer dans l'espace un appel au secours à son ami Jaffar qui ne répond pas. Il enregistre son message qu'il confie à son fils ainsi que le "micro" - la machine qui parle – (Piel lui donnera plus tard le nom de Mike en croyant que c’est la machine qui lui répond et non une autre personne qui se trouve à plusieurs millions de kilomètres). Claude envoie alors son fils se réfugier dans la mystérieuse forêt. Le petit Piel assiste, insouciant, aux derniers efforts de son père avant de périr sous la morsure des insectes qui lui avalent le cerveau.

Très loin, Jaffar est dans son vaisseau spatial en compagnie du prince Matton et sa soeur Belle qui ont fuis une révolution totalitaire et puritaine sur leur planète. L'appel en détresse est enfin entendu et Jaffar décide de changer de destination, mais il doit attendre le passage de la Comète bleue qui l'entraînera dans son champ magnétique. En attendent le vaisseau doit ravitailler sur Devil's Ball, une planète enivrante, où vit son vieil ami Silbad, dont le cerveau fut jadis endommagé par des frelons de Perdide. Là, ils vont pouvoir assister à un merveilleux spectacle : la naissance simultanée de milliers de gnomes volants. Silbad accepte de se joindre à eux, malgré la fureur de Matton qui cherche un moyen pour rejoindre sa destination première. Deux passagers clandestins, les gnomes rondouillards Jad et Yula (ils ont la faculté de sentir les pensées comme s’il s'agissait d'odeurs), flairent les mauvaises intentions de Matton qui, à l'aide du micro, dirige Piel vers la noyade. Belle sauve l'enfant à temps. Une course s'engage dans l'espace entre Jaffar et Matton, lequel, dans sa fuite, se dirige vers Gamma 10 où se trouve une Chose maléfique. Retrouvant son honneur, Matton se sacrifie pour permettre à ses compagnons de poursuivre leur voyage qui leur réserve encore de nombreux dangers...


Fiche Planète-Jeunesse :
Les Maîtres du Temps est un conte, un conte moderne dans la tradition du Space-opera, un des rares dessins animé du genre d'ailleurs. C’est l'adaptation de "L'orphelin de Perdide", le septième roman de Stefan Wul, de son vrai nom Pierre Pairault, dont René Laloux apportera quelques modifications, notamment les noms des personnages qui changent : Max devient Jaffar, Martin est Matton, le petit Claude se nomme Piel. Il ajoute de nouveaux personnages comme Jad et Yula; Les Maîtres du Temps... Jean Patrick Manchette s'occupe des dialogues du film en deux mois. Moebius, dessinateur célèbre entre autre de Blueberry, crée les personnages, les costumes, les vaisseaux et les décors. En deux mois et demi, il réalise près de mille dessins réunis dans dix volumes de storyboard. C'est en Hongrie, au studio Pannonia, que 110 personnes ont travaillé sur le film dont 20 animateurs et assistants-animateurs, partagés en sept groupes de travail. Le film sortira le 24 mars 1982 avant d'être diffusé l'après-midi du 31 décembre 1984 sur TF1.


J'écris ce post pour j'espère vous donner envie de (re)voir ce film. C'est un must absolu pour quiconque s'enracine un tant soit peu dans l'imaginaire. Et je pèse mes mots. Je l'ai sans doute vu cent fois ... et parfois même plusieurs fois de suite. Et j'ai vu et écouté les 9 minutes finales bien plus encore. Il n'y a qu'Interstella 5555 et ce film là que j’ai vu autant, et chaque fois en pleurant des larmes d'émotion pure.

Ça y est ? Je vois ai donné envie de le (re)voir ?

A sa sortie, il a été relativement peu vu en France. C'est désormais un classique absolu du genre.

On dit de lui que c'est le meilleur film d'animation français (avec peut-être le roi et l'oiseau, certes). C'est vrai. En fait, il est possible que ce soit le meilleur film tout court, certainement dans son genre, le reste étant éminemment subjectif certes, bien que j'ai envie de franchir ce pas et que je vais expliquer ici pourquoi. Il n'a déjà aucun équivalent dans son genre. Il s'agit d'un mono film, genre assez rare, inscrivant un genre en lui-même, de par sa propre histoire. On peut citer à ses côtés dans la catégorie des monofilms entre autres le labyrinthe de Pan, l'Histoire sans fin, Sucker Punch, Dark Crystal, Blade runner ... que des bons films s'il en est ... au côté de bien d'autres.

Comme je l'ai écrit maints fois dans le courant de ma vie ... si on ne devait garder dans nos registres qu'un film pour définir l'imaginaire et le rêve ... la place lui reviendrait de droit ...

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Il y a bien sûr la musique (et les effets sonores d'ailleurs) de fin d'une beauté (inter)sidérale qu'on peut écouter en boucle infiniment sans jamais se lasser tant elle est pure et effectivement mélancolique, appel à la nostalgie de chacun.

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Il y a aussi le retournement de situation finale également absolument unique, additionnant dans un équilibre parfait la science fiction la plus épique avec la métaphysique la plus antique, et même divine, et justifiant alors seulement tout entier le titre du film.

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Mais il y a plus encore, comme une sorte de mélodie dont le point d'orgue final n'est que l'aboutissement d'un long concert : on est préparé à de multiples reprises au merveilleux qui s'annonce dans ce film, et aussi à des tournures dramatiques (cf PARTIE3) qui elles flirtent dangereusement avec le courant politique post soixante-huitard de l'époque (on est ici en France en mars 1982, j'avais 9 ans à peine et c'était une des premières fois que mes parents m'emmenaient au cinéma) , en plein courant "Métal Hurlant", "Valérian" ou "Alex Sunshine, le vagabond des limbes", entre milles autres exemples chers à Moebius (bien sûr...ici sous le nom de Jean Giraud d'ailleurs) , Druillet, et autres Jodorowski. Si ces aspects là ont aussi bien (ou mal, c'est selon) vieilli que le charme suranné de Valérian (celui de Laureline n'a point bougé lui ! )... les autres aspects du film sont vraiment intemporels, servis à merveille par l’extraordinaire talent de Moebius, ici épaulé bien sûr par le formidable travail visionnaire de réalisation de René Laloux, se basant sur un scénario de Jean-Patrick Manchette, Mœbius et lui-même, inspirés du roman de Stefan Wul.

Image

Je dis inspirés car les différences sont si nombreuses que, si il avait été une adaptation complètement fidèle de l’œuvre original, "les Maîtres du Temps" (Time Master's aux Etats-Unis où il eu paradoxalement bien plus de succès qu'en France - où je pense qu'il a eu bien plus de succès que cela, comme on le ressent dans cette fiche fort bien faite sur le film, dont je partage tout à fait les points de vue ), nous n'aurions pas du tout eu le même film :

Les principales différences entre le roman original et sa version filmée sont :

Roman de Stefan Wul : l'Orphelin de Perdide
Nom des personnages : Max / Claudi / Martin Bôz
Scène d'ouverture : un père qui court avec son fils sur une plaine accidentée.
Les pirates échoués sur la planète Sidoine sont dirigés par un être obèse accompagné d'un monstre anthropophage.
Pas de races intelligentes extraterrestres autres que les humains.
La planète Devil-Ball présente un relief accidenté.
Le prince Bôz est un personnage sans scrupules qui meurt sans gloire en tentant de s'échapper.
La faune de Perdide se compose de frelons géants et de vers.
Scène finale : l'équipage arrive sur une planète Perdide entièrement colonisée et développée. Max apprend la vérité sur Claude en interrogeant son père adoptif.


Image

Adaptation de René Laloux
Nom des personnages : Jafar / Piel / Prince Maton (les autres sont identiques).
Scène d'ouverture : un père et son fils à bord d'un véhicule tout-terrain qui roule à toute allure et finit par avoir un accident. (cf PARTIE1)
D'anciens pirates déshumanisés, devenus des êtres ailés, sont sous la coupe d'un pur esprit. (cf PARTIE3)
Ajout de deux races intelligentes : les gnomes de Devil's Ball et les Maîtres du Temps. (cf PARTIE2 et PARTIE5 )
La planète Devil-Ball est plate. (cf PARTIE2 )
Le prince Maton est un personnage sans scrupules qui se sacrifie finalement au pur Esprit pour sauver la vie de Jafar. (cf PARTIE3)
La faune de Perdide se compose de frelons géants, de vers et d'hippo-ornithorynques. ( cf PARTE4 )
Scène finale : l'équipage arrive sur une immense station orbitale et apprend la vérité sur Piel grâce aux pouvoirs télépathiques des deux gnomes. (cf.PARTIE5 )


La plus grande différence est évidemment l'arrivée vers la scène finale. C'est elle qui fait à mon sens passer l’œuvre de simple film à quelque chose de métaphysiquement bien plus grand. C'est elle qui cristallise en quelques minutes la portée infinie de tous nos rêves...

Dans le roman, la planète Perdide n'est PAS envoyée dans le passé, ce sont Max et Silbad (nom d'emprunt de Piel après qu'il ait perdu la mémoire, ressort dramatique indispensable) qui voyagent dans le futur ... du fait du fameux "paradoxe des jumeaux" (que je décris en spoiler)

Le paradoxe des jumeaux - En physique, le paradoxe des jumeaux (parfois appelé paradoxe de Langevin et présenté par celui-ci au congrès de Bologne en 1911) est un paradoxe issu d'une expérience de pensée qui semble montrer que la relativité restreinte est contradictoire.

Des jumeaux sont nés sur Terre. L'un fait un voyage aller-retour dans l'espace en fusée à une vitesse proche de celle de la lumière. D'après le phénomène de dilatation des durées de la relativité restreinte, pour celui qui est resté sur Terre la durée du voyage est plus grande que pour celui qui est parti dans l'espace. Ce dernier rentre donc plus jeune que son jumeau sur Terre. Mais celui qui voyage est en droit de considérer, les lois de la physique restant identiques par changement de référentiel, qu'il est immobile et que c'est son frère et la Terre qui s'éloignent à grande vitesse de lui. Il pourrait donc conclure que c'est son frère, resté sur Terre, qui est plus jeune à la fin du voyage. Ainsi chaque jumeau pense, selon les lois de la relativité restreinte, retrouver l'autre plus jeune que lui. Est-on tombé sur un véritable paradoxe qui, comme Painlevé l'a indiqué à Einstein en 1922, peut mettre en cause la cohérence interne de la théorie de la Relativité ?

La conclusion, admise par l'écrasante majorité des spécialistes, dit que le jumeau voyageur fini plus jeune que celui resté sur terre, et peut être considérée comme due à la dissymétrie entre les jumeaux car le voyageur change de référentiel galiléen pour revenir, alors que l'autre n'en change pas. Des observations, notamment sur les durées de vie (de la création à l’annihilation) de muons, sont considérées comme en accord avec cette conclusion.


Dans le livre, Max et Silbad voyagent dans l'espace à une vitesse proche de celle de la lumière et subissent une forme de dilatation temporelle qui produit un décalage d'une centaine d'années à la fin de leur voyage, ayant notamment permis à la planète Perdide d'être colonisée et à petit Piel (enfin Claude bien sûr...) d'avoir la vie d'aventurier qui fut la sienne. Il n'y a pas à proprement parler d'extra terrestre "Maîtres du Temps".

Dans le film, la planète a sauté dans un autre cycle temporel, elle n'existe donc plus du tout dans le cycle temporel de Jaffar, à l'exception de Piel bien sûr ... signature de la capacité extraordinaire de l'homme à sauter d'un cycle à un autre. Cela suggère qu'il ait reçu ce don - qui est certainement une anomalie indésirée à la base - des Maitres du Temps pour pouvoir boucler la boucle justement, le concernant, et surtout concernant Jaffar et ses amis. Et cela explique complètement pourquoi le Maitre du Temps est si intéressé par l'issue finale, destinée à réparer l'erreur initiale.

Indéniablement, l'intrigue du roman n'a pas cette force. Et on peut véritablement parler de génie d'adaptation ici.

On peut d'ailleurs écouter et jauger la déclaration de René Laloux à ce sujet :

« Dans tous les romans de Wul, en majorité, il y a une grande idée de départ. Il y a les deux tiers du début qui sont formidables, bien construits, avec une cohérence dans la dramaturgie, etc. Et le dernier tiers, c'est un peu merdeux. Ou il a plus le temps, ou il fatigue, ou ça commence à devenir paresseux. »


Je le disais, le film culmine de merveilles en merveilles jusqu'à ce point d'orgue quasiment divin, en tout cas quasi christique (je ne digresserais pas trop sur ce point, mais la métaphore y est évidente le concernant). On y voit en effet des passages fantastiques, brillant tantôt d'un humour humaniste (la chanson du vieux pirate), tantôt d'une poésie brillante de tolérance et de générosité (l'éclosion des gnomes) (cf PARTIE2 ). Et des moments de poésie très forte également dans la relation naissante entre Jaffar et Belle, là pour définir encore un peu plus l'humanité et sa parité fonctionnelle mais néanmoins poétique, sensible et magique. Thème éternel de l'amour fédérateur d'unité, commun à Valérian et à Olivier Rameau d'ailleurs pour n'en citer que deux des plus fameux, ici clairement mis en valeur par les deux gnomes, à leur manière générateur de compréhension entre la belle ou bonne morale et la moche. C'est cet effet de bord, peut-être central d'ailleurs même si ce thème me touche moins que la métaphysique spatio-temporelle, qui donne au film son incroyable humanité, dans le noble sens du terme. Ponctué - là encore, Valérian reprendra le thême de nombreuses fois - par un esprit de sacrifice assez standard, mais toujours magnifique, offrant la rédemption à l'ignoble traître (cf PARTIE3) , là pour donner au héros (ici faux héros nécessaire) l'occasion de briller en héros, justement.

Image

Je parle de faux héros car le vrai héros de l'histoire est bien évidemment petit Piel et vieux Silbad. Les autres, pourtant intégralement sous les projecteurs du réalisateur, ne sont que des faire-valoir, dès lors qu'on assiste aux neuf dernières minutes chorales magnifiant toute l’œuvre, aussi certainement que la pierre philosophale transformerait un morceau de charbon en le plus pur des diamants. Même "le labyrinthe de Pan" ne réussit un coup de théâtre final comme l'a fait "les maîtres du temps", à côté duquel la dernière révélation du "septième sens" - ou de "Seven" dans un tout autre genre - n'est qu'une petite pirouette d'opérette. J'exagère à peine. Et peut-être que je n'exagère pas. Parmi les milliers de films que j'ai vu, je n'ai jamais été aussi retourné comme une crêpe de cette manière ... en une demi-seconde de narration. J'ai presque retrouvé ce plaisir dans "Starship Troopers" .. mais en fait, non, "les Maîtres du Temps" est d'une radicalité bien au-delà de ces subtilités là ...

Autre enchantement dans cette anime, la musique, vraiment excellente, et exploratrice de nombreux genres. Au début, on est sans difficulté projeté dans le film par une musique électro bien pensée nous faisant voyager en rythme avec petit Piel et son père. A un autre moment, c'est un rythme jazzie ponctuant la ritournelle du vieux pirate, un moment qui rétrospectivement est des plus absolument extraordinaires ...

Réfléchissez-y bien, finalement ... Réécoutez d'abord la fameuse chanson, et lisez ensuite ses implications ci-dessous en spoiler, si bien sûr vous avez déjà vu le film ... Si non, veinard parmi les veinards n'ayant pas encore eu sa vie transformée à jamais par la vision de ce joyau sans défaut, courrez pressez le bouton play ci-dessous (j'ai déniché pour vous une version HD magnifique, vous verrez) et embarquez-vous dans une magie des plus belles ... et des plus commémoratives (ayez une pensée pour Jean qui nous a récemment quitté et dont le départ s'est vu ponctué sur Facebook du partage en grand nombre de ce que je nomme (cf.PARTIE5 ) ci-dessous ... car pour beaucoup, c'est aussi lui l'orphelin de Perdide -des articles de journaux l'avait d'ailleurs signalé en ses termes)



Ou en 5 parties (cela va avec mon texte)

PARTIE 1
PARTIE 2
PARTIE 3
PARTIE 4
PARTIE 5



Pour ceux qui connaissent ..... Rendez-vous bien compte. Cette chanson est une sorte de trou de ver mis en abyme sur pas moins de trois niveaux, dont le dernier est d'une portée absolument abyssale, faisant vibrer la chanson de notes d'une poésie absolue et infinie :

C'est bien sûr d'abord une chanson rigolote et rythmée, qu'on écoute avec humour et plaisir, et non sans émotion ...
... lorsqu'on a compris que Silbad chante une chanson pour apporter un moment de bonheur à un pauvre orphelin perdu dans les milles dangers de la planète Perdide, que ce vieux briscard est le seul à connaitre, bien sûr, puisque ...
c'est à lui-même enfant qu'il chante cette chanson, donnant ainsi, par l'entremise du rêve, de la SF et du merveilleux, la possibilité à l'homme de se chanter une chanson à l'enfant qu’il était jadis ... nous, enfant, bercé par un nous-même plus sage et plus vieux, pour sécher nos propres pleurs. Y-a-t'il plus beau message de soi à soi-même ?

https://www.youtube.com/watch?v=8EqrTP9l0UM&list=PLhqdOuvUUtZ_MXld7QOCIuPwVamsspuqh


Si j’ai l'air si maladroit dans mes compliments et mon illumination, c'est parce que ce qu'est les Maîtres du Temps est je pense du domaine de l'indicible ... Ce que m'a fait ce film l'est, en tout cas, indicible. Il a cristallisé en moi mes rêves comme autant de diamants n'appartenant qu'à moi. Il a fait de moi le petit Piel d'une infinité de monde ... sous l’œil bienveillant des maitres du temps.

http://www.dailymotion.com/video/x7ty2f

Et pour ceux qui veulent continuer le voyage, voilà un site portail :

un site de fan magnifique sur les Maitres du Temps, preuve s'il en est de la fascination que ce film exerce sur certains d'entre nous, toujours aujourd'hui.

Image


mise à jour de cette fiche avec un nouveau lien pour pouvoir voir le film complet, ce que je conseille à tout le monde de faire si ce n'est déjà fait :hat:

Je viens de le trouver sur ce site d'un passionné qui en fait une chouette fiche par ailleurs :

https://landofestebor.blogspot.com/2019 ... aloux.html
Garçon.
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar yoko » sam. mai 09, 2020 5:23 pm

Je découvre le travail de Jean Giraud alias Moebius sur des séries d'animation, je le connais plus pour Blueberry et pas du tout pour ses autres travaux, c'est étonnant ce qu'il faisait.
Image Image

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itikar
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar itikar » sam. mai 09, 2020 5:48 pm

Oui, et assez incroyable quand on lit qu'il a réalisé plus de milles pages de story boards en deux mois et demi, ça fait quand même dix pages par jour ! Bon, certes, une fois faite elles étaient finalisées par toute une équipe mais quand même !

Image
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"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar phoenlx » sam. mai 09, 2020 6:15 pm

Moi j'ai vu Gandahar du même réalisateur, en fait c'est pas Les Maîtres du temps que j'ai vu, mais je cherche à le voir depuis un moment, merci pour le lien :super:
c'est dommage que plein d'images du topic aient disparu encore, je n'ai aucune sauvegarde apparemment, il y avait un bel effort de synthèse
edit : ah si j'ai trouvé une sauvegarde !!! je vais tout remettre !!!!
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar itikar » sam. mai 09, 2020 6:23 pm

Ah, super :super:
Garçon.
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar Scarabéaware » sam. mai 09, 2020 6:33 pm

Moi j'ai le DVD, que j'avais récupéré en brocante, faudra que je m'en occupe d'ici quelques temps :D.
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar phoenlx » sam. mai 09, 2020 6:46 pm

voilà, topic réparé
bon du coup je vais tenter de le voir ce week end !
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Messagepar phoenlx » dim. avr. 25, 2021 1:28 am

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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar phoenlx » mer. mai 26, 2021 10:25 am

J'ai enfin vu ce film d'animation des années 80 !!

Une petite pépite !! Il est bouleversant !
Je crois que je en rajouterai rien d'intéressant après la critique d'itikar (qui est à la fois dans l'émotion et une tentative d'analyse et de recontextualisation de l'oeuvre, très intéressante à relire d'ailleurs maintenant que je l'ai vu)
Pour ma part j'y ai retrouvé tout le charme que j'avais déjà senti dans Gandahar du même réalisateur, et ce même côté étrange au niveau des dessins, des ambiances. En voyant les graphismes, l'affiche, on pourrait se dire qu'on a affaire à une oeuvre un peu simpliste mais détrompez-vous, ce film est une petite perle d'émotion, et scénaristiquement marquante aussi de part notamment son twist final (sur lequel je ne dirai rien, je vous laisse la surprise !)
A noter aussi la très belle bande son que itikar a souligné dans sa critique, notamment pour les scènes de chansons (et il y en a une en particulier qui résonne très différemment une fois qu'on a vu tout le film :mrgreen: ) ainsi que le thème musical de fin .. Parler de 2001 en dessin animé n'est sans doute pas usurpé, à bien des égards. C'est une oeuvre qui émeut, qui bouleverse, avec des personnages attachants, certains rigolos, attendrissants, mélangés à d'autres moments terrifiants et tout un bestiaire étrange (un peu comme dans Gandahar quelque part)

Il est vrai que ça rappelle aussi un peu certaines ambiances de Metal Hurlant, notamment le look de certains extraterrestres, mais l'histoire ici est beaucoup plus forte et poignante je trouve. C'est le genre de film qui mérite aussi d'être revu une fois qu'on connait la fin, en le revoyant d'un autre oeil. Une petite merveille ! :super:
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Re: Les Maîtres du Temps (de René Laloux, dessiné par Moebius)

Messagepar itikar » mer. mai 26, 2021 1:25 pm

Il est bien sûr dans mon top 1 ex aequo de mes dix films préférés de tous les temps - parmi plusieurs milliers de vus et revus - A noter que c'est tout simplement un des meilleurs films de tous les temps, pas mal pour un dessin animé !
Bon, je ne réexplique pas pourquoi, je l'ai déjà expliqué, mais j’admets qu'il y a un peu de subjectif :lol:

En tout cas, le twist final est du niveau de celui du fameux "Sixième sens", et même encore au-dessus je pense. L'un des plus beau twist de la science-fiction, et certainement LE plus gros twist cinématographique, et là c'est objectif.

Allez, je ne résiste pas à l'envie de remettre le thème musical final du film, extraordinaire et qui me tire à chaque fois des larmes d'émotion pure :



Et parti sur ma lancée, le film tout court, disponible sur youtube et ce pour la troisième fois au moins - il est régulièrement supprimé et remis comme pour témoigner de l'urgence de le partager et de faire en sorte qu'il ne tome jamais dans l'oubli-



Si vous ne l'avez pas vu, foncez et préparez vous juste à sans doute votre plus grand choc cinématographique et métaphysique. Tout le film, plutôt lent, nous prépare doucement à ce final, un peu comme si on naviguait en direction d'un trou noir .... jusqu'à la chute vertigineuse qui survient sans prévenir et nous happe tout entier. Un véritable sucker punch.

Un de ces films rares qu'on connait par cœur et qui nous met à chaque fois dans la même émotion, à chaque image ...

rempli de moments cultes et graves tout à la fois : à l'image de Sillbad, et de Moëbius-Jean Giraud, ce film a depuis longtemps quitté notre temps pour entrer dans l'éternité ...Peu importe s'il est peu connu, il le sera toujours suffisamment pour perdurer encore et encore, en témoigne ce lien internet récent ...
Garçon.
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