Synopsis :
Hong Kong, 1966. Dans sa petite chambre d'hôtel, Chow Mo Wan, écrivain en mal d'inspiration, tente de finir un livre de science-fiction situé en 2046. A travers l'écriture, Chow se souvient des femmes qui ont traversé son existence solitaire.
Je m'en viens de visionner cette autre belle réalisation de Wong Kar Wai ô combien appréciable qui ne laisse point insensible et se fait touchante à sa manière. J'en garde une préférence pour In the Mood for Love mais 2046 est tout à fait plaisant également. On retrouve Chow interprété par Tony Leung qui a ici une moustache, ne lui allant pas forcément vraiment mais qui passe tout à fait, on s'y fait, et le film porte bien son nom entre les réminiscences de la fameuse chambre où il se retrouvait avec sa compagne d'écriture dans le premier film et le nom du roman venant de cette fameuse chambre ayant beaucoup compté pour lui, nous avons les souvenirs précieux mais aussi perdus d'un homme qui dans sa pérégrination va de rencontres en rencontres l'inspirant pour son roman. On a des attachements, de l'effleurement, toutefois une part de solitude persiste, car nous avons beau avoir comme de l'histoire d'amour, l'impossibilité reste présente et son besoin de compagnie s'en fait ressentir surtout au soir du 24 décembre comme on peut le voir. Avec ce film il y a de quoi avoir réflexion sur l'amour et l'aspect bien ténu qu'il peut prendre. Après, il y a un instant qui pourra faire tiquer certains ou certaines mais bon, ça ne fait pas tout le film non plus . Bref, on est dans des méandres et on voyage dans un fil des ans. Par ailleurs nous apercevons au moins un amour qui parvient à construire sa maison c'est entre la l'ainée du patron de l'hôtel et le japonais, là au moins ça se tisse bien ^^. Mais pour ce qui est de Chow nous sommes dans la destiné tout autre et ça lui fait plutôt tisser un roman qu'est 2046 puis 2047 également puisque cette chambre prendra aussi de sa petite importance. Avec 2046 c'est aussi la petite part science-fictionnelle, brève mais un tantinet présente avec ce monde désiré ou alors duquel on peut venir à s'échapper même si on est censé ne jamais en repartir, il y a de cet aspect plutôt pas mal et ça aurait pu être intéressant d'en avoir un supplément de développement après tout, pénétrer encore un peu dans sa fiction. L'amour avec un androïde est en tout cas effleuré, on a qui plus est de l'androïde à émotions différés lol, pourquoi pas après tout, c'est aussi un concept, on lui laissera. Néanmoins on peut légèrement tâter un petit quelque chose, c'est peu exprimé mais on peut toujours ressentir un brin d'incrustation des sentiments des androïdes malgré qu'on ne pousse pas plus, ce n'est pas vraiment la thématique principale non plus même si on y touche. Somme toute on est plutôt à aller dans bien des moments de vie, on est pas bercé mais on observe l'homme cheminant, croisant, discutant, tentant de tisser du lien puis essayant de retrouver. On peut avoir de quoi être un peu troublé par ce talent à ne pas arriver à solidifier les relations qu'il a avec les femmes dont une à qui il paye son billet pour Singapour. Ah y a quelque chose là. Nous sommes dans tous les cas avec une construction à la Wong Kar Wai, cette réalisation c'est aussi une belle petite esthétique avec des plans ayant de quoi titiller, 2 - 3 plans semblent d'ailleurs repris de In the Mood for Love, nous rappelant certains moments et puis nous avons du très bel accompagnement musicale, de la B.O. qui souligne bien tout ceci. Ce n'est pas dans une grande excellence complète mais ça forme de sa petite toile d'un homme traversant une vie en poor and lonesome writer . C'est plutôt bien dépeint ^^.