Il s'agit en plus d'un titre légendaire : le héros bien connu de Robert E. Howard Conan le barbare.
Je me mets actuellement à jour, et je viens de lire les deux tomes de "Vie et Mort de Conan".
C'est une histoire des plus intéressantes, et sans doute parfaite pour démarrer dans cet univers de comics, car, sous prétexte d'une quête de vengeance d'une ancienne ennemie qu'il a rencontré dans sa jeunesse, on y voit le barbare dans de nombreuses étapes fondamentales de sa vie.Et autant d'aventures haute en couleur permettant de comprendre l'icône qu'il est.
Plus encore, l'art graphique est ici à l'honneur, car les dessinateurs, Mahmud Asrar et Gerardo Zaffino, ont fait le choix de modifier substantiellement l'apparence du barbare selon l'âge et l'expérience qu'il a à chacun de ces moments. Le résultat est aussi impressionnant que crédible et en cela j'oserais même dire qu'ils dépassent l'indétrônable John Buscema. Pas en terme d'ambiance, ni d'intensité des personnages, évidemment.
Reste que le reste du dessin est tout à fait convenable, et le scénario plutôt satisfaisant, d'autant plus qu'on saluera le défi qu'a relevé et remporté Jason Aaron de en une série d'histoires, raconter toute la vie du plus fameux des barbares de la pop culture.
Ce défi a néanmoins un prix, logique, à payer, on a ici surtout des tranches de vie, et on peut chercher longuement la continuité ... on ne risque pas de la trouver, si ce n'est bien sûr dans le fil rouge chronologique qui est justement la vie et la mort de Conan.
Celle-ci, sa mort, est bien évidemment homérique et épique à souhait, il est question de sorcière, de dieu vengeur, d'enfants cruels et ingrats ... et je ne vous en spolierais pas plus.
On sent que ces auteurs ont ici fait plus que livrer une œuvre de commande de la maison mère. On sent qu'ils aiment, admirent, et même révèrent le mythique personnage, et qu'ils sont plus que fiers d’avoir été choisis pour narrer ses aventures. Il en résulte deux albums touchants de sincérité, d'application et de passion tout entier réalisé en hommage au barbare, et personnellement cela m'a touché.
Quant au personnage, devons-nous présenter Conan encore aujourd'hui ? Son introduction le résume bien sans jamais faire dans l'exhaustivité.
Une bonne manière de parler de lui est de rappeler comment ils ont pu écrire ici une bonne histoire de Conan, au-delà de l'exotisme, de l'érotisme, de la sensualité, de la morbidité élevé et de la chorégraphie guerrière, bien au-delà même. Conan se doit d'être en apparence insensible aux plus belles filles de la terre, tout en étant prêt à mourir pour les protéger non pas par devoir chevaleresque mais parce qu'il se doit de toujours prouver sa valeur, et les abandonner serait faire preuve de trop de lâcheté. Devant un ennemi supérieur en nombre certain de le dominer de faire, Conan se doit de foncer dans le tas , hommes, monstres, ou dieux, pour faire parler son glaive et seconde après seconde après chaque mort diminuer ainsi son pas si nette désavantage apparent. Et surtout, Conan se doit de supporter chaque blessure, de sang, d'environnement ou de vie, sans jamais avoir l'air de souffrir, toujours sombre et pensif.Et bien sûr, il n'est de chaines capables de résister à ses muscles sauvages.Et, toujours, devant tant de prouesse, les plus grandes beautés se pâment et succombent devant cet étonnant gentilhomme ...
Voilà ce qu'est l'essence même d'un bon Conan. Et on la retrouve ici intact, au fil des pages, toutes les cases sont cochées et bien cochées.
A plus que conseiller à tout ceux qui ne connaissent pas l'individu.
Et je le conseille même aux vétérans lecteurs dont je fais parti
Mention spéciale à un des chapitres, où Conan fait la rencontre de cinq magnifiques jeunes femmes, qui sont tout sauf des faibles demoiselles en détresse (première histoire du deuxième tome)
Comme tout discours ne vaut pas quelques jolies images, voilà le début du tome 1 plus quelques extraits choisis du tome 2 - vous remarquerez un aspect trrès pratique chaque chapitre est accompagné d'une marque sur la carte du monde pour visualiser où cela se passe :