Finalement Pho t'avais vu les deux autres ?
J'avais envie de voir cet omnibus depuis un petit moment et je l'ai finalement fait hier soir, sauf que j'ai failli reporter
. Mais bon, je voulais voir, j'ai quand même continué sinon je me demande jusqu'à quand je risque de reporter à ce moment là, y en a marre
. Après bonjour l'enchainement avec une histoire dont le vaisseau se nomme Corona puis que le second court métrage soit avec une catastrophe épidémiologique
. Tout est super génial, mais ça va lol. Enfin bref, passons à parler de chaque partie.
Tout d'abord évoquons
Magnetic Rose. Il n'est pas réalisé par Katsuhiro Ôtomo en fait, mais plutôt par
Kōji Morimoto qui réalisera plus tard le segment Au-delà des Animatrix. Par contre bien sur c'est issu d'une histoire originale de
Otomo et nous avons la présence de l'immense
Satoshi Kon en tant que scénariste et directeur artistique
. Pour la musique la B.O. est ici composée par
Yoko Kanno.
Alors je l'ai largement apprécié, par contre on se demande quelle idée ils ont pu avoir de nommer le vaisseau des éboueurs de l'espace Corona
.
Y avait d'autres noms à attribuer à un tel vaisseau mais il a fallu qu'ils choisissent le pire pour la résonance que ça peut avoir actuellement, enfin à l'époque ils pouvaient pas savoir
. Enfin bref, ce n'est pas le plus important, y a une part des choses à faire et on a donc le plaisir de découvrir cette histoire avec des éboueurs de l'espace qui récolte des débris dont ceux de satellites dont ensuite ils détruisent les restes. Ils sont vraiment à nettoyer et c'est sur que c'est une chose dont il y aurait bien besoin quand on sait que pas mal de débris circulent déjà autour de la Terre. En même temps y a cette évocation. En tout cas alors qu'ils opèrent ainsi, espérant aussi trouver l'épave d'un vaisseau spatial qui pourrait leur assurer la richesse, ils reçoivent un signal de détresse qui va justement les faire tomber sur des débris énormes de vaisseau spatial
. Ainsi sur les 4 membres de l'équipage nous en avons 2 qui vont aller en exploration pour découvrir la source du signal mais ce ne sera pas sans leur réserver quelques surprises particulières et qu'ils se confrontent à bien des souvenirs...
On a bien sur de quoi penser à
2001 l'Odyssée de l'espace et puis au
Solaris de Tarkovski. Quand on a vu la version de Soderbergh on a aussi de quoi percevoir pour cette référence mais moi faudra encore que je vois la version de Tarkovski d'ici quelques temps et me lire le roman. En tout cas on retrouve bien ce petit manège qui a de quoi faire qu'on puisse de perdre quelque peu dans tout ça. Il est intéressant de voir qui va être le plus perturbé, qui a le plus de souvenirs qui peuvent le ronger, tandis qu'on en a un qui ne semble guère avoir d'attache et est plutôt un Don Juan complètement épicurien qui aura tendance à sauter sur tout ce qui bouge
. Lui il se fait complètement berner par son amour des femmes lol, c'est pas à sa gloire. Mais le plus étrange c'est qu'on ait de la vision qui puisse être vue depuis le vaisseau, c'est partagé alors qu'il y a de l'illusion qui pourrait ne pas être visible d'autres en fait.
On peut dire avec ça, qu'on en aura eu de la belle influence de Satoshi Kon à ce qu'il aura insufflé cette atmosphère avec la diva, qu'on en ait de quoi entendre de l'opéra s'ajoutant à la B.O. composée par Yoko Kanno, ça donne un rendu plutôt excellent dans l'ensemble avec les décors et qu'on puisse apprécier le luxe qui continue de parer le vaisseau à la dérive (d'ailleurs la première salle avec le portrait est elle réelle par rapport au reste ?), formant un repère d'une vie faite de célébrité avec de quoi être largement courtisée avant de connaître une déchéance...L'IA qui représente la diva déchue continue donc de faire vivre éternellement ses souvenirs teintés de sombre dans lesquels il y a de quoi se retrouver submerger surtout quand ça se met à jouer avec les souvenirs de ceux qui s'invitent par là. C'est le terrible piège dans un écrin en forme de rose, on pourrait même dire rose démoniaque, petite pensée pour Aphrodite des poisons dans Saint Seiya avec un parfum qui se diffuse et qui peut conduire à la mort
.
Visuellement c'est du très bon avec une belle esthétique donc et qu'il y en ait pour une part de poignant avec cette histoire, il aurait même pu être possible que ce soit transformé en long métrage d'animation et développé encore un peu plus cette histoire mais après voila, ça reste d'excellente facture comme ça et qu'on y trouve suffisamment son compte
.
Passons maintenant au second,
Stink Bomb, qui a de quoi avoir une certaine résonance actuellement avec la catastrophe épidémiologique qui s'y produit et qu'on passe à ça juste après une histoire avec du Corona dedans. Toujours d'après une histoire de
Katsuhiro Ōtomo et scénarisé par lui, ce morceau est réalisé par
Tensai Okamura (Il travaillera ensuite sur Evangelion, Cowboy Bebop et Jin-Roh entre autre).
Yoshiaki Kawajiri (Vampire Hunter D : Bloodlust, X de Clamp, segments Programme et Record du Monde des Animatrix) est aussi de la partie en animateur clé.
Dans un contexte d'épidémie de rhume qui fait que les dispensaires et tout le toutim se retrouvent engorgés avec de la pénurie de médicament nous avons un type travaillant dans un labo pharmaceutique, type sérieusement enrhumé
. Ses collègues vont lui conseiller de prendre une pilule d'un médicament qui va bientôt être mis sur le marché, sauf que ce gros guignol complet tellement con et crétin qu'on a de quoi espérer qu'on ait pas vraiment d'individus aussi stupides qui circulent dans certains labos, se trompe en grand abruti de pilule déclenchant une véritable catastrophe
.
D'un côté un nouveau médicament bon pour l'humanité, de l'autre une arme terrible destructrice capable d'anéantir l'humanité tout entière
.
De quoi se mettre sur le pied de guerre avec ça. Alors j'ai quand même assez apprécier le truc avec cette catastrophe qu'on aimerait pas que ça se produise vraiment au sein d'un labo mais bon, ça euh...on peut avoir confiance en rien en ce bas monde, et on peut s'interroger sur les personnes qui font le ménage dans ses structures. Déjà que naturellement on a de belles conneries avec des comportements de merde et des mœurs méritant complètement des mesures particulières, là cette histoire c'est ubuesque et affreux en même temps
.
Enfin bon le fait est que le petit monsieur prend la mauvaise pilule, ça entraine la mort de tout le monde au labo à ce qu'ils sentent une étrange odeur et lui découvre tout ça le lendemain lançant alors l'alerte
. Et là nous avons une autre belle connerie qui se produit, allez allons y monsieur, apportez moi les documents et les médocs sans aucune autre précaution, on va pas vous placer en quarantaine d'abord
.
Résultat il sème la mort et la destruction sur son passage, tranquillement sans en avoir vraiment conscience, ça nous fait complètement une illustration des conneries à ne pas faire avec ce petit film d'animation lol. Ah comme petit manuel c'est parfait, c'est pas dans la réalité qu'on ferait ça, genre rapatrier des gens qui viennent du zone à risque. Euh...ah non rien
. Non c'est c'est ça j'ai rien dis, toute la connerie que l'on peut voir ici et parfaitement représentative de la réalité, c'est génial, quel monde merveilleux où il fait bon vivre
.
Heureusement alors qu'en réunion de crise de l'Etat Major on se rend compte de la grosse boulette, l'armée est envoyée pour détruire la cible. Et là les gros moyens comme j'adorerais que ce soit le cas sont déployés. C'est de manière exagérée bien sur, mais c'est un trop qui serait pas pour me déplaire et qu'on ne voit que dans la fiction lol. Puis bien évidemment c'est pour les tourner un peu en ridicule et on a l'impression qu'on a plus de stormtroopers face à un Jedi plutôt que des soldats qui savent tirer leur coup
. Non décidément c'est de magnifiquement ubuesque et en même temps terriblement ironique qui touche du doigt un certain problème quand à la maitrise de certaines situations.
Et puis pendant qu'il y en a qui pensent à la protection de la population on a le représentant d'un grand pays toujours prêt à défendre l'opprimé en ne faisant jamais d'erreur qui souhaite pouvoir récupérer la cible, intéressé qu'il est par l'arme bactériologique
.
Enfin voila, dans l'ensemble ça nous donne donc une sacré situation de véritable catastrophe qui vaut bien dans le genre. Sur le plan de l'esthétique on notera que c'est différent du premier mais là aussi ça reste bon et ça nous forme une bonne petite histoire qui pointe le doigt sur des éléments bien particuliers avec les réflexions qu'on peut en ressortir. Quelque part j'aime assez ce que ça nous donne, bien qu'en ce moment ça soit pas le genre de truc idéal à voir mais c'est très bien quand même
.
Et puis finalement s'ensuit une troisième histoire
Cannon Fodder avec ce coup-ci que
Katsuhiro Otomo soit bien à la réalisation mais aussi au scénario et au character design. Une dernière histoire que l'on peut qualifier d'anti-militariste sans trop de problème et qui quelque part fait une bonne jonction après avoir vu ce qui est fait de l'armée dans la précédente histoire. Puis bien sur ça dénonce aussi le fascisme.
Plus court que les autres il n'en est pour autant pas dépourvu d'intérêt. Ici l'esthétique et le design des personnages changent radicalement, nous sommes dans une autre ambiance qui a quelque chose de plus terne, plus sombre on peut dire, on est dans un contexte industriel mais c'est uniquement des canons et de quoi les armés qui sont fabriqués. La ville entière est dévouée à la guerre.
Les habitants ne vivent que pour servir cette industrie, tout tourne aussi de ça, même l'éducation des enfants qui apprennent les maths en fonction de ça. Nous suivons ainsi cette vie par le biais d'une famille faisant partie de cet engrenage. On ne sait pas qui est l'ennemi mais il faut produire de quoi lutter contre lui, sans vraiment savoir qui est combattu. Une question que se pose finalement le petit garçon que l'on suit et à laquelle son père répond qu'il comprendra quand il sera plus grand lol. Bref, avec cette atmosphère et cette esthétique on est dans un autre ton que précédemment, puis on voit des habitants qui ressemblent plus à des cadavres vivants qu'à des être humain, c'est une vie merdique. Et on peut considérer que ça fait sa bonne petite dénonciation en même temps même si ça aurait pu être mieux mais là dessus ça reste pas mal, c'est efficace pour faire passer son message et pencher vers ce que ça n'a pas de glorieux même s'il y a bien des guerres nécessaires. Enfin bref, quoi qu'il en soit le message est clair. Et ma foi c'est plutôt pas mal en soit.
Voila, voila, du coup j'aurai vu ces 3 court métrage faisant partie de cet Omnibus, ça aura été tout de même un bon plaisir d'en faire la découverte avec chacun livrant de quoi bien titiller, ça fait un bon petit ensemble qu'on peut largement recommander de voir de visu
.