Asako I&II (de Ryūsuke Hamaguchi)

Meleor
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Asako I&II (de Ryūsuke Hamaguchi)

Messagepar Meleor » dim. déc. 01, 2019 11:10 am

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Asako I & II (寝ても覚めても, Netemo sametemo?, litt. « Même si je dors, même si je suis éveillée ») est un film franco-japonais réalisé par Ryūsuke Hamaguchi et sorti en septembre 2018 au Japon. Le film est en sélection officielle au Festival de Cannes 2018.


Synopsis:

Asako, étudiante à Osaka, a une brève aventure avec Baku avant que celui-ci ne disparaisse mystérieusement. Deux ans plus tard à Tokyo, elle rencontre un autre homme qui lui ressemble beaucoup.



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Lorsque son premier grand amour disparaît du jour au lendemain, Asako est abasourdie et quitte Osaka pour changer de vie. Deux ans plus tard à Tokyo, elle tombe de nouveau amoureuse et s’apprête à se marier... à un homme qui ressemble trait pour trait à son premier amant évanoui.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Asako_I_%26_II


Genèse et développement:

Le film est une adaptation du roman Netemo sametemo de Tomoka Shibasaki paru en 2000.


Distribution des rôles:

Le réalisateur confie le double rôle masculin à Masahiro Higashide du fait de son visage impénétrable.

Tournage

Le tournage a duré un mois.

Accueil critique:

En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 4,1/5, et des critiques spectateurs à 3,9/5.
Pour Jacques Mandelbaum du Monde, Asako I & II est « un film d'une richesse et d'une sensibilité rares, récit d'initiation amoureuse qui ne passerait pas tant par les ponts aux ânes de la psychologie que par les souterrains de l'inconscient et du merveilleux. A la question simple de savoir ce qu'est cette chose compliquée qu’est l'amour, le film répond sur plusieurs terrains à la fois. »5.
Pour Olivier Lamm du Libération, Asako I & II « dissimule un brillant portrait de femme, d'une profonde humanité. [...] Asako est un très grand, très juste film sur ce que c'est que d'être aimé, et d'aimer en retour - une déconstruction de tous les instants. »6.
Pour Éric Neuhoff du Figaro, Asako I & II est « un sommet de délicatesse et de pureté. »7.
Pour Corentin Lê de CinéSéries « la beauté d’Asako I & II se tient non seulement dans une dynamique de la fuite, qui permet au film de s’ouvrir en permanence sur des horizons inattendus (une plage par exemple), mais aussi dans la façon dont Hamaguchi exprime le retour systématique à ce que l’on pensait perdu à jamais. »8.


Box-office:

France : 101 500 entrées


Sélections

Festival de Cannes 2018 : en sélection officielle.
Festival international du film de Toronto 2018 : sélection en section Contemporary World Cinema.
Festival international du film de Saint-Sébastien 2018 : sélection en section Perles.
Prix du meilleur film aux Hōchi Film Awards
Prix du meilleur film au festival du film de Lisbonne et Estoril
En compétition au festival international du film de Bucarest




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Re: ASAKO I&II (Ryūsuke Hamaguchi, 2018)

Messagepar Meleor » dim. déc. 01, 2019 11:34 am

http://www.lepolyester.com/entretien-av ... hamaguchi/


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Entretien avec Ryusuke Hamaguchi
Publié le 2 janvier 2019

Le Japonais Ryusuke Hamaguchi a été révélé en 2018 au public français avec le succès-surprise de son magnifique film-fleuve Senses. Son nouveau film, Asako I & II, est un mélo sentimental exaltant dont l’héroïne tombe amoureuse, puis se fait quitter, avant de finalement retomber… sur le sosie de son grand amour. Ce film, qui était à nos yeux le plus beau de la dernière compétition cannoise, sort ce mercredi 2 janvier en France. Entretien avec l’un des plus précieux talents actuels du cinéma.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’adapter ce roman en particulier ?

La première raison est logistique. On m’a proposé de faire un film avec un peu plus de budget. Avant Asako, je n’avais réalisé que des films avec des moyens très modestes. Et c’était une autre façon de toucher le public. Habituellement, je préfère faire des films à partir d’histoires originales. Le producteur connaissait mon travail, mais pour l’industrie je reste un nouveau. Adapter un roman, c’était en quelque sorte une garantie, notamment s’il s’agit d’un roman populaire. C’est un roman que j’ai aimé car Tomoka Shibasaki est une autrice très visuelle. Même lorsqu’elle décrit la vie dans ce qu’elle a de plus quotidien, il y a toujours une écriture très imagée. Le sujet est classique, dans une veine réaliste, et pourtant il y a quelque chose d’extravagant dans la narration. La question du choix de l’acteur pour ce double rôle a également pesé. J’ai tout de suite pensé à Masahiro Higashide, et il a immédiatement accepté. C’était il y a quatre ans. C’est un acteur populaire, aussi quand il a accepté, le projet a vraiment pu se faire.

Vous aviez indiqué, au sujet de Senses, que le thème du film était « comment pouvons-nous exprimer honnêtement nos sentiments dans notre société ». Cela correspond tout à fait à Asako. Était-ce un questionnement que vous souhaitiez prolonger dans ce film ?


Tout à fait. Il y a beaucoup de différences entre les deux films, par exemple leur longueur. Mais il y a aussi des points communs. D’abord, parce que j’ai développé ces deux films pratiquement en même temps, et ce thème – comment exprimer ses sentiments dans la société – est revenu. Dans Senses, ce n’était pas mon intention initiale de décrire la société. Si vous avez eu le sentiment de voir quelque chose de la société japonaise, c’est surtout dû aux actrices et aux histoires qu’elles racontent. C’est un film qui a beaucoup été réécrit, avec une grande implication des actrices dans ce processus. Je leur demandais quels dialogues pouvaient leur correspondre, quels caractères, de quoi elles se sentaient capables ou non. Mais c’est la société qui les oblige à agir de cette manière, et à parfois se sentir incapable de tenir tel ou tel propos. C’est un scénario qui s’est fait en accompagnement des actrices, de leurs capacités et incapacités. Et c’est à travers elles qu’on voit la société japonaise.
Sur Asako, c’était une autre manière de décrire la société. Il y avait un budget plus confortable, et un traitement par conséquent plus grand public. La question était de savoir comment traiter de stéréotypes en s’inspirant de la société. De se questionner sur la notion d’éthique, sur ce que les gens considèrent pour la plupart comme normal. Ça, ça concerne 70 à 80% du film, qui est raconté dans ce sens. Mais pour la dernière partie du film, on a renversé cela. La plupart des spectateurs, dans ce cadre de cinéma commercial, ont bien compris la première partie, mais la décision prise dans la dernière les a troublés en général. Et c’est là que se trouve le sujet du film.

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Et c’est aussi pourquoi le personnage d’Asako est si fascinant. C’est une héroïne qui, à première vue, semble subir et effacer ses émotions. Pourtant, c’est un personnage fort qui sait prendre des décisions. Comment avez-vous abordé ce personnage et comment avez-vous dirigé votre actrice ?


On s’est beaucoup inspiré du personnage tel qu’il est écrit dans le roman. C’est ce qu’il y a de plus fascinant dans le livre : son caractère, ses décisions. On a apporté des choses, mais le noyau était là. La différence principale, c’est que le film est raconté par Asako elle-même, en vue subjective. Il y a beaucoup d’informations, de descriptions. Comment adapte t-on ça ? Il y a la solution de la voix-off, que je n’aime pas du tout. Alors j’ai essayé d’être fidèle au caractère d’Asako en en faisant un personnage qui ne parle pas beaucoup. Elle est intelligente, elle voit et pense beaucoup. Mais elle s’exprime peu.
Concernant Erika Karata, qui interprète Asako, elle a lu le roman et s’est sentie très proche de l’héroïne. Comme si le roman parlait d’elle. Il n’y a pas eu à beaucoup discuter, mais je lui ai dit une chose : il y aura beaucoup de dialogues, et Asako ne dit que la vérité. Dans Senses, il est question à un moment de ce qui devient faux au moment où on le prononce. L’intelligence du personnage est qu’elle ne prononce pas ses sentiments. Elle dit les choses telles qu’elles sont, comme ce qu’elle pense du jeu d’actrice de Maya. Son honnêteté est son intelligence. Erika l’a tout de suite compris et ça lui a semblé très naturel. Il n’y avait presque rien à lui expliquer ; en fait, comme elle a peu d’expérience de cinéma, j’ai surtout essayé de l’accompagner et de la rassurer sur le tournage.

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Votre film est visuellement superbe, et il y a une façon de dépeindre le réalisme qui a quelque chose de magique. Comment avez-vous abordé l’aspect visuel du film avec votre directeur de la photographie ?


Il y a des descriptions qui sont comme irréelles mais l’irréel est au centre de l’histoire. Mais c’est filmé comme si c’était parfaitement réel. Pour l’image, notre référence était Au gré du courant de Mikio Naruse. On l’a revu avec mon directeur de la photographie Yasuyuki Sasaki, et on a essayé de l’analyser. Il a compris que Naruse n’avait utilisé que trois lentilles, de 35, 50 et 70mm. C’est filmé de manière classique. On s’est inspiré de cette méthode. On a travaillé sur les acteurs, leur position et leurs mouvements, sur le cadre et le découpage, tout cela de manière assez classique. On était sur la même longueur d’ondes. Mais en même temps, il y a ces moments où l’on décolle du réel jusqu’à un certain paroxysme. Nous avons utilisé des effets numériques pour certains plans. Mais il fallait une certaine retenue, que l’on soit centré sur les acteurs, et que cette émotion passe par eux.


Vous avez cité Naruse, qui était également une de vos inspirations sur Senses. A l’époque, vous aviez également cité Cassavetes, Rohmer et Ozu. Quelles ont été vos influences sur Asako, ont-elles été différentes ?

Chaque fois que je réalise un film, je pense à Husbands de John Cassavetes et Rio Bravo de Howard Hawks. Ce sont deux films qui ne peuvent pas coexister dans un même long métrage. Et moi, je réfléchis à comment les faire exister dans un même film. Parmi mes inspirations pour Asako, je citerais Douglas Sirk, Jean Grémillon et Masahiro Makino. De Grémillon, j’ai appris la rapidité de l’action, la vitesse de la narration. On voit les actes avant de connaître les motivations, et on est surpris que l’histoire ait avancé si vite. Je voulais montrer avant tout les actes des personnages, que les sentiments des personnages soient avant tout vus par leurs actes. Pour Sirk, je me suis inspiré de sa façon d’exploiter les stéréotypes. Il disait souvent qu’il aimait les stéréotypes en les détestant. Il exploite des stéréotypes qui à eux-seuls contiennent toute l’émotion. Pour Makino, le points commun avec Asako est ce qu’on ressent à la fin du film. J’ai pensé à Duel à Takada-no-baba dans lequel le happy end est en partie un happy-sad end. Et je voulais avoir ce double-sens également dans Asako.


Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de voir quelque chose de neuf, de découvrir un nouveau talent au cinéma ?

C’est un réalisateur que je connaissais déjà, mais je dirais And Your Bird Can Sing de Sho Miyake. Il n’est pas encore très connu mais j’espère qu’on parlera de lui.
Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 11 octobre 2018. Un grand merci à Charlotte Forbras et Terutaro Osanaï.

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Re: ASAKO I&II (Ryūsuke Hamaguchi, 2018)

Messagepar Meleor » dim. déc. 01, 2019 11:51 am



LCDC - Asako I & II (Cannes 2018)
2 062 vues•4 janv. 2019

LCDC - Les Chroniques Du Cinephile

Chronique critique sur la sortie d'une petite douceur romantique et émouvante, autour d'un triangle amoureux unique en son genre, par un auteur passionnant, "Asako I & II"

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Re: ASAKO I&II (Ryūsuke Hamaguchi, 2018)

Messagepar yoko » dim. déc. 01, 2019 12:01 pm

Il y a tellement de films japonais que j'aimerai voir mais à part les commander sur le Net difficile de les trouver
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Re: ASAKO I&II (Ryūsuke Hamaguchi, 2018)

Messagepar Scarabéaware » dim. déc. 01, 2019 1:43 pm

Ah j'y avais déjà un peu fait attention à celui là mais je sais plus trop comment :mdr:. Par contre du coup j'en vois seulement la bande annonce à ce que t'en parles, ah ça semble avoir une belle patte, de quoi pouvoir se laisser toucher par cette histoire, cette romance que ça donne :D. J'aurai bien envie de le voir celui là ^^.
ALL HAIL PALPATINE, ALL HAIL FREEZER, ALL HEIL ZORDER, ALL HAIL EREN, ALL HAIL SKYNET, ALL HAIL BRITANNIA, ALL HAIL WILLIAM DELOS.
Venez jouer avec Bob Image.

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Re: ASAKO I&II (Ryūsuke Hamaguchi, 2018)

Messagepar Meleor » lun. déc. 02, 2019 6:45 am

yoko a écrit :Il y a tellement de films japonais que j'aimerai voir mais à part les commander sur le Net difficile de les trouver


Il est dispo sur Ciné+ Et plein d'autres films asiatiques en replay y compris chez OCS!


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