

Les deux individus sont accompagnés par un gros indien maya très costaud (une véritable montagne humaine !!) Tétéola et tous les trois vont tendre plusieurs pièges à Esteban et ses amis afin de leur extorquer des informations sur les cités d’or.

ça, c’est pour la série !!!

La véritable histoire de Malinche ( personnage réel )

( image wikipédia )

Elle resta à ses côtés jusque vers 1523 (date à laquelle l’épouse légitime de Cortès, Catalina Xuarèz, arriva à Mexico depuis Cuba ) et Cortès et Malinche eurent pendant cette liaison un fils : Martin Cortès.
Mais Cortès l’a surtout utilisé pour assouvir son désir de conquête du Mexique. Malinche comprenant notamment la langue maya , fut souvent d’une grande utilité aux conquistadores comme traductrice (elle apprit de plus très vite l’espagnol et le dialogue fut ainsi rendu possible assez rapidement) mais elle s’illustra (tristement pour ceux de son peuple) en révélant énormément d’informations stratégiques à Cortès et les siens sur les peuples de la région, notamment les rivalités entre le principal peuple : l’empire aztèque (dont le prestige et l'influence sur les peuples de la région était à son sommet à cette époque) et divers territoires vassaux des aztèques situés tout autour, qui supportaient de moins en moins ces derniers à cause notamment des prélèvements humains obligatoires (les esclaves étant ensuite utilisés pour les fameux sacrifices humains, durant lesquels on leur arrachait le cœur pour contenter les dieux aztèques, la cérémonie se déroulant au sommet de grandes pyramides à Tenochtitlan, capitale aztèque ) ; ci-dessous : une représentation de cette cité

Cortès, en fin stratège, sut ainsi profiter des querelles entre ces différents peuples, et il commença la conquête en se faisant l’ami de ces royaumes vassaux. Aux quelques centaines d’espagnols vinrent ainsi s’ajouter des milliers d’indigènes qui voyaient dans les conquistadores un moyen efficace de se rebeller et se soulever contre ces aztèques dominateurs et leur empereur Moctezuma qui sacrifiaient les leurs.
Il va de soi que dans ces batailles stratégiques , la Malinche joua un grand rôle. Cortès s’était ainsi mis de son côté les tribues Chalcas, Tépanèques et Tlaxcaltèques qui n'acceptaient pas la domination Aztèque… Il faut bien voir que la région était constituée de nombreuses tribus , les aztèques (appelés aussi les mexicas) étaient eux-mêmes à la base une tribu nomade, se déplaçant d’un lieu à un autre à la recherche de terres habitables. Ils s’affirmèrent surtout au 14ème siècle (auparavant le territoire avait été notamment sous domination toltèque). C’est en effet vers cette époque qu’ils se fixèrent et fondèrent leur capitale, Tenochtitlan sur de haut plateaux, à 2200 mètres d’altitude, sur la lagune de Texcoco. Une prophétie en était à l’origine : « partez à la recherche d’un cactus, poussant sur la pierre, et sur lequel se tient un aigle dévorant un serpent », leur avait dit l’oracle, c’est là que la cité devrait être construite ! Cette légende est d’ailleurs à l’origine de l’emblème actuel du Mexique, qui représente un cactus, un aigle et un serpent et qu’on retrouve sur le drapeau mexicain.

Tenochtitlan devint bientôt une des plus belles et grandes villes du monde (lorsque les espagnols y arrivèrent 300000 habitants y vivaient)
Lorsque l’empereur aztèque Moctezuma accueillit Cortès la première fois, il fut véritablement pris pour un vrai dieu.
Ci-dessous : une illustration montrant la rencontre entre Cortès et Moctezuma

On connaît la suite : les espagnols profitèrent de ces croyances légendaires pour conquérir le pays, l’empereur aztèque fut emprisonné et tué, Tenochtitlan tomba le 13 Aout 1521 après un long siège et une résistance forte. (les espagnols en firent ensuite la ville de Mexico)
Si les chevaux et les armes à feu contribuèrent grandement au succès des batailles, on peut penser que sans ces mythes indiens en un dieu sauveur qui viendrait par la mer la tâche aurait été beaucoup plus dure. On sait par exemple que Cortès faisait tout pour entretenir le mythe , par exemple , les indiens croyant que les espagnols montés sur leur chevaux ne faisaient qu’un avec leur monture, Cortès ordonnait que les cadavres d’hommes et de chevaux durant les batailles soient au plus vite dissimulés à la vue des indigènes afin qu’ils ne découvrissent pas la supercherie…
Comme je l’ai raconté plus haut à propos de la conquête de l’empire des incas par Pizarro, il existait chez les indiens des Andes une croyance similaire (celle en le retour du dieu Viracocha) qui fit que Pizarro fut pris pour ce dieu indien lui aussi.
En 1524, longtemps après l’écroulement définitif de l’empire aztèque, Malinche cessa donc d’être la maîtresse de Cortès et se maria à un conquistador castillan de sa suite : Juan Xaramillo.
Cortès repartit mater une rébellion au Honduras ; ceci le conduisit à parcourir la région au Sud de Veracruz d’où Malinche était originaire, et là elle aurait revu sa mère et les siens. L’évocation de cette rencontre dans la chronique de Bernal Diaz del Castillo montre à quel point Malinche aurait fait sienne la rhétorique des espagnols :
« Dona Marina, voyant leurs larmes, les consola, les pria de
bannir toute crainte et leur dit qu’ils n’avaient pas compris ce
qu’ils faisaient quand ils la donnèrent aux gens de Xicalango.
et qu’elle leur pardonnait. Elle leur fit cadeau de plusieurs
joyaux d’or et de diverses pièces d’habillement en les renvoyant
à leur village, ajoutant que Dieu lui avait fait une bien grande
grâce en l’enlevant à l’adoration des idoles et en la rendant
chrétienne : que maintenant qu’elle avait le bonheur d’avoir eu
un fils avec son maître et seigneur Cortés, et d’être mariée avec
un caballero comme était son mari Juan Xaramillo, voulût-on
la faire cacique d’autant de provinces qu’il y en a en Nouvelle-
Espagne, elle refuserait de l’être. »[/center]
Mais cette vision doit être un peu nuancée car il faut bien voir qu’en fait Marinche n’appartenait pas aux classes nobles dirigeantes des aztèques, et en aidant les espagnols à conquérir l’empire et à s’approprier l’aide des peuples voisins, elle symbolise quelque part le ressentiment de ces royaumes vassaux de Tenochtitlan, et ce rejet de certaines coutumes barbares comme celles des sacrifices. Le terme Malinche , désigne parfois Cortès lui-même (ce qui montre à quel point ces deux personnes étaient liées dans les esprits) et de même, si on présente souvent les espagnols comme des exterminateurs impitoyables (il faut reconnaître que de nombreux peuples ont disparu avec la conquête, soit par la guerre, soit plus tard par assimilation et métissage , sans parler du travail des missionnaires chrétiens qui firent tout pour que les indigènes se convertissent au christianisme et abandonnent leurs dieux et coutumes - à côté du but évident qui était la recherche de richesses dans ces pays et la revendication de nouvelles terres pour le royaume d’Espagne, un des principaux buts de ces conquêtes était l’évangélisation de nouveaux territoires - et si on présente donc souvent les espagnols sous leur mauvais jour il ne faut pas oublier pour autant certains aspects positifs de la conquête comme la disparition des sacrifices humains, et le fait qu’ensuite la Nouvelle Espagne devint un territoire prospère. Evidemment tout ceci ne doit pas remettre en cause les massacres, il ne s’agit pas de faire du révisionnisme historique ou du négationnisme, mais comme souvent dans l’Histoire, tout n’est pas blanc ou noir, il n’y avait pas les « bons indiens » d’un côté et les mauvais espagnols, c’est plus compliqué (contrairement à l’image qu’on retient communément ), Cortès notamment, à côté de pas mal de massacres associés à son entreprise , était moins impitoyable par certains côtés que Pizarro avec les indiens andins, et il privilégiait assez souvent la diplomatie aux batailles. En outre il était surtout guidé par sa foi chrétienne profonde pour toute l’entreprise d’évangélisation,souvent forcée et brusque malheureusement ...
La nation mexicaine actuelle est le produit de cette époque tourmentée et finalement assez complexe. Ce que l’on nomme le malinchisme c’est donc à la fois un sentiment un peu honteux vis à vis de soi-même (la femme qui a trahit les siens pour offrir ses services, et , pire , ses charmes à l’ennemi) mais c’est aussi le symbole de ce qui a permit d’accoucher du Mexique actuel, dans ses disparités, son métissage culturel, cette coexistence encore de nos jours chez certains de la culture maya de leurs ancêtres et des rites chrétiens (comme ceci est rappelé dans un reportage des mystérieuses cités d’or où l'on peut voir des indiens aller à l’Eglise et parallèlement se livrer à des rites mayas), cette coexistence entre les traditions indiennes ancestrales et les mœurs européennes espagnoles qui sont venues se greffer pour le meilleur et le pire...
La ville actuelle de Mexico comporte plus de onze millions d’habitants et est la plus peuplée du monde, et c’est à elle seule un microcosme représentatif de ces variétés de la société mexicaine.

Le malinchisme représente un peu aussi l’attirance, la préférence pour la société occidentale industrielle, et le terme exprime une sorte de rejet pour une conception passée du Mexique qui serait grossier, vulgaire, idolâtre. Le terme malinchisme évoque le choc de deux cultures, de deux mondes ...
Voilà pour les rappels historiques

http://gildas.jaffrennou.free.fr/mco/index.htm qui m’a un peu servi (parmi d’autres + mes bouquins) pour la petite description de la Malinche historique et qui contient également pas mal d’informations, réflexions et analyses intéressantes sur le dessin animé Les mystérieuses cités d’or (et sur d’autres séries ou films aussi notamment l’excellent Mononoke de Miyazaki, je vous conseille de le parcourir ... )
et aussi ce fichier pdf en ligne :
http://www.bondy.ird.fr/pleins_textes/p ... /40678.pdf
qui contient une description beaucoup plus complète et exhaustive de Malinche, de ce que l’on appelle le malinchisme et de ce qui fait l’essence de la nation mexicaine moderne etc. Bref des choses intéressantes pour compléter (voire nuancer) ce que j’ai pu raconter et pour ceux qui veulent se plonger en détail là dedans… j’ai repris aussi certaines infos dans ce site.
Bon et puis évidemment on peut rappeler les excellents petits reportages de trois minutes en prise de vue réelle associés à chaque épisode de la série qui brossent à chaque fois des portraits d’aspects particuliers : Malinche, la conquête de Cortès, les mythes et coutumes aztèques, la nation mexicaine, etc..
a noter aussi ce livre mais il doit y en avoir d'autres
