bon alors, je ne sais si le plus dur à été de le voir ou d'en faire la critique parce que vive la déprime dans ce beau mélo même si un mélo c'est un peu fait pour ça mais là, il y va bien proprement de sa grande dose...
et a oui, et une chose, avec ce genre de films si vous cherchez une critique objective ou qui s'en approche le plus, ne lisez pas la mienne... ça sera toujours mon ressenti donc hypra subjectif parce que je ne peux pas m'empêcher et là encore plus parce que je peux juste pas... Il est vraiment à la limite de l'insupportable à voir (c'est déjà le seul qui a la faculté de me déprimer AVANT de le voir, pour commencer, alors en voyant n'en parlons pas...
) les seuls choses objectives que je puisse vous dire c'est que c'est son dernier film et qu'il est très lié au contexte, que je vais expliquer plus loin,et ça doit être a peu prés tout, en dehors de sa nomination posthume au césar en 1983. bon pis je note au niveau de la date que le livre date de 1932, le film de 1982 donc 50 ans et, d'ailleurs, Piccoli à un moment dit "ça va faire 50 ans". Bref, encore, une fois, le film est lié, trop lié à son contexte large ou pas pour ne pas avoir un grand impact
bref, déjà que l'histoire en soi a de quoi nous en mettre un bon coup...le contexte, décidément, indissociable de ce film, c'est tout aussi pire
euh, ça se dit pas en français, je sais, mais bon, faire la critique à chaud ça n'aide jamais et puis je trop chamboulée pour faire en plus attention à ce que je dis
donc si seulement, ça n'était que l'adieu/testament cinématographique de Romy avant sa mort prématurée ET pire, potentiellement, volontaire (ce qui est déjà beaucoup) mais non derrière ça, il faut en plus que ce film a été tourné après le suicide de son premier mari et la mort accidentelle et bien plus prématurée encore de son fils, qui, en plus, en ayant une certaine résonnance avec ce qui se passe dans ce film le rend quasi-biographique pour Romy (déjà rien que sa dédicace pour eux déprime avant d'avoir commencé le film vu qu'elle ouvre le film. et, en plus, je n'en reviens pas de comment elle a pu encore, comble de déprime, jouer tout aussi magistralement, comme à son habitude quelque chose d'aussi proche de ce qu'elle a vécu en encaissant le choc, ou peut être en ne l'encaissant pas, ce qui est pire...
). Voilà qui fait que Romy ne perce plus l'écran ou, alors, elle fait une dernière fois et plus que jamais, plus qu'aucune actrice ne la fait ou ne le fera et, de ce fait, on se retrouve non plus confrontés à Romy Schneider, grande actrice qui habite ses rôles, mais à Rosemarie Albach - oui, personne ne l'appelle de son nom de naissance sauf Chancel qui a commencé une interview en l'appelant comme ça, ce qui l'a elle-même déstabilisée
et ça me fait aussi bizarre de l'appeler comme ça mais pourtant, c'est bien le cas, on est confrontés à sa personnalité et même dans le cas extrême à ses démons - la femme, la mère brisée et c'est tout aussi puissant et déprimant.
Romy qui est là mais sans être là, dans un ailleurs macabre, ça donne des scènes parmi les plus puissantes de l'histoire du cinéma mais tellement dévastatrices... (bref, 5ème nomination, malheureusement posthume, au César de la meilleure actrice 1983, amplement méritée
. et un César d'honneur qu'ils ont mis le temps à lui accorder, aussi!!) dans son interview de 1970 avec Jacques Chancel, elle disait que son plus grand film était les choses de la vie (que je n'ai toujours pas vu...) mais elle ne pouvait bien sûr pas prévoir celui-ci ni qu'il deviendrait tragiquement son plus grand. à tout le moins, il l'est, pour moi ou alors celui qui me touche le plus profondément, comme elle l'a été par les choses de la vie: pour celui, je dirais bien sûr que le contexte joue énormément mais elle aussi à sa part, bien évidemment, avec une dernière performance magnifique et encore plus criante de vérité que les autres qu'elle a fournies et, on a au moins le plaisir/la nostalgie ou même la tristesse de la voir une dernière fois et deux fois plus que dans ses autres films, du fait de ses deux rôles. et quand je parlais de ne plus percer l'écran mais de nous confronter à sa personnalité, voire même à ses démons, je pensais à ces scènes en particulier (oubliez la toute première qui est tiré de la mort en direct, film de tavernier de 1980, autre de ses derniers films et donc de toute façon aussi prévu à mon programme, avec justement la seule et unique apparition cinématographique de son fils David, quelques mois avant sa mort)
ou pour le dire autrement et citer justement le studio magasin, qui l'avait superbement bien dit à propos de ce film, après son décès:
Les dernières larmes d'une Romy Schneider, qui ne tournera plus d'autre films. Se laissant aller à ses propres démons, entière et passionnée, elle donne à cette histoire, presque impudique, toute sa force et son courage de mère brisée.
bon pis là, sauf mon respect et ma grande admiration pour elle, je vais devoir la contredire mais tant pis
dans ce film, ce sont les interprètes qui passent avant tout, le scénario ensuite, que je trouve pas si élaboré que ça, simple mais hyper efficace n'empêche, et le metteur en scène en dernier (ou alors ce film est l'exception qui confirme la règle), sachant que dans sa modestie qui était tout aussi immense que son talent, elle disait que dans tout film, c'est "le scénario [qui] passe en premier, le metteur en scène ensuite et les interprètes en dernier". Et, en parlant, des interprètes, elle n'est pas la seule, heureusement : c'est donc aussi son ultime collaboration avec le non moins imposant Michel Piccoli (Max), Don Juan de notre cinéma comme on l'appelle souvent, qui est proprement merveilleux lui aussi dans cette histoire de vengeance contre les Nazis ou plutôt contre un certain Nazi en particulier, qui serait presque la seule lueur d'espoir là dedans... Et une autre chose à ne pas oublier le compositeur de la musique qui est, ici, George Delerue, qui nous fait de sublimes morceaux, excellents pour saper encore plus le moral...
dont le morceau de violon (grande tarte à la crème des classiques mais tant pis) joué par Max, enfant. Bref, bref, je suis très sensible, peut être, mais là y a vraiment de quoi trouver encore plus facilement mes glandes lacrymales que d'habitude...
et pour saper encore le moral, mes parties de la BO sont paradoxalement celles qui le sape le plus
(celle mise plus bas et celle où Max enfant joue du violon, mise dans la première vidéo ou dans la bande annonce)
associée ici avec les scènes parmi les plus insoutenables
en ce qui concerne la double apparition de Romy, dont je ne donnerai pas la raison pour ne pas spoiler, je dirais juste qu'elle est super efficace et donne énormément de sens à la vengeance de Max, qui reste la chose la moins déprimante du film. encore que quand on songe comment fini Max et sa femme Lina (Romy), y a de quoi désespérer encore plus (avec le petit texte défilant qui passe par DEUX FOIS en plein milieu d'une scène à peu prés heureuse, la seule qu'il a dedans
). quand on pense avoir fini de déprimer avec ce film et que ça pas peut aller plus dans la déprime, et bien si!! bon et pour revenir à ses fameuses présentées dans la vidéo (pas avec leur musique respective, ici), elle devient encore plus insoutenable avec l'arrivée d'Elsa (Romy, encore) qui crie "Es ist ein Kind"/"C'est juste un enfant". Et là c'est juste IMPOSSIBLE de ne pas penser au contexte dont je parlais au début de la critique/commentaire, appellez ça comme vous voulez mais je ne peux pas être objective, en tous les cas, tellement ce films, les interprétations des acteurs et, en particulier, celle de Romy me bouleversent encore plus que d'habitude. Bref, on a bien de quoi penser aussi en le regardant ou plutôt de se rappeler que Romy s'opposait aux Nazis (raison, en partie, de son arrivée, chez nous), ce qui pour le coup est au moins une chose de positive là-dedans ou peut être pas vue la manière déchirante dont s'est rappelé
voilà, si on ajoute, à ça qui est déjà bien lourd et bien des raisons d'apprécier le film, aussi, d'ailleurs, aussi étonnant que certaines puissent paraître, que j'ai un mal énorme, pour des raisons personnelles, à ne pas être profondément touchée par un film avec ce genre (seconde guerre mondiale, shoah et toutes les joyeusetés qui vont avec
), et bien, on peut dire que celui-ci a clairement de quoi m'achever bien encore plus que d'autres. donc on va peut être évitée une notation, pour le moment, parce que je suis clairement pas en état
. je voulais également lire le roman de Kessel dont il est adapté mais j'ai eu ma dose de déprime, là donc une prochaine fois et avec la performance de Romy en tête, ça va être tout aussi dévastateur, je sens... et voilà, en gros, clairement, le genre de film que je pourrais revoir mais de si tôt parce que, pour pharaphraser un historien contemporanéiste dont j'ai malheureusement oublié le nom, qui disait "La France a mal à sa seconde guerre mondiale" (comme ça tombe bien en accord avec la période sur laquelle porte ce film
), je dirais "j'ai mal à ma cinéphilie", en voyant ce film et ce sans ironie, ni sens péjoratif pour le film. vous aurez compris pourquoi puisque si vous en êtes à ce point, c'est que vous lu toute cette critique, hardue à écrire, avec toute cette émotion. Conquise, néanmoins, mais que c'est durement déprimant, magnifiquement déprimant, sublimement tragique. oui bon, ok, je vais peut être vraiment m'arrêter sur ma critique là, pour le coup)