Attention ceci n'est pas un réalisateur à conseiller aux plus jeunes (pour certains de ses films d'horreur) ^^ Le contenu de l'article pourra donc choquer pour ceux qui auront l'idée (peut-être saugrenue ? je n'en sais rien) d'explorer à fond sa filmographie, car il a fait autant des oeuvres grand public que certaines oeuvres très choquantes apparemment mais je décide d'en parler pour la culture cinéphile. J'ouvre donc un topic sur un réalisateur qu'à l'heure actuelle je ne connais pas du tout à part pour un de ses films, mais qu'il est bon de creuser en tant que pionnier notamment du cinéma d'horreur des années 70-80. il a beaucoup oeuvré dans le genre des gialli (et a d'ailleurs fait scandale avec certains films) mais aussi sur d'autres styles comme la comédie, le western, ou le film d'aventure (c'est à lui qu'on voit la version de Croc Blanc de 1973 par exemple, le seul film de lui que j'ai vu ; il a fait aussi un film de zombis célèbre dans la mouvance des premiers films de Romero, et qui a eu un certain succès ; ses ambiances de films d'horreur sont parfois décrites comme un peu lovecraftiennes ..
Il s'agit donc de Lucio Fulci , réalisateur, scénariste et acteur italien né en 1927 à Rome et mort en 1996 dans la même ville.
Il a fait des études de médecine avant de se lancer dans le cinéma où il a commencé sa carrière comme assistant-réalisateur de Marcel L'Herbier pour le film Les Derniers Jours de Pompéi. Il a ensuite souvent collaboré avec le réalisateur Stephano Vanzina (dont il fut assistant puis scénariste et oour lequel il a écrit de nombreux scénarii de comédies comme L’Homme, la bête et la vertu (d'après une oeuvre de l'écrivain Luigi Pirandello), Un Americano a Roma avec Alberto Sordi et plusieurs films avec Totò. Ce dernier acteur sera d'ailleurs la vedette du premier film réalisé par Lucio Fulci : I Ladri (1959), film à petit budget qui ne remporte pas le succès, en revanche son film suivant marche mieux : il s'agit de la comédie musicale Ragazzi del Juke-Box .
Pendant les années 1960, Fulci réalise plusieurs films mettant en vedette le tandem comique de Franco Franchi et Ciccio Ingrassia. Peu à peu, il prend ses distances avec le duo et aborde plusieurs genres : le western (Le Temps du massacre), la comédie policière (Au Diable les anges ), le mélodrame historique (Liens d'amour et de sang, qui connaît un échec commercial), ou encore le film d’aventure pour adolescent (Croc-Blanc, qui à l’inverse est un bon succès). Une suite à Croc Blanc sera d'ailleurs produite et réalisée aussi par Fulci (sortie l'année suivante)
C'est surtout dans le domaine du giallo que Fulci s'illustre avec des films comme Perversion Story, Le Venin de la peur, La Longue Nuit de l'exorcisme et L'Emmurée vivante, des films qui sont tous des succès commerciaux mais aussi des sources de controverses à propos de leur violence ou leur représentation de la religion.
En 1979 le réalisateur fait sa percée internationale avec le film L'Enfer des zombies. un film de zombie extrêmement sanglant fait pour profiter de la popularité de Zombie (Dawn of the Dead, 1978), sorti en Europe sous le nom de Zombie (ce film n'est pas lié à la série de films de George A. Romero). Il continue avec quelques contes classiques d'horreur et de surnaturel, nombre d'entre eux faisant intervenir des zombies, qui sont largement considérés comme étant parmi les films les plus sanglants jamais faits.
On peut citer L'Au-delà (film de 1981), sorte de long poème gore, baroque et onirique faisant référence au surréalisme, considéré comme le point d'orgue de la filmographie de Fulci. ci-dessous : une image de ce film
J'évoquais les allusions lovecraftiennes dans certains films. Citons donc Frayeurs (film sorti en 1980 et pour lequel Fulci a obtenu le Grand Prix du public au Festival fantastique de Paris 1980
synopsis de ce film :
Alors qu'un prêtre se suicide par pendaison dans le cimetière de Dunwich, une jeune femme (Catriona Mac Coll) tombe en profonde catalepsie lors d'une séance de spiritisme. Considérée comme cliniquement morte on s'apprête à l'enterrer dans un cimetière de New-York. Un reporter (Christopher George) intrigué par ce décès pour le moins mystérieux se rend sur place avant son inhumation. Les cris provenant du cercueil prouvent que la jeune femme est bel et bien vivante. Elle sera secourue (in extremis) par le journaliste.
Une visite chez la médium organisatrice de la séance de spiritisme révèle que la pendaison du prêtre a eu pour effet d'ouvrir les porte de l'enfer et que les créatures issues de ce dernier se déchaîneront sur la terre si les portes (du même enfer) ne sont pas refermées avant la Toussaint...
comme on peut le voir il emprunte notamment le nom de Dunwich qui est un village reclu fictif totalement inventé par l'écrivain H.P. Lovecraft dans sa nouvelle L'Abomination de Dunwich
A l'époque de ces films la popularité de Fulci fait concurrence à un autre grand maître du giallo : Dario Argento.
Ses films ont cependant longtemps été dénigrés par le grand public les considérant comme des films d'exploitation mais il est adulé par les fans du cinéma d'horreur, et une partie de son oeuvre sera revue plus tard comme pionnière.
Dans les années 80 sa carrière décline (à cause notamment de problèmes de santé) . Pourtant, des films comme Le Miel du Diable, Soupçons de Mort et Voix profondes connaissent de plus en plus de défenseurs. Son dernier film sera Le Porte del Silenzio, inédit en France. Sa mort en 1996 est restée obscure : il n'a pas pris son insuline pour traiter son diabète et meurt cette nuit-là. Certains suggèrent qu'il s'agissait d'un suicide. Au moment de son décès, Fulci se préparait à réaliser Le Masque de cire. Ce drame d'horreur aurait été la première collaboration entre Fulci et Dario Argento, producteur du film. À la suite du décès de Fulci, c'est Sergio Stivaletti (it) qui signera la mise-en-scène. Le film est dédié à Lucio Fulci.
Quelques affiches de différents films de Fulci
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