The Shadow est un film américain de Russell Mulcahy (réalisateur de Highlander), avec Alec Baldwin dans le rôle principal mais aussi Ian McKellen et Tim Curry, sorti en 1994. Il s'agit de l'adaptation d'un personnage très connu des récits pulp, The Shadow, probablement l'ancêtre le plus illustre des super-héros avec Zorro. Le personnage avait déjà été adapté deux fois au cinéma, sous le même titre, en 1937 et en 1940. Il s'agit donc ici de la troisième adaptation du personnage sur grand écran.
Alors qu'est-ce qu'un pulp au fait pour ceux qui l'ignoreraient ? Je préfère ouvrir une petite parenthèse sur le sujet car parfois pour une quelconque raison mais souvent mauvaise je m'attarde comme ça sur des vidéos médiocres sur youtube avec des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent et un coup je suis donc tombé sur un mec qui vite fait parlait de pulp et évidemment pour illustrer son propos il a rien trouver de mieux que d'utiliser une image d'un gosse entouré de comics. Les pulp ce sont en vérité des nouvelles et des romans (publiés de manière épisodique), et non des bande-dessinées, publiés sur du papier de mauvais qualité. Un grand nombre de personnages et auteurs connus de la fiction actuelle viennent de là. Lovecraft écrivait dans des pulps, par exemple, dans Weird Tales plus exactement, probablement l'un des titres les plus connus du média. Robert Lee Howard et son célèbre Conan ont également fait leurs armes dans les pages de Weird Tales, de même qu'Edgar Rice Burroughs, le papa de Tarzan, dont le célèbre Cycle de Mars parut d'abord dans les pulps... mais aussi les pionniers de la SF Isaac Asimov, Arthur C. CLark, Phillip K. Dick etc..
Donc voilà ce que sont les pulps, malgré un imaginaire collectif qui les associe aux illustrations caractéristiques dont ils étaient l'objets, ce ne sont pas des bande-dessinées. Et donc pour en revenir à notre personnage, The Shadow, il est donc issu de ces pulps qui connurent leur âge d'or dans les années 20-30 (juste avant l'âge d'or des comics en fait) et concentrait déjà plusieurs caractéristiques du super-héros (The Shadow étant lui même très inspiré du personnage, français lui, de Judex). A noter qu'à la base, avant d'être un personnage de pulps, The Shadow était surtout un pseudonyme utilisé par un annonciateur radio présentant des récits de pulps. De plus Orson Welles a lui-même prêté sa voix au personnage de pulps cette fois-ci, quand ses histoires étaient adaptés à la radio (feuilleton dont s'inspirera beaucoup le film également).
Bref. Voilà donc le personnage que le film met en scène. Et il le fait de manière assez succulente dois-je dire. L'action se situe en effet dans les années 1930, époque donc où furent publiées les histoires du Shadow. La vieille New York est d'ailleurs très bien représentée et donne un charme fou au film, aidé par des effets spéciaux certes qui ont un peu vieillis mais tout de même de grande qualité pour un film de 1994. La musique participe d'ailleurs grandement à l'iconisation, réussie, du personnage, musique que l'on doit sans surprise à l'incontournable Jerry Goldsmith. En réalité la direction artistique entière du film est un sans-faute, avec des décors toujours travaillés, soignés et donnant une vraie personnalité au film. C'est surtout par son scénario que le film pêche davantage, car s'il n'est pas non plus honteux, il est surtout très classique et ne bénéficie pas d'un antagoniste très excitant, même on peut le dire assez raté. Tout l'intérêt se trouvera du côté du héro, le fameux Shadow donc, qui fait d'ailleurs une entrée particulièrement réussie, apparaissant comme une sorte de fantôme terrorisant les criminels. Il détient par ailleurs un réseau d'informateurs efficace renvoyant à une vraie organisation secrète pour mener des enquêtes qui donne là aussi beaucoup de charme au film. Alec Baldwin enfin est très bon dans son rôle.
Bref un bon film d'aventures avec ce parfum ancien que ce soit dans la direction artistique ou les origines du personnage qui se regarde avec plaisir.
. Bon puis ma foi ça donne plutôt bien envie de découvrir ce film avec Alec Baldwin en ombre œuvrant dans l'ombre 
. 
.
. 
. Autrement pensée pour Tim Curry pas mal lui aussi dans son rôle. 
.