Réalisation de Takeshi Kitano sortie en 2002 il aura été présenté à la Mostra de Venise puis sera sorti en France en 2003. Ici nous sommes loin de ses réalisations tournant autour des yakuzas, il s'agit plutôt d'un film poétique faisant se croiser 3 histoires. La musique du film est composée Joe Hisaishi que l'on connait bien pour les OST des films d'animation Ghibli
Synopsis :
Dolls regroupe trois histoires d'amour inspirées de Meido no Hikyaku (Le Courriers des enfers), une pièce de Chikamatsu Monzaemon de théâtre de marionettes traditionnel japonais bunraku.
Dans la première, Matsumoto et Sawako forment un couple heureux, mais les pressions exercées par leurs deux familles vont les forcer à faire un choix tragique.
Dans la deuxième, Hiro, un chef Yakuza, retourne dans le parc où il avait l’habitude de voir sa petite amie, et se souvient…Trente ans plus tôt, il était un pauvre ouvrier et s’est trouvé forcé de se séparer de la jeune fille pour intégrer le milieu du crime.
Dans la troisième, Haruna, dont le visage est partiellement recouvert de bandages, passe le plus clair de son temps à regarder la mer (thème cher à Kitano). Peu de temps auparavant, elle était une star de la musique, habituée à signer des autographes et à se montrer dans les shows télévisés (activité parallèle de Kitano). Nukui sans aucun doute son plus grand fan est prêt à tout pour le lui prouver.
Petite bande annonce pour ceux qui souhaiteraient avoir un aperçu
Et une critique par Welcome to Nebalia
Je viens de le voir, si on se demande ce que ça donne Kitano qui nous parle d'amour, eh bien ça donne ça
. Un film très particulier qu'on peut tout à fait comprendre qu'il laisse perplexe en le visionnant et pourtant il en ressort une certaine beauté et une petite part de poésie soulignée par une composition assez sympathique de Joe Hisaishi, une B.O. qui n'atteint pas la superbe qu'on peut lui connaître dans les films d'animation de Miyazaki mais qui tout de même forme un bel accompagnement. C'est une œuvre très contemplative avec une belle petite esthétique, à travers ces 3 histoires nous traversons d'ailleurs les saisons. Si l'introduction à de quoi faire bizarre avec du théâtre japonais traditionnel qu'est le Bunraku nous sommes lancés ensuite à observer ces 3 histoires qui vont se dérouler sous nos yeux. Comme il est dit dans le synopsis c'est inspiré d'une pièce de théâtre. Face à ce qui se déroule, on a de quoi être songeur pendant un temps avant de se laisser finalement charmer par la forme que cela prend, Kitano nous propose ici une belle petite expérience, un film assez atypique qui ne plaira pas forcément à tout le monde, toutefois cela nous propose une belle petite évocation et si on se laisse prendre on parvient à toucher le côté poétique de la chose au gré des saisons. Nous suivons dans un premier temps un couple se présentant comme très marginal qui laisse interrogateur quand à la corde qui les relie mais nous venons à comprendre comment cela est arrivé. Lui aura du faire un choix quand elle aura commis un certain acte qui l'aura laissée mutique, dans une bulle en laquelle elle s'est enfermée. Et c'est ainsi qu'il se sera sacrifié pour elle, marquant le début de leur déambulation, à marcher, errer sur les routes tels des amoureux maudits restant dramatiquement liés, c'est triste et assez poignant, une histoire peu commune qu'on ne verra guère ailleurs sous cette forme
, mais qui rend hommage à de l'amour qui passe au dessus du handicap. Kitano aura peut être voulu justement en faire l'évocation, handicap avec cette jeune fille et handicap avec deux japonais que nous apercevons à plusieurs reprises, l'un en fauteuil roulant et l'autre handicapé mental...Ainsi, au travers de leur cheminement se forme des croisements de chemins qui ne se rencontrent pas pour autant, s'effleurent sans se toucher. Nous attrapons alors l'histoire d'un vieux Yakuzas qui se souvient d'un vieil amour qu'il va alors tenté de retrouver, inspirant une certaine mélancolie et présentant des sentiments qui auront survécu à l'écoulement du temps, toutefois autant on peut trouver du beau, autant c'est une situation loin d'être joyeuse la encore.
Puis nous avons vis à vis la chanteuse victime d'un accident, recluse et passant ses journées sur la plage qui recevra la visite d'un fan près à tout pour lui prouver son amour
. Mais voila, il se passe finalement certains évènements qui font qu'on est loin de retrouvailles avec du happy end, et pendant ce temps toujours continuent à marcher, marcher et encore marcher au rythme des saisons notre couple uni par sa corde rouge, traversant toutes les étapes ensembles, ne se séparant point, c'est l'unicité à la vie, à la mort.
C'est une fibre dénotant d'autres œuvres, si certains réalisateurs dont le thème fétiche est l'amour, tel Wong Kar Wai nous proposant des réalisations particulières tout en captation qui impriment une marque, une patte très reconnaissable, proposant un bel enveloppement dans le ressenti, ici Kitano livre un récit très contemplatif, pouvant prêter à sourire, provoquer une drôle d'impression, pour finalement toucher par ce que cela confère. Et la perplexité du début laisse place à une appréciation de la forme
.
. 
Mais je crois qu'aujourd'hui je l'apprécierais plus