Puisque la question c'est qui est le meilleur Joker et non pas qui est le meilleur personnage, je vais mettre direct de côté le Joker de Phoenix pourla simple et bonne raison... qu'il n'est pas le Joker. Si on se place d'un point de vue adaptation il n' arien du personnage de comics. Ca n'en fait pas un mauvais personnage évidement, et le film est très réussi, mais ce n'est pas le joker.
Je vais donc m'intéresser aux quatre autres. Je vais également virer Romero qui est sympa mais dans un délire clairement parodique et burlesque qui n'appartient qu'à la série de 1966. Ce n'est évidemment pas le meilleur loin de là et l'on est très loin du clown psychopathe qui existait déjà à cette époque.
Je vais évidemment virer l'abomination Jared Leto qui n'est pas seulement due évidemment à un manque de temps de présence mais bel et bien à une écriture et un design immondes.
Non évidemment le vrai challenge c'est entre Nicholson et Ledger. Et je préfère Ledger. Pendant longtemps j'ai préféré Nicholson en raison du design en réalité. D'un point de vue d'adaptation bah c'est clairement lui le plus proche du personnage. Mais d'un point de vue physique seulement en réalité. Et même là ce n'est pas parfait, si le sourire, la grimace de Nicholson qui l'a rendu célèbre est évidemment parfaite pour le personnage, ce n'est pas le cas de son gabarit. Le Joker a le visage pointu, fin, ce n'est pas le cas de Nicholson. Donc même physiquement finalement il est pas parfait. Et surtout, et c'est là le plus important, il est derrière celui de Ledger en terme de caractère. Le Joker de Nicholson c'est le Joker il y a pas de doutes à avoir c'est un tueur, un psychopathe, qui tue de de manière sadique en se moquant de ses victimes. Il fait des blagues, utilise les gadgets des comics. Bref. Toutefois, il a été remanié par Burton pour correspondre aux thèmes du réalisateur, notamment tout ce qui tourne autour de l'artiste. Enfin, et c'est le plus important, c'est un excellent méchant, car Burton lui consacre énormément de temps de présence notamment dans son introduction, à savoir,
avant qu'il soit le joker. Et là, dans la conception non pas d'un méchant en soit, mais plus précisément du Joker, ça pose problème. Car le "Joker" en réalité ne peut s'épanouir pleinement, embêté par l'identité du personnage avant qu'il se transforme. Hors, je le répète, car on a trop tendance à le croire, le Joker n'a PAS d'origines. La cuve d'acide n'est pas un élément canon, c'est une des interprétations possibles, parmi d'autres, mais ce n'est pas la seule. On ne sait pas d'où il vient le Joker. Et dans le film de Burton, eh bien, non seulement on sait qui il était et d'où il vient, mais en plus, les personnages ne cessent d'y faire référence. On continue de l'appeller "Napier" parfois, et lui-même se grime pour couvrir sa peau blanche...
Nous en venons donc à Ledger. Lui, on ne sait pas d'où il vient, lui, on présente justement plusieurs origines, racontées par lui, ce qui fait qu'elles s'annulent toutes, et font de lui un personnage totalement mystérieux. Il n'a pas de noms, si ce n'est celui du Joker. En fait tout ce qui entoure ;le personnage est insondable, inexplicable. Non seulement on ne sait pas d'où il vient, mais on sait même pas ce qu'il veut, ce qu'il souhaite, quel est son but, pourquoi fait-il tout ça. Il se fiche du fric, fricote avec la mafia mais pour mieux foutre le boxon dans la ville. Au final, ce qui l'intéresse de plus en plus c'est Batman. Et là, en plus de toucher au plus proche de ce qu'est le personnage dans les comics, on traite également sa relation fortement complexe avec Batman. Bien plus que chez Burton en réalité, où ils ne partagent "que" une origine (les deux se créant mutuellement, mais il n'y a pas de relation aussi proche que celle développée et explicité dans le film de Nolan). Les deux ne veulent pas se tuer. L'un pour ses principes l'autre pour s'amuser. Le premier n'a jamais rencontré d'adversaire pareil, parce qu'il ne sait pas ce qu'il veut, habitué qu'il était aux criminels cherchant le fric, ou un but identifiable. Là il tombe sur un type qui n'en a pas, et qui le mettra plusieurs fois en échec pour cette raison. Pire même peut-être, il n'arrivera pas à battre le Joker, dans la mesure où ce dernier a réussit à rendre fou sa cible, en dépit des efforts de Batman, lequel va se mettre au placard pendant huit ans à cause de ça. Quant au second donc, le Joker, il n'a jamais rencontré un type qui ait autant que lui le goût de la mise en scène. Seul point noir au tableau, le fait que le Joker de Ledger utilise du maquillage, le rendant au détour d'une seule scène, rapide, un peu "comme tout le monde, lorsqu'il prend par exemple le déguisement d'un flic et que seuls ses cicatrices font qu'on le reconnaît. Le costume est parfait, juste manque ce maquillage qui ne devrait pas en être un.
Bref, le meilleur pour moi c'est Ledger. Mais ce n'est pas le Joker parfait. Le Joker parfait il existe pas. On aurait pu l'avoir avec Ledger si le physique avait accompagné le caractère mais ce n'est pas le cas. Un joker parfait c'aurait été le caractère de Ledger combiné à ce physique là par exemple :
Imaginez un peu ce visage, en blanc, aux lèvre rouges, et aux cheveux verts ? C'aurait été tout bonnement le Joker des comics par-fait. On lui rajoute un costume violet élégant à queue de pie, petit gilet vert ou ce genre de choses, et on avait physiquement le Joker parfait. On combine ça au caractère de Ledger et il n'y a plus rien à retoucher. Et bien ça mine de rien on l'a un peu. Pas au cinéma. Mais à la télé, dans une série animée, qui s'appelle Batman, et sortie en 1992. Avec en plus d'un physique et d'un caractère parfait, une voix parfaite, aussi bien en VO qu'en VF.
Pour moi le meilleur joker au cinéma c'est Ledger. Mais la meilleure adaptation du Joker, la quasi parfaite, c'est celle de la série animée.