Oui très bon film ! Je dois dire que pour une raison étrange je l'avais un peu boudé à l'époque alors qu'il m'attirait quand même paradoxalement, ce qui fut le déclic cette semaine ( déclic est d'ailleurs un terme qui convient bien à ce film je trouve ) c'est ma lecture d'une remarque tout à fait anodine de quelqu'un sur un forum de jouets anciens, qui évoquait le film, et j'avais envie de me plonger dans son ambiance. J'avais oublié tout le mini buzz de l'époque, le réalisateur, le compositeur des musiques, le casting, c'est toujours agréable de se plonger dans un film l'esprit vierge ( je procède de plus en plus ainsi ces derniers temps ; allant moins voir de films au cinéma, je regarde les films en retard, hors des périodes de promotion, des débats virevoltants sur le net et ça donne des découvertes pures ) que dire de ce film.
Tout d'abord, je dois dire qu'il m'a charmé de la première seconde à la dernière, par son rythme et son esthétique. La toute première scène à elle seule vaut le détour, où une caméra nous entraine dans un plan séquence assez long dans une gare parisienne depuis un quai où arrivent les trains jusqu'à l'intérieur de la gare, et l'on suit la course effrénée d'un jeune garçon ( notre jeune héros
Hugot Cabret ) qui est poursuivi par l'inspecteur de la gare incarné par Sacha Baron Cohen pour finir devant une petite boutique de jouet dont le tenancier est incarné
Ben Kingsley ( je ne vais pas spoiler sur qui il est, en tout cas Kingsley est excellent d'un bout à l'autre du film, j'adore cet acteur ) La suite du film nous renseignera plus sur ce vieil homme et ce jeune garçon dont le père horloger ( incarné par
Jude Law ) lui a transmis sa passion pour les mécanismes et aussi pour le cinéma. Je n'en dis pas plus car ce serait révéler trop de choses sur le film.
Tout d'abord on saluera la réalisation impeccable de
Martin Scorsese comme souvent. Le film comme nous l'évoquions est d'abord et avant tout un très bel hommage au cinéma de
Georges Méliès et plus globalement aux origines du 7ème art. Mieux encore sans doute ( comme le dit Bombur ) c'est une déclaration d'amour au cinéma en général qui est faite, à travers un jeu de mise en abîme très très intéressant et une comparaison avec certains spectacles de magiciens. Plusieurs séquences des films de Méliès émaillent d'ailleurs le film notamment le fameux voyage dans la Lune bien connu et inspiré d'une oeuvre célèbre de
Jules Verne. On peut voir aussi d'autres extraits de ses films ainsi que du tout premier film des
frères Lumière ( le fameux film avec la locomotive qui arrive dans une gare et qui à l'époque avait paniqué certains spectateurs par l'impression de réalisme, anecdote bien connue )
J'évoquais Jules Verne, pour une raison que j'ai du mal à décrire je trouve que ce film respire aussi son emprunte, et le parfum de ses livres. Tous ceux qui sont amoureux des vieux automates, des vieux mécanismes d'horlogerie remontés par certains artisans passionnés comme il ne s'en fait plus seront charmés par ce film qui sonne aussi comme un hommage à une période révolue loin des temps modernes où les objets sont réalisés de manière industrielle à la chaine et dans un esprit jetable ( c'est triste ) Gros coup de coeur au passage pour les scènes avec
Jude Law dans ce film, comme souvent très bon et qui était sans doute l'acteur parfait pour incarner le papa du jeune héros, Hugo Cabret.
Le casting est d'ailleurs globalement très bon, même si à la limite je tiquerais un tout petit peu sur les deux enfants parfois ( mais j'ai souvent des problèmes avec les enfants acteurs ) ; Les fans de
Chloë Moretz la jeune actrice révélée dans Kick Ass seront en tout cas sans doute ravis de pouvoir la retrouver ici
Le compositeur des musiques est notre bon vieux
Howard Shore ( compositeur du seigneur des anneaux et du Hobbit entre autre ) ; c'est marrant d'ailleurs car sans savoir que c'était lui j'ai immédiatement reconnu sa patte et plusieurs thèmes sont d'ailleurs proches du hobbit ( sur lequel il a oeuvré plus tard ) mais ceci ne m'étonne pas trop les compositeurs de BO de films reprennent souvent des thèmes proches que ce soit Shore Horner Zimmer ou d'autres ... En tout cas la BO est plutôt bonne sans être sublime, mais accompagne bien le film c'est ce qu'on lui demande.
On assiste aussi dans ce film à de très beaux plans de Paris notamment des plans semi-aériens depuis la tour de l'horloge de la gare, certaines visions font un peu carte postale mais c'est un bel hommage au Paris de l'époque, au mode de vie des parisiens, à ce titre, plusieurs petites histoires dans l'histoires sont plutôt émouvantes voire cocasses, à l'image de l'amourette entre le personnage incarné par Baron Cohen et une jeune femme qui travaille à la gare ou encore un vieil homme et une vieille femme avec son chien
Le montage du film quant à lui est assez subtil et intéressant, mis à part le plan séquence tout au début qui à lui seul vaut le détour, certaines scènes soulignent justement très bien le côté mise en abime qui caractérise l'art du cinéma. Un film qui au cinéma parle de cinéma, c'est toujours assez casse gueule et en même temps fascinant. Le film semble par ailleurs très bien documenté sur les origines du 7ème art et sur l'époque. Il ne verse jamais dans l'esbroufe ou les scènes d'action inutiles ( tout le monde sait maintenant à quel point ça m'insupporte dans le cinéma actuel
) pour toutes ces raisons, j'en garderai un très bon souvenir, et notamment de cet automate qui par moment semble presque vivant. L'image me parle, et pour nous qui aimons les films de SF, qui sommes souvent attirés par les films traitant d'intelligence artificielle, par les robots futuristes, un jour lorsque les robots seront devenus encore beaucoup plus performants qu'aujourd'hui il ne faudra pas oublier que leurs ancêtres étaient ce type de machines réalisées avec patience et méticulosité par des individus passionnés.
J'avais d'autres choses à souligner en le visionnant hier soir, mais ça va sans doute me revenir par la suite. Je terminerai par quelques captures ( et je ne comprend pas pourquoi ce film n'a pas été plus commenté à l'époque, alors que des topics de véritables nanards holllywoodiens font parfois 30 pages m'enfin
une autre affiche de l'époque, plutôt sympa
Le chef de gare ( incarné par Sacha Baron Cohen ), avec son gros toutou