phoenlx a écrit :sur le rapport homosexualité / hétérosexualité je ne dis pas que ça influence totalement mais je pense que ça influence un petit peu la perception.
Je vais vous avouer un truc mais moi par exemple, les histoires , les films avec des homo même bien réalisés, j'adhère pas autant, je ne suis jamais autant à fond dedans et ému que quand il s'agit de romances hétérosexuelles. après je peux aimer le film pour plein d'autres raisons mais je parlais là du facteur émotionnel profond. quand je vois Pocahontas dans ce film je suis quelque part un peu amoureux d'elle aussi , chose à mon avis que Meleor ne peut pas ressentir, du moins pas avec la même intensité.
après il y a tout le reste et le film c'est évidemment pas que ça.
Mais sur le deuxième point là encore, je me méfie un peu quand il dit "on m'a forcé"
On a souvent parlé de ça sur le forum mais je sais que Meleor réagit très souvent par réaction inverse. un truc a du succès, bénéficie d'un certain batage , il va le bouder, réagir mal etc. Maintenant, moi aussi j'avoue ( cf avatar et certaines séries ) mais il faut je pense être plus capable de faire abstraction de ça, il me donne l'impression d'avoir souvent un peu de mal.
en plus il faut relativiser ceci par le fait que Malick est loin de n'avoir que des adeptes. Ceux qui l'aiment l'adorent en général, mais c'est pas trop le genre de cinéaste qui va faire plein d'entrées ( comme justement certains blockbusters, comme Transformer ou autre
) c'est souvent des petits cercles restreints de fans. Après je ne sais pas de quelle manière on lui a "vendu" le film
C'est toujours compliqué de parler des Malick avec des mots j'avoue. Certains films, on peut parler du scénario, de facteurs objectifs dans la réalisation, de certains thèmes abordés. Mais lui ses films, parfois ils ont à peine une histoire construite. c'est comme évoquer un poème ou une symphonie, ça se lit, ça s'entend, ça s'écoute. on se laisse bercer ( ou pas ) mais faire du commentaire de poème par exemple - exercice difficile dont je me souviens au lycée - ça a jamais été trop mon truc.
D'ailleurs je ne cesse d'essayer de me perfectionner à la critique de cinéma pour évoquer des films sur le forum, mais ce n'est pas évident de parler d'un film même qu'on aime, avec des mots justes précis, en étant à la fois objectif, clair, et un peu "vendeur". Malick je pense que ça passe ou ça casse, c'est aussi une affaire de personnalité profonde, de rapport de soi-même au monde, à la nature, à la complexité de l'existence.
Quand tu verras Tree of life scarabée, tu me diras ce que tu penses de toute la phase créatrice jusqu'à la naissance du bébé , la symbiose, la manière dont tout s'enchaine. J'ai trouvé ça incroyable de finesse , de vérité. Fullstorm t'en parlerait sans doute mieux que moi, lui qui fut père peu après le film ou peu avant je crois, je comprend que ça l'ait touché.
Pour l'histoire d'avoir moins d'empathie avec les histoires d'amour hétéro pour moi non, j'ai pas moins d'empathie pour l'amour hétéro mais plutôt un petit plus si c'est un truc gay car pour une fois je me sens représenté et me sens moins seul.
Mais je ne ressens pas les choses comme toi pour les gays car moi j'ai été baigné depuis toujours dans la culture hétéro et donc touché facilement par les histoires d'amour hétéro. Mais comme j'ai dit j'ai des réserves sur les histoires d'amour en général. J'accepte d'y croire car c'est du ciné mais pour moi c'est comme croire au Père Noél l'amour.
Oui je peux pas étre amoureux de Pocahontas mais souvent dans les histoires d'amour hétéro, je m'identifie en premier lieu au mec même si en même temps j'en suis amoureux et aussi en même temps je m'identifie à la fille pour ses sentiments envers le mec.
C'est comme une fois j'étais à la Fnac et une personne demandait un conseil pour offrir un cadeau à un mec. On lui dit Girl Next Door car ça plait beaucoup aux garçons. La personne répond que ce garçon aime pas les filles donc ça lui plaira pas. Et lol mais moi j'ai trop eu envie de dire mais si c'est super Emile Hirsch est trop beau lol. Moi j'aime beaucoup ce film et m'identifie au héros et comprend ses sentiments.
D'ailleurs je m'identifie plus à John Smith dans le Nouveau monde et suis en empathie avec lui par rapport à Pocahontas même si je suis pas amoureux d'elle.
LOl si pour Malick on m'a bien mis le couteau sous la gorge. J'étais dépendant affectivement d'un pote internet avec qui j'étais très proche et il savait bien que j'étais dépendant de lui et il savait bien qu'en me menaçant de ne plus m'aimer il pouvait me forcer la main à faire ce qu'il voulait.
Il m'a un peu forcé à découvrir Malick en disant que si je le fais pas c'est que je l'aime pas et que donc on a rien à faire ensemble et donc autant arréter d'étre potes.
Et moi je me suis mis à Malick pour lui prouver que je m'en foutais pas de lui.
Et il m'a pris la tète aussi en me pressant pour que je regarde son préféré directement le Nouveau monde mais j'ai pas voulu.
Moi je voulais trop découvrir les Malick dans l'ordre donc je me suis stressé pour les regarder pour pouvoir voir le Nouveau Monde car il me disait que si je le fais pas c'est que je l'aime pas.
C'est pas trop des conditions sereines pour découvrir tout ça, je me suis fait voler la découverte innocente de Malick donc non pout moi Malick c'est pas symbole d'apaisement mais d'angoisses.
J'ai donc découvert dans l'ordre: La Balade, Les Moissons, La Ligne Rouge et le Nouveau Monde.
Mais je me suis senti obligé psychologiquement de me forcer à aimer les films et à m'extasier devant, c'est pas un ressenti libre, c'est l'émerveillement forcé, je me suis senti forcé d'étre émerveillé et pas de le ressentir de façon naturelle.
D'ailleurs c'est pareil avec la plupart des trucs adoubés par l'intelligentsia cinéphilique je me sens commandé en le regardant d'étre en extase de chaque instant et tout ça m'angoisse pas mal.
J'ai un rapport très douloureux avec la cinéphile. Ca me confronte à mes complexes d'infériorité car je suis très sensible à l'égo de certains cinéphiles qui se considérent comme une élite. Leur attitude ma fait perdre confiance en moi et m'a pas mal dégouté du ciné.
Car d'une part j'ai l'impression d'étre idiot d'étre fan du SDA, de Star Wars ou Matrix car c'est trop grand public et d'autre part ça m'énerve qu'on m'impose comme supérieurs de façon absolue les films dits d'intellos. Je ressens le besoin de contester cette supériorité pour ne pas me sentir bète de préférer SW ou le sDA. Je dois déconstruire ce discours normatif.
Et pour moi Malick c'est un des cinéastes dits d'intello qui serait donc forcément supérieur en tous points à ce que je préfère. Je résiste aussi car je ne supporte pas cette idée que je serais inférieur intellectuellement car je préfère SW ou le SDA à Malick ou autres cinéastes de l'intelligentsia.
Mais en soi j'ai rien contre Malick ou les trucs intellos, ce qui me pose problème c'est la façon dont certains cinéphiles s'approprient les mérites de ces auteurs en se targuant d'étre supérieurs à la masse car eux savent ce qu'est le vrai cinéma. Des trucs comme SW, le SDA, Matrix, Spielberg pour eux c'est des trucs populaires de masse, c'est des trucs un peu indignes à la différence du ciné d'intello qui serait un marqueur d'aristocratie cinéphilique.
En fait j'ai un problème avec cette attitude de discrimination aristocratique. En s'appropriant des mérites qui ne sont pas les leurs il y a une partie de la cinéphilie qui se considère comme une caste supérieure. Et pour eux les fans de sW ou du SDA ne sont pas des cinéphiles, les cinéphiles c'est juste ceux qui priviligient avant tout le cinéma d'auteur et snobent le ciné de masse, la cinéphilie étant un critère de supériorité intellectuelle. Et ça se sent dans certaines attitudes condescendantes à quel point certains se croient au dessus des autres car de vrais cinéphiles.
Mais bon en réalité ces gens snoberaient ce forum lol car ici on aime le ciné grand public comme le SDA ou SW ou matrix.
Moi le ciné d'auteur j'aime ça c'est juste que je ne considère pas qu'il vaut mieux que les bons films à grand spectacle comme SW ou le SDA.
D'ailleurs c'est pareil même pour le SDA en livres j'ai des complexes par rapport à ceux qui le voient comme de la littérature populaire indigne de la vraie littérature d'intello.
Non je boude pas forcément les trucs qui ont du succès ou ont des critiques dythirambiques mais ça fait que j'en attends tellement que souvent ça me déçoit alors qu'à l'inverse un truc qui aura été descendu à mort risque de me suprendre en trouvant que c'est pas si nul que ça.
GOT je l'ai pas boudé c'est juste du au fait que je pirate pas et avait pas oCS et que pour rattrapper les trucs en dvds je procrastine. Ce que je boude c'est de dire en chœur tel truc est le meilleur truc que j'ai jamais vu alors que ben non c'est très bien mais je connais d'autres trucs tout aussi bien donc gOT n'est pas la meilleure série de tous les temps selon moi mais juste une très bonne série parmi tout un ensemble.
J'aime trop de séries pour les renier en disant que GOT les éclipse toutes.
Le cas GOT est pas le même que le cas du ciné intello.
Là c'est vrai je peux parfois le bouder car je me sens pas libre de mes pensées. Je sais qu'en regardant je vais me sentir forcé d'aimer le truc car ça implique un enjeu narcissique car ça veut dire que si j'aime pas c'est que je suis moins intelligent que les cinéphiles d'élite.
Ca crée un rapport douloureux à ces oeuvres mais pour autant je peux tout autant les apprécier. D'ailleurs ça m'amuse de voir que j'ai adoré Cosmopolis de Cronenberg alors que pas mal de ces intellos qui me donnent des complexes se sont ennuyés à mourir alors que moi ça m'a captivé.
D'ailleurs pareil Malick ne m'ennuie pas et même je suis d'accord avec l'essentiel de ce que tu dis en réalité en dehors du fait que je n'aime pas avec la même intensité car j'ai des réserves que tu as pas autant. Mais dire qu'on a des réserves doit étre interprété au premier degré, ça veut juste dire que je suis pas en accord total.
Mais ça veut pas dire que je n'apprécie pas le truc et ne suit pas séduit par pas mal de trucs que tu relève mais juste que comme on me dit le vrai cinéma c'est ça et pas les films que j'aime SW et le sDA et bien je ressens le besoin de contester cette supériorité en disant que ok ça a des qualités mais des défauts aussi tout comme SW ou le SDA ou même Tolkien.
Malick n'incarne pas la vérité absolue mais apporte une sensibilité propre qui me touche aussi tant qu'on me force pas à y adhérer de façon extatique. Je veux pouvoir étre libre de mon ressenti et pas étre forcé d'étre dans l'admiration absolue. C'est que comme ça que ça aura un véritable sens d'ailleurs car ce seront de vrais sentiments.
Non je suis pas d'accord quand tu dis Malick ça passe ou ça casse. Moi ça passe mais pas de façon absolue si on me vend l'idée comme quoi c'est ça la vérité absolue auquel on doit adhérer en bloc.
Mais pour moi ce truc de ça passe ou ça casse je ne fonctionne jamais ainsi, je suis ouvert à tout et peut aimer tout mais pas forcément avec l'intensité que certains veulent imposer ou pas selon un système de hiérarchie des œuvres imposé d'office. D'ailleurs si je me pliais à l'intelligentsia intello je serais pas sur ce forum lol!
Je serais sur un forum de grande littérature ou de grand cinéma ultra intello lol.
Donc ces idées de rapport à l'existence, au cosmos ou la nature pour Malick oui j'y suis sensible mais pas non plus totalement, pas de façon aussi religieuse que certains fans de Malick. On parle même des églises de Malick et sur ce point je résiste à cet excès d'adoration. Aussi car je ne crois pas que la nature soit forcément si belle que ça et que l'Homme soit en symbiose avec le cosmos, pour moi le cosmos symbolise juste que nous sommes insignifiants et pas importants. On est rien face à cette immensité, pour le cosmos notre existence propre est sans valeur réelle, c'est dérisoire, d'où un sentiment d'absurdité de l'existence que j'ai.
A part ça j'ai vu que le début de Tree of Life et j'avais beaucoup aimé la création du Monde et si le reste est dans la lignée ce serait mon Malick préféré lol!
Mon classement:
1. Le nouveau monde: un beau poème romantique.
2. La Ligne Rouge: une belle dénonciation de l'horreur de la guerre.
3. Les moissons du Ciel
4. La Balade Sauvage
J'ai trouvé des trucs intéressants dans tous ces films sans étre non plus dans l'adoration. Pas mal de beauté visuelle mais sur le fond oui je suis en partie séduit sans étre en adéquation totale car ça contient une forme de naiveté à laquelle je crois pas.
Pour La Ligne Rouge par ex oui ce serait bien qu'on se rende compte que nous devrions étre en quelque sorte une grande ame universelle et donc mieux nous entendre et ne plus nous entretuer mais dans la vie réelle ça ne se passe pas comme ça car l'Homme n'est pas bon en soi ni mauvais d'ailleurs. Mais Malick a parfois une vision trop idéalisée de type religieuse. Oui c'est souhaitable et c'est ce à quoi j'aspire aussi mais sans y croire totalement car je sais que ce sera pas réciproque chez autrui cette idée d'empathie universelle.
Je suis plus ouvert à Malick et séduit par ses idées que ce que tu crois malgré mes réserves à le mettre sur un piédestal absolu.