Maborosi (de Hirokazu Kore-eda)

Meleor
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Maborosi (de Hirokazu Kore-eda)

Messagepar Meleor » mer. sept. 12, 2018 9:48 pm

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Maborosi (幻の光, Maboroshi no Hikari) est un film japonais réalisé par Hirokazu Kore-eda, sorti en 1995.
Ce film est l'adaptation du roman Maboroshi no Hikari de Teru Miyamoto.




une critique Amazon:

nini
4,0 sur 5 étoiles
Grand film japonais de Kore-Eda
16 décembre 2010
Format: DVDAchat vérifié


Il s'agit du 1er long metrage du cinéaste japonais Kore-Eda fait en 1995 sur le deuil et la mort. C'est le plus difficile de ses films car il n'y a pas d'action, les couleurs sombres mais les plans avec les silhouettes sont magnifiques. Je conseille de visionner la préface de l'édition DVD pour l'apprécier encore plus. A voir par un public averti car il fait référence au cinéma des grands maitres (Ozu, Mizogushi, Narusé, Yoshida...) tout en gardant une certaine originalité.


Suite à ça j'ai acheté un livre sur le ciné asiatique et un su sur le ciné japonais et un film d'Ozu son plus réputé Voyage à Tokyo et le préféré de Taniguchi reçu le même jour que Quartier Lointain en manga ce qui est drôle comme coïncidence!


Une critique du site Critikat:

https://www.critikat.com/dvd-livres/dvd/maborosi/


Maborosi
Maboroshi no Hikari
réalisé par Hirokazu Kore-eda


En 1995, le premier film de fiction de Hirokazu Kore-eda est exploité en Europe sous le titre À la lumière de l’illusion. Pour ce réalisateur venu à la fiction depuis le documentaire, et qui persiste à aborder des sujets profondément réalistes, peut-il y avoir plus judicieuse périphrase ?
Le sage nous dit que le monde n’est que chimères. Sauf à suivre les tendances consuméristes les plus obsessionnelles, il est plus que probable qu’il y ait du bon à suivre ses enseignements. En ce qui concerne le réalisateur Hirokazu Kore-eda, en tout cas, sa conviction semble arrêtée. Venu du documentaire, le réalisateur passe en 1995 à la fiction, sans pour autant se départir de ses préoccupations réalistes.
Maborosi conte ainsi une part de la vie d’une jeune femme dont le mari trouve la mort dans des circonstances ayant toutes les apparences du suicide. Toutes les apparences, certes… mais sans en avoir les justifications. Pas de lettres, pas de raisons auxquelles elle puisse penser. Laissée seule avec son petit garçon, la veuve va bientôt se remarier, sans jamais comprendre le geste de son ex-mari – une ignorance, une incertitude qui va la hanter, la ronger et la détruire.
Cela se confirme dans la suite de sa filmographie, le réalisateur Hirokazu Kore-eda met toujours un propos réaliste, un sujet souvent pathétique (le deuil, la mort, le souvenir, l’abandon, la solitude…) au centre de ses fictions. Un sujet pathétique certes, mais ne versant jamais dans le pathos – à l’exception peut-être d’un Air Doll légèrement surchargé. Maborosi aborde le sujet du deuil, d’une façon qui s’éloigne fort du documentaire. Dès ce premier long métrage de fiction, Hirokazu Kore-eda s’affirme comme un peintre du quotidien plein d’empathie – une empathie qui fera la plus grande partie de la réussite du futur Nobody Knows. Procédant par petites touches apparemment sans importance, il va construire le quotidien d’un jeune couple – dont le futur va donc voler en éclats.
Comment donc poursuivre sa narration, sans pour autant changer radicalement de style narratif ? Comment faire pour, à l’instar de son personnage de veuve, aller de l’avant sans bouleverser le quotidien, et ce malgré le fait que tout, intérieurement, a changé ? Ce qui passait par les interactions entre les personnages va devenir dans cette seconde partie, dans la seconde existence de la veuve, l’occasion, pour le cinéaste, de confronter la solitude de son personnage avec de légers instantanés visuels et sensoriels, qui n’existent que par leur force d’évocation poétique. Créés avec un sens de la composition presque pictural, ces séquences oniriques tiennent du haïkus, dont elles partagent le sentiment du temps arrêté, de la subtile réminiscence.
Autant dire qu’on s’éloigne véritablement, avec ces options narratives, du style documentaire. Et pourtant… Peut-on soupçonner chez le « jeune » Kore-eda une vraie maturité narrative, une théorisation déjà réellement pensée du rapport à l’image ? On serait tenté de le croire. Puisque c’est dans l’illusion de la poésie que son héroïne va aller chercher sa délivrance, comment ne pas dresser un parallèle entre elle, le cinéaste, et le spectateur ?
Dès la première séquence de Maborosi, la petite fille qui deviendra veuve est confrontée à une disparition incompréhensible : laissée sous sa garde, sa grand-mère disparaît sans qu’on ne sache jamais ce qui est advenu d’elle. Plus tard, à bout de forces, elle se verra raconte l’histoire des Maborosi : des illusions apparaissant sur la mer, et douées d’une imparable force d’attraction. Sans raison, sans justification, on peut être confronté au besoin d’aller vers elles – quitte à n’en pas revenir. C’est de l’injustice de la mort que nous entretient Hirokazu Kore-eda par ce biais. Et le documentariste en lui semble se demander : avec la fiction cinématographique, puis-je résoudre cette illusion incompréhensible avec mes illusions propres ? Le cinéaste se garde bien de répondre à cette question, mais l’essai, en soi, est déjà sa propre réponse. Un essai subtil, délicat, mis en abîme avec finesse – un regard d’une surprenante maturité sur l’attirance perpétuelle de l’illusion, et dont le cinéma est une parfaite métaphore.

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Re: Maborosi (Hirokazu Kore-eda, 1995)

Messagepar phoenlx » jeu. sept. 13, 2018 10:21 am

c'est cool tu as l'air d'explorer toute la filmo de ce réa. j'aime bien procéder ainsi quand un réalisateur m'inspire aussi, explorer toute sa filmo de fil en aiguille (même si moi j'étale sur le temps en général pour qu'il m'en reste un peu :mrgreen: ) en ce moment je fais un peu ça avec Oshii, que je connaissais déjà mais pas pour tous ses films (et certains resteront introuvables ici, c'est dommage)

ton réa je ne le connaissais pas du tout, première fois que j'en entends parler. s'il inspire Taniguchi ça doit signifier quelque chose, en terme d'ambiance, de contemplation j'imagine
Qu'importe la destination c'est le voyage qui compte
Notre histoire deviendra légende

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Re: Maborosi (Hirokazu Kore-eda, 1995)

Messagepar Scarabéaware » jeu. sept. 13, 2018 12:05 pm

Il a de quoi bien inspirer Meleor le Kore-eda :mrgreen:.
Ce sera encore une atmosphère à tâter pour Maborosi.
ALL HAIL PALPATINE, ALL HAIL FREEZER, ALL HEIL ZORDER, ALL HAIL EREN, ALL HAIL SKYNET, ALL HAIL BRITANNIA, ALL HAIL WILLIAM DELOS.
Venez jouer avec Bob Image.

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Re: Maborosi (Hirokazu Kore-eda, 1995)

Messagepar Meleor » jeu. sept. 13, 2018 9:14 pm

C'est la faute à Cannes tout ça comme il a gagné la Palme d'Or! :lol: Du coup j'ai décidé de voir tous ses films dans l'ordre! J'ai acheté Maborosi mais toujours pas vu! Mais là faut que je revois bien Godzilla de Gareth Edwards avant d'enlever le BR du lecteur! :lol: :lol: :lol: :lol: Et faudrait que je revois Horus de Takahata en priorité aussi! Et sinon non Kore-eda a pas inspiré Taniguchi mais les deux s'inspirent d'Ozu et pour Kore-eda aussi de Naruse!


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