Talking Head (de Mamoru Oshii)

[phoenlx]

Talking Head est un film "live" de 1992 réalisé et scénarisé par Mamoru Oshii (le réalisateur de Ghost in the Shell, Avalon ..)

Il s'agit d'un film à l'ambiance assez surréaliste, et qui englobe lui-même dans son scénario la production d'un anime appelé Talking Head, d'où le titre. Ce film est le troisième film live réalisé par Oshii, après The red Spectacles, et Stray Dogs.

Un détective est embauché sur le plateau de tournage d'un film d'animation, afin de retrouver des membres de l'équipe, ayant mystérieusement disparu.

(résumé allocine.fr)

Le film comporte ainsi de nombreuses références à l'industrie de l'animation japonaise et se veut être une réflexion sur le monde du cinéma et de l'animation et les mécanismes productifs, rôle du monteur, place des couleurs, de la musique, etc, le réalisateur Mamoru Oshii l'imprégnant pour beaucoup de sa propre expérience. Il y décrit un monde sans foi ni loi gangréné par des pratiques douteuses (pour se replacer dans le contexte, il venait d'être mis à l'écart pour la réalisation du troisième film Lupin III - qu'il devait réaliser à la base - et ceci parmi d'autres expériences accumulées au fil des années le rendirent plutôt amer.

Les personnages de ce film sont d'ailleurs nommés d'après des personnes réelles, animateurs, scénaristes, compositeurs. On y trouve notamment Yasuo Ōtsuka (qui a travaillé pour la Toei et les studio Ghibli, sur des oeuvres comme Lupin III et Panda petit panda), ainsi que Ichirō Itano (réalisateur de Gantz dans la réalité), le chara designer Yutaka Izubuchi, le scénariste Kazunori Itō (ayant travaillé notamment sur le film Ghost in the shell), et le compositeur Ken Kawai qui renvoie bien évidemment au compositeur Kenji Kawai (souvent associé à Mamoru Oshii sur ses films notamment Avalon et Ghost in the shell).
Toutes ces personnalités phares de l'animation japonaises se retrouvent donc dans ce film, sous forme de personnages internes au film.

Le réalisateur du "film d'animation interne à ce film" se nomme Rei Maruwa, qui est un pseudonyme de Mamoru Oshii sur plusieurs de ses projets à ses débuts, quand il oeuvrait sur des oeuvres plus "commerciales" où il n'avait pas la main-mise créative plus totale comme par la suite.

Le film nous expose ainsi un court fragment d'animation, qui est réalisé par Haruhiko Mikimoto (connu pour avoir travaillé sur la franchise Macross notamment). Parmi les autres membres du staff (réel) de ce film on trouve aussi Kazuchika Kise (par ailleurs directeur de l'animation sur Patlabor) et la musique de ce film est confiée à Kenji Kawai lui-même (qui apparait aussi comme personnage dans le film !)

Alors pour le moment je n'ai pas réussi à le dénicher pour le voir mais je poste la critique de quelqu'un (sur le forum allociné) qui est ... un peu critique envers ce film (mais connaissant le réalisateur ça ne m'effraie pas car on pourrait dire ça de beaucoup de ses films, qui sont néanmoins très intéressants quand on sait se laisser porter bref, à voir. si vous l'avez vu, n'hésitez pas à commenter.

Je vais tenter de ne pas être trop méchant avec ce film, mais ça m'a juste emmerdé du début à la fin et pourtant il y a de bonnes choses, mais franchement je n'en tire rien du tout, ça ne m'a jamais intéressé, à aucun moment. Ok c'est assez étrange et je n'ai rien contre ça, ça m'a même rappelé un peu Lynch que j'aime beaucoup, mais là ça ne passe pas. Bon le pitch de base est sympa et permet pas mal de chose, notamment rencontrer au fur et à mesure les différentes personnes qui font un film et avoir droit à des saynètes étranges, sauf que c'est là où on m'a perdu, c'est que ce n'est que des saynètes étranges. Alors certes il y a une cohérence artistique, je trouve la photo rougeâtre pas dégueulasse, mais si on multiplie trop les petites scènes assez courtes, comme dans une sorte de film à sketch (bien que ça n'en soit pas un), j'ai ce sentiment de lassitude. Du coup j'ai regardé ça complètement vide, je vois ce qui pourrait être bien mais je ne rentre pas dedans, ça m'ennuie, je n'arrive pas à m'y intéresser, le film est tellement dans son truc qu'il me laisse dehors. Après je comprends parfaitement que certains puissent rentrer dedans car il dit des choses sur la création, etc. Mais moi ça ne me parle juste pas du tout. Je ne peux même pas dire que c'est un mauvais film, parce que s'en est pas un, mais je l'ai déjà oublié alors que je viens de le finir, dans une semaine j'aurai déjà oublié qu'il existe. Pas marquant. Pourtant le personnage principal est plutôt classe, il y a des scènes sympas, j'aime bien celle où il est chez le scénariste ou bien la scène de chant. J'apprécie aussi le côté "décor" de cinéma, quelque chose ça fait un peu (un peu) penser à Dogville. Il y a de l'idée. Mais faut adhérer et j'y suis resté hermétique, totalement et définitivement. Surtout que j'ai trouvé ça de par la structure du film très répétitif ce qui m'emmerde encore plus pour le coup. Je vais oublier ça très vite. Je pense que le cinéma de ce type n'est pas pour moi, je n'ai déjà pas apprécié Ghost in the Shell.

Ce film abonde de références et clin d'oeil, sous forme de private joke, ce qu'Oshii adore inclure dans plusieurs de ses films, on peut penser à Ghost in The Shell Innocence, ou encore Tachiguishi Retsuden. Les références ne sont jamais aisées à décrypter pour le commun des spectateurs, à moins d'avoir une culture très étendue. On y trouve aussi bon nombre d'autocitations (par exemple ce film comporte des petits clin d'oeil à Kerberos, la saga en manga que Mamoru Oshii a développé et qui englobe entre autre le film d'animation Jin Roh, ou encore des clin d'oeil à un personnage féminin de The Red Spectacles ...

quelques images

ci-dessous : Keishi Hunt (le scénariste du film d'animation interne au film)

[Scarabéaware]

Un autre film de son cru qu'il serait très appréciable de découvrir à ce qu'il nous parle du monde du cinéma et bien sur de l'animation en y allant de sa critique par les déceptions qu'il a connu, ça a de quoi être intéressant et certainement d'autant plus pour l'expérimentation surréaliste . Y a de quoi bien aimer d'ailleurs le choix de la teinte rouge ici

Par contre évidemment c'est complètement un introuvable, j'ai cherché tout à l'heure mais nada.

Du coup je me demande comment celui qui a critiqué sur allociné a pu le voir lol. Et lui y a pas de quoi craindre effectivement, c'est qu'il est pas rentré dedans et en plus il a du mal aussi avec Ghost in the Shell donc le cinéma de Mamoru Oshi c'est peut être pas la peine avec son cas .

[phoenlx]

oui ba Oshii si ça bloque dès le départ avec un truc comme Ghost in the shell c'est compliqué de creuser encore plus