L'univers des comics a depuis longtemps habitué ses lecteurs à faire apparaitre des personnages d'un univers avec ceux d'un autre univers, allant jusqu'à repousser les limites du possible, de l'improbable... Aujourd'hui je vais évoquer un crossover qui a cartonné à la fin des années 90, et qui me tient bien évidemment à coeur puisqu'il concerne Lara Croft. Pour comprendre ce crossover, remontons d'abord au tout début des années 90...
Marc Silvestri (à gauche sur la photo) est un dessinateur et éditeur de comics américain, né le 3 mars 1958. Après avoir travaillé chez Marvel sur des titres comme Conan, Spider-Man, X-Men ou Wolverine, il créé avec d'autres artistes Top Cow, un éditeur dont Marc souhaite sortir sous ce label des super-héros moins "super", plus sombres, plus humains... En 1995, il rencontre le dessinateur Michael Turner avec qui il lance une série appelé Witchblade.
Le Witchblade est un gant en acier mythique qui a armé des guerrières tout au long de l'Histoire. Contenant une pierre d'origine mystérieuse et une volonté qui lui semble propre, ce gant est à la fois un atout et une malédiction. Il procure à celle qu'il choisit des perceptions accrues, des réflexes et des capacités de combat phénoménales et peut se muter en épée, voire en armure si besoin est. Le 11 novembre 2000 est la date à laquelle le Witchblade doit se trouver une nouvelle compagne. C'est ce jour là que Sara Pezzini, lieutenant de la police criminelle de New York, à la poursuite d'un homme qu'elle pense être impliqué dans le meurtre de son amie d'enfance, pénètre dans le musée du millionnaire Kenneth Irons qui est l'actuel propriétaire, mais pas porteur, du Witchblade. Et c'est dans la fusillade qui s'ensuit à l'intérieur du musée que le gant choisit Sara comme nouvel hôte.
Hyper-sexualisation, seins énormes, courbes improbables, l'héroine de Marc Silvestri n'échappera pas à la représentation habituelle de la super-woman dans les comics, mais le style sombre, adulte, et l'excellent trait de Michael Turner font mouches : Witchblade réalise de très bonnes ventes.
En 1996/1997, les jeux vidéos Tomb Raider cartonnent. La série n'ayant pas encore fait son entrée dans l'univers des comics, Marc Silvestri contacte Eidos, propriétaire de la marque Tomb Raider, pour leur proposer de sortir des aventures de Lara Croft en comics. Eidos, jamais réticent à l'idée d'exploiter jusqu'au bout sa poule aux oeufs d'or, accepte assez rapidemment. Silvestri aura ensuite l'idée de ne pas faire commencer Tomb Raider en solo, mais de l'associer avec son succès du moment, Witchblade. L'idée lui vient très rapidemment : réunir les deux héroines les plus célèbres du moment dans une seule et même histoire...
Dans cette histoire, Lara Croft est à la recherche d'un artefact. La routine pour elle. Mais Sara Pezzini "Witchblade" est également à la recherche de cet artefact. Les deux héroines vont devoir se résoudre à faire alliance pour parvenir à leur fin... Le premier tome du comics sort en novembre 1998 et est un carton monumental pour Top Cow. La notoriété de Witchblade associée à l'aura de Lara Croft se révéla être une des idées les plus brillantes de crossover.
Un deuxième tome sort quelques mois plus tard et conclue les aventures de Lara et Sara. L'aventurière va désormais voguer seule dans l'univers des comics...
Tomb Raider/Witchblade : Trouble Seeekers (livre de poche, 80 pages, décembre 2002, (ISBN 1-58240-279-5))
Tomb Raider/Witchblade (par l'écrivain et dessinateur Michael Turner, encre de Joe Weems V, Top Cow, 1997)
Tomb Raider/Witchblade : Revisted (par l'écrivain et dessinateur Michael Turner, encre de Joe Weems V, Top Cow, 1998)
Tomb Raider/Witchblade Special (par l'écrivain William O'Neil, l'écrivain et dessinateur Michael Turner, encre de Joe Weems V, Top Cow, décembre 1998)