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Le Seigneur du Temps (téléfilm de 1996)

Le Huitième Docteur, interprété par Paul McGann, n'a qu'un téléfilm à son actif, une tentative de la BBC de s'associer avec la Fox pour relancer la série, cette fois sur le sol américain. L'échec du film cependant enterrera le projet.
Náin

Le Seigneur du Temps (téléfilm de 1996)

Messagepar Náin » jeu. mars 05, 2020 12:34 pm



Le Seigneur du Temps, ou simplement Doctor Who en version originale, est un téléfilm américain diffusé en 1996, et qui correspond au 156ème épisode de la série Doctor Who, faisant donc partie de la continuité classique. Après l'annulation en 1989 de la série, La BBC souhaitait alors la relancer en co-production avec la Fox cette, ce qui donna donc lieu à ce téléfilm qui devait constituer le pilote d'une nouvelle série Doctor Who cette fois-ci américaine. Si le film fut un succès au Royaume-Uni, il fut en revanche un cuisant échec sur le sol américain, mettant fin au projet.



Le film met en scène Sylvester McCoy dans le rôle du Septième Docteur, qui passe alors le flambeau à Paul McGann qui devient ainsi le Huitième Docteur. Hormis comics, romans et récits audiophoniques, Le Seigneur du Temps est le seul épisode de la série, avec le mini-épisode The Night of the Doctor sorti en 2013, qui met en scène le Huitième Docteur.



Il n'est guère surprenant (et quelque peu rassurant) que le film fut un échec car il faut bien reconnaître que sa qualité n'est pas au top. Il raconte comment, après avoir été exécuté sur Skaro, les restes du Maître sont emmenés par le Docteur sur Gallifrey. Mais sur la route, les cendres du Maître parviennent à se libérer et à faire atterrir le TARDIS sur Terre. Le Docteur est alors tué par une bande de voyous et se régénère à l’hôpital où il fait la rencontre d'une médecin qui l'aidera à combattre le Maître qui est parvenu à s'emparer d'un corps humain.

Outre un scénario relativement médiocre, le film subit également le jeu parfois franchement misérable de ses acteurs, au premier rang desquels Eric Roberts, qui plonge dans un surjeu et un cabotinage particulièrement gênant loin d'un Delgado et d'un Ainley guère aidé par son aspect comte Dracula des pires itérations du personnage, entre cheveux gominés et robe de mauvais goût. Bon point cependant, le fait qu'il ait gardé ses yeux de chats qu'il avait eu dans sa dernière apparition dans l'épisode final de la saison 26.



Ce qui ne va pas avec ce film surtout, c'est le chemin prit par la production. Il est assez fascinant en effet que les scénaristes aient prit une série au ton et à l'histoire si particulière et unique pour en faire une fiction terriblement commune et caractéristique de toute la production télévisuelle américaine de ce moment là. tandis que l'univers avait énormément à offrir, le film lui n'offre rien qui n'ait déjà été offert un bon millier de fois par les téléfilms de qualité plus que discutable voir profondément médiocre des années 1990. Méchant navétique, destruction du monde avec parcours du héro et de sa compagne qui font tout pour empêcher le méchant blablabla. Le choix de centrer l'intrigue sur Terre empêche ainsi d'explorer les mondes étrangers que permet de visiter une fiction se passant dans l'espace. Le choix de centrer l'intrigue sur une Terre des années 1990, soit contemporaine, empêche ainsi d'explorer des époques autres que permet de visiter une fiction s'articulant autour du voyage dans le temps... Tous les éléments si iconiques et uniques de la série ont ainsi été enlevés un à un pour livrer une histoire plate et quelconque.



Même le TARDIS n'est utilisé nullement pour voyager mais uniquement pour servir de menace mondiale, les scénaristes ayant même choisit d'ajouter un élément inventé pour l'occasion plutôt que d'utiliser ceux déjà présents. Cependant on peut valoriser l'esthétique nouvelle de l'intérieure du TARDIS qui, en dehors de la seconde salle de contrôle dans la saison 14, n'avait pratiquement pas évolué de toute la série. Plus spacieux, meublé, entourés de sièges et de livres aux teintes marrons/orangés, avec arcades métalliques encerclant la console de commandement, l'intérieur du TARDIS du téléfilm fait une parfaite transition entre l'ancienne et la nouvelle série de 2005.



Quant au Huitième Docteur, Paul McGann reste le meilleur acteur du film et un Docteur plutôt sympathique même si loin d'être la meilleure incarnation du personnage, mais l'acteur n'ayant eu guère de temps pour développer son jeu, on pourra lui pardonner.

Enfin pourra-t-on évoquer la pitoyable romance que les critères du cahier des charges américain ont imposé au film déjà pas aidé par une histoire convenue, qui par dessus le marché se permet de briser l'une des règles tacites de la série qui empêchait le Docteur de nouer quelque romance que ce soit avec ses compagnons. En soit, briser des règles tacites n'est pas le plus grave, dans la mesure ou la nouvelle série de 2005 par exemple, l'avait fait, mais simplement de manière bien plus travaillée, développée, et tout bonnement parce que cela résultait alors d'une véritable volonté narrative et non encore une fois, pour cocher une case dans une liste d'éléments.



On ne reviendra pas non plus sur l'idée, là aussi particulièrement maladroite, de vouloir faire du Docteur un demi-Seigneur du Temps à la mère humaine, un héro ne pouvant manifestement jamais être spécial ou génial de par son caractère ou sa volonté propre, il faut toujours qu'une quelconque ascendance vienne tout expliquer (c'est d'ailleurs le même principe qui a empoisonné le final de la saison 12).

Bref, un téléfilm d'une piètre qualité qui, fort heureusement, nous a épargné en vertu de son échec une série Doctor Who à l'américaine laquelle, si elle avait existé, nous aurait qui plus est sans nul doute privé de la nouvelle série de 2005 dont la qualité reste indiscutable et appréciable.


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