Film faisant partie de la trilogie de l'Apocalypse de John Carpenter, Prince des Ténèbres est le second après l'excellent The Thing et avant L'antre de la folie avec Sam Neill. Le film est sorti en 1987, John Carpenter en est le réalisateur mais aussi le scénariste, cependant n'appréciant pas trop se voir au générique il aura pris un pseudo, Martin Quatermass, pour se faire créditer ainsi . Donald Pleasence qui aura déjà joué pour Carpenter dans la Nuit des masques et New York 1997, tiens un rôle ici, celui d'un prêtre. Carpenter aura réalisé ce film avec un budget de 3 millions de dollars et aura pu produire ce film grâce à la présence du chanteur Alice Cooper que son manager aura poussé à participé.
Synopsis :
Une équipe de chercheurs part étudier un mystérieux cylindre dans une église. Mais cette relique renferme le fils de Satan, prêt à apporter la fin du monde.
Avec la bande annonce je met également une vidéo du Fossoyeur de films sur cette œuvre, à voir de préférence après l'avoir vu .
Pour l'avoir vu ce soir je puis dire que ça a de quoi faire froid dans le dos, Carpenter nous propose une œuvre ayant de quoi marquer, un film qu'il aura tourné dans un contexte jalonné par quelques déconvenues ayant fait face à une mauvaise réception de ses précédents films, pour celui là il aura donc bénéficié d'un peu plus petit budget, pouvant être plus libre. Si The Thing avait énormément de quoi remuer avec une présence forte d'une entité monstrueuse, ici c'est assez différent, nous avons une présence plus diffuse, moins forcément palpable mais ça forme une ambiance ayant de quoi confiné au mystique et qu'on puisse être bien pris par l'atmosphère ainsi distillé. Il prend énormément le temps de se poser, nous sommes plongés dans une situation qui nous amène petit à petit à un climax de cette horreur. Sur le fond ça a de quoi nous faire évocation des ténèbres qui habitent notre monde loin d'être un paradis .
La foi et la science ici se confrontent face au mal qu'il s'agit d'appréhender, suite à la mort d'un prêtre qui veillait sur une relique, un autre prêtre joué par Donald Pleasence prend ainsi le relais et découvrant la tâche de son collègue fait appel à une équipe de scientifique afin d'établir une rationalisation de tout ceci, porter une analyse tangible de l'émanation qui a de quoi se ressentir. C'est pour le moins étrange comme approche et étrange est le mot qui a de quoi bien ressortir dans toute cette histoire emplie d'un côté mystique, toujours est il qu'il y a ce souhait exprimé d'exploiter la science face à cela. Ainsi notre petite équipe se met en branle pour analyser la situation, de quoi donner lieu à la découverte de nombreuses équations différentielles en traduisant un vieux texte composé de plusieurs langues, des équations dont on se demande à quoi elles peuvent bien servir. Ceci étant nous avons du phénomène particulier qui se produit, de quoi ne pas forcément se faire rassurant, la folie plane complètement au dessus de la tête de tout ce monde là. Nous sommes dans un cadre à risque d'apocalypse.
Assurément il y a de quoi être songeur en voyant tout ça, les évènements qui se produisent ont de quoi donner à craindre pour ce petit groupe, nous avons également du fort peu ragoutant qui se fait voir et bon sang là on a clairement à un moment de quoi détourner le regard, on a du beau beurk . Mais bon dans tous les cas on peut prendre la signification de tout ceci à percevoir l'envahissement des ténèbres qui nous guettent, ces ténèbres en chacun de nous qui peuvent déclencher des actes inconsidérés, pousser l'humanité dans des tréfonds, des ténèbres qui se tapissent toujours quelques part. Il est une chape qui se forme, une masse grouillante qui peut faire perdre raison. On notera par ailleurs qu'il est fait évocation de Gaia, pas forcément nommé ainsi, mais dans les entretiens entre ce petit monde là ça surgit quelque peu d'avoir cette considération.
Voila c'est quelque chose qui a de quoi faire forte impression, se faire quelque peu dérangeant et avec de l’ambiguïté aussi surtout avec la fin qui pourrait nous entrainer vers une autre perception, toutefois on peut considérer les évènements avec la valeur qu'ils peuvent avoir, ce qui est ainsi retranscrit, la vision que livre John Carpenter. Si c'est à faire froid dans le dos dans l'ensemble c'est loin d'être déplaisant et j'ai plutôt aimé voir ce film avec ce qu'il contient, laissant interrogatif, confinant à l'étrange mais se faisant très bon.