Boissons et nourritures elfiques

Depuis les nains ou naugrim dans leurs sombres demeures de pierre à l'intérieur des montagnes jusqu'aux hobbits de la Comté ou du pays de Bree en passant par les nombreux peuples elfiques , les orcs , les humains, nous aborderons ici l'étude ethnographique du monde de Tolkien ; Nous verrons comment chaque peuple évolue avec le temps, ses variantes selon les régions, études des moeurs des populations, us et coûtumes ainsi que les relations des peuples entre eux.
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Boissons et nourritures elfiques

Messagepar phoenlx » jeu. nov. 17, 2011 6:17 pm

Dans ce topic nous tenterons de répertorier les aliments elfiques , je commence avec la description de deux boissons, le limpë et le miruvor, ainsi que le fameux lembas, le pain de route, si vous en voyez d'autres n'hésitez pas à compléter !

Le limpë

Le limpë est la boisson apaisante des Eldar. Lors de son séjour à Kortirion sur l'île de Tol Eressëa, le marin Eriol fut instruit sur cette boisson par l'elfe Lindo qui lui expliqua qu'elle gardait la jeunesse du cœur des Eldar et qu'elle emplissait leur bouche de chants ... (lire --> Le chapitre La chaumière du Jeu perdu dans Les contes perdus ) Lindo souhaitait en boire mais Lindo lui expliqua que seule la reine Meril-I-Turinqi pouvait en offrir à ceux qui n'étaient pas des Eldar. Eriol lui en fit donc la requête :

Tout comme la nuit précédente, Eriol entendit dans ses rêves une douce musique et en parla à Vairë. Celle-ci lui apprit qu’il s’agissait de la flûte de Timpinen : ni Vala, ni Elfe, il ne pouvait pour autant être égalé dans son art. Bien qu’il aimât Alalminorë, il s’y rendait rarement et fit grand honneur à Eriol d’avoir joué pour lui. Sa musique rendait nostalgique tous ceux qui n’avaient jamais bu de limpë, boisson dont la reine Meril était la détentrice. Eriol sut que s’il voulait en boire, il devrait se rendre chez elle- ce qu’il fit, quelques jours plus tard.

Sa splendide demeure, située au milieu d’une prairie bordée d’ormes, se trouvait au pied de la grande tour de la cité. Lorsqu’il arriva, une douce musique lui parvint et Meril entourée de ses dames lui apparut. Elle lui souhaita la bienvenue et s’enquit du motif de sa visite. Il lui répondit qu’il désirait boire une gorgée de limpë et le visage de Meril se fit grave. Elle le pria de le suivre et lui demanda s’il savait vraiment ce qu’il demandait. Il lui répondit qu’il l’ignorait mais qu’il souhaitait connaître l’âme de toutes les chansons, demeurer en liberté avec les Eldar et être libéré de la nostalgie qui envahissait son cœur. Elle rétorqua que l’amitié était possible, mais pas la parenté. Même si Eriol demeurait auprès d’eux jusqu’à la grande fin grâce au limpë , il devrait malgré tout mourir. Il réitéra sa demande et elle refusa à nouveau, car il avait trop vécu pour cela. S’il voulait en boire, il lui fallait connaître davantage l’histoire des Valar et des Eldar. Elle commença alors un conte destiné à l’instruire.


Les contes perdus volume 1
( source tolkienfrance.net )

Au bout d'un certain temps, après avoir été instruit par toutes ces légendes, Eriol quitte Kôrtirion et va dans un autre village : Tavrobel, où il rencontre l'elfe Gilfanon. Là il va rédiger tout ce qu'il a appris, et pourra ainsi boire enfin cette fameuse boisson.
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Re: Boissons et nourritures elfiques

Messagepar phoenlx » jeu. nov. 17, 2011 6:17 pm

Le lembas

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Il s'agit d'un pain confectionné par les Elfes, qui se présente sous la forme de fines galettes dorées. Il est uniquement connu des Eldar, qui ne le partagent pas avec les hommes, sauf exceptions.
Etymologiquement le nom signifie « pain de route » ou « pain de voyage » en langue sindarine ( la langue des elfes gris ) ; de lenda « voyage » et bast « pain » . Le nom dérive d'une forme antérieure lenn-mbass. L'équivalent quenya le plus fréquemment employé est coimas, qui signifie « pain de vie ».

Le lembas peut être conservé très longtemps et présente des capacités nutritives élevées, « nourriss[ant] la volonté et donn[ant] une force d'endurance, ainsi qu'une maîtrise des nerfs et des membres dépassant celle des simples mortels ». Dans Le Seigneur des anneaux, Galadriel en offre à la Communauté de l'Anneau, et il constitue la principale nourriture de Frodon et Sam durant leur voyage jusqu'au Mordor.

Tolkien invente le lembas fin 1941, durant la rédaction du chapitre du Seigneur des anneaux « Adieu à la Lórien ». Ce n'est que par la suite, dans les années 1950, qu'il l'introduit dans les textes du Silmarillion, plus précisément dans les brouillons pour la partie centrale de l'histoire de Túrin, utilisés par Christopher Tolkien pour la publication du Silmarillion en 1977 et repris plus en détail dans Contes et légendes inachevés (1980). Vers la même période, Tolkien rédige un court texte sur la nature et l'origine du lembas, publié par Christopher Tolkien en 1996 dans The Peoples of Middle-earth, dernier volume de l'Histoire de la Terre du Milieu.

Dans les CLI , l'elfe Voronwë évoque ce pain en s'adressant à Tuor :
"Tu connais l'endurance des Hommes, dit-il [Voronwë]. Quant à moi, je suis un Noldo, et âpre serait la famine et rude l'hiver qui abbatraient les gens de la race de ceux qui ont franchi la Glace Broyeuse [Helcaraxë]. Car comment penses-tu que nous avons pu peiner des jours innombrables dans les déserts salés de la mer? Ou n'as-tu point entendu parler du pain-de-route des Elfes? Et je conserve toujours par-devers moi ce que tous les marins gardent en dernier recours."

Le lembas est un Don des Valar aux elfes : Il leur est apporté par Oromë durant leur Grande Marche vers le Valinor. Il est préparé à l'aide d'un blé conçu par Yavanna, à la croissance particulièrement rapide et dont la vigueur se retrouve dans le lembas ; en Terre du Milieu, ce blé ne connaît ni la pourriture, ni aucun mal que connaissent les autres plantes.

Les Eldar font pousser ce blé dans des champs gardés : sa récolte, ainsi que la préparation du lembas est réservé à un petit groupe de femmes, les Yavannildi ou Ivonwin (« Servantes de Yavanna »), qui tiennent la recette de cette nourriture secrète. Le lembas est ensuite conservé par les femmes eldarines de rang particulièrement élevé (par exemple les reines), qui en disposent comme bon leur semble. C'est ainsi que Melian en fait don à Beleg Cúthalion pour Túrin dans Le Silmarillion ; une faveur importante, car « jamais auparavant les Eldar n'avaient permis aux Humains de manger de ce pain ». La guérison des compagnons blessés de Túrin est également facilitée par le lembas, mais lorsque le nain Mîm feint d'être malade, Beleg refuse de lui en donner, augmentant sa rancœur envers lui.

Bien des années plus tard, à la fin du Troisième Âge, Galadriel (qui a reçu l'enseignement de Melian au Premier Âge) en offre aux membres de la Communauté de l'Anneau. Le lembas est décrit dans Le Seigneur des anneaux comme des galettes, « faites d'une farine légèrement dorée d'un côté et couleur de crème à l'intérieur ». Les Galadhrim expliquent à Gimli qu'« un seul [gâteau] peut garder un voyageur sur pied pour une journée entière de dur labeur » ; ses vertus sont accrues lorsqu'il est consommé seul, sans autre nourriture.

Le lembas offre par la suite à Merry et Pippin, enlevés par des Uruks, le souvenir « de beaux visages, des rires, et une nourriture saine en des jours tranquilles, à présent lointains » ; lorsqu'ils trouvent à s'enfuir, ils ne prennent que le lembas avec eux. Néanmoins, Gollum préfère jeûner plutôt qu'en consommer, et lorsque Frodon est capturé par les Orques de Cirith Ungol, ces derniers lui prennent sa nourriture, mais se contentent d'éparpiller le lembas, craignant visiblement d'y toucher. Au cœur de l'aridité du Mordor, il constitue la principale source de nourriture de Frodon et Sam, « sans laquelle ils se seraient depuis longtemps [avant d'atteindre la Montagne du Destin] couchés pour mourir ».

Analyse :

Christopher Tolkien suggère que son père a pu introduire un clin d'œil philologique dans sa description du lembas : le fait que seules les « Dames » puissent en faire don serait une référence à l'étymologie du mot anglais Lady, dérivé du vieil anglais hlǣf « pain » + dīġe « pétrisseuse ». Il faut peut-être également lier le « pain de route » (waybread) au wegbræde, nom du plantain qui apparaît dans plusieurs charmes anglo-saxons, notamment le Nine Herbs Charm (en).

Tolkien lui-même explique dans une lettre que le lembas possède deux fonctions dans Le Seigneur des anneaux : la première est de « rendre vraisemblables les longues marches faites avec peu de provisions, dans un monde où [...] les miles sont des miles », mais cette nourriture possède également un aspect « d'un genre que l'on pourrait appeler, avec hésitation, "religieux" ». De nombreux lecteurs ont perçu des liens entre le lembas et le sacrement catholique de l'Eucharistie, et notamment avec le viatique, l'eucharistie donnée aux mourants avec l'extrême-onction. Le nom « viatique » provient du latin viaticum, « provisions de voyage », ce qui rappelle le « pain de route » qu'est le lembas ; dans l'Évangile selon Jean, Jésus déclare « Je suis le pain de vie », ce qui correspond à l'autre nom du lembas, le coimas ou « pain de vie ». Conscient de cette portée « religieuse » du lembas, Tolkien l'explique par le fait que « des choses bien plus importantes peuvent jouer dans notre esprit lorsqu'il s'occupe des choses secondaires du conte de fées ».

( source : wikipédia )
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Re: Boissons et nourritures elfiques

Messagepar phoenlx » jeu. nov. 17, 2011 6:19 pm

Le Miruvor

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C'est un cordial chaud et odorant. Elrond, le seigneur de Fondcombe, en offre une gourde à Gandalf au départ de la Communauté de l'anneau. Celui-ci en fait boire à trois reprises à ses compagnons lors de leur périple : une première fois aux hobbits lors de la tempête de neige sur le Caradhras, une deuxième fois lorsque la Communauté est redescendue de la montagne, et une dernière fois à l'entrée de la Moria, après l'attaque du Guetteur. Il donne à ceux qui en boivent « une nouvelle force au cœur [...] un nouvel espoir et une nouvelle vigueur ».

Le nom miruvor apparaît également dans le Namárië, la complainte de Galadriel ; il y est traduit par « hydromel ».

Tolkien décrit plus en détail le miruvor dans The Road Goes Ever On, où il en fait une boisson consommée par les Valar en période de fête, dont les Eldar croient qu'elle est faite « à partir du miel des fleurs immortelles des jardins de Yavanna, bien qu'il fût clair et translucide ». Il fait également le lien avec le nectar de la mythologie grecque, interprétant le terme νέκταρ comme « qui vainc la mort ». Il faut cependant distinguer les deux miruvor : la boisson divine, dont les Eldar ignorent la nature exacte, et le cordial d'Imladris, « probablement produit simplement à partir de miel ». À l'image du lembas, comparé au pain de l'Eucharistie, certains critiques ont vu dans le miruvor une représentation du vin cérémoniel.

Etymologie

Le terme miruvor possède une origine unique, puisque Tolkien le conçut à partir de la langue gotique vers 1910. Partant des termes *midu et woþeis, il imagina toute une chaîne évolutive, passant par miðuwóþi, miðuwóði et miřuwóři et aboutissant à miruvóre. Il intégra ensuite ce terme à ses premières langues elfiques, proposant une étymologie basée sur miru « vin » et wóre « doux, sucré ».

Les notes postérieures à la publication du Seigneur des anneaux parues dans Parma Eldalamberon no 17 présentent une autre étymologie eldarine du mot miruvórë, le décomposant en mirwa « précieux, de valeur » (√mir « estimer, apprécier ») + wōri « jus » (√wor « exprimer, faire exsuder (par pression) ») ; Tolkien explique néanmoins qu'il s'agit d'une fausse étymologie (le terme wor n'existant en aucune langue elfique) et que le mot est en réalité d'origine valarine, dérivant de mirubhōze « vin de miel ». Cela correspond aux indications du texte « Quendi and Eldar », dans lequel Tolkien dérive miruvor du valarin mirubhōzē-, « dit être le début d'un mot plus long contenant l'élément mirub- "vin" ».

Pour finir, une image de carte à jouer ! 8-)

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Náin

Re: Boissons et nourritures elfiques

Messagepar Náin » mar. sept. 25, 2012 8:26 pm

T'es sur que c'est du miruvor qu'il se sert Elrond ? :penseur:

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Re: Boissons et nourritures elfiques

Messagepar phoenlx » mar. sept. 25, 2012 10:23 pm

Je ne sais pas trop mais en tout cas Elrond en donne à Gandalf et quand on cherche miruvor dans Google on tombe sur des articles avec cette image du film ( qui correspond à la scène où il discute avec Gandalf ) ; --> http://nightbloominggarden.blogspot.fr/ ... r-tea.html Peut-être est-ce une extrapolation en tout cas on peut imaginer que c'est cette boisson lol ( à moins que ce soit du limpë !)
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Re: Boissons et nourritures elfiques

Messagepar itikar » sam. août 27, 2016 4:37 pm

Pour info, dans le Tolkien Companion de J.E.A. TYLER, on a pour Miruvor - avec une traduction approximative de moi-même -

Mirúvor -

Mot Sindarin, dérivé du Quenya "miruvore".
Ce mot de haut-elfique, que les Eldar pensèrent provenir de la langue des Valar, signifie "cordial", ou peut-être "nectar" (dans le sens olympien).
D'après une note sur le sujet, les Elfes croyaient que la boisson Valinoréenne provenait des fleurs immortelles poussant dans les Jardins de Yavanna, à Valimar;
il était pensé que les Valar distribuaient cette boisson lors de leurs fêtes.
Le "Cordial d'Imladris", fabriqué par les Eldars de Fondcombe, était sans aucun doute préparé de manière similaire, bien que les miels dont il était distillé était moins puissant. Reste que cela suffisait pour apporter une chaleur et une revigoration puissante pour qui en bénéficiait - comme l'a prouvé sa grande valeur lorsqu'il a été administré à la Compagnie de l'Anneau coincé dans un blizzard dans les hauteurs du Caradhras.
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.

Náin

Re: Boissons et nourritures elfiques

Messagepar Náin » sam. août 27, 2016 4:44 pm

IL serait peut-être intéressant de poster le texte original histoire de voir si de meilleures traductions sont possible (au niveau des mots clés j'entends)

itikar
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Re: Boissons et nourritures elfiques

Messagepar itikar » sam. août 27, 2016 4:52 pm

OK.

Miruvor (Sind., from the older Q. miruvore) - This High-elven word, believed by the Eldar to be derived from the language of the Valar, meant "cordial", or perhaps "nectar" (in the original Olympian sense). According to a note on the subject, the Elves believed that the Valinorean drink came from the honey of the (undying) flowers grown in the garden of Yavanna in Valimar; it was thought that the Valar dispensed this drink at their festivals.
The "Cordial of Imladris", made by the Eldar of Rivedell, was doubtless prepared with similar skill, though the honeys from which it was distilled were less potent. Nonetheless, it was skill an extremely warning and powerful restorative - which proved of great value to the Company of the Ring, trapped in a blizzard upon the heights of Caradhras.
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
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