Scott Pilgrim vs. the World (d'Edgar Wright)

Comme son nom l'indique, cette sous-rubrique traitera des adaptations cinématographique des comics autres que Marvel et DC...
Somewhere
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Scott Pilgrim vs. the World (d'Edgar Wright)

Messagepar Somewhere » dim. mars 27, 2022 11:02 am

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Scott Pilgrim vs. the World, ou plus simplement Scott Pilgrim, est un film américain sorti le 13 août 2010 aux Etats-Unis et le 1er décembre 2010 en France. Il s'agit de l'adaptation du comics Scott Pilgrim du canadien Bryan Lee O'Malley, une série en noir et blanc en six volumes qui raconte l'histoire de Scott Pilgrim, un jeune homme de 23 ans qui tombe amoureux d'une livreuse de colis américaine, Ramona Victoria Flowers, et qui devra combattre ses sept ex-petits amis maléfiques pour pouvoir sortir avec elle...

Scott Pilgrim n’a jamais eu de problème à trouver une petite amie, mais s’en débarrasser s’avère plus compliqué. Entre celle qui lui a brisé le cœur – et qui est de retour en ville – et l’adolescente qui lui sert de distraction au moment où Ramona entre dans sa vie - en rollers - l’amour n’a jamais été chose facile. Il va cependant vite réaliser que le nouvel objet de son affection traîne les plus singulières casseroles jamais rencontrées : une infâme ligue d’ex qui contrôlent sa vie amoureuse et sont prêts à tout pour éliminer son nouveau prétendant. À mesure que Scott se rapproche de Ramona, il est confronté à une palette grandissante d’individus patibulaires qui peuplent le passé de sa dulcinée : du mesquin skateur à la rock star végétarienne en passant par une affreuse paire de jumeaux. Et s’il espère séduire l’amour de sa vie, il doit triompher de chacun d’eux avant que la partie soit bel et bien « over ».



Aux commandes de cette étrange histoire, on retrouve le britannique Edgar Wright, qui après les succès critiques de ses films domestiques Shawn of the Dead et Hot Fuzz, entame ici sa première expérience hollywoodienne et son premier film non issu d'un scénario original. C'est le jeune acteur canadien Michael Cera, révélé par le film Juno, qui interprête le personnage principal de Scott Pilgrim. L'actrice Mary Elizabeth Winstead, aperçue dans Boulevard de la Mort ou Die Hard 4, joue quand à elle la mystérieuse Ramona.



Ramona, avec les cheveux bleux.

Le casting est complété, notamment pour les personnages des ex, par de futurs (ou déjà) stars de films de super-héros : on retrouve ainsi Chris Evans, une année avant son rôle de Steve Rogers dans Captain America, mais déjà connu dans le genre de l'adaptation de comics pour avoir incarné la Torche dans Les 4 Fantastiques, qui joue ici le rôle du 2e ex, un acteur de film d'action protégé par une dizaine de doublures (les vraies doublures de l'acteur !) :



Dans le rôle du 3e ex, on retrouve Brandon Routh, qui avait incarné Superman dans Superman Returns. L'acteur joue ici une rockstar protégée par d'impressionnants pouvoirs en raison de son statut de vegan :



Enfin, dans le rôle d'une des ex-petites amies de Scott, on retrouve Brie Larson, la future Captain Marvel du MCU :



L'acteur Jason Schwartzman (son nom ne l'indique pas, mais il fait partie de la grand famille Coppola) incarne quand à lui l'ex final :



Ramona, avec les cheveux verts.

Sorti en plein été 2010, le film fait un four au box-office, et ne rapporte que 50 millions de dollars pour un budget de 60 millions. Un quasi-accident industriel, dont on entends à peine parler en France, alors que l'année avait été marqué par le succès retentissant d'une autre adaptation de comics, Kick-Ass. Le film est cependant bien reçu par la critique, dénotant son côté OVNI dans la réalisation, mélange d'effets comics et de jeux vidéos, l'intrigue à elle toute seule étant une intrigue de jeux vidéos, un jeune héros devant tuer sept boss pour sauver sa princesse. La critique reconnait cependant que ce même côté jeux vidéo peut rebuter tout un public non sensible à ce genre, et expliquer ainsi son échec en salles.





Le film possède 50 000 références qui parlent à des geeks tordus comme nous, je vous fait un copié-collé de la partie Wiki, je ne vais pas m'amuser à tout recopier :

Le film transcrit l'univers de la BD et du jeu vidéo par des effets visuels, représentant des pixels, des onomatopées ou des super pouvoirs. Le film contient beaucoup de références à la culture du jeu vidéo 8-bits et 16-bits, que ce soit dans les bruitages, les effets spéciaux visuels ou autres. Scott Pilgrim obtient des pièces (référence aux bornes d'arcade) quand il bat ses ennemis, et un certain score de jeu. Au bout d'un moment, son score lui permet d'obtenir un 1-up, c'est-à-dire une vie supplémentaire. Des indicateurs similaires à ceux des jeux vidéo accompagnent les combats : score, nombre de combos, versus, K.O, etc.
L'introduction de Universal Pictures est entièrement en 8-bit6.
La bande-son du film utilise des morceaux reproduisant la musique 8-bits des vieilles consoles de jeux vidéo (voir Nintendocore). D'ailleurs pendant le film, Scott dit avoir appris la partition de basse de la musique de Final Fantasy II.
Quand Scott poursuit Ramona en rêve dans sa fac, des chœurs féminins reprennent le thème musical de la Grande Fée de la saga The Legend of Zelda. De manière similaire, plusieurs effets sonores issus des jeux sont utilisés dans le film. Le Nega Scott peut aussi faire référence au Dark Link, double maléfique du héros de Zelda.[réf. nécessaire]
On peut aussi entendre dans le film des effets sonores tirés des sagas Super Mario et Sonic.[réf. nécessaire]
La transformation des ennemis vaincus en pièces se retrouve aussi dans les versions européennes et japonaises du jeu No More Heroes, qui différaient de la version américaine par le remplacement de gerbes de sang par des pièces7. Cependant, la sortie de No More Heroes étant postérieure (2008) à celle du comic (2004), la référence ne peut être que visuelle.
Scott explique durant le film l'origine du nom Pac-Man donné au jeu vidéo éponyme, qui s'appelait au Japon Puck-Man, mais fut changé pour éviter que des plaisantins ne transforment le nom des bornes de jeu en Fuck-man en grattant le 'P'.
Au début du film, Scott et Knives jouent sur une borne d'arcade à tapis appelée Ninja Ninja Revolution, clin d'œil à la célèbre licence Dance Dance Revolution.[réf. nécessaire]
Comme expliqué dans la bande dessinée originale, le 'X' rouge et jaune sur l'anorak de Scott est un clin d'œil au symbole des X-Men.
Todd, bassiste de The Clash At Demonhead durant le concert, porte un T-shirt noir avec un crane blanc semblable au costume du Punisher de l'univers Marvel Comics.[réf. nécessaire]
Scott, quant à lui, porte un T-Shirt des 4 Fantastiques durant la répétition avant les jumeaux Katayanagi. On peut par ailleurs remarquer qu'un 1/2 est inscrit à côté du 4, référence au tee-shirt porté par le fils de Reed Richards, alias M. Fantastique, et de Susan Storm (plus connue sous le nom de Femme Invisible), Franklin Richards.
Lorsque Ramona évoque son passé avec ses ex, les flashbacks sont mis en scène sous forme de dessins-animés qui reprennent le graphisme de Bryan Lee O'Malley, l'auteur du comic original de Scott Pilgrim.
Lors du flashback sur Todd, il y a un clin d'œil à Akira. (Cratère sur la lune).
Une scène entre Scott et son colocataire Wallace est filmée comme un sitcom, avec les fameux rires enregistrés inhérents au genre, et en intro le thème de Seinfeld.
Lors de cette scène, Wallace fait référence à un acteur fictif, Lucas Lee, qui se révélera être un des 7 ex de Ramona. Puis quelques secondes après, on peut apercevoir d'autres affiches dont il est la star au côté de la première. Ce sont bien entendu de fausses affiches parodiant de vrais films comme Fast and Furious, Mission impossible 3, La Mémoire dans la peau et La Dernière Chanson.[réf. nécessaire]
Durant le premier battle du film contre les Crash & The Boys, Scott porte un t-shirt Plumtree. Il s'agit d'un girls band canadien de pop dont un des titres a donné son nom au héros.
Au début du film, on entend les bruitages de The Legend of Zelda: A Link to the Past à chaque fois qu'un élément se produit. En fait c'est l'ami de Scott qui y joue.
Le tee-shirt noir avec une tête de mort blanche que porte Scott lorsqu'il se bat contre Lucas Lee est un clin d'œil à la dernière salle du dernier donjon du jeu The Legend of Zelda. Effectivement cette salle est en forme de crâne de mort blanc. On peut également y voir une référence à la marque de skate-board Zero, dont le logo en forme de crâne aurait été pixelisé.[réf. nécessaire]
Le film contient également plusieurs références au groupe de rock The Smashing Pumpkins.
Scott Pilgrim apparaît avec deux tee-shirts du groupe :
Un t-shirt vert avec le logo « SP » en forme de cœur, devenu le logo « classique » du groupe sur une grande partie de leur merchandising, et sur plusieurs pochettes de singles et de disques, la compilation Earphoria entre autres ;
Un tee-shirt Zero, produit lors de la sortie de l'album Mellon Collie and the Infinite Sadness et du single Zero issu de l'album. Ce tee-shirt iconique fut porté par Billy Corgan dans le clip de la chanson, et durant la tournée suivant la sortie de l'album.
De plus pendant le film, un titre de chapitre apparaît également, Scott Pilgrim & The Infinite Sadness, nouvelle référence au double album des Pumpkins.
Les noms des groupes sont également des références à des jeux vidéo :
Le groupe de Scott, les Sex Bob-ombs, renvoie aux bob-ombs, des créatures en forme de bombes animées issues de la saga Super Mario ;
The Clash At Demonhead, le groupe de Envy Adams, tire son nom du jeu vidéo éponyme sorti en 1989 sur console Nes ;
Crash & The Boys, le premier groupe qui affronte les Sex Bob-ombs dans le film, tire également son nom d'un jeu vidéo de sport, sorti sur console Nes en 1992 ;
Les deux épées sortant du corps de Scott à la fin du film font référence au jeu Shining Wind, et donc également à l'anime Shining Tears X Wind. Dans Shining Wind, le pouvoir de l'amour (qui est d'ailleurs le nom de la première épée de Scott) permet aux personnages masculins de sortir une épée en provenance du cœur des personnages féminins qui leur sont rattachés.
Gideon Graves est connu sous le surnom de G-Man, qui est un personnage mystérieux du jeu vidéo Half-Life.
Gideon Graves possède une boîte de nuit nommée « Chaos Theatre » ; il s'agit d'une référence au jeu vidéo MOTHER 2, plus connu sous le nom de EarthBound en Occident. En effet, Ness, le héros du jeu, visite un club du même nom où joue le groupe des « Runaway Five », qui deviendront par la suite des alliés bien utiles.
Le logo de Gideon Graves est formé de trois G en forme de triangle. C'est une référence au symbole de la Triforce du jeu The Legend of Zelda.
"Young" Neil, qui remplace Scott dans le groupe est une référence à Neil Young.
Stephen Stills, le chanteur et guitariste des Sex Bob-ombs fait référence à Stephen Stills, le célèbre chanteur des Buffalo Springfield et de Crosby, Stills, Nash and Young.
La musique qui rythme le combat contre Roxy, la quatrième ex, dans la boîte de nuit, est celle de Street of Rage 3.




Ramona, avec les cheveux rouges.

La suite est un article d'Allociné qui revient sur les 10 ans du film :

https://www.allocine.fr/article/fichear ... 94852.html

Scott Pilgrim a 10 ans : le film d'Edgar Wright était-il en avance sur son temps ?

Sorti le 1er décembre 2010 en France, "Scott Pilgrim" fête cette année ses 10 ans. Echec en salles, le film d'Edgar Wright est devenu culte avec le temps, à tel point que l'on peut se demander s'il n'était pas en avance sur son temps.

Sur le papier, Scott Pilgrim avait tout pour être l'un de succès de l'année 2010 : après les triomphes de Shaun of the Dead et Hot Fuzz, premiers volets ce que l'on appellera ensuite la "trilogie Cornetto" (en référence à cette marque de glace qui s'immisce dans chaque épisode), le réalisateur anglais Edgar Wright adapte les comic books du Canadien Bryan Lee O'Malley dans lequel un jeune homme doit vaincre les ex maléfiques de sa nouvelle petite amie, bien décidés à l'éliminer. Les bandes-annonces sont plus qu'encourageantes et laissent augurer un croisement démentiel entre comédie romantique, jeu vidéo, manga et super-héros, les premières critiques sont bonnes… mais le public n'est pas au rendez-vous. Sorti le 13 août dans les salles américaines, le long métrage ne rapporte que 47,7 millions de dollars de recettes dans le monde, pour un budget de 60.



Si la soupe à la grimace est de mise dans les bureaux d'Universal, son distributeur, le porte-parole du studio prédit néanmoins que Scott Pilgrim "saura être identifié comme un morceau important de cinéma". Ce ne sera pas dans les salles françaises, où il sort en catimini le 1er décembre de la même année, mais au cours de la décennie qui suit et pendant laquelle il conquiert un public de plus en plus important pour finalement atteindre ce statut de film culte que beaucoup lui prédisaient en découvrant les bandes-annonces. Alors qu'il fête ses 10 ans et figure en bonne place dans la liste des pépites auxquelles la vidéo a offert une seconde vie, tout porte à croire que le long métrage est sorti trop tôt tant il paraît, avec le recul, en avance sur son temps.

SAME PLAYER SHOOTS AGAIN

L'argument n'est en soi pas nouveau. Dès 2010, beaucoup l'ont utilisé pour tenter d'expliquer cet échec étonnant. Mais force est de constater que ces personnes avaient vu juste. Car même si les voies du box-office restent globalement impénétrables, Scott Pilgrim paraît aujourd'hui plus en phase avec les années qui ont suivi celle de sa sortie. Et ce sur plusieurs aspects, à commencer par son côté super-héros. Il y a dix ans, ces derniers n'étaient pas en reste mais Marvel n'était pas encore le roi d'Hollywood et venait de dégainer le seul Iron Man 2, tandis que Kick-Ass et le Super de James Gunn jouaient avec les codes du genre. Malgré le succès des Spider-Man de Sam Raimi et des Batman de Christopher Nolan, les adaptations de comic books ne garantissaient pas encore que le public se rue dans les salles par millions, et le long métrage d'Edgar Wright l'a constaté à ses dépens, le fait de s'inspirer d'une œuvre indé ayant aussi pu avoir une incidence à une époque où la pre-awareness (volonté des studios de s'emparer d'une marque déjà connue et identifiable pour la majorité des spectateurs) prenait de l'importance chez les producteurs. A défaut d'avoir fait trembler le box-office, Scott Pilgrim reste l'une des meilleures adaptations de comic books. Pas tant pour sa fidélité envers le matériau de base, puisque c'est aux prix de quelques sacrifices de personnages et sous-intrigues qu'il parvient à condenser les six tomes de Bryan Lee O'Malley en moins de deux heures, mais parce qu'il réussit à à s'emparer de ses codes visuels et narratifs pour créer son propre langage cinématographique matîné de petites touches vidéoludiques (à l'image et/ou au son). Dans sa manière d'orchestrer le mariage entre plusieurs médias, il rappelle ainsi le Speed Racer des Wachowski qui, plus encore qu'Edgar Wright (et avant que le studios n'y voient un nouveau filon), avaient tenté de faire vivre un manga sur grand écran avec une forme novatrice auquel le public n'avait pas adhéré en 2008 avant de lui redonner sa chance. Ou l'oscarisé Spider-Man - New Generation, qui faisait apparaître des onomatopées alors que l'animation rendait hommage à la technique d'impression des comics.



Là encore, le succès a été moins important que prévu ("seulement" 375,5 millions de billets verts engrangés dans le monde), mais le problème vient peut-être d'un manque de répères du public perdu dans cette histoire de mondes parallèles, et ne sachant plus où donner de la tête entre le Spider-Man incarné par Tom Holland en prises de vues réelles, et le Miles Morales de ce film d'animation. Toujours est-il qu'en 2018, les super-héros étaient davantage ancrés dans la culture de masse qu'en 2010, et on notera, non sans amusement, que quatre des acteurs de Scott Pilgrim se sont ensuite illustrés dans le genre : après s'être fait connaître grâce à la Torche des 4 Fantastiques, Chris Evans est devenu le Captain America du Marvel Cinematic Universe, tandis que Brie Larson a décroché les pouvoirs de Captain Marvel, qu'Aubrey Plaza a été l'une des têtes d'affiche de la série Legion et que Mary Elizabeth Winstead, courtisée pour divers projets au cours de la décennie passée, est devenue Huntress dans Birds of Prey. Sans oublier l'ex-Superman Brandon Routh, que l'on a depuis retrouvé dans Legends of Tomorrow. Outre la domination des comic books movies, à laquelle il aurait dû participer grâce au Ant-Man qu'il développait depuis 2006 mais qu'il a dû abandonner à la suite de différends créatifs avec Marvel Studios, Edgar Wright a également préfiguré la nostalgie des années 80 et 90, dont Super 8, Stranger Things ou encore Ready Player One sont ensuite devenus les figures de proue, au même titre que la résurrection de sagas telles que S.O.S. Fantômes ou Gremlins. Sorti aujourd'hui (ou pendant la seconde moitié de la décennie 2010), Scott Pilgrim aurait fait le bonheur des spectateurs devenus des chasseurs de références plus ou moins cachées : à la bande-dessinée, au cinéma, aux séries (on entend le thème Seinfeld au début d'une scène) et aux jeux vidéo. De Zelda à Streets of Rage, en passant par Final Fantasy II, Pac Man ou le nom des Sex Bob-Ombs, le groupe du héros, dont le nom renvoie à des personnages de Super Mario Bros, ces derniers sont très présents dans les clins-d'œil et le film n'est pas daté pour autant, le phénomène du retro gaming ayant pris davantage d'ampleur après sa sortie, avec notamment des rééditions d'anciennes consoles.

COMÉDIE PAS SI ROMANTIQUE

Des références qui ne paraissent jamais forcées et sont un témoignage de plus de l'amour d'Edgar Wright pour la culture geek avec laquelle il a grandi, étant né en 1974. Mais cette forme pop et rétro est au service d'une approche un peu plus moderne de la comédie romantique. Et c'est sur cet aspect aussi, que le long métrage paraît avoir été en avance sur son temps. Trop peut-être pour le public visé par la campagne marketing, les adolescents, car il est notamment question de l'anxiété nées de relations passées, sujet qui parle davantage aux adultes. Ou aux adulescents comme Scott, incarné par Michael Cera, dont les spectateurs connaissaient le visage juvénile grâce à Arrested Development et Juno. Un personnage qui peine à grandir et qui, malgré ses exploits face aux ex de Ramona Flowers, n'est pourtant pas un héros plein de belles valeurs puisque sa façon de "stalker" sa future petite amie est pointée du doigt, tout autant que sa manière de traiter Knives Chau, qu'il n'a pas le courage de quitter alors qu'il ne l'aime manifestement pas. S'ils permettent au réalisateur de nous offrir des morceaux de bravoure épatants et variés, les combats de Scott contre les ex de Ramona sont également une manière d'évoquer la toxicité de ces hommes et cette femme qui se liguent, littéralement, pour l'empêcher d'aller de l'avant dans sa vie amoureuse, tandis que le boss final, le producteur Gideon Graves (Jason Schwartzman) auquel elle semble d'abord soumise avant de se rebeller, non sans difficulté, rappelle inévitablement le mouvement #MeToo qui a éclaté avec l'affaire Weinstein en 2017. Bien que spectaculaires et très visuels, ces affrontements se déroulent également à un niveau plus intime, puisque les personnages, Pilgrim en tête, luttent avant tout contre leurs propres insécurités et démons, et c'est pour cette raison que son dernier opposant n'est autre que le Nega Scott, double maléfique de lui-même dont il ne se débarrasse d'ailleurs pas. Il fait ami-ami avec lui, signe que sa noirceur n'a pas disparu et qu'elle est toujours dans les parages, prête à ressurgir.



Le happy end n'est donc que de façade et le film reste vague sur l'avenir commun des deux personnages principaux, pour mieux laisser au public le soin de choisir, selon sa sensibilité. Et c'est notamment en cela que Scott Pilgrim fait écho à (500) jours ensemble, sorti un an plus tôt, et auquel plusieurs personnes l'ont rapproché. Comme le film de Marc Webb, celui d'Edgar Wright suit le point de vue d'un jeune homme (et par conséquent d'une génération) à qui la culture populaire a donné une vision idéalisée des romances qui se heurte à la réalité. C'est ainsi que Scott va littéralement se battre pour celle qu'il voit comme la femme parfaite et considère comme un trophée alors que le long métrage, au même titre que celui porté par Joseph Gordon-Levitt et Zooey Deschanel, questionne les codes parfois datés de la comédie romantique en même temps que ce droit et ce pouvoir que les hommes estiment avoir dans les relations amoureuses, comme le souligne notamment le site Escapist Magazine. Et ce sujet est plus que jamais d'actualité à l'aube des années 2020. Plus profond et adulte que ce son côté geek, largement mis en avant, pouvait laisser penser, Scott Pilgrim fait partie de ces films dont que l'on peut percevoir différemment au fil des années et des revisionnages. Selon notre expérience, un élément nous parlera plus qu'un autre, et c'est aussi ce que le long métrage a en commun avec (500) jours ensemble, en plus de savoir mêler le fond et la forme. Alors qu'il fête son dixième anniversaire, le long métrage reste d'ailleurs l'un des plus aboutis de son auteur, que l'on pourrait qualifier de visionnaire dans la mesure où il est parvenu, en adaptant une œuvre avec des références qui lui sont personnelles, à signer un opus qui paraît plus en phase avec notre époque qu'avec celle de sa sortie. Plus encore que certains sortis après lui.

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Náin

Re: Scott Pilgrim vs. the World (d'Edgar Wright)

Messagepar Náin » dim. mars 27, 2022 12:53 pm

Beau topic d'intro mdr, pour un film génial il faut bien le dire. Je suis fan de l'humour "montage".

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Re: Scott Pilgrim vs. the World (d'Edgar Wright)

Messagepar Somewhere » dim. mars 27, 2022 1:24 pm

Je l'ai découvert hier soir, je me suis éclaté. C'est barré, ridicule, les personnages sont énormes, même les persos secondaires, genre tout ce qui tourne autour du pote gay :PTDR:

La réal est complètement dingue avec tout ses effets visuels, bref c'est culte, dommage que ça ait bidé.
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Re: Scott Pilgrim vs. the World (d'Edgar Wright)

Messagepar SeliCat » dim. mars 27, 2022 7:55 pm

Somewhere a écrit :Le film possède 50 000 références qui parlent à des geeks tordus comme nous,


:lol:

J'avais lu à peu près ça dans une critique je ne sais plus où "c'est un film de geeks" C'est un film si original, ça m'intrigue mais je crains dêtre larguée :transpire:

J'ai vu sur le forum un sujet "êtes-vous geek ?" :tire-langue:
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Re: Scott Pilgrim vs. the World (d'Edgar Wright)

Messagepar Scarabéaware » dim. mars 27, 2022 8:49 pm

Après un gros cycle zombies, voila du cycle Edgar Wright en vue ? :mrgreen:

Je prends note à voir à un moment aussi celui-là avec ce qu'il peut avoir de savoureux :mrgreen:.
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Re: Scott Pilgrim vs. the World (d'Edgar Wright)

Messagepar Somewhere » dim. mars 27, 2022 8:59 pm

Scarabéaware a écrit :Après un gros cycle zombies, voila du cycle Edgar Wright en vue ? :mrgreen:


Sa filmo est assez courte, j'ai déjà fait la moitié en gros là. :lol:

Pour le moment Scott Pilgrim est mon favori, ce film est dément !!
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