Alors, pour commencer, cette version de City Hunter est un drama sud-coréen diffusé en 2011 et qui compte en tout 20 épisodes d'1h05. Bien sûr, il s'agit d'une adaptation officielle du célèbre manga de Tsukasa Hojo (Nicky Larson si vous préférez), mais cette adaptation se permet de sérieuses libertés dans le traitement du manga original, si bien que les fans auront bien du mal à reconnaître le héros à travers cette modernisation (mieux vaut d'ailleurs ne pas chercher à comparer et prendre l'adaptation pour ce qu'elle est).
City Hunter, c'est l'histoire de Lee Yoon Sung, un jeune orphelin enlevé à sa mère et élevé parmi les mercenaires en Thaïlande par le cruel Lee Jin Pyo qui le forme aux armes et aspire à en faire l'instrument de sa vengeance.
Revenant à Séoul, il intègre les services de communications de la Maison Bleue (le palais présidentiel), une couverture lui permettant de récolter des informations sur ses cibles, cinq hommes politiques influents et corrompus. Durant son travail, il développe une relation de comédie romantique avec Kim Na Na, une jeune garde du corps du président dont la vie est loin d'avoir été un long fleuve tranquille.
En luttant contre les hommes politiques, il adopte un persona, le City Hunter, qui devient populaire auprès du peuple, voyant en lui un symbole d'espoir pouvant les protéger des inégalités sociales là où la loi est impuissante.
Le procureur de Séoul, Kim Young Joo, devient alors à la fois le principal allié de City Hunter, enquêtant sur les mêmes affaires avec la même ardeur pour rendre justice aux opprimés et faisant inculper les criminels que le justicier lui livre, et son plus grand adversaire, se jurant d'arrêter ce justicier qui croit pouvoir outrepasser la loi.
Mais les méthodes de Lee Yoon Sung, préférant faire condamner publiquement ses cibles, déplaisent à son père adoptif Lee Jin Pyo qui aspire à une vengeance faisant couler le sang.
City Hunter adapte donc très librement l'arc Shin Kaibara du manga original, une intrigue située dans les derniers tomes et faisant un peu office de conclusion. Une intrigue qui ne dira certainement rien aux fans de Nicky Larson puisque l'animé n'a jamais adapté la dernière partie de l'oeuvre, celle qui amenait la plupart des intrigues récurrentes à leur conclusion.
Comme vous pouvez le constater, les personnages sont ici bien différents de leurs homologues papier, mais l'ambiance même est très différente. A mi-chemin entre l'action sur fond de trame politique et comédie romantique (l'alchimie entre les deux interprètes principaux, Lee Min Ho et Park Min Young, est excellente et très drôle), on ne retrouve pas l'ambiance totalement décalé et l'humour sexuel du manga original. Mais la psychologie des personnages est en revanche plus développée et on retrouve l'ambiance particulièrement sombre de l'arc Kaibara, avec cette lutte acharnée du City Hunter (qui se révèle un être traumatisé depuis l'enfance) contre le démon qui l'a élevé et dont il s'est juré de stopper la folie destructrice.
Les retours sur cette adaptation sont partagés. Beaucoup d'avis sont très positifs, certains évoquant le meilleur drama de ces dernières années, tandis que certains fans le considèrent comme une trahison envers l'oeuvre d'origine, très différente.
Mais City Hunter reste avant tout une série d'action efficace, plaisante à suivre sans trop se prendre la tête, le tout porté par une magnifique ost.
Personnellement, j'ai adoré cette série, tout en étant un grand fan du manga. Maintenant, je suis conscient que ce n'est pas forcément auprès de ce public qu'elle est la plus populaire (bizarrement, c'est une série qui plait énormément à ceux qui ne connaissent pas bien cet univers justement).