La saison 3 de Doctor Who, diffusée de mars à juin 2007, est la deuxième avec David Tennant dans le rôle du Dixème Docteur et voit un nouveau compagnon prendre la suite de Rose, Martha, interprétée par Freema Agyeman (qui avait déjà fait une courte apparition dans la saison 2). Comme Rose, Martha tombera amoureuse du Docteur, un sentiment qui ne sera cette fois pas réciproque.
Cette saison est notamment marquée par le retour du Maître, dont la dernière apparition date de 1996. Ainsi, tandis que la première saison se concentrait sur le mystérieux code Bad Wolf et la deuxième sur l'apparition de Torchwood, la troisième voit plusieurs indices concernant le gouvernement britannique et un nom particulier, Harold Saxon, un politicien britannique.
Le premier épisode de la saison, présentant Martha, une jeune étudiante en médecine, voit un hôpital téléporté sur la lune et prit d'assaut par les Judoons, une race alien de mercenaires qui se prétendent policiers et traquant les cibles qu'on leur indique. C'est donc le premier épisode où ces aliens à tête de rhinocéros apparaissent, lesquels reviendront plusieurs fois par la suite.
Autre race ennemie du Docteur et récurrente apparue dans cette saison, et non des moindre, les fameux Anges Pleureurs, qui font leur première apparition dans le dixième épisode de la saison, qualifié par les fans comme l'un des meilleurs épisodes de la série. Ecrit par Steven Moffat, l'épisode a notamment la particularité de traiter le Docteur et Martha en personnage secondaires, l'intrigue se concentrant surtout sur Sally Sparrow, interprétée par Carey Mulligan. Cette jeune femme est notamment mise en garde par le Docteur des "Anges Pleureurs", des statues en formes d'anges situées dans le jardin d'une vieille maison. Sa jeune amie disparaît alors mystérieusement avant que Sally ne se rende compte qu'elle a été envoyée dans le passé. Le mystère s'épaissit davantage quand le frère de son amie lui montre des cassettes où un personnage appelé le Docteur lui répond instantanément. Mais plus effrayant, les statues en question semblent être bien plus que des statues, puisqu'elles bougent dès que l'on tourne le dos... ou que l'on cligne des yeux.
Un des meilleurs épisodes de Doctor Who sans aucun doute, mettant en scène les monstres les plus effrayants de la série. L'épisode fut notamment très remarqué et salué par les fans, mais aussi la critique, et obtint par ailleurs le Prix Hugo du meilleur épisode de série en 2008. A nouveau écrit par Moffat, qui s'était déjà chargé du merveilleux épisode La Cheminée des temps, l'épisode est une pépite. La manière don l'intrigue est ficelée, pleine de mystères bien trouvés et exploités, avec des monstres encore une fois, devenus iconiques depuis. Incontestablement le meilleur de la saison.
On peut également saluer L'Embouteillage sans fin, qui voit le retour de New New York qui, suite à une pandémie, a fermé son autoroute pour y préserver les voyageurs, qui conduisent depuis plusieurs années dans ce qui semble être une route interminable. Excellent épisode, au concept que je trouve personnellement génial, à savoir ces milliers de voitures/caravanes indépendantes et lieux de vie, aux intérieurs aussi hétéroclites que leurs passagers. Par ailleurs l'épisode voit le retour des Macras, des monstres qui n'avaient pas été vus depuis la saison 4 en 1967 ! Cet épisode voit également le retour du Face de Boe.
On notera également un épisode sympathique avec l'épisode qui voit une colonie minière être attaquée par la créature ayant inspirée le Diable. On rappellera aussi l'apparition de Shakespeare qui affronte alors des sorcières dans la plus belle tradition des Befana, dans le deuxième épisode. A noter que c’est dans cet épisode que l'on apprend que la reine Elizabeth a déjà rencontré le Docteur, rencontre qui se situera dans le futur de ce dernier et qui sera par ailleurs racontée en 2013 dans l'épisode anniversaire Le Jour du Docteur.
Enfin parmi les derniers épisodes notables de la saison, on mentionnera l'excellent diptyque composé de La Famille de sang et Smith, la Montre et le Docteur, qui raconte comment, pour échapper à un groupe d'aliens s’appelant "La Famille", le Docteur s'enferme dans une école en 1913, oubliant tous ses souvenirs et son savoir pour devenir une toute autre personne, un humain, tandis que tout ce qui faisait de lui le Docteur se retrouve caché dans une montre des Seigneurs du Temps.
Pour finir, Utopia marque l'apparition de Dereck Jacobi dans le rôle du Maître, qui s’est enfuit aux confins de l'univers, à une époque où ce dernier est sur le point de mourir, pour finalement, oublier à son tour, comme le Docteur le fit en 1913, ce qu'il était et ainsi devenir un éminent scientifique tentant de sauver l'espèce humaine. Malheureusement, il finira par ouvrir la montre et redeviendra le Maître, avant de s'enfuir avec le TARDIS du Docteur. Cet épisode, en plus du Maître, voit également le retour de Jack Harkness tandis que Dereck Jacobi est particulièrement attendrissant.
Les deux épisodes qui suivent, et qui termineront la saison, seront malheureusement bien en dessous, la faute, en dépit de quelques bonnes idées, à un scénario assez puéril et un jeu totalement catastrophique de John Simm, le nouvel interprète du Maître. Faisant de ce dernier un ersatz monstrueux du Joker, ce que le personnage n'a par ailleurs jamais été, il rend le personnage pathétique, ridicule quand l'idée serait d'en faire un type effrayant, fade quand l'idée serait d'en faire un méchant charismatique. Simm se noie dans un océan de cabotinage et de surjeu difficilement supportable.
Le twist concernant les étranges Toclafanes est bien plus épouvantable que la moindre tentative pitoyable de Simm de rendre son personnage charismatique.
On pourra également se montrer particulièrement dubitatif sur l'épisode de Marc Gatiss, L'Expérience Lazarus, souffrant d'effets spéciaux ardus à regarder, faisant davantage penser à des navets des années 90 qu'à une série culte des années 2 000. Le retour des Daleks est également moyen. Si l'on peut saluer par exemple la transposition de l'action dans le New York des années 1930 en plein krach boursier, les Daleks eux-mêmes et leurs serviteurs porcins n'apportent vraiment pas grand chose à l'épisode, sinon son plus gros défaut. Et que dire de cet hybride humain-dalek ? Eurk.
Bref, une très bonne saison en dépit des apparences qui souffre certes de quelques épisodes moyens ou médiocres, mais qui relève largement le niveau grâce à de nombreux autres de qualité incontestable, au premier rang desquels Les Anges Pleureurs, et qui a notamment pour avantage le personnage de Martha Jones, une des meilleure compagnon du Docteur de la nouvelle série selon moi, intelligente, médecin et touchante.
Liste des épisodes :
179 - Épisode 1 : La Loi des Judoons
180 - Épisode 2 : Peines d'amour gagnées
181 - Épisode 3 : L'Embouteillage sans fin
182 - Épisode 4 : L'Expérience finale
182 - Épisode 5 : DGM : Dalek génétiquement modifié
183 - Épisode 6 : L'Expérience Lazarus
184 - Épisode 7 : Brûle avec moi
185 - Épisode 8 : La Famille de sang
185 - Épisode 9 : Smith, la Montre et le Docteur
186 - Épisode 10 : Les Anges pleureurs
187 - Épisode 11 : Utopia
187 - Épisode 12 : Que tapent les tambours
187 - Épisode 13 : Le Dernier Seigneur du temps
