Manie Manie - Les Histoires du Labyrinthe (de Rintaro, Otomo et Kawajiri)

Films d'animation asiatiques. Venez découvrir l'univers des grands réalisateurs japonais : Miyazaki, Matsumoto, Rintaro, Satoshi Kon, Mamuru Oshii et autres Takahata !
Mr.Mauser91
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Manie Manie - Les Histoires du Labyrinthe (de Rintaro, Otomo et Kawajiri)

Messagepar Mr.Mauser91 » ven. déc. 07, 2012 7:49 pm

Film d'animation composé de 3 court-métrages réalisés par 3 réalisateurs différents pour le studio Madhouse (Death Note, Paranoia Agent...) en 1987, adapté des nouvelles de Taku Mayumura.

Image


Segment 1 : Labyrinthe (ouverture) réalisé par Rintarô (Albator 78, Galaxy Express, Metropolis)

L'histoire : Après êtres "entrés" dans un miroir, le petit Sachi et son chat Cicéron se retrouvent dans un monde étrange rappellant l'univers du cirque. Ils suivent un curieux clown-mime.

Aspect graphique : L'animation est fluide, le chara-design, les décors et le dessin en général rappelle les livres pour enfants un peu mal dessinés, c'est très inhabituelles pour de la japanimes mais très plaisant !

Avis : Une ambiance étrange et plutôt sombre, voire inquiètante, on est aussi perdu que les personnages, il n'y a pas vraiment d'histoire, mais c'est plaisant à regarder. Je pense qu'il vaut mieux voir ce court comme une succéssion de tableaux ou de dessins (c'est vraiment l'impréssion que ça me fait). Une bonne ouverture.


Segment 2 : Le Coureur réalisé par Yoshiaki Kawajiri (La Cité Interdite - Wicked City, Ninja Scroll)

L'histoire : Dans un univers futuriste dont le sport le plus prisé est une course automobile impitoyable, un journaliste, qui vient d'interviewer le grand champion Zack Hugh, nous fait la présentation du personnage : En effet, Hugh semble avoir des pouvoirs psychiques qu'il utilise pour gagner, n'hézitant pas à mettre sa vie et sa santé physique et mentale en jeu. Dans la course présente, il semble décidé à dépasser ses limites.

Style graphique : Changement de réal' donc changement de style de dessin, Kawajiri adopte donc un style plus réaliste pour le chara-design avec un aspect volontier sombre. L'animation des véhicule est superbe et on se prend vite au jeu. Les expréssions faciales de Hugh sont très exagèrés, donnant un résultat repoussant, un visage presque monstrueux, fesant monter la tension chez le spectateur.

Avis : Une ambiance sombre et pesante, une histoire aussi étrange que le premier court, la tension monte au fur et à mesure que la course évolue. Un très bon court qui annonce déja le style violent et outrancier de Kawajiri.


Segment 3 : Stoppez le travail ! de Katsuhiro Otomo (Akira, Robot Carnival, Steamboy)

L'histoire : Le récit se passe dans un monde ou la technologie et la robotique sont de mise.
La construction d'une immense cité en pleine jungle préoccupe les autorité. En effet, le projet de construction à depuis longtemps été annulé mais les ouvriers robots continuent de travailler, ce qui demande un budget de plus en plus élevé.
Ils envoient donc Tsutomu Sugioka, jeune homme râleur mais téméraire, sur le terrain en tant que nouveau directeur des travaux afin de dire au robots de cesser leurs activités. Il va rapidement se rendre compte que la tâche n'est pas aisés, les robots s'obstinant à continuer le travail en suivant leurs programmes aveugléments et se détériorant considérablement. De plus, il doit se confronter au chef de chantier, le robot 444-1, agaçant au possible, hyper-stricte avec le reglement et ses fonctions, rendant la vie du héros impossible et se montrant même hostile lorsqu'il estime que Sugioka lui manque de respect ou va trop loin dans sa perséverance.
Le pauvre Sugioka n'est ainsi pas rendu au bout de ses peines.

Style graphique : Un design plus plaisant que les courts précédents, les expressions faciales de Sugioka sont à mourir de rire, l'animation des machines est géniale.

Avis : Donc en effet, si le style est moins sombre et plus plaisant que dans les 2 premiers courts, le fond de l'histoire et l'ambiance se révèlent bien plus noires, voire carrément malsaines. C'est manifeste lors des passages ou on voit les robots travaillés, le rythme y est éffrené et la musique fait froid dans le dos, ajoutons à cela les scênes ou on voit Sugioka sur son lit de fortune, recroquevillé sur lui-même, dépassé par les évènements et désespéré de ne pas pouvoir arrèter ces robots incontrollables dans leur projet fou.
Otomo aborde son sujet préféré, le rapport entre l'homme et la machine et la technologie utilisé de façon abusive.
Ce court métrage sera certainement celui que le spectateur retiendra le plus, déja parceque c'est le plus long, le chara-design déja cité plus haut et parcequ'il y'a plus de dialogues et une histoire peut-être plus compréhensible et simple.
On rit pas mal dans ce segment, Otomo ajoutant une touche d'humour ironique, notamment le Running Gag du déjeuner de Sugioka.
Je n'ai pas regardez la VO, mais la VF de ce segment est excellente, on retrouve Cyril Artaux sur Sugioka et a bien saisi le personnage, dès quil ouvre la bouche je suis mort de rire !

Prologue

Retour à l'univers du cirque avec la suite du Labyrinthe de Rintarô, dans lequel Sashi et son chat assiste à la représentation du clown-mime et de ses comparses dans un final dantesque magnifiquement animé.

Dans l'ensemble, c'est un excellent film, les trois courts sont excellents, avec une mention spéciale pour le troisième très rigolo. On peut voir ce film je pense comme une sorte de démonstration du talent de chacuns des 3 auteurs, et les 3 sont vraiment talentueux. Un superbe cru, encore des années 80, à voir par curiosité ou pour faire découvrir l'animation japonaise aux non-initiés dans toute sa splendeur (je le conseillerais bien !). En fin de compte, le lien entres ces 3 courts serait le fait que chacuns des protagonistes (Sachi, Zack Hugh et Sugioka) tentent, à leurs façons, de sortir d'un labyrinthe, quelque soit sa forme...
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Re: Manie Manie - Les Histoires du Labyrinthe (de Rintaro, Otomo et Kawajiri)

Messagepar Scarabéaware » dim. nov. 22, 2020 12:09 am

Je viens de le voir, c'est un sympathique omnibus composé de courts-métrages respectivement réalisés par Rintaro, Kawajiri et Otomo qui nous propose le sketches le plus long, j'ai plutôt bien aimé le résultat mais le moins qu'on puisse dire c'est qu'il y a de quoi en être songeur, c'est assez intriguant et à part sur le 3ème segment nous avons assez peu de paroles. Ça passe énormément par les visuels, les impressions que ça procure, c'est une expérience qu'ils nous proposent là, après avec Otomo là c'est déjà plus bavard mais bon dans l'ensemble ça présente des histoires bien distinctes avec chacune ayant son labyrinthe assez particulier.

On débute par la vision d'un lieu étrange dans la jungle duquel s'échappe un son dont on a de quoi se demander ce qui peut le produire, ça crée déjà une petite ambiance qui ne laisse pas insensible avant de nous plonger dans le premier segment en pénétrant dans cette curieuse antre. Nous avons là une autre vision non moins particulière, comme si on allait sonder un monde apocalyptique, ça fait presque comme un tableau d'explosion et d'ailleurs c'est quelque peu ça, c'est se retrouver dans un drôle d'endroit loin d'être accueillant, puis nous avons un chapiteau effondré sur lui même lol. C'est à nous présenter un monde loin d'être bien portant déjà.

Aussi avec ces premières visions nous allons donc sur le premier segment qu'est Labyrinthe réalisé par Rintaro qui nous propose une déambulation accompagné d'un jeune garçon, Sachi et son chat nommé Cicéron. Sur le plan de l'animation ça présente une bonne petite patte, nous avons quelques bons décors qui agrémentent ce monde qui se découvre à nos yeux. De prime abord le garçon est à proximité de sa mère avant d'aller retrouver son chat qui le mène vers un autre monde via la traversée d'un miroir. Et là il se passe des choses bizarre, nous avons des éléments plutôt joyeux mais aussi du sombre, ça se mélange, de quoi nous intriguer, d'autant plus avec une absence de paroles, tout est dans les visuels en ce qui a de quoi sembler être un rêve mais aussi une ode à l'imaginaire avec ce petit garçon qui se retrouve plongé dans un tel endroit. C'est de la captations d'instants qui se produisent sans vraiment qu'on ait une impression de cohérence mais bon c'est comme les rêves on peut sauter du coq à l'âne, ça exprime bien ceci. C'est par ailleurs assez court, quelques minutes supplémentaires ne serait pas de refus, après on y reviens en épilogue mais bon ma foi ça n'aurait pas été déplaisant de profiter encore de quelques instants la dessus.

Nous enchainons ensuite avec le second segment, Le coureur dont Yoshiaki Kawajiri s'est occupé. Ici nous allons maintenant dans un monde représenté comme sombre, il s'agit d'un univers nous présentant de la course automobile mais nous faisant également voir un homme étrangement prostré et un autre observant, nous avons aussi un journaliste dont la voix en VF est celle de Benoit Allemane qui commente un peu ceci en nous présentant par ailleurs le champion de la course. Graphiquement nous changeons largement de chara-design pour être dans le plus réaliste mais c'est aussi en avoir des exagérations d'expression entre un regard fou et du pétage de plomb qui se produit.
C'est là encore de quoi interroger, on se demande bien ce qu'il se passe, nous avons le pilote dans sa voiture et d'un autre côté l'homme encastré dans de la machinerie, ça présente un rapport homme-machine assez particulier, mais je dirais aussi que c'est à nous évoquer le dépassement de soi dans les sports de toute sorte, même automobile, aller toujours plus vite, toujours plus fort quitte à se crasher. C'est repousser les limites, on a de quoi ressortir ça après tout, c'est pousser jusqu'à des extrêmes quitte à se flinguer la santé. Et là on se demande si le coureur est encore bien humain, on a des impressions qu'il pourrait avoir été robotisé, y a un mélange entre la chair et la mécanique, avec ces visuels c'est d'ailleurs difficile de bien définir avec les alternances que nous avons mais bon y a de quoi tâter quelque peu. Et on est vraiment plongés dans une atmosphère assez sombre, je dirais froide aussi, la foule a peu d'expressions en fait, c'est une représentation du sport automobile vu avec un regard qui pose une vision sombre dessus. Et je pense qu'on peut élargir à d'autres sports qui peuvent être surtout dans la performance à tout prix quitte à mettre sa vie en danger au lieu de se préserver.

Après ceci nous passons au 3ème segment Stoppez le travail ! dont Katsuhiro Otomo s'est réservé la réalisation et il s'agit qui plus est de celui qui prend le plus de temps pour raconter son histoire sur les environs 50 min que fait ce film. Autant dire qu'il s'est réservé la plus grosse part avec cette histoire qui nous envoie dans la jungle avec un jeune homme du nom de Tsutomu Sugioka qui est envoyé la bas par son patron pour faire cesser des travaux orchestrés par des équipes de robots qui travaillent sans relâche pour constituer une ville. Des accords avaient été conclu avec un gouvernement qui a été renversé et de là il y a eu un peu de conflit à ce qu'ils ne veuillent plus de cette ville mais bon ça n'a pas cessé et puis le problème c'est que c'est soumis à des inondations et à la végétation envahissante, un contexte difficile pour opérer le travail convenablement avec la nature agissant bien pour ses droits :mrgreen:. On peut apprécier la chose la dessus, surtout avec une telle zone de verdure, de la forêt équatoriale qui ne mérite largement pas d'être rasée mais ça évidemment certains s'en fichent bien :siffle:.
Enfin bref, le jeune homme en question se rend donc sur les lieux pour constater les problèmes et mettre fin à ce cirque. Sur le plan de l'animation par ailleurs on change là encore de design, ça présente un caractère moins sombre de prime abord mais pour autant c'est loin d'être une joyeuseté même si on a de quoi sourire avec ce personnage qui fait face à un robot chef de chantier loin d'être obéissant.
C'est plaisant là aussi à voir et comme je disais plus haut, plus bavard avec cet envoyé spécial qui cherche à faire en sorte de stopper une construction qui coute cher à force et qui n'est plus d'actualité avec le changement de gouvernement. Mais les robots continuent le travail sans relâche et en plus ils ont de quoi être bien usés, c'est un cirque pas possible, de quoi nous former un labyrinthe urbain duquel difficilement s'en sortir...Et pour notre homme difficile de se faire entendre, c'est plus le robot chef de chantier qui le dirige et lui dicte ce qu'il doit faire :mdr:. Chaque jour qui passe à de quoi être pire que le précédent, tout part en vrille et c'est de quoi donner une situation d'autant plus catastrophique qui nécessite d'urgemment arrêter tout ça au lieu de laisser persister un tel bordel. Les robots sont complètement a fond dans leurs tâchesn inarrêtables répondant à la programmation de travailler à tout prix au lieu de lâcher l'affaire.
Nous sommes dans ce rapport homme-machine qui a de quoi être conflictuel et que tout se fasse en dessous de tout bon sens avec ces robots qui persistent dans leurs tâches sans répondre aux ordres contraires, ils sont fait pour ça et ça provoque la problématique d'arrêter un processus gênant pour une société puis bon c'est pas non plus une bonne chose que ça continue ainsi à se détériorer sans cesse. Bref, c'est de la situation où l'humain ne maitrise plus rien et affronte ce qui est devenu un véritable monstre qui a de quoi le dévorer. Puis nous avons en plus de ça quelque chose de très ironique qui arrive mais voila, c'est pure connerie que d'urbaniser un lieu pareil en défiant la nature de manière encore pire que tout. Déjà qu'on a de la connerie en veux en voila sur le plan de l'urbanisme là on est au top dans le genre et que ça émette bien de cette critique en même temps.

Après ça nous en revenons à nos héros du premier segment pour en profiter encore un petit peu et se sortir de cette ambiance particulière, nous revenons en arrière et c'est là encore une parcelle de rêve qui s'évanouit avant d'en revenir à notre première vision...On aura passé par différents mondes laissant chacun sa marque, de quoi tâter chacun à sa manière, que ce soit des expériences visuelles mais aussi avec tout un sens.

Dans l'ensemble je trouve que plutôt bon en matière d'expérimentation, ça ne laisse pas indifférent et quand au ressenti ça fait bien son office, on a de quoi relever des messages bien particuliers avec ceci, c'est de la sympathique démonstration sur des courts instants de ce que peux faire chacun. Qui est plus nous avons un bon accompagnement musical qui souligne les ambiances, de quoi bien agrémenter ces différentes histoires. C'est vraiment pas mal du tout en somme, c'est une curiosité intéressante à découvrir :D.
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Re: Manie Manie - Les Histoires du Labyrinthe (de Rintaro, Otomo et Kawajiri)

Messagepar phoenlx » dim. nov. 22, 2020 3:18 pm

J'ai l'impression que ce topic m'avait complètement échappé à l'époque de Mr Mauser, du coup je note, merci à vous deux pour la description :mrgreen: c'est souvent sympa les films omnibus, l'occasion de découvrir plusieurs pattes de réalisateurs différents, plusieurs styles mais avec des thématiques un peu communes
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Re: Manie Manie - Les Histoires du Labyrinthe (de Rintaro, Otomo et Kawajiri)

Messagepar Scarabéaware » dim. nov. 22, 2020 7:23 pm

Ah ben visiblement oui t'avais pas percuté dessus :mdr:. Et puis oui c'est bien sympa pour les expériences que ça procure, celui là est en dessous de Memories après mais c'est tout de même très bon, ça vaut le coup, tu peux bien noter à le découvrir :D.
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Re: Manie Manie - Les Histoires du Labyrinthe (de Rintaro, Otomo et Kawajiri)

Messagepar phoenlx » sam. déc. 05, 2020 10:35 am

Je l'ai vu hier soir ! J'ai beaucoup aimé l'expérience

Car c'est avant tout une expérience ! C'est assez déstabilisant ! Je dois avouer qu'en regardant la première histoire par exemple, je ne comprenais pas bien le sens, j'avais l'impression d'être dans un mélange d'un délire psychédélique à la Paprika( de Satochi Kon) par moment, et Alice au pays des merveilles, le tout teinté d'ambiances un peu "mamoru oshiiennes" (je me sentais autant déstabilisé que lorsque j'avais vu L'oeuf de l'ange par exemple :lol: ) c'est très surprenant, mais néanmoins plaisant à voir, d'un pur point de vue expérience artistique. Les images, les visuels et les sons nous emportent dans cet espèce de cirque onirique
(tiens par contre, en voyant ta critique je me rend compte que je m'étais trompé sur le sexe du jeune personnage, j'avais capté que c'était une fille :lol: :lol: il faudra que je le revois avec un autre regard, mais c'est peu important)

La seconde histoire beaucoup plus sombre avec ce coureur a de quoi nous titiller aussi. Belle réalisation, encore une fois (je ne crois pas connaitre l'animateur mais il fait aussi de l'excellent boulot)
Au niveau de l'atmosphère, là j'avais davantage l'impression d'être devant certains animatrix (comme celui avec le coureur qui se surpasse, avec tous ses muscles qui éclatent dans tous les sens, et qui atteint ainsi la matrice) ça m'a fait parfois penser à ceci, avec ces courses automobiles effreinées et les véhicules qui éclatent :mrgreen:
Il règne une ambiance un peu "marche ou crève" (stephen king) mais en mode véhicule. Parmi les points forts, j'ai beaucoup apprécié l'ambiance sonore, aussi bien dans ce segment que dans le précédent. On a des bruits assez étranges, inquiétants, mystérieux, c'est vraiment immersif et intriguant.
c'est assez surprenant, et mystérieux aussi comme segment, notamment de part les scènes parallèles avec l'homme connecté à l'espèce de machine. Qu'est-ce que ceci d'ailleurs ? A un moment je me suis demandé si on n'avait pas affaire d'un côté au réel (comme quelqu'un qui serait connecté à une sorte de matrice ou de jeu vidéo et ça finirait par lui détruire l'âme un peu comme dans Avalon) et en parallèle les scènes dans le virtuel avec les courses; Mais je ne suis pas sûr qu'il faille le voir ainsi.
En tout cas, c'est un segment qui laisse plutôt songeur, et nous ramène à certaines questions transhumanistes proches des oeuvres que j'ai cité, ce rapport à la fois symbiotique et parfois néfaste entre humain et machines etc.

Ceci nous amène logiquement vers le dernier segment, qui nous ramène à la même thématique avec cette fois des robots sur un drôle de chantier. Segment que l'on doit au grand Katsuhiro Otomo pour la réalisation.
Et là je dois dire qu'au-delà des petites réflexions philosophiques qui s'en dégagent j'ai bien rigolé devant ce jeune gugus envoyé sur ce chantier pour remettre de l'ordre, avec le robot qui faisait n'importe quoi :lol:
Notre jeune héros semble par ailleurs être une sorte de célibataire un peu en manque (dans sa valise il y a des drôles de trucs, une culote de nana, des magasines porno :lol: ) bref une fois sur place il se rend compte à quel point les choses dérivent, avec ce robot qui continue de mener le chantier (pire, il le fait en accélérant, poussant les autres machines qui coutent un prix énorme à travailler au-delà de leurs limites, allant jusqu'à exploser)
c'est à la fois terrible et plutôt cocasse à voir. Visuellement c'est là encore, très beau et immersif.

En conclusion, j'ai beaucoup aimé ! Un peu comme Memories (autre film d'animation Omnibus qu'on ne pourra que recommander à ceux qui ne l'ont pas vu et qui contenait aussi un segment d'Otomo d'ailleurs) Mais je me demande si j'ai pas encore plus apprécié Manie Manie. Merci pour cette petite trouvaille à tous deux (Mr Mauser et scarabée pour la remontée du topic des années après :super:
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Messagepar Scarabéaware » sam. déc. 05, 2020 12:32 pm

Ah bon excellent que tu l'ai vu :D.

Il est vrai que le premier est assez déstabilisant d'autant plus qu'il est assez court, c'est de l'expérience dont on aimerait bien profiter encore un peu plus. En tout cas on peut effectivement avoir une petite pensée pour Paprika mais avec Satoshi Kon on atteint une sacré excellence dans tout cet aspect de la rêverie qui nous emporte complètement, et puis alors l'Oeuf de l'Ange là on profite pendant un peu plus d'une heure de ce contexte pour bien l'appréhender :mdr:. Mais bon il est vrai qu'on peut rapprocher, c'est plus succinct mais on est complètement dans le rêve et ses étrangetés. Enfin voila quoi qu'il en soit c'est une expérience assez intéressante.

Pour ce qui est du second avec le coureur, eh bien si si, tu connais le réalisateur qu'est Kawajiri et c'est marrant que tu parles de l'animatrix Record du Monde puisqu'il en est le scénariste et qu'il avait aussi réalisé le segment Programme :mrgreen:. C'est aussi lui qui s'est occupé des OAVs de Cyber City Odeo 808 et il a œuvré sur X de Clamp. Je te laisse revoir son CV : https://fr.wikipedia.org/wiki/Yoshiaki_Kawajiri :mrgreen:.
En tout cas lui en ayant vu d'autres de ses œuvres j'ai même pas repensé en voyant au segment Record du Monde et pourtant ça peut se rapprocher avec cet énormément dépassement et qu'il y ait de quoi bien s'interroger sur ce que l'on voit. Et ça peut être effectivement de l'alternance entre virtuel et réel mais quoi qu'il en soit on est dans une situation qui coute cher à l'homme en question qui s'auto-détruit en allant toujours plus loin, en franchissant les limites, c'est prendre le risque d'aller trop loin et se mettre en danger en oubliant de se ménager. On pourrait même considérer que ça fait une allusion au rythme de travail dingue qui peut exister dans la production d'anime, avec un staff toujours sous pression, et puis pareil pour les mangaka, ils doivent toujours se surpasser et parfois on peut avoir des Burn Out que la machinerie de l'humain craque. C'est une autre chose que l'on peut voir, dans un premier temps on s'embarque dans la rêverie pour ensuite plonger dans cette sombre histoire où tout va trop loin, trop vite et que le corps ne peut plus supporter ça.

Puis enfin avec le troisième plus long on explore tout un mécanisme en marche et difficilement arrêtable. J'ai pas évoqué le capitalisme en parlant du rapport homme-machine mais il y a de ça aussi. Y a de quoi en rigoler en voyant l'histoire mais derrière y a pas mal de sens aussi avec toutes les réflexions que l'on peut ressortir.

Sinon tu dis peut être le préférer à Memories mais dans celui-ci on profite plus longuement de chaque histoire, on goute encore plus à l'ambiance de chacune, j'apprécie encore plus ça, qu'on ait plus de développement quelque part. Mais bon en terme d'expérience, de sensations que ça laisse c'est du très bon, y a pas forcément besoin d'en faire plus pour que ça convienne après tout, ceci étant dit j'aurais pas été contre de la version longue des deux premières, enfin surtout de la première finalement :mdr:.
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Re: Manie Manie - Les Histoires du Labyrinthe (de Rintaro, Otomo et Kawajiri)

Messagepar phoenlx » sam. déc. 05, 2020 12:39 pm

scarabéaware a écrit :Pour ce qui est du second avec le coureur, eh bien si si, tu connais le réalisateur qu'est Kawajiri et c'est marrant que tu parles de l'animatrix Record du Monde puisqu'il en est le scénariste et qu'il avait aussi réalisé le segment Programme :mrgreen:. C'est aussi lui qui s'est occupé des OAVs de Cyber City Odeo 808 et il a œuvré sur X de Clamp. Je te laisse revoir son CV : https://fr.wikipedia.org/wiki/Yoshiaki_Kawajiri :mrgreen:.


ah mais oui d'accord, je comprend mieux :super: en plus je venais de l'appréhender dans le premier OAV de Cyber City que j'ai vu la semaine dernière !!
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