La Marque de Zorro.
Censé être la suite du tout premier livre "Le Fléau de Capistrano" souvent répété d'ailleurs dans ce livre, un des autres surnoms de Zorro. D'ailleurs ce sera le seul des livres que McCulley écrira par la suite, qu'il désignera Zorro. En réalité, il n'y a aucune suite logique pour ses oeuvres suivantes à propos de Zorro. Vous savez, c'est comme Albator et ces multiples versions qui n'ont parfois rien entre eux.
Comparaison avec les livres suivantsSi je pouvais comparer avec "La Vengeance de Zorro" ( que je commenterai plus tard ), je dirai que cette histoire est comme un brouillon de la part de McCulley qui avait écrit sans trop d'espoir de voir ce héros masqué s'élever parmi les plus grandes figures littéraires ou fictives de cette époque.
Le Diego Vega de cette version ne ressemble pas du tout à celui des livres suivants. Il continue certes à jouer les dandy indolents mais il a une attitude très exagérée ( il baille tout le temps, exagère dans ses propos qui veulent se faire faux, se comporte presque comme un idiot , ce qui n'est pas le cas dans les romans suivants où parfois on voit Diego réfléchir et questionner habilement, répondre avec tact )
Le Zorro par contre est le même, toujours vif, epris de justice, c'est un point que McCulley a très bien gardé par la suite;
Ce qui m'a légèrement choqué, c'est Bernardo. Un personnage que McCulley a gardé mais au début, il était vraiment sourd et muet, de plus il ignorait que son maître était Zorro ( d'ailleurs je doute qu'il soit au courant de ça ). Il ne protège pas vraiment son maître, c'est en réalité une sorte de "pantin" qui permet à Diego de parler sans être interrompu par une parole, et Bernardo ne comprend rien du tout à ce que dit son maître. Dans les livres suivants, Bernardo n'est donc pas sourd, il est décrit comme grand et fort, protégeant de sa vie Diego. Cette version de Bernardo a été repris dans la majorité des interprétations.
Venons en au père. Comparé au livre suivant, je trouve que le père est omnibulé par le "sang pur" ( j'en reparlerai plus tard de cette notion...) et sa lignée. C'est typique des pères qui veulent que leur famille prospère, le Don Alejandro de cette version est même un peu cruel envers Diego, car il le menace de le deshériter s'il ne trouve pas une femme au plus vite. ( Le mariage par amour n'existe donc pas ? Car il me semble que tout ce qui lui importait était de quelle famille provenait la promise de son fils )
J'ai parlé des personnages. Maintenant parlons de l'action.
Je n'ai pas grand chose à dire, si ce n'est que la première apparition de Zorro est quelque surprenante. Il n'apparait pas par surprise, non, il apparait comme quelqu'un de normal...La question est comment a-t-il fait pour ne pas se faire remarquer ? Car juste avant, il était en Diego Vega. Bref, c'est une histoire donc on s'en fout.
L'action tourne autour d'une histoire d'amour avec de çi et de là, des injustices. Mais l'histoire d'amour prendra énormément d'ampleurs au fur et à mesure que ça avance.
On a aussi la façon de faire de Zorro. Dans ce livre, il demande de l'aide à plusieurs cabelleros, fils de nobles familles ( comparaison avec les séries et films plus tard ).
On a une fin étonnante qui déçoit, oui, Zorro se démasque et va vivre sa vie avec sa fortune et sa fiancée...Et là, on comprend pourquoi McCulley a écrit d'autres histoires...
Comparaison avec les séries ou filmsEtant un livre culte de Zorro, aucune série et film culte ne pouvait passer à coté ! Je cite notemment
Le Signe de Zorro de 1940, où là, on a vraiment une reprise légèrement modifié du livre. ( Absence de Bernardo, l'oncle de la fiancée de Zorro est alcade, présence de sa mère..) mais l'histoire reste la même : de l'amour dans l'air et on a aussi une révolte envers la tyrannie de l'alcade sauf que dans le livre, c'est envers le gouverneur.
Il y a aussi
Zorro et ses légionnaires qui reprend l'idée d'une organisation comme dans le livre, dirigé par Zorro, afin de se battre pour les opprimés et les faibles.
Concernant les autres séries comme
celle de Disney ou le film comme celle de Campbell, je dirais que ça n'a rien avoir véritablement avec "La Marque de Zorro", je pense surtout qu'ils ont repris ses suites.
Si on compare avec la série Disney, je dirai que le Diego du livre est une parodie du Diego de la série, car il n'a pas l'air sérieux et il a l'air complètement stupide si bien que cela rend ses connaissances et ses interlocuteurs encore plus stupides. Cependant, un point qui a été repris par la série de Disney : la notion de mariage. Dans la première saison, don Alejandro parle toujours et encore de mariages pour son fils, ce qui est un peu le sujet principal dans le livre, amenant ainsi à l'intrigue principal du livre.
Isabel Allende s'en est elle inspiré ? Vraisemblablement non. Elle s'est certainement inspirée des livres suivants beaucoup plus sérieux dans la façon de mettre en scène les personnages et dans leur comportement. Elle a juste repris le personnage féminin de Lolita ( qui d'ailleurs sera reprit dans "Le Double de Zorro" par McCulley lui-même, ce qui montre qu'il n'a pas été vraiment satisfait de sa première version ).
Mon Avis Comme vous avez pu le voir, cette version de Zorro a été oublié ( bien que le titre soit toujours connu de la plus part ) mais elle reste un brouillon écrit "à la va-vite" destiné surtout à faire rire tout en gardant un peu d'actions.
Je n'ai pas vraiment ce livre, bien qu'il soit culte car deux films ( 1920 et 1940 ) se sont basés sur ces écrits.
Le Diego est trop "joué" ( c'est le Diego de Alain Delon, on va dire ). Limite, j'aime beaucoup l'interprétion de Tyrone Power de 1940 qui se base sur ce Diego, mais son Diego n'est pas trop poussé dans son jeu, voire il est plus réservé dans sa duperie.
Mais même les autres personnages sont trop poussés dans leur rôle de leur histoire ( ma grande déception est le gouverneur dans le livre, qui agit vraiment bizarrement et rapidement, en quelques lignes, tout est bouclé...)
Ce qu'on trouve dans ce livre, qui a été pratiquement supprimé ( je dis pratiquement car on sous-entend quand même ) c'est la notion de "sang pur". Une expression qui m'a choqué mais justifié car je suppose qu'à cette époque c'était courant. Mais je suis surprise par la suite que cette notion a été presque banni remplacé plutôt par "sang noble" voire "sang rouge" ( désignant le courageux )
"- Mourir par balle n'est pas digne d'un homme de sang noble, annonça-t-il.
- Vous prétendez donc en être un ?
- Mon identité reste ignoré de mes ennemis. Mais je vous assure, don Esteban Santana, que mon sang est aussi rouge que le vôtre, sinon davantage. [...]"Bref, c'est un livre auquel il ne faut pas laisser passer pour les fans de Zorro, car on comprend comment McCulley a crée ce personnage pour qu'on ait cette image de ce héros masqué.