Peur(s) du noir

[phoenlx]

J'ai vu ce film d'animation hier soir j'ai bien aimé (malgré les critiques un peu mitigées j'ai l'impression)
C'est à connaitre surtout pour la forme, plus que le fond je dirais. Le style d'animation est un peu étrange mais on s'y fait vite, il est entièrement en noir et blanc, à l'exception d'une scène ; La scène d'introduction (où l'on voit un curieux et inquiétant personnage tenir en laisse 4 gros chiens agressifs) ressemble un peu à des crayonnés animés, mais j'aime beaucoup l'effet produit d'entrée, l'atmosphère. Dès les premières secondes de ce film, on sent qu'on va entrer dans une oeuvre plutôt singulière et assez sombre. ça ne rigole pas

Il y sera question de la peur du noir, de certaines phobies et terreurs qu'on peut tous ressentir à un moment ou un autre, certains bruits dans l'obscurité qui nous mettent mal à l'aise, certains insectes. Je ne voudrai pas spoiler trop l'histoire, mais le film est découpé en plusieurs parties, chacun nous faisant suivre un personnage différent dans son histoire à lui, où se mêle souvent la réalité, le rêve (le cauchemar plutôt) avec certaines visions plutôt effrayantes.

synopsis

Les enfants ont peur du noir, mais beaucoup d'adultes aussi !
L'obscurité empêche de voir, on peut alors se convaincre de la présence de bêtes, d'insectes ou de tous êtres malveillants.
Dans le langage populaire, on a des idées noires, on vit dans une misère noire ou encore nous avons de noirs pressentiments...
Cette sensation d'inquiétude rattachée au noir remonte à la nuit des temps.
Blutch, Charles Burns, Marie Caillou, Pierre di Sciullo, Jerry Kramsky, Lorenzo Mattotti, Richard McGuire, Michel Pirus et Romain Slocombe, remontant le fil de leurs terreurs, ont accepté d'animer leurs dessins et de leur insuffler avec leur style unique le rythme de leurs cauchemars.

(source : allocine.fr)

J'ai notamment aimé la seconde histoire avec une petite fille nommée Sumako qui est nouvelle dans une salle de classe (au Japon visiblement) et qui se fait harceler et un peu bizuter par ses camarades (il y est encore questions d'insectes !) et dans les scènes où elle cauchemarde, nous avons des allusions aux yokai, les monstres esprits du folklore japonais, certains assez connus et que j'avais décris dans mon topic sur les yokai.
il y est aussi question d'un samouraï à la tête coupée qui vient la torturer (parmi d'autres entités) , bref, ça donne le ton.



Ce film d'animation est sorti en 2008, il est produit par Prima Linéa Productions
Divers dessinateurs contemporains célèbres ont participé à cette oeuvre, parmi lesquels : Blutch, Charles Burns, Marie Caillou, Pierre di Sciullo, Lorenzo Mattotti et Richard McGuire.
A la direction artistique nous avons Étienne Robial (connu pour avoir participé aux revues Métal Hurlant et (À suivre), et aussi pour avoir conçu l'identité visuelle de la chaine Canal + (où il a travaillé de 1984 à 2009) , et qui participe aussi à divers médias comme Les inrockuptibles.

Le site web de ce film : https://myspace.com/peursdunoir

Voici les différents segments du film (et leurs dessinateurs associés) :

1. L'Aristocrate aux chiens (Blutch)
2. Les Formes (Pierre di Sciullo)
3. L'Insecte (Charles Burns)
4. Le Samouraï (Marie Caillou)
5. La Bête (Lorenzo Mattotti)
6. La Maison dans la neige (Richard McGuire)

Notons (au niveau du casting vocal) la présence de Guillaume Depardieu, Aure Atika, Arthur H, Nicole Garcia, entre autres

[Scarabéaware]

Faudra que je vois aussi ce que ça donne, en tout cas ça semble pas mal quand à cet omnibus que ça fait à évoquer de la peur de différentes manières . Bon puis ça fait quelques bons aperçus ma foi.

[Scarabéaware]

Vu hier soir, c'est vraiment pas mal sur le plan des films d'animation qui peuvent jouer avec le noir et blanc. Maintenant je rejoins le fait que y a de quoi préférer pour la forme plutôt que le fond même si ça brasse énormément de peurs de toutes sortes, on se prend par moment quelques énumérations mais ça aurait peut être pu gagner à éviter ceci pour bien se centrer sur les différentes histoires et que ça prenne éventuellement plus d'épaisseur dans l'articulation de cette anthologie.

Sur le plan de l'animation ça forme une bonne petite expérience, qui peut avoir une tendance minimaliste mais qui a de quoi plutôt bien convenir avec les plans que ça forme, nous avons du bon petit travail d'effectué avec différents styles, ça a un bon petit cachet. Cependant sur le plan du minimalisme je serais moins enclin à apprécier la dernière partie où ça me donne un tantinet l'impression d'abuser de la situation pour en dessiner le moins possible, la question est de savoir s'il y aurait pas une part de flemme . Entre chaque histoire nous retrouvons par ailleurs une séquence en interlude avec un type bien menaçant avec ses chiens, de quoi provoquer bien quelques morsures de la peur .

Pour ma part dans ces différentes histoires j'aurai préféré celle avec l'enfant collectionneur d'insectes qui devient un adulte particulièrement timoré on va dire lol. C'est du spécimen assez particulier lui, on peut limite dire qu'il s'agit d'un autiste je pense, très intelligent mais du point de vue social c'est pas trop ça . Enfin il va avoir une chance qui va survenir mais pour mieux être plongé dans une situation particulière là aussi. Y a de quoi y voir là une chute dans la folie, je pense que quelqu'un comme David Lynch n'aurait pas détesté proposer une telle histoire, et là quand on pense aux dessins qu'il peut faire, ça pourrait être bon de voir une animation de son cru avec le style qu'il a pour une telle histoire . Bref, concernant cette histoire j'ai bien aimé pour la plongée que ça propose, après faut dire ce qui c'est assez terrible mais dans les autres histoires nous avons aussi de l'éprouvant pour les personnages.

Côté éprouvant d'ailleurs c'est pas mal aussi avec Sumako, on se retrouve là au Japon avec de l'évocation de quelques yokai et d'un samouraï, c'est plaisant aussi là, enfin façon de dire avec ce qu'elle a de quoi subir .

Dans l'ensemble c'est donc vraiment pas mal avec ces petites histoires que ça forme, c'est bon pour l'expérience maintenant comme je disais on aurait peut être pu avoir une articulation mieux sentie et j'aurais tendance à mettre du bémol sur la dernière histoire. Autant ça joue bien avec énormément d'obscurité, qu'on découvre des petits morceaux de décors par-ci, par-là mais cette économie de moyens me fait un peu tiquer tout de même par rapport au reste. Enfin voila, quoi qu'il en soit c'est plutôt intéressant à voir .