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La Grande Encyclopédie des Lutins

Les univers médiévaux-fantastiques et de fantasy hors récits de Tolkien :
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Náin

La Grande Encyclopédie des Lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 10:48 am

Alors, je crée ce topic pour tous les amoureux de la Faerie et aussi pour tous ceux que ca pourrait intéresser, pour tous ceux parmi ceux là qui n'aurait pas ce véritable trésor qu'est "la grande encyclopédie des lutins" :
Image
Donc ce topic sera en quelque sorte un copié collé de ce bouquin, j’essayerais de trouver les illustrations pour chaque "article" même si je ne vous garantis rien. Comme le livre est assez consistant Phoenix et moi avons décider qu'on n'en ferais qu'un seul topic au départ, et que plus tard si ca devenais trop compliqué on diviserais en plusieurs partis.
Comme le livre est divisé en différents "groupes", ayant tous un rapport avec la nature comme "ceux des montagnes" ou "ceux des forêts" je vais faire de même et commencer par toutes les créatures regroupés dans ce "domaine".

Index :

1ère page :
Quiet Folk et Stille Volk
Le Wichtlein
Les Fanfrelons
Les Telchines
Les Cabires
Les Bergleutes
Les Knockers
Le Cluricaune
Le Lépréchaun
Le Lurikeen
Croqueur d'Os
Les Gnomes
Le Monaciello et les gardiens des trésors
Les Gobelins
Les Koboldes
Erdluitle et Nains Chthoniens
Rübezahl
Les Schrat, Crieurs et Appeleurs

2ème page :
La Tourmentine
La Parisette
Puckwoodgenies
Le Couzzietti
Le Sibara
Le Processionnaire

3ème page :
Les Akkas
Les Pitikos et autres Pygmées
Le Petit Peuple des Mousses
Robin Goodfellow
Pipintu, Idsetti-deha et Oneitib
Les lutins
Le Lutin Jeannette et les Lutins Lutteurs
Le Pixie
Colin Rosset
Les Korrigans
Farfadets,Follets, Fols et Fradets
Le Bonnet Rouge
Mourioche
Le Fadet
La Puck
Le Servan
Les Kloks'Tomtes
Diablats, Diablerets, Dahuts, Barbegazi et autres Velus
Bidon
Le Sotré
Le Sotê
Sarrasins, Mauriacs et Hairodes
Les Lamignac
Le Matagot

4ème page :
Pan, Silènes, Satyres
Faune
Le Fougre
Kornböcke, Chèvres Blanches et Blanc Moussîs
Le Phooka
Le Faudoux
Le Felteu
Le Bonhomme aux sonnettes
Dikonkyi Moujik
Le Poliévik
Le Massariol et le Laùru
Les Folleti
Les Kabouters
Le Piot-Chan
Les Hojemænnel et les familiers du potager
Brownies, Boggarts, Bucca, Bwiocd, Bogies
Les Church Grims
La Danthienne
Le Petit Homme Rouge des Tuileries
Le Nuton
Le Latusé
Le Domovoï et les familiers de l'Isba
Le Bannik
Nissen, Tomte et les Petits Domestiques
Pépé Poussière
Nukku Matti
Les Nains géants

5ème page :
Les croquemitaines de Noël ( Bogey Men )
Les Changelins ou Changelains
Les Callicantzaris
Koutsodaimonas
Le Hosenteufel
Les Gremlins
Louis Courtois
Le Houzier
Kludde, Osschart et Roeschaard
Les Animalitos
Wermine Pouline
Débruma
Les Erles
Mandragores
Ginseng
Les Alrunes
Le Kennie
Terragon
Le Vodianoï
Les Klabouters
David Jones
Le Bosch
Fions, Jetins et Fois
Le Roi des Auxcriniers
Les Arragousets
Tud-Gommon et les méchants de la côte
Le Hook
Les Tan Noz
Modifié en dernier par Náin le mar. août 05, 2014 11:11 am, modifié 3 fois.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 12:20 pm

I Ceux de la Terre et des Cavernes


Quiet Folk et Stille Volk
...L’être qui participe aux puissances souterraines. Et y rêvant on s'accorde a l'irrationalité des profondeurs.
( Gaston Bachelard, La poétique de l'espace )

Image


Taille :
Soixante-dix centimètres

Aspect :
Êtres de la glaise, des eaux souterraines, du fer et du minerai, tout leur aspect le rappelle : le regard taillé dans la houille ou le diamant, la peau terreuse aux tavelures minérales, leurs rides semblant creusé uniquement pour souligner le caractère pétillant, joyeux ou concentré du visage encadré de cheveux et de gros favoris gris-fer. Oreilles toujours grandes et décollées. Le corps est robuste, les membres noueux, les mains caleuses et habiles, les pieds palmés.

Vêtements :
Chemises, paletots, hoquetons, tuniques, redingotes, culottes de lin, d'alépines et de velverette, gros velours, jupes de coutil et de dentelle pour les dames, bonnets, chapeaux, tabliers de cuir pour les messieurs. Apprécient les tons bruns et gris.

Habitat :
Le monde du milieu se divise en deux importants royaumes : Erduitle d'un coté, comprenant les Bergfolk, Ederweibchen, Bergmanlin, le peuple paisible des Still Volk, Quiet Folk et des petits mineurs, Nicolins, ou Nains de la terre; de l'autre le peuple elfique chtonien du Mound Folk comprenant les bienveillants, Bon voisins, People of peace, Peuple des Daoine Sidhe, Sith, Huldres ( dont quelques surgeons, mâtinés de Thusses, se transformeront en troll au contact du jour ). Les Trpaslik sont des petits mineurs des montagnes de l'Est.

Nourriture :
La femme du Stille Volk est fine cuisinière et réussit particulièrement bien un savoureux pain d'épice vendu sur le "marché aux lutins" le jour de la Saint-Eloi.

Mœurs :
Les Still Volk sont travailleurs, ingénieux et bienveillants. Ils connaissent toutes les ressources du sous-sol aussi bien matérielles que spirituelles. Il sont immensément riches mais pas avares et acceptent volontiers d'aider les humains à condition que ceux-ci ne prononcent jamais le mot "église" devant eux, ne battent pas le tambour, ne sonnent pas les cloches auprès des entrées menant à leurs demeures. Ils tolèrent de moins en moins les bruits des cités la proliférations des ordures.
Les Pidimuzik engendrés par la terre au moment où une comète la frappaient sont fous !

Activités :
Mineurs, forgerons, ils sont également herboristes, confectionneurs de variétés innombrables de philtres et poudres magiques et se soignent à l'aide de pierres choisis qu'ils posent sur les endroits malades.

Et Crac ! et paf ! et paf ! et crac ! Le monde du dessous résonne de toutes les bruyantes activités répercutés par les taupinières, crevasses, cheminées des montagnes, des collines, des tertres, jusqu'à des maisons qui soudainement tressautes, le choc d'une déflagration souterraines leurs flageolant la base ! Tant pis pour elles, on ne va pas cesser de travailler parce que les hommes du dessus ont eu la malencontreuse idée de venir bâtir hameaux et villes justement en plein sur les carrières et le forges du Royaume du Milieu, alors qu'il y a tant de places ailleurs.
Et puis, se sont-ils gêner, eux, pour leur briser la tête et les oreilles, secouer toute l'architecture de leur cité enfouie, et polluer l'atmosphère des plus dégoutant déchets ! Aussi Stille Volk et Quiet Folk, paisibles et industrieux nains de la race Bergfolk, ne s'étouffent pas non plus de scrupules en menant grand tapage, même au plus tard de la nuit. Qu'importe l'heure, le jour ou la nuit pour ces Ténébrions régis par un systéme autre que solaire.
Et pif ! et paf ! et cric ! et crac ! La foule têtarde trottine, grouille et se presse à la tâche. Ils sont des centaines à la mine, à la forge, à boitiller sur leurs courtes pattes palmées, ombres éclairés par les flammes dansantes des brasiers. Joyeux, la face fendue d'un sourire biauriculaire, ils s'activent en chantant autour des chefs d'équipes enchapeautés de bonnets rouges. Ils poussent des wagonnets, creusent, piochent, scient, taillent, chignolent, actionnent les soufflets, alimentent les feux, fondent, battent le fer, martellent, forgent, cuisent, trempent, aiguisent...et au moment de la pause annonce par des trompes, ils s’arrêtent et, toujours aussi gaiment, s'attroupent en cercle et sortent le casse-croute des musettes.

Les Stille Volk détestent l’oisiveté, ils travaillent pour eux mais aussi pour leurs voisins Sidhe, Sith, Huldres : Les Mound Folk, les Elfes souterrains à qui ils forgent des armes, des cuirasses et de somptueux bijoux, des couronnes, des armures d'or. Ils acceptent également les commandes des hommes avec qui ils entretiennent des rapport cordiaux.
Leur grand plaisir est de se faire inviter chez eux, de se faire prêter une belle salle à manger afin de célébrer mariages et banquets. En échange les Stille Volk n’hésitent pas à distribuer des sacs emplis d'or, de diamants, de rubis et d'autres pierres précieuses dont ils connaissent tout les gisements.
Chacune des petites gentillesses qu'on leur accorde est largement récompensée. L'homme bien avisé, qui a la bonne idée d'en choisir un pour parrain de son fils, peut etre assuré que l'enfant sera toujours riche, en bonne santé et chargé de tous les donc.
Les Guarchelles du pays de Galles, les Yarthkins du nord de l'Angleterre, les petits Djambos du Borinage sont plus réticents à se hasarder vers les réalités du jour "où le soleil met le prosaïsme des choses à nu, ils préfèrent "s'abîmer" encore davantage dans l’insondable pénombre originelle et, assis au bord du gouffre, rêvent à l'écoute de la Musica Reservata ombres harmoniques."


Voilà pour le "premier" numéro :mrgreen:
Modifié en dernier par Náin le dim. juin 30, 2013 11:47 am, modifié 1 fois.

Gloinpeace
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Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Gloinpeace » mar. oct. 30, 2012 12:22 pm

C'est un résumé des mythologies nordiques ça? C'est basé sur quoi en fait? Sinon ca a l'air intéressant. Merci Nain. :D

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 12:28 pm

C'est ultra intéressant, ca n'a rien a voir avec les mythologies, c'est toute les créatures du folklore européen, genre "si tu manges pas ta soupe, le Quiet Folk sera pas content ! "

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 12:29 pm

Et de rien :wink: c'est par passion que je le fais et l'envie de faire connaitre tout ça à tous ceux qui ne connaissent pas et que ça intéresse.

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Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar phoenlx » mar. oct. 30, 2012 12:37 pm

Bonne idée de topic en tout cas ! Moi j'allais entreprendre un topic sur les monstres et créatures de la fantasy ( au-delà de Tolkien ) ; Je voulais le faire dans la rubrique Fantasy et je le ferai peut etre pour compléter d'ailleurs ; Ton topic à toi regroupera sans doute certaines créatures semblables mais c'est plus orienté folklores et mythologies c'est pas plus mal
Qu'importe la destination c'est le voyage qui compte
Notre histoire deviendra légende

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 12:38 pm

Exact

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Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Gloinpeace » mar. oct. 30, 2012 12:44 pm

Ah ok. Ok ca rassemle tous le folklore europée. Et ben c'est du boulot. Ceci dit l'encyclopedie doit etre intéressante. :D

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 12:47 pm

Ca lui a pris 20 au type je crois, j'ai fais un "début" de topic sur l'auteur d'ailleurs :
http://www.les-ailes-immortelles.net/forum/viewtopic.php?f=60&t=9503

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 2:15 pm

Le Wichtlein
- 3 coups, c'est un Knocker !
-24 coups, c'est un Wichtlein !

( Mass. W. Hertzbruder, L'Enclume des Dieux, Magdebourg, 1802 )

Image
C'est l'image qu'il y a dans le livre

Taille :
Trente-cinq centimètres

Aspect :
Grêle. Très longs poils sales qu'ils font exprès de laisser tomber dans le lait. Jambes rachitiques. Voix grave. Leurs femmes ne manquent pas de charme.

Vêtements :
Bien qu'il préfèrent aller nu dans leurs tanières, les Wichtlein se présentent aux humains vêtus de jaquettes et de bas rouge, un chapeau noir de charbon posé de coin sur leur tête pointue. Leurs épouses portent des coiffes très hautes en dentelle. En promenade, ils emportent toujours un bâton ferré qui endort a distances serpents, renards, blaireaux et chats sauvages.

Contrairement au Knocker, si ce frappeur d'Allemagne du sud ne cesse de piocher dans le roc, ce n'est pas pour mener les mineurs vers les gisements, mais pour effondrer les soutènements, étais contreforts et leur ébouler toutes les galeries sur la tête. Certes ils avertissent les mineurs des catastrophes, qu'ils provoquent eux-mêmes, en imitant des explosions avec leur bouche, mais lorsqu'il n'y a plus personne de vivant !
On les trouves parfois bizarrement rangés à coté des nains familiers et domestiques. Pourtant, si par la suite, quittant les carrières humides, ils se sont établis sous les caves des maisons, ce fut toujours aux dépens des hommes pour les tourmenter de toutes les façons : leur soudant, la nuit, une queue de vache au derrière, des oreilles de porc au front, renversant les lits et la vaisselle, allant jusqu’à saper les les fondations et précipiter la demeure à bas ! Ils sont très proches des Putzen, véritables furoncles des habitations paisibles.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 2:30 pm

Les Fanfrelons
Les Fanfrelons étaient vêtus de rouge comme les soldats anglais, ils avaient, noués su leur front, des foulards rouges avec des taches jaunes. Et le plus étrange était qu'ils avaient presque la même taille que les humains, mais qu'ils ressemblaient pourtant a des nains et qu'on ne pouvait les appeler autrement que des nains.
( Wirt Sikes, Les gobelins d'Angleterre )

Image
Image du livre

Les Fanfrelons sont des Knockers fous, ils démènent au fond des mines à creuser, piocher, retourner dans les montagnes sans jamais sortir la moindre parcelle des filons les plus ostensibles et débordants. Lorsqu'une pépite leur tombe accidentellement dans la main, ils vont l'échanger aussitôt au pub le plus proche, et boivent, dansent, forniquent tout ce qu'ils peuvent. Même les chèvres galloises les plus podagres et édentées redoutent les "virées" des Fanfrelons.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 2:42 pm

Les Telchines

Image

Les Telchines grecs ou Telchynes noirs sont des Knockers sorciers et forgerons des dieux de l'Olympe dont ils réalisèrent les premières effigies en bronze et quelques instruments fabuleux comme le Trident de Poséidon et la faux de Kronos. Leur connaissance de la magie leur permet de se transformer en monstre, en homme, en poisson, en oiseau, en insecte....et de commander aux démons du feu.
Ils vivent dans la fournaise des volcans et forgent à mains nues, maniant la lave et aplatissant le métal en fusion de leurs poings. Ce serait un Telchine qui, capturé par des Cananéens, aurait coulé la hideuse statue sacrificielle de Moloch. Ils seraient responsables de nombreuses éruptions volcaniques, mais ne sont pourtant pas des esprits du feu.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 2:45 pm

Les Cabires

Image

Ils sont le trait d'union entre les Esprits de la terre et du feu. Ces nains rougeâtres et trapus, armés de marreaux, honorés en Asie Mineure, en Phénicie, en Egypte, dont l'origine se perd dans la mémoire elfique, devraient être d'après Sophus Oehlenschläger (Elverskud) "un genre de ripopée divine mixtionnant semences et sang de Knocker, d'Incube, de Kobolde, de Gnome et de fils de Cyclopes, et judicieusement accouplés afin de veiller, exploiter, trier les pierres fécondes et grasses du Chaos".

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 2:52 pm

Les Bergleutes

Image
Ce n'est pas l'image du livre

Ils apparaissent en Allemagne vers le XVIe siècle, uniquement dans les mines de diamant, ne se mêlent pas aux autres nains-mineurs mais vivent en communauté dans de petites chaumines dissimulées dans la forêt, au pied de la montagne où ils travaillent. Gais, généreux envers les faibles, les malheureux, ils accueillaient chez eux les animaux blessés, les vagabonds affamés et les enfants perdus. Il est admis aujourd'hui que les Bergleutes furent les "Petits Hommes" qui hébergèrent Blanche-Neige.
On peut dire en quelque sorte que ce sont les même que ceux de la mythologie nordique et les "modèles" des nains utilisés maintenant dans les œuvres de fantasy, comme Tolkien par exemple.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 4:37 pm

Les Knockers
Frappe, Knocker, frappe
Le cristal chantant des roches pâles,
Les rosaces noires des fougères de
de houille...
Sous la tombe de Chaw Gully

( The Ring of Selma )

Image
Un Knocker

Taille :
Soixante centimètres

Aspect :
Le Knocker a toutes les caractéristiques du nain. Corps sombre et sec, nerveux et boucané, membres musclés, puissants, aussi durs que l'acier. Mains et pieds larges, noueux, cornés. Œil perçant, presque blanc. Poils abondants. Sa femme est très belle comme toutes les naines souterraines.

Vêtements :
S'habille des fripes que les Gnomes et les Wicthlein ne mettent plus. Long tablier de cuir, sorte de casque clouté et renforcé sur le nez et la nuque.

Habitat :
Toutes les mines et carrières en activités ou abandonnées, de charbon, de sel, de diamants....de tous les minerais.

Nourriture :
Mange ce qu'on lui donne. Le Knocker est sobre. Ses seuls gourmandises sont les crêpes et les gaufres au sucre.

Mœurs, activités :
Le Knocker vit en tribu. Il possède deux femmes : une âgée, une plus jeune. Ils ne font pas plus de deux enfants, qu'ils abandonnent seuls au plus profond d'une mine afin de les aguerrir, et ce pendant trente ans. Les Knockers sont presque éternels et se désagrègent en poussières de minerai de la mine qui les abrite.
Ils sont amis des Wichtlein et des Brownies qui parfois fréquentent le sous-sol. Ils détestent les Koboldes et Anneberg, le démon des mines d'Allemagne, monstre au cou immense qui les traque à travers les labyrinthes des galeries, ainsi que Lock, démon scandinave des tremblements de terre. Ils combattent également les Sitich ( méchants Koboldes gallois ) qui poussent les courageux Colliers-mineurs du sud du Pays de Galles à dépenser toutes leur paie dans les pubs de Cardiff.

Selon les anciens récits, les bons esprits de la mine appelées Solilubki protégeaient le trésor du sel contre les eaux sauvages, avertissaient les mineurs d'un péril imminent. Ils décoraient aussi les roches grises avec des efflorescences blanches de sel afin de rendre agréable le séjour des mineurs dans les mines sombres. La tribu des nains avait sa reine - une dame pleine de charme qui s'appelait Bieliczka. Elle habitait dans un palais souterrain fait des plus beaux cristaux de sel et ne vieillissant jamais ( Julian Majka, Wieliczka, Cracovie ).
Les Solilubki polonais sont - comme les Coblyneau du Pays de Galles, les Nickel, les Schacht Zwergen d'Autriche, les Berg-Monche et Meister Hammerlings ( Maître-au-marteau ) vallemands, les Back Dwarfs d'Ecosse, les Gommes et le Petit Minou de France - des Knockers : des Frappeurs ( à ne pas confondre avec les "Esprits Frappeurs" : Poltersprites, Poltergeister, Tapageurs, Esprits frappadingues du vacarme ! ).
Le Knocker est un nain des mines et des carrières. Les mineurs chanceux et attentifs peuvent percevoir, au fond des galeries et des puits, les clavecinades lointaines de leurs pics et pioches martelant les parois des tunnels à la recherche des veines précieuses. Le Knocker, qui est né en même temps que ce sont formés des minerais, connaît comme sa poche les emplacements des plus riches gisements, et contre quelques menus offrandes ( une part de gamelle, une tartine, un petit miroir, des bijoux de pacotille pour son épouse coquette ) ne manque jamais par ses tintinnabulements de guider "les frères humais mineurs" vers les meilleurs endroits.
Lorsqu'une catastrophe, un coup de grisou sont "pressentis" par leur étonnant instinct, les Knockers se mettent à crier, corner et frapper à tout rompre. Bien des "gueules noires" , bien des prospecteurs d'or, d'argent de cuivre ont évités de se retrouver asphyxiées ou écrasés par des éboulements en prenant au sérieux les avertissements des Knockers.
Le Knocker est serviable mais susceptible et, si l'on oublie une seule fois sa récompense, aussi humble soi-elle, si l'on jure, siffle, si l'on se dispute et trouble la paix de son silencieux royaume, la riposte ne se fait pas attendre : le coupable attiré dans un étroit boyau risque de disparaitre enterré vivant. Mais fidèle, si le mineur qu'il a pris en amitié est près de mourir, il va prévenir la famille, les amis, les voisins en "frappant le glas" sous leur maison, et ne cesse son funèbre accompagnement que lorsque l'agonisant trépasse.

Il existe quelques Knockers renégats :
Les Bucas et Bockles : Auraient plutôt leur place chez les Poltersprites", mais...
Casseur de Pierre : Rejetés de sa tribu des Frappeurs-de-Carrières pour une faute inconnue et qui, solitaire, cogne sa masse contre les pierres blanchies de reflets lunaires, toutes les nuits, dans les environs de Penanru, près de Morlaix.
Petit Père Bidou : Knocker mâtiné de Kobolde flamand, héros retors du chef d’œuvre honteusement méconnu de
Charles Denlin "Les Contes d'un buveur de bière." Il serait profitables que les éducateurs abandonnent de temps à autre le Thym, la farigoulette, et la barbiche de Blanquette pour faire un tour du coté des carillons et beffrois du plat pays, même si les ex-hardis Flamands ont bradés leurs Géants et Gayant contre un veule et adipeux Quinquin !
Les Kinnaras : Nobles Knockers d'Inde de la foret de Laka qui protègent les ressources souterraines, mais laissent à des nains inférieur le soin de les extraire.

Certains Knockers trappeurs, mineurs ont parfois des aspects différents. Ceux de Thessalie ont des têtes de cuivre, d'autres de diamant, de quartz ou de fer. Au Rubli, les Gommes se font voir sous la forme de météores lorsqu'ils vont visiter des frères Frappeurs d'une autre montagne.
Modifié en dernier par Náin le mar. oct. 30, 2012 6:04 pm, modifié 1 fois.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mar. oct. 30, 2012 4:48 pm

Bon prochain "article" ( j'aime bien ce terme :mrgreen: ) : cluricaunes et leprechaunes.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mer. oct. 31, 2012 1:59 pm

Le Cluricaune
Hier soir je me suis rendu dan un grand pré sur la route de Kilkartan pour écouter des chants irlandais.
( W.B Yeats, le Crépuscule celtique )

Image

Taille :
Une trentaine de centimètres.

Aspect :
Rondouillard, voir bedonnant. Trogne fleurie, nez bourgeonnant. Œil vague ou pétillant d'une malice un peu tordue. Chevelu, longue barbe. Pieds longs, larges et plats. Le Cluricaune américain est plus robuste, a des membres forts, le teint hâlé.

Vêtements :
Chapeau tuyauté a boucles. Pèlerine grisâtre sur gilet, culottes bouffantes et bas de laine couleur muraille. L’Américain se distingue par un chapeau de pèlerin noir et un habit très stricte, dans les tons bruns, boutonné sous le menton, agrémenté de rabats blancs ; mais on peut le rencontrer en "mountain-man", avec tunique de peau, bas de cuir, la tête ceinte d'un foulard de couleur. Il est toujours armé d'un coutelas.

Habitat :
Les caves et plus précisément les tonneaux des maisons, pubs et auberges d'Irlande, du Kerry au Donegal, de Mizen Head à Malin Head ( John Ford, John Wayne, Victor MacLaglen en repérèrent une foultitude en sortant des bars de Cong pendant le tournage de "L’Homme Tranquille" ) et bien sur les cavernes du Kentucky.

Nourriture :
Outre à Whiskey mais ayant peu d'appétit, une souris grillée, un coin de fromage, un quignon de pain suffisent à rassasier "le Sédentaire". Par contre "l'Aventurier" est viandard et boucane sa pêche et sa chasse, se régale de grog au beurre et à la poudre à canon - n'oublions pas qu'il installa la première distillerie de bourbon !

Le Cluricaune est un nain souterrain, lointain cousin des Gnomes.
A la fin de l'Age d'Or, lorsque le peuple elfique commença à se fondre dans l'invisible ou à se mêler aux hommes, le Cluricaune quitta ses grottes enchantés pour s'enfoncer dans les caves des auberges et devenir "nain domestique et familier". En échange de cette hospitalité, il révéla le secret du Whiskey, déjà confié à la branche des Brownies d’Écosse.
Dès 1620 une colonie de Cluricaunes nostalgiques des vallées verdoyantes du Paradis Perdu embarqua clandestinement dans les cales des navires en partance vers les vierges prairies d’Amérique. Quelques-uns s’intégrèrent aux longues files de chariots bâchés, d'autres firent alliance avec les Puckwoodgenies, s'accouplèrent à une race de "démons-pygmées" que Lewis et Clark dans leur
Travel to the source of the Missouri River situent sur une colline proche de Whitestone River et que les Doiux nomment "the Mountain of the little people" ; mais il faut admettre que la plupart de ses émigrants tournèrent plutôt mal. Acoquinés avec quelques Red Caps déjà installés, Nickapacks et Kaboutters hollandais, ils se lancèrent dans le trafic d'alcool et la piraterie au long de l'Ohio, sur la piste des Red Banks et la Grande Natchez jusqu'à Shawneetown. Le Cluricaune des sous-sols est un bon et joyeux luron qui ne dédaigne pas se mêler à la compagnie soiffarde des hommes. Il connait comme le léprechaun d'innombrables chansons et, si on l'y invite, peut rendre mille services dans la maison : tenir la cave propre, brasser la bière, veiller, bercer, raconter des histoires, endormir les enfants ( ce sont eux et quelques Kabouters que Rip Van Winkle rencontra dans la montagne ). Ses espiègleries préférés consistent à tendre des pièges aux garçons de café, à faire sauter les plombs et à tirer la Guiness à leur insu. Il est surtout fondamentalement paresseux et passe ses heures à cuver et à rêver aux temps lointains. Le Kentuckien est, quant à lui, rusé et cruel.
Pourtant nous ne couvrirons pas d'opprobre l'ensemble de la lignée, car il est vrai aussi que bon nombre d'émigrants ne suivirent pas l'exemple des "outlaws" mais épousèrent de braves indigènes, fondant des familles respectables qui vivent aujourd'hui dans les fondations des meilleurs bars américains. Le règne des Cluricaunes du Kentucky ne s'éteindra qu'en 1775, lorsque le célèbre mais non moins sanguinaire James Mason les chassera de Cave-in-the-rock afin de s'y établir lui-même de la façon que l'on sait.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mer. oct. 31, 2012 3:51 pm

Le Lépréchaun
L'aveugle voit clair sur le chemin ds lépréchauns.
( Ballylee )
...Et pour finir, un Lépréchaun.
( Lewis Carroll )

Image

Aspect :
Bien que plutôt maigre et sec, le Lépréchaun est très fort et peut assommer un bœuf d'une taloche ou d'un coup de son fidèle marteau. Nez long et rouge et très patateux. Visage basané, cheveux longs, barbe pointue, œil rusé.

Vêtements :
Tricorne. Jaquette verdâtre ornée de gros boutons de cuivre. Culottes, bas et gilets verts. tablier de cuir. Chaussures à boucles d'argent. Mouchoir à carreaux dépassant de la poche.

Habitat :
On le trouve dans tous les comtés et dans toutes les petites îles de l'Irlande, mais il est né surf un versant du Ben Bulben. Il construit sa demeure confortable et proprement aménagée à l'abri des haies, des pierres levées, sous les talus plantés d'arbres dont les racines lui servent de charpente. C'est là qu'il coud, tape, cloue et travaille, réchauffé par les rayons du soleil s'infiltrant dans les lucarnes taillées dans les troncs creux.

Nourriture :
Gourmand, il ronchonne très souvent contre la cuisine irlandaise car il déteste les pommes de terre. Se confectionne un pain-soda parfumé aux herbes, des tourtes de viandes, de champignons et de fruits, et de fins ragoûts.

Mœurs, Activités :
Mis à part son métier de cordonnier plus ou moins tailleur, le Lépréchaun matois et moqueur prend plaisir à se moquer des avares et à attirer les voleurs dans des pièges d'où ils ne ressortent plus. Il signale l'endroit où sont cachés ses marmites et ses chaudrons d'or par des arcs-en-ciel qu'il déplace et efface sans arrêt.

Frère du Cluricaune avec qui ont le confond trop souvent, le Lépréchaun est le Petit Homme le plus populaire et le mieux aimé de toute l'Irlande. On lui laisse la chatière ouverte et du lait sur la fenêtre. Son effigie se trouve dans toutes les boutiques de souvenirs et il ouvre les défilés de la Saint-Patrick chez les Irlandais d'Amérique. Pourtant ce nain d'Amérique n'a pas toujours un heureux caractère. Gardien des richesses enfouies des Thuatata de Danaan, des trésors elfiques et cordonnier des Sidhe et du Petit Peuple, il est incapable de terminer son travail si un humain lui passe commande et ne répare qu'une seule chaussure par paire ! Si on l’aperçoit le premier, il se montre serviable, vous régale de belles histoires, de jolies chansons ( son répertoire est inépuisable ), d'excellentes bière et va même jusqu’à vous glisser une bourse pleine d'or ; mais gare s'il vous voit d'abord, car le bougre peut-être dangereux et vous transformer en ce qu'il veut, ou vous transporter là où il veut.
Afin d'éviter bien des désagréments, il est recommandé de l'aborder poliment et de lui offrir une pincée de tabac à priser, ou une poignée de Mac Quaid pour sa longue pipe en terre fixée dans le ruban de son chapeau.
Violoniste de génie, c'est lui qui initia les plus grands musiciens irlandais au maniement de l'archer. On ne sait plus si c'est le Sidhe ou le Lépréchaun qui inventa le hockey, mais ce dernier est un virtuose du hurley qu'il peut manier les yeux bandés. Bien sûr il triche, mais mieux vaut éviter de lui faire remarquer.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mer. oct. 31, 2012 3:56 pm

Le Lurikeen

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image du livre

Le Lurikeen est le Cluricaune errant, l'éternel remords du Paradis Perdu.
Descendant des grands bardes de l'Age d'or, il est le pathétique rejeton de l'ère légendaire et des âges nouveaux, le couac de l'archet, les dents cariées du chanteur des Pogues, l'esprit familier des tinkers et travellers.
Elfe de la misère, de la famine et des défaites, il est à la fois mélancolique et fou et tient d'interminables discours dans une langue étrange, le Shelta.
Lorsqu'il chante et pince les cordes tendues sur un cadre en bois de cageot, tout se tait autour de lui, et le goudron des routes se soulève et se fend comme pour faire resurgir les coupoles de verre des cités englouties.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mer. oct. 31, 2012 4:46 pm

Croqueur d'Os

Image

Taille :
Soixante-quatre centimètres.

Aspect :
Repoussant, livide, hirsute. Une main en forme de spatule pour creuser la terre, une autre très puissante pour briser. Mâchoires impressionnantes. Dégage une odeur pestilentielle.

Vêtements :
Bouts de cuirasse rapiécés dérobés aux cadavres.

Habitat :
Souterrains creusés sous les cimetières, plus particulièrement dans les Ardennes françaises, en Irlande, et en Bavière.

Nourriture :
Ne laisse rien des cadavres frais ou décharnés.

Mœurs :
Race dégénérée en voie de disparition. Il ne reste plus assez de femelles pour perpétuer l'espèce.

Activités :
Creuse d'interminables tunnels reliant plusieurs cimetières sur des distances de cent kilomètres parfois. Chasse la taupe dont tanne la peau en fins parchemins sur lesquelles il écrit l'histoire et la légende de son peuple, et l'enlumine de fort belle façon à l'aide de racines pillées fauchées à ras du sol. Croqueur d'Os piège également les vipères, car il tire un alcool capiteux du venin.

Cric, crac, croc... Quels sont ces bruits sinistres qui criquettent derrière les murs du cimetière, effrayant le passant attardé ? C'est Croqueur d'Os qui mange ! Croquer d'Os est vraiment un répugnant nain de la nuit. Un de ces affreux qui hantent les ténèbres et font peur : un croque mitaine nabot, un épouvantail ! Même à la grande époque d'avant ce monde-ci, à l'époque où les bêtes parlaient, alors que elfes et fées, dragons et sorcières vivaient encore, il était déjà aussi difforme, laid, cruel, épouvantable. C'était le fossoyeur des champs de bataille. Devançant les harpies, les Goules, les vautours, les lémures, les hyènes, il survolait le premier le charnier, à cheval sur une effraie.
A cette époque, il était très puissant, et lutins et fées redoutaient l’armée charognarde qui, en bandes, hantaient les cieux enflammés des soirs de guerre, s’abattant sur les cadavres au milieu des bruissements d'ailes et des croassements des corbeaux qui leurs servaient de meutes, achevant les blessés d'un revers de casse-tête, déharnachant les cuirasses, ouvrant les heaumes pour cueillir les yeux encore frais et se repaitre de la langue, déchirant les cottes de maille, mordant à pleine dent la chaire pantelante, tirant la tripaille fumaillante, nettoyant jusqu'à la carcasse, broyant les os, suçant la moelle. A coups d'épée, ils repoussaient ceux qui, affamés, réclamaient aussi une part du butin du sang. Ils pullulaient lors des famines, des épidémies de peste, hantaient les lieux d’exécution : les gibets, les piloris, et souvent attaquaient et emportaient dans leur repaire nymphes, elfes et Follets esseulés. Bâtissant leurs cités nauséabondes à l'abrupt des falaises, sur les crêtes les plus inaccessibles, Ils repoussaient n'importe quel assaillant en leur jetant des flots de poix sulfureuses.
Dès l'arrivée de l'homme, comme beaucoup d'autres espèces lutines, Croquer d'Os disparut pour s'enfoncer sous la terre des cimetières.

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Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Gloinpeace » mer. oct. 31, 2012 5:47 pm

Bon pour l'instant les seuls que je connaissent ce sont les leprechauns. Vive le voyage en irlande. J'en ai vu plein la bas en plus (oui en peluche et alors ??!!). Mais sinon c'est super intéressant je connaissait pas tout ces lutins différents qui peuplent l'imagination de toute un continent. :super:
Merci pour ton travail nain.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » mer. oct. 31, 2012 6:00 pm

Merci :jap: Et il y en a bien d'autres

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » jeu. nov. 01, 2012 9:36 pm

Les Gnomes
Petite mère, les Gnomes ne t'aiment guère
Petit père, les Gnomes ne t'aiment pas
Petite Pidozka, les Gnomes ne t'aiment plus

( Vieille chanson ukrainienne )

Image
image du livre

Taille:
Un pied de haut. Ils peuvent rétrécir pour se faufiler à travers les plus étroites fissures. On a signalé des Gnomes colosses d’à peu près un mètre de haut dans les Carpates, en Ukraine, aux environs de Tschimau en Bohème.

Aspect :
Le Gnome est musclé, noueux, large d’épaules. Grosse tête, front lourdement bosselé. Cheveux et barbe aussi drus que la limaille de fer. Peau très sombre, presque aussi “noire que poix”. Œil à la fois perçant et rêveur. Par suite des croisements avec les Esprits mauvais, les Gnomes auraient changé d’apparence et pris l’expression de leur caractère : six paires d’yeux supplémentaires au curieux, quatre bouches au goulu, huit pattes au plus rapide. “Sa femme, la Gnomide, encore plus petite que lui, admirablement belle, superbement vêtue, marche en silence : on n’entend que le bruit de ses pantoufles dont l’une est en émeraude et l’autre en rubis”.



Vêtements:
Porte un capuchon et des habits de cuir très solides, ornés de pierres précieuses.

Habitat :
Ils vivent par clans dans des grottes spacieuses et bien entretenues, dans les mines, sur les cimes, en Allemagne, en Bavière, en Pologne, dans les Flandres et en Russie, dans les régions désertes de l’hémisphère boréal. Une race de Gnomes, les Schroettelis, survit encore dans les montagnes suisses. En Angleterre, bien qu’Elizabeth Goudge les cite souvent ( La Vallée qui chante, La Maison enfumée ), il n’en existe pas plus qu’en France. En 1911, une correspondante de W.Y. Evans Wentz ( The Fairy-Faith in Celtic Countries ) en découvre une famille en Irlande.

Nourriture:
Les Gnomes élèvent des chèvres dont ils boivent le lait et mangent la chair. Fabriquent des biscuits parfumés au lichen et plantes cavernicoles. Cultivent des champignons et obtiennent par greffes des géantes particulièrement savoureuses.

Mœurs, Activités :
Autrefois, plusieurs Allyans d’artisans travaillaient les métaux, les pierres précieuses, dégrossissaient, ébauchaient le travail que les Nains maîtres orfèvres finissaient ensuite. Les Gnomes avaient le don de pénétrer l’esprit de toutes les créatures animées et inanimées : faune, flore et créatures de Féerie, aussi bien que le Cosmos. On venait les interroger sur leur “art de voyance”.
Ils aidèrent longtemps les hommes, leur confiant formules et secrets magiques et la façon d’utiliser les ressources du sous-sol.

On a raconté des choses sur les Gnomes, on en raconte encore, on n'a pas fini d'en raconter. Tout comme le Lutin, c'est le nom qui vient directement en bouche pour désigner le nain classique, barbu, au bonnet pointu. Le nain de jardin, le nain de Blanche Neige, le nain de chalet suisse, tirant brouette, chevauchent un Bambi, ou emprisonné dans une boule de verre qui neige lorsqu'on la secoue. Le petit "Carabostron" bossu trottinant sur les livres d'images est identifié comme Gnome. C'est lui le nabot irascible à la barbe coincé dans un tronc d'où le délivreront neige Blanche et Rose Rouge. C'est avec le Gnome que l'on fait des ribambelles de frises - à la queue leu leu, lanterne au poing - le long des cimes alpestres. C'est lui que l'on colle sur la buche de Noël, que l'on assied sur le chapeau rouge à poids blancs du champignon. C'est le seul nain connu des livres de lecture. L'unique sujet que l'écrivain ignorant des Féeriques espèces parvient à extraire de sa pauvre musette. Il est le compagnon des succédanés de Perlimpinpin, ou le Gnome-de-le-montagne-avide-de-pièces-d'or ! Tantôt bon, souvent méchant, naïf ou rusé, toujours "roulé" !
Bref, en règle générale, dans l'imagerie légendaire de "base" : le Lutin est devenu un espiègle, agile, jeune et souriant nain vert des forets et le Gnome, un vieux, tordu, laid, barbu, nain des mines et des montagnes !
Tout ce qui est petit est gnomique ! A l'école on traite le chétif de la récré de gnome comme plus tard le voisin contrefait, malingre, scrofuleux, le pète-sec, le petit rogneux ! Parfois même de vilain gnome, de méchant gnome : "Mais qu'est-ce que c'est que ce gnome là ?"
Vraiment est-ce des façons de parler ainsi de ces célèbres et puissants esprits de la terre ?
Philipus Aureolus Theophrastus Bombastus von Hohenheim ( 1493-1541 ) dit Paracelse, dans la première tentative humaine à classer les êtres de Féerie se trompe en désignant les Gnomes comme "les" esprits de la terre alors qu'ils ne sont aux coté des Pygmées, des Dactyles, des Goètes, Monacielli, Sôtés, Kabouters, Wichtlein, Koboldes, Knockers qu'une des ramifications de l'Arbre-Piliers des Alfes noirs, des Nains. Les Gnomes sont une espèce particulière, et très complexe, du multiple empire des Génies souterrains. "Paracelse, philosophe naturaliste, s'est servi des termes Sylphes, Ondins, Salamandres, Gnomes parce que ces expressions étaient connus du public" dit Heinrich Heine
( Esprits élémentaires ). Il les a adoptées quoi qu'elles ne rendissent pas exactement sa pensée. Aussi gardons nous bien de nous fourvoyer une fois de plus dans les sentes trompeuses des embrasures trop évidentes.
Évoqué par les cabalistes juifs, la croyance aux Gnomes paraît avoir été introduite en Europe, venant de l'Orient, avec la philosophie pythagoricienne, au début du XVIe siècle, par Pic de la Mirandole, Marcil Ficin, Cardan, Reuchlin et bien sûr Paracelse. Leur nom est tout à fait inconnu dans les mythologies grecques et germaines, et viendrait soit-disant d'une erreur de traduction où se confondent le bas-latin gnomus et le grecque gignosko ( connaitre, savoir ) indiquant leur don de prescience. Il a aussi été suggéré ( Brian Food et Allan Lee :peur: :peur: ) que gnome viendrait de yevouos dont on a pu croire que cela signifiait "de la terre". En Allemagne le mot gnomen n'a été emprunté qu'au XIIIe siècle à la France, pays où il n'existe pas. Dès le XIe siècle, les montagnards des Balkans évitent les carrières qu'exploitent les gnomas
( Neptunus, Vrieslander ).
Le dernier mot semble revenir à Petros Barbygère : "Gnome est une contraction de trois mots de leur propre langage : guxïyau, signifiant gardien, guetteur, mais aussi visionnaire ; gwïaul, brillant, lumineux ; et nhôm, bon."
Dans la cabale juive, le Gnome, quoique malicieux, est bienfaisant. Il connait les secrets de la terre, anime les plantes et les animaux qui dépérissent dés qu'il les délaisse. Nos démonologues le dépeignent par contre très tôt comme un suppôt de Satan, un daymon inférieur dont le trait caractéristique est la cruauté : "Ils touchent à le Noir Bête, comme les Sylphes touchent aux Anges." Grün suppose à tort que Caliban serait un Gnome : "Shakespeare a popularisé un Gnome affreux sous le nom de Caliban. Dans
La Tempête , il met en scène un monstre moitié homme, moitié veau marin", alors que Caliban est un incube, fils du diable et de la sorcière Sycorax, adoratrice du cornu Setebos, dieu des Patagons.
C'est au deuxième siècle de la grande séparation alfique que de nombreux Allyans ( clans ) gnomes s'aventurèrent hors des profondeurs vers la lumière du jour. Éblouis et dépaysés, ils s'établirent dans les grottes fraîches et ombreuses des montagnes, les mines, les caves, les immenses forêts de Russie.
Il fallut moins de cent ans pour que ces nouveaux Gnomes, industrieux, serviables, bienveillants envers l'homme, s'allient aux démons et se retournent contre lui.
Les Gnomes russes sont les plus redoutables et les plus repoussants. Leur roi, que les Ukrainiens appellent Vij, foudroie ses ennemis de son regard. Nicolas Gogol le décrit ainsi : " Un être râblé, puissant, maladroit. Il était tout barbouillé de terre noire. Ses mains et ses pieds, couverts de terre, se détachaient telles de forte racines striés de grosses veines.Sa démarche était pesante et il butait constamment. Ses longues paupières tombaient jusqu'au sol. Son visage était de fer."
En Inde, les Arbhas sont des Gnomes très habiles que les dieux supérieurs se réservent pour les tâches et travaux les plus délicats. Leurs Yakschas gardent les trésors dissimulés dans les montagnes.
Les Kaukas de Lituanie aiment la chair fraîche.
Les Dhoërs vivent sous les caves des vieux quartiers de Prague et sont d'habiles alchimistes.
Les Dactyles ( du grec "doigt" ) se divisaient en deux catégories : les Bons, bijoutiers, suivants des magiciens et médecins de Cybèle, et les Mauvais, alliés des démons phrygiens.
Les Goètes sont des mauvais Gnomes qui forgeaient des chaussures de fer ensorcelées et entraînaient leurs victimes dans une épuisante sarabande mortelle. "Longtemps, longtemps après que les Goètes ont disparus, leurs chaussures courent encore dans les rues" ( Anonyme ).

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Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar phoenlx » ven. nov. 02, 2012 1:14 pm

beau boulot ; yen a plein que je ne connaissais pas non plus
Qu'importe la destination c'est le voyage qui compte
Notre histoire deviendra légende

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » ven. nov. 02, 2012 3:10 pm

Le Monaciello et les gardiens des trésors
La nature a renfermée l'or et les pierres précieuses dans les plus profondes cachettes de la Terre.
( Erasme )

Image
image du livre

Taille :
De douze centimètres à 60 centimètres.

Aspect :
Poupin, joufflu, rougeaud, dodu, bedonnant et court sur pattes. Triple menton, gros nez rouge et retroussé, glabre, bouche en tirelire et réjouie, œil vif mais cerné, chauve.

Vêtements :
Frac et capuchons de moine tout rouges, de même que les sandales et le chapeau rouge et plat d’évêque qu'il porte les jours de pluie.

Habitat :
Il leur arrive de squatter de jolies et anciennes demeures où ils mènent un tel tapage que plus personne d'ose venir les habiter, mais ils sont obliger de rester trois cents jours par an auprès des trésors dans les cavernes et les grottes. Les soixante-cinq jours restants ils envahissent toute l'Italie, la Grèce, la Sardaigne et quelque fois la Suisse.

Nourriture :
Gourmand. Se gave de polenta à la viande. Aime le vin et les liqueurs. Méprise les pâles et anémique légumes.

Mœurs :
Le Monaciello ou Manchetto napolitain, le Mamucca sicilien, le Monachicchio calbrais n’ont vraiment de moine que l’habit, ce sont tous de fameux sacripans, voleurs, espiègles, pinceurs de fesses, terreurs des couvents de religieuses qu’ils harcèlent dès le matin, pendant leurs prières et surtout la nuit !

Activités :
Ils gardent ( mal ) les trésors des Nains et des Fées. Les Poulacres, ou “petits moines gris”, surveillent les magots que les morts ont laissés enfouis derrière eux. Le Pundacciù est préposé à la garde de l’or des Tomtes. Hâwitz, “petit moine vert”, garde les biens des Nains de la montagne. Crispinus est le gardien des trésors enterrés par les avares. Frosta et Fjalar veillent sur les trésors des héros-dieux nordiques. Grobelhlon garde avec une horde de sangliers l’or elfique de la Suisse Romande.

Le sous-sol regorge de trésors, de veaux d'or, de poules et poussins d'or, de chèvre d'or, de tonneaux d'or, de jarres d'argent, de pierre et de joyaux, d'escarboucles, de perles, de couronnes, de corail, coffrets d'écus. On les trouve au fond des grottes, des falaises, des montagnes, des gouffres, des rivières, des caches marines, sous les tumulus, les pierres levées, les cheminées des fées, les rochers, les ruines de châteaux, méchamment hantés ou de monastères...encore plus hantés ! On connait même quelques endroits précis, répertoriés, où il n'y a qu'à se baisser pour ramasser...c'est du moins ce que prétendaient pas mal de téméraires avant de ne jamais en revenir. Car il ne suffit pas de trouver l'endroit, de donner le coup de pelle ou de pioche et de se servir, encore faut-il savoir toutes les secrets et ruses des gardiens !
Celui qui veut tenter l'aventure doit tout d'abord se refaire une sainteté ( comprenez par là une âme innocente, un regard d'enfant ), se laisser guider par l'instinct et la direction du vent. Il est bon malgré tout de savoir qu'il est préférable de chercher là où l'herbe pousse plus verte et plus drue, là où abondent la mousse et les herbes de Jean, où retombent les filandres de la Vierge et la traîne de l'arc-en-ciel, où les Dames Blanches et les Fées se tiennent pour parler chiffons. Le son des cloches, le chant insistant des grillons, le murmure d'un ruisseau, d'étranges voix peuvent également conduire sur les sentiers propices. Mais ce n'est pas pour autant dans la poche ! Encore faut-il ouvrir les portes invisibles. On raconte que des inscriptions, des dessins gravés dans la pierre indiquent la marche à suivre - mais pour en déchiffrer le message, il faut comprendre le langage et l'écriture des Autres.
Il faut savoir qu'un chasseur de trésors de Nains, d'Elfes, de Fées s'expose à toutes les brimades, touts les risques, tous les dangers, - à moins qu'il ne soit "choisi" ou né coiffé, que quelque talisman le protège, sinon il aura fort à faire...et tout d'abord affronter les gardiens. Le risque en vaut pourtant la chandelle. Ici on peut faire main basse sur les richesses des naufrageurs Sorgues, Tan Noz et Tud-Gommon ; là s'entassent les merveilleuses horlogeries des Kloks'Tomtes, l'or des géants. Mais pour cela il faut retirer les clés de feu d'entre les dents transparentes mais tranchantes de la Fée Milandre, des serres du démon Gaziel ; tromper la vigilance de Zwerglacher, maître de Harz, ou alors attendre patiemment l'instant propice...
Il y en a quelques-uns : les rochers de quartz blanc de Pyrome ( Deux-Sèvres ) se soulèvent à minuit sonnant la veille de la Noël. La Roche du Jardon s'ouvre le dimanche des Rameaux. Lorsque la procession entre à l'église la cave du château Robin s’entrebâille le jour de la Saint-Jean quant le curé dit : " Et Homo factus est." Le tumulus du bois Morlhiou s’entrouvre durant les douze coups de la messe de minuit. Il est recommandé de faire très vite, de se précipiter sans hésiter, d'empocher le plus possible sans s'attarder, en prenant garde de ne pas se laisser aller à l'ivresse de tout emporter : une fois les douze coups sonnés, les portes se referment, les gardiens reviennent et...de plus malins y ont laisser leurs os.
Bien des déboires, des risques et des tracas pour le chasseur de trésor, à moins de capture un Monaciello, de lui voler son capuchon rouge où réside sa joie de vivre et ainsi de l'obliger à ouvrir les portes des coffres-forts.
Le Monaciello, le petit-moine, est censé protéger les trésors des Nains, mais ce n'est pas un bon gardien...il y a tant d'autres choses si intéressantes à faire en Italie, que rester éternellement sous la morne robinetterie des stalactites, à s’engourdir le derrière sur l’arête si peu confortable d'une caisse, aussi dorée soit-elle !...

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » ven. nov. 02, 2012 8:42 pm

Les Gobelins
From haunted spring and grassy ring
Troop Goblin, elf and fairy,
And the Kelpie must flit from theblack bog-pit,
And the brownie must not tarry.

( Henry Jenner, Glenber of the Gorsedd of the Bards of Brittany, 1910 )

.Les Gobelins Bienveillants

Image
image du livre

Taille :
Entre quarante et cinquante centimètres

Aspect :
Les Gobelins, à quelques exceptions près, ne sont pas très beaux et mesurent entre 40 et 50 centimètres. Ils ont un corps fluet, des membres maigres, des mains et des pieds longs et osseux, une grosse tête ovoïde, un front bombé, une face aux pommettes très saillantes, une grande bouche en tirelire, des dents de lapin, un nez minuscule et camus, des yeux luisants en boutons de bottine, des oreilles longues et pointues.

Vêtements :
Chausses vertes, justaucorps brun et rouille, bonnet large gris-bleu, ils se vêtent aux fêtes saisonnières d'habits traditionnels gobelins, dont nous n'avons guère de précision si ce n'est qu'ils sont de couleur jaune.

Nourriture :
Ce que l'on mange, à l'exception de la viande.

Habitat, Mœurs, Activités :
Les Gobelins bienveillants sont apparus sur terre pour la première fois en Normandie où tout, eau, verdure, nuées, était réuni pour faciliter leur développement.
Des Gobelins, charmés par les falaises blanches de la verdoyante Albion, embarquèrent sur les barques normandes et les drakkars vikings pour traverser la Manche. Le Gobelin, fasciné par la vie en mer, s'attacha aux navires ainsi que le Patakoï phénicien comme "divinité naine de la cale et de l'entrepont". Favorablement accueillis par les druides, les Gobelins, d'un petit glissement de comptine (Robert-Robin-Rob-Hob), devinrent Robin Gobelin... puis Hobgoblins !

En Ecosse, le Gobelin est l'image rapetissée et très affaiblie d'un homme disparu depuis longtemps. Le Gobelin existait déjà du vivant de cet homme : c'était son ombre. Une fois l'homme mort, l'ombre prenait possession de la dépouille et l'animait tout en rétrécissant et en vivant de façon larvaire.
Pour Wentz, le Gobelin français est l'équivalent du Pixie de Cornouaille, du Robin Goodfellow anglais, du Brownie d'Ecosse, du Gobelin gallois. Pour Doptagne c'est une sorte de Boublin, d'esprit croquemitaine et malfaisant des grottes ; il se retrouve au même rang que les Drows, ou Brownies d'Ecosse, les Koboldes et Trolls allemands, les Servans suisses... et curieusement les Elfes (Esprits de l'Air) scandinaves, d'après Grün alors qu'il le maintient au sein des Génies de la terre. Dom Lucae le cloue, comme Incube, sur les portes de l'enfer. Christina Giogina Rossetti le fait "monter du feu et des marais, des mines et des lacs". Le doux Scheffel le porte aux nues aux côtés des fées et des séraphins.
Même s'ils sont une race à part entière, les Gobelins (Gembelin, Goubelin, Gobin, Goblinus, Gobliniot, Gobino, Hobgobelin), semblablement aux Lutins, Farfadets, Follets, Nissen, doivent leur origine mixte à "l'Ancestrale Union" des Alfs noirs et des Alfs blancs. Profondément marqués par l'influence des chromosomes lumineux ou ténébreux de leurs géniteurs, ces embryons métissés de "nanisme" ou "d'elfisme" entamèrent, dès le deuxième quart de l'ère migratrice, une généalogie singulièrement complexe qui ne cessa de s'alvéoler au cousr des âges, des batailles, des voyages, des rencontres et - déplorons-le - des dégénérescences.
Les Gobelins sont assurément une vigoureuse nichée de la quatrième génération après l'Age d'or, rassemblant une moindre partie elfique imprégnée de plusieurs gènes d'esprits bienveillants terrestres et sylvestres, dominée, hélas, par le Bogon négatif et nocturne des Autres, qui ne cessa de proliférer avec le temps... jusqu'à ce que les deux contraires se séparent pour ne plus jamais se rejoindre. Il en résulta deux souches de Gobelins plus ou moins distinctes.
"Il y eut deux vassaleries de Gobelins, comme existaient déjà sur terre et dans le ciel celle des Seelie, reposante et de clarté légère, et celle honteuse des Unseelie, grosse de larves et de lémures... Mais le commun ne pouvait distinguer celle des bons de celle des mauvais que ces derniers confondaient par malice". Cette ruse finit, malgré tout, par s'éventer au bout de cent ans du calendrier alfique, les tares des Gobelins noirs devenus par trop évidentes. Trois ou quatre espèces hybrides, à cheval sur les deux caractères, profitant de l'ambiguïté, demeurèrent - et restent de nos jours - difficilement discernables.


. Les Gobelins Malveillants

Image
image du livre

Taille :
Entre cinquante et soixante centimètres

Aspect :
Noirauds, contrefaits, velus, ils mesurent entre 50 et 60 centimètres.
"Durs et nerveux, constitués de la carne recuite et fumée des dyables", ils sont bossus, pointus et griffus de partout ridés, plissés, grêlés.

Vêtements :
S'enveloppent à plaisir de loques sales et puantes.

Habitat :
les égouts, les décharges publiques, les cloaques et endroits nauséeux, mais aussi les maisons hantées, les caves, les immeubles désaffectés, les quartiers lépreux où rodent le vice et le crime.

Nourriture :
Ils se nourrissent de viande avariée et de sucreries.

Mœurs, Activités :
Autrefois, les Gobelins tracassaient, effrayaient les humains de mille façons, de persécutions bien puériles, qui ne dépassaient guère le stade des "méchancetés de contes de fée", en comparaison des pouvoirs dévastateurs des Gobelins contemporains.
Contrairement à la plupart des ethnies alfiques que les temps modernes ont déchues et refoulées au placard des superstitions, les Gobelins n'ont jamais craint d'utiliser l'électricité, ni toutes les nouvelles et multiples inventions des hommes.
Leur fusion avec les Kobboldes auprès de qui ils ont acquis l'art d'utiliser les ressources du sous-sol et des sciences amgiques, de même qu'avec les Gremlins, Esprits attachés aux machines et Génie de la technologie, a permis aux Gobelins de prétendre concourir dans la course au pouvoir... et d'aspirer à conquérir le monde !

Grascos : "Gobelin sombre", castillan qui hantait les cachots humides, les cimetières, les couvents de moines maudits et nonnes sanglantes au temps où Walpole, Ann Radcliffe, Monk Lewis s'enfonçaient dans le gothique sulfureux et les cryptes espagnoles. Vêtu d'un ample capuchon rouge, il laissait sur les enluminures des livres d'heures les traces majuscules de ses griffes.
Agnan : Gobelin colérique brésilien. Réclamait sans cesse des bonbons et des douceurs et faisait bouillir le sang du farceur qui, par blague, lui avait offert à la place des piments.
Les Trois Dents : "Gobelin-blaireau des campagnes, au corps trapu et allongé dont la peau nue vilaine se trouve couverte de pustules. Il détruit les jardins et saigne le bétail de ses incisives démesurées.
Bigle : Gobelin des tors et landes.
Le Fâcheux : Gobelin cyclope des mares.
Femming : Croisement de Gobelin et de Troll. Il effraya la mauvaise mère Raklidz dans Morbacka de Selma Lagerlöf.
Trazgos : Gobelin-vampire espagnol.
Tause : Croisement du Gobelin et de l'Alp du cauchemar en Allemagne. Il se nomme aussi Gastos, Marowit chez les Vendes, Aitwaros en Lithuanie.
Zwergla'Cher : Daymon-Gobelin dans le Hartz. Il se déplace avec le vent et agresse les passants qui doivent d'un coup de canne faire voler son chapeau pour s'en débarrasser.
Jimmy Pieds-Carrés : On sait peu de chose de ce Gobelin bestial d'aspect répugnant, plus idiot que dangereux.
Les Bestrucs, Markropet et Coltk Slaves étaient en revanche excessivement alertes et cruels.
Les "Caraquins sombres" vivent à l'intérieur des murs, sous les parquets, dans les cheminées condamnées, parfois dans les caves.
Les Crapoussins, les Nobiots se sont confondus avec les Latusés.
Les Snunks, bien que contemporains, ont gardé toutes les caractéristiques primaires et monstrueuses de leurs ancêtres.
Ils hantent les métros, les parcs, les ruelles sombres. Ils ont élu domicile dans les bouches d'aération, les boîtes aux lettres publiques, les bennes à ordures.Le faux Gobelin d'Evreux (Gobelin-démon = Collin de Placy), chassé de la ville au IVe siècle par saint Taurin, s'est réfugié à Caen.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » sam. nov. 03, 2012 10:33 am

Les Koboldes
Un Jour, sur les trottoirs herbus,
les enfants rejoueront aux Koboldes et aux Indiens...

( La Genèse future, Charles Störm )

Image

Taille :
Quarante à cinquante centimètres.

Aspect :
A l'origine, ils étaient les doubles matérialisés des Alfs, légèrement bleutés et luminescents, puis ils ont pris l'aspect des différents spectres qu'ils habitent.

Nourriture :
Il y a belle lurette que les Koboldes ne se contentent plus ni de miettes ni de maigres offrandes mais se servent copieusement à nos sources vitales.

Habitat, Mœurs et Activités :
Jadis, ils régnaient et protégeaient les maisons allemandes et du nord de l'Europe. De nos jours, “ils” sont partout ... et partout “l'ennemi”. Les Heinzelmännchen de Cologne se vexèrent une fois pour toute en glissant et dégringolant sur des petits pois que les gens de la maisonnée avaient semés sournoisement le long des marches des escaliers.
Les Hütchen roux et aimables, vêtus de propres habits verts, coiffés de bonnets rouges, étaient d'actifs et soigneux serviteurs si appréciés des familles qu'on leur attribuait un coin confortable au grenier, et des surnoms et diminutifs familiers.
Un Haedekken, Hütchen ( petit chapeau ), était attaché à la cour de l’évêque Bernard d'Hildesheim.

Le Kobolde, génie domestique à qui l’Allemagne du XIIe siècle voue un culte sous la forme d’une petite idole de bois ou de cire, va se transformer avec le temps, comme beaucoup d’autres divinités "païennes", en simple lutin de fabulette !...
Les Koboldes, Cobale, Kolfi, à l’aube du commencement, étaient les "doubles" des Alfs que ceux-ci envoyaient des profondeurs "observer" le monde extérieur: "L’Univers du dessus". On sait, grâce à Paracelse, que les nains se déplaçaient aussi aisément et rapidement dans la terre que l’oiseau dans l’air: "Les Koboldes remontaient vers la lumière en tournant sur eux-mêmes pareillement à des toupies; creusant les différentes couches terrestres, ils apparaissaient soudainement au regard des hommes, semblables à de petites statuettes toutes droites et plantées dans le sol, qui se mettaient à vivre dès qu’on les approchait."
Les Koboldes, éclaireurs pacifiques, durent sans doute, contre les renseignements ou par simple désir de fraternité (les Alfs étaient alors Amour, sans haine ni malice), offrir et distribuer, grâce à leurs pouvoirs magiques, de nombreux et fabuleux bienfaits. Il est alors probable que les hommes les considérant comme des dieux leur consacrèrent certains rituels, aménagèrent des cercles de pierres, dressèrent des autels aux endroits où ils surgissaient et se tenaient le plus souvent.
En vain les hommes essayèrent-ils de les retenir par des flatteries, des cadeaux, voire par la force ! Un jour ils ne revinrent plus. Suffisamment instruits sur le "monde du haut", les Alfs qui s’apprêtaient au Grand Épanouissement ne se dédoublèrent plus. Les Koboldes disparurent et les hommes s’en trouvèrent "abandonnés ainsi qu’orphelins" !
Avec eux s’évanouirent les pierres précieuses, l’or, les abondantes récoltes, les ciels généreux et les troupeaux féconds. Les prières et les sacrifices n’obtenant aucun succès, les hommes s’en remirent aux mages et aux sorciers. Ainsi apparurent les premières poupées Koboldes, modelées dans la cire vierge, pétries symboliquement dans la mie de pain, sculptées dans des racines de mandragores ou dans le bois des arbres sacrés. Et chacun d’emporter chez lui une de ces représentations des "petits dieux" afin d’attirer sur le foyer leur bienheureuse présence. Vêtus de jolis atours, déposés soigneusement à l’intérieur de boîtes ouvragées, entourés d’un cérémonial particulier, les Koboldes furent tous les jours implorés à revenir à la vie... et ce durant cent ans.
Enfin, lors de la métamorphose alfique, quand Dvergr, Nains, Gnomes et Elfes se séparèrent en quêtes de leur propre destin, les "Esprits Koboldes désemparés perçurent et se sentirent attirés vers ces appels nostalgiques qui leur parvenaient de si loin". Mais que reste-t-il là haut de leur "lumineux passage" à part ces inertes pantins poussiéreux aussi dérisoires que des jouets oubliés ?
Qu’importe ! Les Koboldes ont choisi le voyage sans retour, et les voici au seuil de ces mémoires closes comme autant de portes fermées, de toiles d’araignée. Ils rentrent par la cheminée, les lucarnes, la chatière... Le regard éteint des anciens, les âmes des humbles ont perçu leur présence ! Si les maîtres acharnés à de plus matérielles préoccupations les ignorent, en revanche l’aïeul rêveur, le berger, le sage, le fou, la servante et l’enfant acceptent aussitôt "l’ami compréhensif venu d’ailleurs", et troquent derechef un coin de leur cœur, une goutte de lait et les miettes de repas contre les "services du Koboldes" qui accomplira à leur place les corvées et tâches difficiles. Mais les Koboldes n’ont plus ni consistance ni apparence. Ce sont maintenant de "bleuâtres vibrations" à qui les Alfs ont repris leur corps matériel. Les propriétaires des maisons "hantées", les bourgeois, affolés par ces "phénomènes invisibles" qui nuitamment tirent de l’eau, lavent la cuisine, remuent la vaisselle, les confondent avec les Poltersprits, Poltergeister et autres esprits malins et tapageurs... et menacent de les exorciser !
S’ils veulent rester, les Koboldes n’ont pas d’autre choix que de trouver une enveloppe charnelle au plus vite ! Et où en trouver à proximité si ce n’est en l’empruntant aux âmes errantes des accidentés, aux spectres des assassinés, des suicidés qui rôdent à l’intérieur des murs ?
Malgré leur bonne volonté les Koboldes passent dès lors pour des démons et des Gobelins maléfiques ! La situation est devenue si critique que les malheureux voulant y remédier ne vont faire que s’attirer définitivement la colère des hommes. Délaissant les fantômes d’humains, ils se ruent sur tout ce qui passe à leur portée: dépouilles d’animaux, de Gnomes, de Farfadets, de Nutons et parfois tout à la fois ! L’horreur est à son comble, les coups de goupillon, les conjurations ne cessent de pleuvoir ! Tout est bon aux bonnes gens pour déloger les "diables" !... Les Koboldes, traqués, enfumés et surtout ulcérés de tant d’ingratitude, déterminés à ne pas lâcher d’un pouce les habitations qu’ils considèrent comme les leurs, rendent grâce à leurs pouvoirs magiques et les attaques au centuple. Les différentes apparences des Koboldes leur permettent de recevoir de nombreux et efficaces renforts de la part de diverses espèces dont ils ont emprunté l’identité.
Aujourd’hui complètement assimilés aux Gobelins, aux Gremlins, aux Tomtes sombres, ils continuent une lutte souterraine et impitoyable qui ne se terminera - affirment-ils - que par leur victoire.
Modifié en dernier par Náin le jeu. juin 27, 2013 5:37 pm, modifié 1 fois.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » sam. nov. 03, 2012 4:30 pm

Erdluitle et Nains Chthoniens
En Amérique du Nord, les Ute voient aussi dans les étoiles filantes les excréments des "sales petits dieux-étoiles".
( Claude Levi-Strauss, La Potière jalouse )

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A savoir que je n'ai pas trouver d'illustration d'Erdluitle donc en attendant d'en trouver une je vous met ce gentil petit lutin qui n'a rien a voir avec eux

Taille :
Une soixantaine de centimètres.

Aspect :
Mélange d'Elfe et de Nain. Il a perdu petit à petit sa grâce aérienne pour se buriner et rapetisser. Les Bergfolk ou Erdluitle ont une tête importante et lourde, traits accusés mais droits et réguliers. Haut front dégagé prolongé d'une nez long. Yeux clairs et largement fendus. Grandes oreilles. Cheveux blancs rejetés en arrière. Barbe argentée. Musculeux, bras longs, mains d'acier aux doigts très habiles. La peau extrêmement résistante bien que fine luit dans l'obscurité. Pieds Palmés.

Vêtements :
Le Bergfolk du Danemark porte un manteau rouge, un bonnet bleu. Les Gurivz du nord de l'Italie, de Bergame et de la vallée d'Aoste préfèrent les longues blouses noires brodées, le Patasson les biaudes vertes. Les petites femmes Erdbibberli, Erdweibchen ou les Heindenweibchen coquines des landes s'accoutrent de tabliers à multiplies volants. Tous lorsqu'ils sortent (rarement) se dissimulent sous de vastes pèlerines afin de masquer leurs pattes d'oie dont ils ont honte. Ils se couvrent la tête de capuchons ou de larges chapeaux de cuir.

Habitat :
Cités de maisons individuelles à l'architecture flamboyante. On les trouve en Suisse, en Italie, en Allemagne, au Danemark, et dans tous les pays du Nord, quelques-uns en France, sous les landes, les pierres levées, les collines, les mines, les montagnes.

Nourriture :
Ils sont surtout végétariens.

Mœurs :
Les Erdluitle sont fiers, pacifiques, empreints de sagesse. Invulnérables, immortels grâce à leur science de la magie, ils ne redoutent rien à part les saletés des hommes. Ils parlent le langage des végétaux et des animaux.
On "sait" que la colère du Erdluitle, bien que souverainement calme et patient, est un des fléaux qui pourrait détruire le monde.

Activités :
Ils sont magiciens, astronomes, géographes, planétaires, jardiniers, mineurs, fondeurs, forgerons, orfèvres, alchimistes et ventriloques.

"Le monde au-dessus de nos têtes se trouvait à la place de la terre. Mais la terre qui était en dessous n'aimait pas que le peuple céleste la souillât de ses excréments. Elle changea donc de place avec le monde d'au-dessus" disent les légendes tobas, "de ce fait ce qui était au-dessus est désormais dessous et ce qui était dessous est maintenant dessus." Les Kajadeh citent le même phénomène : "Magonia, cité souterraine de cristal, se situe depuis ce bouleversement quelque part sous la voute céleste entre Yee-Dun et Vénus."
Que le monde du dessous soit devenu le monde du dessus et le monde du du dessus le monde du dessous dut sans doute être jugé trop simpliste et banal aux yeux d'un esprit aussi libre, fantaisiste et illogique que celui d'un être Féerique - dont le propre est de tout mettre sens dessous dessus et sens dessus dessous. On chamboula donc judicieusement l’équilibre du dessus dessous en inversant le dessous du dessous, dessus en dessous du dessus, le dessous du dessous dessus, en dessus du dessous dessous...
De nombreuses légendes donnent la même origine au renversement de l'Univers alfique et à ses répercussions : les Anciens des royaumes du dessous, fâchés par les attitudes supérieurs et hautaines que les habitants du dessus affichaient par-devers eux et excédés par leurs déversements intempestifs de matières polluantes, renversèrent l'Ordre du Monde, c'est pour cette raison que l'on trouve des esprits aéricoles, des Elfes, des "Créatures de lumières et de firmament" au cœur des frontières cavernicoles...et des esprits chthoniens, des nains ténébricoles dans la pourpre des cieux. Que l'on trouve des nuages, des ciels, des étoiles, des forêts, des océans sous l'écorce terrestre ; et des mines de diamant, des cavernes, des stalactites, des stalagmites, des gouffres noirs au plus haut des galaxies.
Des noces du peuple Fée et des Anciens ténébricoles sont nés les Erdluitle Bergfolk ou Elfes d'Ombres ( noirs= souterrains ) que Barbygère nomme Seïth Du ou e,core Erdaun...
Dès lors le sous-sol est devenu par endroits lumineux et fleuri, musical et céleste. On y entend tintinnabuler les marteux d'or des Bergmanli, sonnailler les clarines des vaches miniatures des Härdmandlene, chanter les rouets des Erdweibchen, vocaliser les joyeux Gurivz, les montagnes, les collines, résonner de mille activités : on y creuse, on y extrait, on y cultive, on y jardine, on y danse.
Le "Peuple de la terre", la Famille Erdluitle, est très vaste et variée. Le sang des "Bien heureux", des "Bons Voisins", des "Sages Éternels" mêlé à celui des antiques esprits du Limon - êtres de la glaise et de la pierre - s'est enrichi, chemin faisant, des apports d’espèces lutines et gnomiques, des greffons sauvages et exotiques. Ainsi sont survenus Quiet Folk, Still Volk, Patasson remontés des concrétions et sphinges fossiles, Pipintu, Tacanachus des arbres, Espiales et Solèves tombés des nues. Tous se plaignant aujourd'hui de l'arrogance des Hommes-du-Dessus envers eux, des déjections polluantes et excréments de toutes sortent qu'ils leur déversent sans cesse sur la tête.

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » sam. nov. 03, 2012 6:36 pm

Rübezahl
Bien des gens pensent que le Schrat est un petit enfant, aussi rapide que le vent, et une âme en peine.
( Hans Vintler XVe siècle - Jacobs Grimm - Deutsche Mythologie, op.cit, t. III, p.422 )

Image

Taille :
Quatre-vingt-cinq centimètres mais peut atteindre la taille d'un colosse de plus de deux mètres.

Aspect :
Rübezahl emprunte tant de déguisements qu'il est impossible de le décrire justement. Toutefois il se présente le plus souvent sous la physionomie d'un petit bonhomme trapu et roux, à la barbe agressive. On le reconnaît à ses yeux "plus verts que verts"

Vêtements :
Porte un large chapeau, un surtout brunâtre, des bas de cuir, un manteau rouge à capuche, et un fouet.

Habitat :
Il habite au milieu de ses richesses amassées au cours des siècles, dans une vaste sale plantée de colonnes de bronze, au centre de Riesenberg.

Nourriture :
Se goinfre de pâté, de saucisses, de tourtes farcies, de gibier, de viande rouge, de plats de betteraves gratinées, de choux aigres, de bière et d'eau-de-vie. Il existe, "Les Chroniques elfiques" le disent, un élixir de Rübezahl, très "raide", noir et amer, excellent pour la voix et contre les maux de gorge.

Mœurs :
Il est le roi incontesté des Hey-Hey-Menschen, Crieurs, Appeleurs, Houpeux, Hejkadlo, Hoihoi Mann, Rôpenkerl, Hüamann, Hurleurs, He-Männer, Pleureurs, Hurlous, etc. Farouche, Féroce, il vit entouré d'une faune monstrueuse de Daymons et Esprits de la terre et des montagnes, de Velus, de Gnomes et Knockers qui travaillent dans ses mines ou protègent ses trésors. Immortel, il change de femme tous les quinze ans, choisissant les plus jolis femmes des Esprits Appeleurs. Ses épouses répudiées sont offertes aux dragons gardiens des entrailles de la terre, suivant un pacte de paix signé au début des temps.

Activités :
Règne sur son monde souterrain, quant il ne joue pas des tours pendables aux humains.

Le Génie de la montagne retenait prisonnière une jeune paysanne. "Si tu m'aimes,dit-elle, dis-moi combien il y a de navets dans ce champ." Il se mit à les compter et, pendant ce temps, elle s'enfuit...Ce Génie est le plus célèbre "Grand Nain d'Allemagne". Rübezahl, dont le nom signifie "compteur de navets", est aussi le roi des Hey-Hey-Menschen, et ses exploits sont toujours chantés parmi les siens.
Se faisant appeler "Maître Johannes, Seigneur des montagnes", il déteste et se fâche lorsqu'on le désigne sous ce ridicule sobriquet de Rübezahl !
Il habite le Riesenberg, ou Montagne des Géants, en Silésie. S'il n'occupe qu'une étroite portion de terrain, il possède sous terre des domaines qui s'étendent sur plusieurs centaines de kilomètres. Il en sort par une multitude de portes dérobées qui sont connus de quelques vieux Hey-Hey-Menschen, "Esprits Appeleurs " de Prusse et d'Autriche, et de certains Gnomes et Knockers. Son énorme trousseau de clefs, lorsqu'il le secoue, provoque de violents orages. Une fois par semaine, il parcourt son royaume et désigne leurs taches aux génies souterrains qui lui sont soumis.
Ces besognes consistent principalement à surveiller son minerai et ses trésors et à en écarter les humains. Il commande aux taupes, ainsi qu'aux habitants des gouffres et des cavernes.
Lorsque Rübezahl sort sur le Riesenberg, c'est grand malheur pour les hommes et les femmes qui le croisent.
Jadis, lorsque cette montagne n'était encore qu'un désert, il s'amusait à mettre le daim et le chevreuil en fuite, à exciter l'ours contre le buffle et combattait les géants et les nains des hauteurs pour les réduire en esclavage. Ensuite, lorsque vinrent les premiers fermiers et bûcherons, il les considéra comme des êtres intermédiaires entre les esprits et les bêtes et se sentit curieux de les étudier de près. Prenant l'apparence d'un gros et grand paysan, il alla offrir ses services à la plus proche métairie. Sous le nom de Rips, il s'engagea, travaillant si bien que tout ce qu'il touchait prospérait. Mais son maître était de ces exploiteurs qui aiment à vivre de la sueur des autres et ne paient leurs serviteurs que d'ingratitude. Aussi Rübezahl le quitta-t-il pour un autre patron, dont il conduisit les troupeaux. Sous sa garde, le cheptel devint plus florissant que jamais et plus une bête ne s'égara. Or ce maître là, qui était fort gourmand, se vola à lui-même son mouton le plus gras pour se régaler. Il en retint la valeur sur les gages de son valet, l'accusant de l'avoir perdu. Irrité, Rübezahl se mit alors au service du juge du canton et devint la terreur des voleurs, des brigands, des grands coquins de spadassins qui désolaient la contrée. Cet autre maître était un rapace avide qui vendait la justice au plus offrant. Excédé, Rübezahl rendit encore une fois son tablier ! Vexé, le juge le fit enfermer dans un sombre cachot, d'où Rübezahl s'échappa en reprenant taille lutine, se faufilant lestement par le trou de la serrure.
Après ces lamentables expériences, Maître Johannes, méprisant l'espèce humaine, se retira au fond de ses domaines souterrains pour y passer un siècle de bouderie...
Désormais, lorsque RÜbezahl hante la montagne, c'est pour se venger, détruire les récoltes en apportant la tempête, commandant à la pluie, à la neige, au vent, à la sécheresse et aux chasses infernales. Il peut faire grandir les oreilles des gens, faire pousser barbe et moustaches aux filles, cornes de bouc aux hommes, ou changer les fruits en crottin. Il est capable d'allonger les nez, de transformer les perruques en queue d’âne, les cheveux en paille, de métamorphiser les racines en serpent venimeux, d'envoyer les "Changelins" dérober des enfants pour les obliger à travailler dans ses mines d'or.
Il ordonne aux autres "Crieurs" de perdre, en les trompant par des appels, les voyageurs esseulés, les précipitant ensuite au fond des précipices. Durant la guerre de Trente Ans, il s'amusa à enliser au milieu des marais des troupes de mousquetaires "en dentelles", les achevant à coups d'arquebuse et délestant les cadavres de leurs bijoux, parures et panaches.
Collin de Plancy raconte aussi qu'une fois, voulant encore se gausse des hommes, il prit la place et les traits d'un redoutables coupe-jarret condamné à être pendu. Sur la place bondé de curieux, il se laissa tranquillement branché par le bourreau. Mais, brusquement, au lieu de s'étrangler au bout de la corde, il se mit à dans et à gigoter tant et si bien que tous s'enfuirent pêle-mêle et s’écrasèrent dans une mortelle bousculade. Rübezahl rit beaucoup, chanta, gambilla, ainsi sur le gibet toute la nuit durant. Au matin, lorsqu'on voulu dépendre le récalcitrant qui s'était enfin tu et mollement pendouillait, tirant une vilaine langue noir...on ne décrocha qu'un pantin !

Náin

Re: La Grande Encyclopédie des lutins

Messagepar Náin » lun. nov. 05, 2012 12:01 pm

Les Schrat, Crieurs et Appeleurs
Que trois jours avant on l'oyoit cryer d'un cry très aigu et effroyable par trois fois.
( Brantôme, Vie des dames illustres, "Mélusine" )

La caractéristique des Crieurs, Appeleurs, Houpeurs, est de pousser des cris lamentables, de pleurer, de geindre, d'apostropher le passant pour l'avertir d'un danger ou l'occire...
Le Schrat traduit dans son premier registre la notion de défunt et de revenant ( larva, monstrum ) à laquelle s'ajoute du IXe au X siècle la notion de masque - masca - qui signifie aussi sorcière et celle de thalamasca qui désigne un masque que l'on portait, dans des mascarades, aux anniversaires des défunts. En Angleterre, au Xe siècle, le Scraette ( revenant-fantôme ) devient cent ans plus tard "cauchemar" ( ephiatles ) avant de se "lutiniser". On le confond avec le lutin, le Follet, tantôt bon, tantôt sournois : "Offrons au Schrat-Follet ce qu'il désir avant qu'il ne s'offense". "Bien des gens croient que chaque maisons a son petit-Schrat qui fait la fortune et accroît le prestige de qui l'honore."
Il est certain - à la décharge des fossoyeurs de légendes - que les Crieurs et Appeleurs ne sont pas faciles à cerner, avec leurs aspects multiples et inconsistants. Ils n'ont pas de famille propre et hantent aussi bien la montagne que les bois, les landes, les maisons, les rivages, les marais, mêlés aux Esprits de l'air, de l'eau de la terre, tantôt sous l'apparence d'un démon, d'un poison, d'un lutin, d'une dame blanche...d'une sorte de chouette ! A tel point que l'elficologue Bridoux ( XVIIIe siècle ) en déduit la thèse suivante : "Si il y a tant de différences entre les Appeleurs ; s'ils se présentent certaines fois sous la figure du Féetaud de la mer, et d'autres fois sous la Dryade des bois, ou du Pygmée de la terre et du Sylphe de l'air, c'est tout bonnement qu'ils en sont les "esprits" ; les Ames errantes des Korricks, Houziers, Nutons, Sidhe, Kelpie, disparus depuis des siècles...il n'en est rien". Non qu'il n'existe pas de fantômes de Fées ou d'Elfe, et pourquoi pas de fantômes de fantômes, mais la raison de l'apparition, des Appeleurs remonte au lendemain de la dernière "Bataille des Cent" : où les armées des cents plus puissants peuples elfiques s'étaient jetés l'une contre l'autre durant cent jours, dans un vain et sanglant fratricide provoqué par les dieux. Un des rois Thuatas de Danaan, pris de remords, "voyant à perte de vus les cadavres dérivant sur la plaine embrumée comme sur les flots gris de la mer de l'Ultime Marée, aussi pâles et froides que des poissons morts, et dont les cuirasses ailées étaient comme des écailles ternies ", rassembla les tribus survivantes autour de lui,n et demanda à chacune d'entre elles de choisir parmi les siens un Hérault Douloureux, qui s'en irait à jamais par les terres, les cieux, les mers, les landes clamer à tous les échos le triste exemple de leur folie...de mettre en garde tous les êtres vivants à la veille d'accomplir de semblables actes aveugles et meurtriers...et de les punir s'ils demeuraient sourds et s’obstinaient.
Au fur et à mesure que se désagrégeaient les millénaires de l'Age d'Or, et que déclinaient les races bienheureuses, la mission des "Appeleurs" s’effaça de leurs mémoires...il ne resta bientôt plus que pleurs et onomatopées dans les têtes vides des messagers désemparés et pathétiques, jetant au silence de la nuit des appels demeurant sans réponse, hormis quelques moqueuses imitations de passants mal inspirés, inconscient du danger de railler la voix des Alfes oubliés.

Et voilà pourquoi je séjourne ici,
Errant, fantômal et seul.

( John Keats )

L'Hutzêran : Son nom patois vient de Hutsi, hucher, "appeler à grands cris". Tout habillé de vert, il se cache dans les forêts des Alpes vaudoises. D'une voix tantôt sonore, tantôt voilée, il ébranle les échos, il éveille les fées endormies sous le couvert. Il couche sur la mousse ou vit perché sur les plus hauts sapins. Lorsqu'une branche sèche tombe, c'est lui qui l'a touchée ; lorsque les feuilles brunes tourbillonnent en rondes fantastiques, c'est lui. Lorsque la neige s'écroule de branche en branche et tombe en farine, c'est encore lui. Si vous passez dans les bois silencieux, soyez prudents ; chantez, sifflez, huchez, mais ne le faites pas plus de deux fois, sinon, à votre troisième cri d'appel, il accourrait sur vous et vous ferait un mauvais parti. A Parcey, on raconte encore que ce génie susceptible et rageur allait parfois jusqu’à vous appréhender au corps, vous arracher sans façon une jambe ou un bras, qu'on avait cependant la consolation de retrouver le lendemain à la porte de sa demeure.
Le "Crieux" déchirait de ses "hurleries" le Maine et l'Anjou. La "Demoiselle de la Garenne" poussait des cris affreux tout en cherchant sa pantoufle perdue dans les campagnes ardennaises.

Le Huyeux : Vit dans les bois de Bredoulain, et ressemble à un petit sacristain. Le "Bauieux" du bois de Prix, vêtu de rouge, dansait la nuit dans les bois des Ardennes en criant : "Ah ! Oh !" et en modulant ses cris sur les notes la, la ré. Les "Caramaras" poussaient des cris sous la Pierre Chawatte. Toujours dans les Ardennes,au XVIIe siècle, un "Ouyeu" avait rejoins une chasse infernale et attirait les chasseurs par ses "Taïaut !Taïaut !" Vers 1835 on parlait d'un "Mau-piqueur" ou "Avertisseur de tristesse", qui traversait les bois, tenant un chien noir à la chaîne. Ses yeux laissaient couler des flammes quand il prononçait les mauvaises paroles :


Fauves par les passées,
Gibiers par les foulées,
Place aux âmes damnées !

Lucibaut : Il annonce le décès en aboyant et en hurlant à la mort. Il Traîne des chaînes et à la Toussaint dévore les garnements sur les chemins de Noyon, près de Compiègne. Le "Roulier" imite le bruit des voitures chargées. Les "Chaïtanes" indiens ressemblent à des démons velus et hurlent de pleine lune ; ils emportent ceux qui répondent à leurs appels, et les déchirent dans les aires...Le lendemain matin, les parents des victimes trouvent devant leur seuil une pluie de sang. "Drawcansir" est un lutin matamore qui sème la panique en hurlant dans les armées anglaises. "Ils" se rassemblent pour hurler à la mort tout le temps que durent les messes et les sonneries de la Saint-Hubert. Les "Jacasseurs" et les "Siffleurs" clament, stridulent, éructent désespoir et colère dans les forêts tropicales...les "Chuchoteurs" se lamentent le long des tuyauteries et à l'intérieur des murs des maisons, les "Guetteurs" hululent sur les côtes anglaises. Les Beûbeus, Bâbou, Bambou, Babawe, Bâbeu, Babaou, etc..., confondus avec les Ogrichons, les Croquemitaines, les Nains, se jettent la nuit sur les gens pour les effrayer de : "Bouh ! Bouh !" et "Beuh ! Beuh !" qui leur ont valu ces noms. Ils portent souvent des cagoules brunes.

Le Moine de Saire : On le voit souvent dans la rade de Cherbourg sous les traits d'un petit homme qui se noie. Il crie : "Sauve la vie !" Si un matelot s'avance pour le secourir, il saisit la main qu'on lui tend et entraîne le malheureux au fond des flots. Quelque fois le moine se place sur les rochers et ne cesse de crier à ceux qui passent sur la grève : "Allez par ici, venez-par là !" afin de les attire aussi dans la mer. Tous les sauniers des rivages de Réville et de Rideauville passent pour être en commerce avec lui. Il se montre aussi sur la grève, reconnaissable à son frac blanc ; il cause avec le passant, le défie à la course et, s'il accepte il l'attire peu à peu vers la mer ( A.Bosquet, La Normandie romanesque )

Dama Dagenda : Ce sont les Appeleurs de la jungle de Nouvelle-Guinée. Ils comprennent le langage des tribus papoues qui ont envahi leur domaine et se vengent en les égarant dans le brousse par leurs imitations de cris d'animaux. La seul façon de leur échapper est d'apprendre, par l'intermédiaire d'un sorcier, un dialecte qu'ils ne connaissent pas, de le parler et de chanter très fort en traversant leur territoire : le temps qu'ils perdent alors à essayer d'en comprendre le sens et de découvrir la ruse permet de se mettre hors de portée.
Qui entend le "Pleurant des bois" entre à jamais en langueur. Le "Crieur des bois" se montre sous une forme blanche, mi-humaine, mi-animale.


Lubin : Éploré et craintif, il court les routes de Basse-Normandie, les nuits de Noël, en criant : "Robert ( le diable ) est mort." Il s'évapore dès qu'on le pointe du doigt ; si on répond, il vous entraîne derrière lui.

La Saurimonde :

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Les montagnards du Tarn la rangeaient parmi les "Fasilières" ( génies qui exerçaient une influence en bien ou en mal sur leur vie ). Elle se présentait sous l'aspect d'un bel enfant aux cheveux blonds et bouclés, abandonné au carrefour d'une forêt ou au bord d'une fontaine. Elle s'appelait de sa douce voix et faisait entendre les sanglots. Souvent un garçon charitable ou une bergère compatissante élevait le "pleureur" qui étais tantôt mal, tantôt femelle. Si le berger se mariait avec la Saurimonde, il devenait le mari d'une sorte de diable, ou bien cet esprit malfaisant endoctrinait la fille qu'il avait adopté et l'obligeait à vouer son avenir à l'enfer ( A. de Chesnel, Usages de la Montagne Noir )

Le Houpoux :

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En Haut-Bretagne, le Houpoux imite le "houhou !" plusieurs fois répété, par lequel les paysans ont coutume de s'appeler le soir. Souvent, pour séduire les garçons, il module son cri de façon à le faire ressembler à la voix d'une jeune fille qui se serait attardé au bord d'une mare ou d'un doué ( P. Sébillot, Traditions de la Haut-Bretagne )
Ceux qui l'on aperçu de loin décrivent une ombre grise, sans forme définie, avec de grands yeux blancs.

Le Houpeur : Un Houpeur, ou Houpoux, habitait de gros rochers remarquables par leurs dimensions et l'étrangeté de leurs poses, à quelque distance d'un menhir. Il était espiègle et parfois méchant : on croyait que c'était un esprit malin voltigeant dans l'air tantôt à droite, tantôt à gauche. On entendait à une heure avancée de la nuit son cri strident qui semblait partir du menhir. Celui qui avait l'imprudence de lui répondre était saisi et mis en pièces ( Durand-Vaugaron, in Mémoires de la Société d'émulation des Cotes-du-Nord )
Les Houpeux de Picardie, les "Criards" du Pas-de-Calais appelaient les passants et traînaient par les cheveux ceux qui leurs répondaient.
La "Scrigérez Noz" de Basse-Bretagne poursuivait les gens en poussant des cris plaintifs. Le Lutin des Condes, sur les bords de l'Aine, se plaisait à contrefaire les cris d'un enfant qui se noie. "L'Esprit du Fiestre" ( Champagne ) imitait à merveille les cris des animaux, afin que les bergers courent à le recherche de leur bétail et tombent entre ses griffes.


Ian an Ôd : le Jean du Rivage est le plus connu des Houpeurs de Basse-Bretagne.
Il se tient toujours sur le bord des rivières, faisant entendre continuellement son cri guttural familier aux paysans bretons lorsqu'ils rentrent le soir. Si quelque passant lui répond, Ian an Ôd franchit en clin d’œil la moitié de la s=distance qui le sépare de l'imprudent, et répète le même cri. Si le passant y répond encore, le Lutin franchit la moitié de l'espace qui lui reste à parcourir. Enfin si on répond une troisième fois, Ian se trouve subitement prés de sa victime qu'il étrangle ou qu'il noie ( Le Men,
in Revue Celtique, t. I, p.419 )

Pautre Penn-er-Lo :

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La presqu'île sablonneuse de Penn-er-Lo à Quiberon était jadis le domaine d'une sorte d'esprit à la voix mélodieuse, qui s'appelait Pautre Penn-er-Lo. Il appelait les voyageurs qui s'étaient laisser surprendre par la marée ou par la nuit au gué qu'il fallait franchir avant la construction de la route de Plouharnel à Quiberon, et leur proposait de le leur faire passer sur son dos. S'ils acceptaient, il les transportait jusqu'au milieu du gué et, arrivé là, il les précipitait dans la mer en riant à gorge déployée ( Abbé Collet )


Colle Pohr-En-Dro : Lutin protéiforme de la région de Carnac, il appelait au secours, comme s'il était sur le point de se noyer ; quand il voyait qu'on se mettait à l'eau pour le secourir, il marchait au milieu des flots et éclatait de rire ( J.Buléon, in Revue des traditions populaires, t. IV. p.273 )

Iannic ann Ôd :

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C'est le petit Jean hurleur de la Grève du pays de Cornouaille. Les "Krieren noz", les Crieurs de nuit, se lamentent parmi les grands rochers de la côte trégorroise. A la fin du XVIIIe siècle, les portes des maisons de l'île de Sein ne se feraient qu'aux approches des tempêtes. Quand on entendait le murmure éloigné qui précède l'orage, les anciens s'écriaient : "Fermons les portes, écoutez les Krieren, le tourbillon les suit." Dans la région du cap Sizun, en face de l'île, on dit que les "Chouerien" font quelque fois si grand tapage qu'on ne peut habiter prés de ce lieu. Les "Chouerien-Porzen " se trouvent dans une petite crique au sud-ouest de Lescoff, près du sémaphore de la pointe du Raz. Ils sont sept marchant toujours à la file. Ils ne font pas de mal, mais assourdissent de leurs : "Ho ! La ! La ! tirez les bateaux au sec !" Le "Conjuré" hantait l'embouchure du Douron en Plestin. Le "Beugle" était monstrueux et rôdait autour de la "Mare-Maudite", près de Saint-Coulman.

Begul an Aod : La nuit, les gens de l'île d'Arz ( Morbihan ) l'entendent calfater des navires arrivés on ne sait d'où et qui disparaissent aux premiers rayons de la lune. Il coupe les amarres, lève l'ancre des bateaux en rade, les pousse sur les brisants. A d'autres moments, il s'en prend aux matelots : "Embarquez ! Embarquez !" crie-t-il en étendant les bras. Quiconque se rend à cette invitation périt infailliblement, noyé. ( L.F Sauvé, in Mélusine, t.II )
Mais d'autres "Bolbiguéandets" et "Krieren" infestaient l'île d'Arz. Le Dr Viaud Grand-Marais rapporte qu'à la pointe de Devin, près de Noirmoutier, une barque d'Appeleurs s'approchait à l'aube de la côte. Une vois criait : "Embarque, embarque, allons en Galloway !" et l'esquif paraissait tellement chargée qu'il semblait prés de sombrer. On croyait que ce pays de Galloway, ou Galloways, était la Glilée, où les morts étaient jugés.

Les Braillards : Ils poussaient des cris plaintifs, la nuit, quand le vent soufflait avec violence sur l'île de Noirmoutier. Les marins, croyant entendre des naufragés qui réclamaient leur aide, se jetaient à l'eau et venaient à leur rencontre ; mais plus ils avançaient, plus le courant semblait emporter les Braillards. Ils reculaient jusqu’à ce qu'ils eussent entraîner leurs bienfaiteurs au bord d'un précipice ; alors ils se soulevaient au-dessus des vagues, riaient bruyamment et disparaissaient ( P. Sébillot, La Mer et les eaux douces )

Le Criard : A Carteret était un esprit qu'on appelle le Criard. La veille de quelque tempête, un home dont personne n'a jamais vu le visage, enveloppé d'un manteau brun, et monté sur le dos nu d'un cheval noir, parcourait les nielles et les rochers, en les emplissant de cris sinistres. Ni sable mouvant, ni varech glissant ni fosse d'eau, ni pics de rochers n’arrêtaient le vagabondage rapide de cet homme et de son cheval noir, dont les fers, rouges comme s'ils sortaient d'une forge infernale, ne s’éteignaient pas dans l'eau qui grésillait et qui fumait, noircie, longtemps après qu'ils l'avaient traversée ( Barbey d'Aurevilly, Une veille maîtresse )

Le Lupeux :

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Le Lupeux du Berry manifeste sa présence par une petite voix claire qui répète "Ah ! Ah !" Celui qui est assez curieux pour lui dire jusqu'à trois fois "Quoi donc ?" ou "qu'est-ce qu'il y a ?" l'entend babiller comme une pie, raconter des aventures étranges ou scandaleuses. Il finit par conduire le voyageur au bord d'une eau trompeuse et lui dit : "Regarde !" Alors le lupeux pousse l'imprudent, et perché sur une branche au-dessus de l'eau, il dit à sa victime qui se noie : "Ah ! ah !… Eh bien voilà, ce que c'est." (G. Sand, Légendes rustiques )
Le Lupeux : être surnaturel à tête de loup et à voix humaine, qui attire les voyageurs dans les fondrières ( Jaubert, Glaussaire du Centre).
Le Lupeux ressemble à une grande chouette mobile et chiffonnée, aux ailes rognées et membraneuses.

Le Borlô ou Braillard de l'Abbaye : Au temps jadis, rapporte Armand Pelegrin ( Le Folklore brabançon, 1921 ), un monstre aquatique vivait dans les étangs de l'abbaye des Prémontrés d'Opheylissem ( Belgique ) : pendant les nuits sombres de tempêtes et d'orage, ses appels et ses cris menaçants se faisaient entendre à plusieurs lieux à le ronde. Personne n'est parvenue à le faire disparaître par ma force ; il est parti spontanément avec les eaux des étangs qui se sont retirées. Le Borlô est aussi un nain "fol et médiocre de la tête faisant beaucoup de vains discours et moult tapages pour se hausser en lignage des roys". Mégalomane et dangereux, il a trouvé désormais sa place parmi les "Baveux", "Babilleurs" et "Orateurs" politiques.

Hugon ( ou Huguet ) : "Crieur" qui se montrait dans la ville de Tours et dont on menaçait les enfants : "Tours où, comme quelques uns ont voulu, les huguenots avaient pris leurs noms à cause de la tour Hugon où ils s'assemblaient, ou d'un lutin du même nom, duquel on menace les enfants en cette ville" ( Agrippa d'Aubigné, Histoire Universelle depuis 1550 jusqu'en 1601, I, 96 ).

Le Tousseux : Dans les marais du Poitou, apparaissait une barque mystérieuse, "la niole d'angoisse". Elle passait dans les canaux qui divisent les marais, couverte d'un drap blanc posé comme un suaire. A l'arrière se tenait un fantôme appelé le "Tousseux jaune" (sorte de personnification plaintive de la fièvre des marais ). Comme le conducteur du chariot de la mort, l’esprit, entre deux quintes de toux et quelques gémissements, disait à ceux qui le rencontrait : "Tourne, ou je te retourne." Celui qui l'apercevait était certain de mourir dans l'année. Avec le Tousseux nous entrons dans le cercle funèbre des "Familiers des intersignes", des Chanteuses de nuit, des Marluzines, Damettes, Dames Blanches et Banshies...

Les Damettes : Les Damettes, dont parle Bértenger-Féraud ( Superstitions et Survivances, Paris, 1896, t.I, p.7 ), se montraient à, la fenêtre du château de Maubelle près de Hyères. Toutes petites, jeunes, jolies, vêtus de richement, elles chantaient, parlaient, dansaient, lorsqu'une circonstance heureuse arrivait dans le famille. On entendait leurs pleurs et leurs plaintes quant un malheur allait les frapper. La Merluisaine sortait d'une cheminée du château de Piney en Champagne ; elle poussait des cris aigus que l'on entendait du village voisin, et l'on pouvait être certain que l'un des châteaux mourrait dans l'année. Les "Marluzines" ou "Marluzenne" vont venir vous prendre, disaient-on aux enfants, lorsque des gémissements se mêlaient au sifflement des vents du Hainaut.
Tous ces avertissements de bonheur, mais plus souvent de trépas, étaient attachés à des maisons, des familles, des châteaux, des ruines, des endroits où avaient eu lieux des batailles, des crimes, des exécutions...et plus récemment des accidents, comme "l'auto-stoppeuse-Blanche" que bien des voyageurs rencontrent (
voir Invitation au château de l’Étrange, Claude Seignolle ).
Ces apparitions aux formes blanchâtres et évanescentes, pleurant, hurlant, aboyant à la mort, enveloppées dans des suaires sanglants, hantent la Vendée, la Bretagne, les Flandres, l'Angleterre, l’Écosse, l'Irlande...et l'Allemagne sous d'autres apparences. Les Banchies sont les plus célèbres.

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