Avez-vous parfois rêvé d'un film qui (em)mêlerait en même temps Star Wars, Le Seigneur des Anneaux, Dragon Ball, La Petite Sirène, Ip-Man, Final Fantasy XY et Gods Of Egypt, plus une pincée de Fort Boyard, tout ça réuni dans une trilogie épique et (très)exotique ? ! ?
League of Gods est un blockbuster hong-kongais d'héroïc fantasy réalisé en 2016 par Koan Hui - un disciple de Tsui Hark - pensé comme le premier arc d'une trilogie contant avec une orgie parfois indigeste d'effets spéciaux la destinée du légendaire Roi Zhu et de sa sorcière renarde à 9 queues (ou 7 je sais plus je les ai pas compté en fait). Bref, un conte chinois à la base et de la trempe de la légende du Roi Singe (l'action se passe environ 1000 ans avant Jésus Christ)
L'ayant-vu hier soir sur Netflix et l'ayant trouvé plutôt singulier, j'avais envie de vous en dire deux ou trois mots.
Bande annonce :
Distribution :
Jet Li : Jiang Ziya
Fan Bingbing : Daji
Wen Zhang : Naza
Huang Xiaoming : Yang Jian
Louis Koo : le général Léopard
Angelababy : Blue Butterfly
Jacky Heung : Ji Lei / Skylord
Tony Leung Ka-fai : le roi Zhou
Feng Zu : le général Ji
Andy On : Ji Fa
Qing Xu : Taiyi
Waise Lee : le roi Dragon
Jordan Chan : le chef de la tribu des Invisibles
Critique
(d'après le très intéressant article https://asialyst.com/fr/2016/08/12/leag ... -speciaux/ qui propose également un interview du réalisateur)
Le cinéma de Hong Kong au service du marché chinois. Disciple du grand Tsui Hark, Koan Hui adapte à l’écran l’histoire célèbre en Chine du Roi Zhou et de la renarde Daji. Daji était l’épouse favorite et cruelle de celui qui fut le dernier souverain de la mythique dynastie Shang au XIème siècle avant J-C. Dans League of Gods, sorti en Chine le 29 juillet dernier, point de sophistication : le riche matériau culturel millénaire de l’Empire du Milieu est transformé en heroic fantasy sans relief et sans grande analyse psychologique. Et pourtant à l’écran, ça marche. Le spectateur est embarqué sur un rythme endiablé dans un maelstrom baroque d’effets spéciaux – ninja surfeurs, plante parlante, bateaux volants – servi par le gratin des acteurs chinois – de Jet Li à Fan Bingbing en passant par Tony Leug Kar Fai. La critique d’Arnaud Lanuque, qui a rencontré le réalisateur Koan Hui à Hong Kong.
Mes impressions persos :
(Attention ! Spoiler ! )
Voir le père Fourras dans un blockbuster ça ne se refuse pas ! En fait, c'est Jet Li mais au début le doute est franchement permis !
Blague à part, ce film est une curiosité à plus d'un titre. D'abord, il est trop saturé en effets spéciaux pour être joli à voir, et trop pourvu en scènes d'actions assez décoiffantes - dans la grande tradition du film de sabre, la poésie aérienne en moins - pour avoir reçu un traitement scénaristique suffisamment riche.
Résultat on risque de sortir à la fois déçu et trop comblé de sa "séance" - à domicile, Netflix oblige - avec une impression d'avoir ingurgité trop de chocolat et en même temps pas assez - comme c'est une trilogie, il reste une chance que cela s'améliore de ce côté - En effet, on a constamment du mal à s'accrocher aux personnages - plutôt bien joués par un casting 5 étoiles cela dit - car on ne sait vraiment pas grand chose de leur passé, de leur histoire, de leur légende en fait ... Idem pour les cités épiques, qu'on sent issu de cultures en conflits depuis des lustres, sans jamais avoir ne fut-ce qu'un résumé de leur histoire.
On a l'impression d'être catapulté dans cette tranche de légende à la manière d'un chien - ou plutôt une gargouille ici - balancé dans un jeu de quille.
Passé cette première impression, et après avoir raccroché sa mâchoire qui s'est largement décroché en contemplant en même temps - prouesse épique s'il en est - des effets spéciaux de niveau "TP d'étudiant en école de cinéma" et des effets spéciaux à la ILM ou Weta ( j'exagère, c'est nettement un cran en-dessous) ...
En fait, si on se réfère à l'interview ci-dessus, on voit que ce méga blockbuster à 300 millions de dollars de budget, a bénéficié (ou souffert, c'est selon) de douze sociétés d'effets spéciaux, pour environ 98% de scènes du film - seulement 2% des scènes du film n'ont pas été retravaillé par elles donc - ce qui en fait réellement un film orgiaque à ce niveau. Hélas, comme je le disais, leur qualité va du très médiocre (comme certaines scène sde God of Egypt, mais en pire ) au plutôt bien mais vieux de dix ans en passant par le tout juste passable, sans oublier des inénarrables séquences d'incrustation de cinématiques issues de jeux vidéo (le studio Blur) ou d'une itération de Schreck (la plantule qu'on ne comprend pas trop bien pourquoi il s'agit d'une plantule) . Résultat, si on est un tant soit peu difficile et exigeant, on arrête de visionner le film au bout d'environ 5minutes.
Si on fait partie des spectateurs conciliants et/ou curieux, on continuera de mater cet ovni bigarré et on pourra, comme moi, apprécier - ou pas - à leur juste valeur de très belles chorégraphies d'action - notamment du personnage principal et/ou de Jet Li dont j'ai très mal compris le rôle cela dit - et de jolies scènes au rythme bien maitrisé - comme les frasques du bébé bizarroïde - qui est un jeune homme instable en fait ... si, si - coupant les crabes en deux sous l'océan (sur l'air de la petite sirène ... qui aura vu le film comprendra ).
De plus, les scènes sont souvent originales et bien trouvées. Cela va d'une course poursuite à dos de surf improvisé à l'aide de boucliers à des combats de vent et de pierre à la Dragon Ball.
Dragon Ball. Effectivement, c'est à ça que m'a fait penser la quasi intégralité des scènes d'actions épiques proposées, en un petit poil plus adulte cela dit.
Côté émotion, on est presque servi, avec une très jolie et très triste mort au beau milieu du film ...
La musique ne m'a pas embarqué. Bien, sans plus.
Les actrices sont jolies et très bien maquillées. On a même au tout début une scène de sexe entre une fille et un serpent -en fait une renarde et un dragon noir je crois ...
Histoire :
Je me rends compte que j'ai oublié d'évoquer l'histoire ... En résumé (accrochez-vous, je vais vous l'expliquer comme je l'ai vécu - League of Gods est une expérience intense :
Deux cités sont en guerre, et visiblement l'une d'elle - la méchante dont les chefs s'amuse à s'empiffrer et bais... se vautrer dans la décadence- écrasera l'autre -la gentille remplie de moines et hommes plus ou moins volants -
Ce sont deux nations magiques, comptant de part et d'autres des sortes de demi-dieux ou démons nantis de puissants pouvoirs magiques. En vrac, du côté du Bien, on a un moine shaolin volant à ses heures et créateur de foudre, une poignée d'archimages très vieux et très badass, un guerrier balaise à priori; du côté du mal on a une démone mi humaine mi renarde a sept grosses et longues queues - je ne dirais rien d'autres sur la praticité que peut avoir parfois une telle anatomie le début du film nous donne d'ailleurs à ce sujet quelques possibles suggestions (non, malgré son apparence ou son titre, League of Gods n'est pas un film porno, il est juste classé 13+ je crois) marié avec un dragon noir pas super badass sauf quand il se transforme en méga troll difforme - à la fin - mais very bad empereur tout de même donc ça rigole pas, et un général chevauchant une panthère très badass, elle.
Bref, trois vs trois ne peut au départ que déboucher sur un statu quo : après avoir dans une scène de surf épique, sauvé une ribambelle d'enfants bizarres, le héros ceinture noir volant à ses heures, ne parvient pas à empêcher la renarde démoniaque de voler un des deux yeux du père fourras rouge - un des deux archimages avec Jet-Li le mage qui rajeunit sans cesse - Heureusement, Jet-Li alors vieux sauve le second oeil et avec lui apprend que pour battre la renarde - je crois - il faut qu'un héros - celui qui vole pas encore - parte en quête de l'Epée de Lumière et donc du Dragon d'Or qui est censée la garder - je n'ai pas compris quand il apparaissait celui-là j'ai du zapper - En chemin, il doit accepter trois compagnons de route, qui tous l'approcheront en volant une des trois bourses que Jet-Li lui offre. Pour l'aider dans tout ce bins, une plantule l'accompagne (logique). Et un bébé supersonique chapardeur et très (très très) agaçant. Bien sûr, il s'avère vite que son premier compagnon est le bébé, une fois celui-ci transformé en jeune voleur égoïste. Puis, c'est un drôle d'archi père fourras au corps fait de vent qui s'impose - il disparait d'ailleurs à un moment je ne sais pas pourquoi ce n'était peut-être pas un des compagnons cela dit le scénario est assez fouilli parfois - Enfin, il va s'acoquiner et papillonner avec une jolie jeune femme - en fait espion du général à la panthère noire - peu avant qu'elle ne passe de vie à trépas dans des circonstances dramatiques.
La communauté improbable finit on ne sait guère comment par mettre la main sur l'Epée de Lumière qu'ils cherchent et avec elle affrontent les troupes de Zhü qui entre temps à commencer à attaquer la cité des bons bonzes. Et le dragon noir est buté. Et la renarde le ressuscite dans le corps d'un énorme troll de la Moria bossu et avarié qui ne va pas faire un pli devant l'Epée de Lumière manié par le frère du héros - un officier organisant la défense dans la cité attaquée par les transports de troupes volants à la FF XV du Roi Zhû.
Et je crois bien que cela finit en queue de poisson histoire de mettre en appétit -ou pas - pour la suite qui sortira prochainement - ou pas d'ailleurs.
Bon, comme je me rends compte en me relisant que je n'ai rien compris au film, je vais plutôt vous mettre des liens de résumé-critiques plus instructives
http://www.darksidereviews.com/film-lea ... -hui-2016/
J'ai cependant aussi incroyable et improbable que cela puisse l'être devant un tel bloubi boulga forcément indigeste passé un très bon moment, au point où je partage à 100% la conclusion de cette critique et que j'ai hâte de voir la suite :
Mais pourtant, et on ne sait pas trop par quel miracle, l’ensemble fonctionne. Enfin, « fonctionne » est un bien grand mot. Mais on ne s’ennuie pas et le spectacle qui nous est proposé se regarde sans trop de souci dès qu’on réussit à passer la barrière assez compliquée du tout quasi tout numérique. Il est à noter qu’il s’agit ici uniquement de la première partie puisque, lorsque le générique final retentit, la plupart des intrigues ne sont pas encore terminées et les grands méchants de l’histoire sont encore bel et bien là.
quelques photos en vrac :