Parlons ce soir de La Compagnie des Loups (film que j'ai vu hier soir, et sur le conseil de LeAlex du forum d'ailleurs merci à lui car je l'ai trouvé bien cool )
Il s'agit d'un film de 1984 réalisé par Neil Jordan, le réalisateur qui réalisera beaucoup plus tard Entretien avec un vampire. La compagnie des loups s'inspire du conte du petit chaperon rouge, mais aussi d'autres contes, ce n'est pas une adaptation exacte du conte, on peut parler de source d'inspiration (parmi d'autres) même si ça y fait fortement penser par moment.
Résumé de l'histoire
Bercée par les légendaires histoires que lui conte sa grand-mère, Rosaleen est une adolescente à l'imagination débordante. Une fois endormie, ses rêves l'emmènent toujours au même petit village médiéval peuplé de mysterieuses et dangereuses créatures, mi-hommes, mi-loups.
Dans l'ensemble, bonne surprise, j'ai beaucoup aimé, notamment pour l'atmosphère, les créatures, les passages avec les vrais loups dans la nuit, certaines animatroniques, le décor de la chambre de la jeune fille, ou encore un passage assez étrange avec des membres de la noblesse en costume d'époque qui célèbrent dans un grand faste un mariage qui .. va tourner étrangement ! .. C'est un film de fantasy et d'horreur, qui doit savoir s'apprécier surtout pour ses décors, ses ambiances, notamment celle de la forêt mystérieuse où se déroule bon nombre de scène, ce n'est d'ailleurs pas sans rappeler certaines ambiances du film Legend (de Ridley Scott) sorti vers la même époque ..
Il s'agit d'un film d'horreur, mais non dénué d'onirisme par moment, d'ailleurs la plupart des scènes du film se déroulent dans un rêve, celui de la jeune fille Rosalyn jouée par Sarah Patterson (j'aime bien l'actrice d'ailleurs elle est mimi ) Sa direction artistique est l'oeuvre de Stuart Rose et les décors ont été créés par Anton Furst qui sera connus plus tard pour ses décors de Gotham sur le film Batman de Tim Burton ... quelqu'un de talentueux donc.
Au-delà de l'aspect conte et pour évoquer un peu le fond, La compagnie des loups est une métaphore sur l'éveil à la sexualité ; Plusieurs scènes du film doivent se voir avec un double niveau de lecture (mais plutôt facile à comprendre, le film reste malgré tout très premier degré je trouve, peut-être un peu trop ?)
Nous avons notamment la grand mère de la jeune fille qui la met en garde contre les dangers des hommes (assimilés à des loups, le film plairait d'ailleurs à beaucoup de féministes d'aujourd'hui il comporte une mise en garde sur le côté pervers sexuels de certains hommes mais il y a une nuance dans une des répliques que j'ai bien aimé retrouver : si en chaque homme dort un loup, on peut dire la même chose pour la femme
bref, je suis évidemment entièrement d'accord avec ça et ça apporte de la nuance
La grande mère passe aussi son temps à lui raconter des contes avec des loups garous (auxquels elle semble croire mais vu l'autre degré de lecture, sur l'inconscient et l'éveil à la sexualité, je pense que c'est aussi une manière de mettre en garde la jeune fille)
bref, un film moins simpliste qu'il n'y parait en fait, et qui comporte plusieurs petites "histoires dans l'histoire" (les fameux contes que la grand mère raconte à Rosalyn, histoires avec d'autres personnages racontés en flashback)
Il s'agit d'ailleurs apparemment de nouvelles indépendantes (le film étant l'adaptation d'un recueil, comme l'expliquait LeAlex dans ce message que je recopie
LeAlex a écrit :Le film est sensé être l'adaptation d'un recueil de nouvelles du même nom, ce qui explique que le film soit ponctué d'histoires de loups-garous qu'une grand-mère raconte à sa petite fille. D'où plusieurs transformations (certaines assez gore) d'hommes en loups, tout en practical effects car les images de synthèse commençaient à peine au cinéma et plutôt de l'autre côté de l'atlantique (avec Tron, Le Secret de la Pyramide ou Starfighter).
En conclusion, voilà encore une oeuvre charmante du début des années 80 que je ne connaissais pas et qu'il fait bon découvrir (c'est décidément une décennie pour laquelle j'ai de plus en plus de tendresse, à mesure même que je replonge, non seulement dans les oeuvres que j'ai moi-même connu (et qui suscitent en moi de la nostalgie) mais aussi d'autres peu connues. Encore merci à LeAlex pour cette sympathique découverte.