Messagepar Duramou » ven. juin 29, 2012 1:40 pm
5 bonnes raisons de regarder Game Of Thrones, Le Trône de Fer
Tout simplement parce que Game of Thrones est la meilleure série du moment. Intrigues, personnages, décapitations, décors, rivalités: addiction garantie!
Alors que la diffusion de la seconde saison de Game of Thrones vient de s'achever aux États-Unis et se poursuit en France, il n'est pas encore trop tard pour vous rattraper... tout simplement parce qu'il s'agit de la meilleure série du moment! Voici cinq bonnes raisons de rentrer dans l'univers de Georges R.R. Martin.
1. Une histoire aussi complexe que passionnante
Oubliez les séries aux errances scénaristiques sans fin, Le Trône de fer est une adaptation de la série romanesque éponyme de Georges R.R. Martin. Une saga dont l'écriture a commencé il y a plus de quinze ans. Il n'y a donc pas trop de soucis à se faire concernant la qualité du scénario et ses développements dans les saisons à venir.
Par ailleurs la production n'a pas hésité à investir massivement dans ce blockbuster télévisuel aux moyens titanesques. Le budget global de la série atteint les 50 à 60 millions de dollars avec un tournage qui est notamment passé par l'Islande, la Croatie, l'Irlande du Nord ou encore Malte... d'où les paysages de carte postale de la série et des décors à la hauteur de ceux-ci. De quoi mettre en scène les jeux de pouvoir les plus cruels tout en s'en mettant plein les mirettes.
2. Une intrigue qui repose avant tout sur des personnages de qualité
Ancrée dans un univers médiéval fictif aux soupçons croissant de fantaisie, la série ne se limite pas à un étalage classique d'aventures fantastiques, loin de là. Le fantastique ne fait même ici qu'office d'agrément exotique. Tout l'intérêt de la série réside sur des intrigues entre des personnages tous plus passionnants les uns que les autres.
Quatre grandes familles s'affrontent pour obtenir Le Trône de Fer, symbole du pouvoir ultime et de la domination des sept couronnes du continent de Westeros: les Stark qui gouvernent le vaste nord, les Baratheon qui composent la famille royale depuis leur prise de pouvoir une quinzaine d'années plus tôt, les derniers Targaryen en exil depuis cette même époque, et enfin les richissimes, arrivistes et belliqueux Lannister.
Chaque personnage compte, qu'importe sa noblesse, sa cruauté ou, et c'est plus souvent le cas, son sens moral fort douteux.
En plus de ces quatre familles, une vaste galerie de personnages secondaire vient rendre ce tableau ultra-réaliste, le tout dans un maelström de guerres, complots, meurtres, jeux politiciens et même d'histoires d'inceste. Les personnages féminins se démarquent d'ailleurs de manière exceptionnelle pour un monde médiéval ou les hommes sont supposés omnipotents.
Dans ces jeux de pouvoir meurtriers, la frontière entre les bons et les mauvais s'amenuise toujours plus sans manichéisme. Chaque personnage compte, qu'importe sa noblesse, sa cruauté ou, et c'est plus souvent le cas, son sens moral fort douteux. Le destin de chaque personnage est ainsi captivant, que se soit pour les plus honorables ou abominables (à l'image du jeune Joffrey, sadique et détestable) rendant ainsi cette fresque épique aussi complexe que passionnante.
3. Un casting d'une qualité exceptionnelle
Composé dans sa quasi-totalité d'un casting d'acteurs (en majorité anglais) venant pour la plupart du théâtre, le show de HBO ne s'encombre pas de stars, à l'exception dans la première saison de Sean Bean, l'ex-Boromir du Seigneur des Anneaux. Celui s'efface bien vite face à la horde d'acteurs talentueux qui donne vie aux personnages.
On peut bien sûr citer l'américain Peter Dinklage qui campe à la perfection la personne de petite taille Tyrion Lannister dans toute sa complexité et ses ambivalences. Un personnage génial que l'on peut haïr comme adorer, sublimé par son interprétation et consacré par un doublé: l'acteur a récolté un Emmy Awards et un Golden Globe pour sa prestation dans la première saison.
Mais il n'est pas le seul à se distinguer. La saison 2 a permis de mettre en valeur le personnage de Tywin Lannister (le père de Tyrion) campé par Charles Dance au summum de son charisme en patriarche tout-puissant.
Il ne faut pas non plus omettre la prestation du jeune Jack Gleeson qui campe un Joffrey Baratheon au sadisme sans limite (Georges R.R. Martin lui a exprimé sa gratitude pour avoir su rendre le personnage aussi odieux que dans son ouvrage). Enfin Lena Headey (vue dans 300) nous prouve encore une fois son talent en campant une reine qui personnifie le machiavélisme au féminin.
Au fond, le réalisme de ses personnages, souvent sombres et détestables, ainsi que leur profonde complexité, font que les bad guys sont au moins aussi sympathiques que les supposés hommes d'honneur, finalement bien rares (et au taux de mortalité bien plus élevé).
4. Une oeuvre d'Heroic Fantaisy d'une extraordinaire maturité
Si Le Trône de Fer est une pure oeuvre de fantaisie, le livre comme la série sont bien éloignés des univers bon enfant auquel le genre nous a habitués. Le Seigneur des Anneaux lui-même passe en comparaison pour bien anodin en dépit des qualités que l'on sait.
Les intrigues politiques et jeux de pouvoir (avec tout le folklore "médiéval" associé) tiennent la première place devant les éléments fantastiques, et cela passe par de nombreux dialogues, tous très soignés et captivant (l'un des points fort de la série). Alors que certaines scènes sont directement calquées sur le livre, d'autres ont été inventées pour les besoins de la série (visant à faciliter la compréhension du spectateur et mettre en lumière certains personnages moins présents dans le livre).
Le Seigneur des Anneaux paraît bien anodin à côté
De leur côté, les scènes de combat sont finalement assez peu nombreuses, mais toutes d'une grande réussite. Aucun artifice n'est ici utilisé pour dissimuler la violence ou la barbarie au public plus jeune. Le gore et de mise, ainsi que les décapitations et multiples amputations qui vont avec. Les producteurs ont fait le choix de suggérer les grandes batailles de manière subtile plutôt que d'avoir recours à des images de synthèse, et c'est un pari gagnant.
Quant aux sexe, il est on ne peut plus présent et tout ce qu'il y a de plus explicite... Bien loin de l'habituelle fantaisie pour enfant.
5. Le souffle épique d'une grande saga, mais plus dramatique que fantastique
Là ou les ouvrages et films d'Heroic Fantaisy se sont succédés dans un joyeux plagiat général pendant des décennies, Le Trône de Fer réinvente et modernise le genre à lui seul. Et l'essentiel de l'histoire se déroule dans un premier temps sans s'embarrasser de monstres ou d'autres créatures fantastiques (à l'exception de la scène d'ouverture du pilote qui fait office de mise en bouche). Celles-ci sont supposées avoir disparu il y a bien longtemps, mais refont peu à peu surface. C'est là que réside aussi la force de la série: elle s'enracine dans les destinées de personnages forts pris dans les rouages des événements. Il n'y a pas de lutte contre le bien et le mal, juste les choix de chacun face aux défis auxquels ils sont confrontés, et leur destin qui se dessine.
Ainsi on aurait pu très bien voir des intrigues politico-familiales de ce genre dans une série telle que Les Piliers de la Terre. Aux personnages animés par l'honneur, l'ambition, la haine, la rancune, la cruauté, la luxure, ou encore l'énergie du désespoir (tout y est), viennent en plus s'ajouter dragons, magie, et autres monstres cadavériques, rendant le tout d'autant plus excitant.
L'ambiance ainsi créée, ancrée dans un certain désespoir face aux défis, est effectivement très sombre mais contribue ainsi bien au style de la série, finalement plus dramatique que fantastique.
Dans ce monde où les étés et les hivers peuvent durer des années voire des décennies et où la population vit dans la terreur de ce qui demeure au-delà du mur protecteur marquant la frontière nord du royaume (un danger mystérieux qui fait office de fil rouge dans la série), la guerre qui débute n'en est que plus dévastatrice, ainsi que la tournure que prend les événements.
Vous voici prévenus, maintenant vous ne pourrez plus invoquer l'ignorance pour passer à côté du phénomène télévisuel qu'est devenu Le Trône de Fer.
La série de HBO a en fait l'ambition de porter les téléspectateurs à un autre niveau que les séries conventionnelles. Le show multiplie les intrigues au même rythme que les personnages et entremêle le tout dans un tourbillon dont l'issue reste insoupçonnable. Le tout assaisonné d'un soupçon de fantastique qui renforce encore le souffle épique de l'ensemble: addiction garantie!
"L'art serait inutile si le monde était parfait."
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