Fan du film, cela faisait quelques mois que tester la série me tentait ... sans me tenter en même temps tant j'étais persuadé que c'était infaisable d'égaler voire de dépasser le film de Jean-Jacques Annaud.
Comme avant-hier je suis passé devant un peu par hasard - je cherchais à voir s'il y avait un second épisode de Lovecraft country de sorti et voyant que non je me suis dit bah je vais regarder le premier épisode du nom de la rose histoire de tester ... et bon j'ai été pris de nouveau dans l'intrigue formidable de cette histoire et j'ai regardé d'affilé que dis-je dévoré les huit épisodes en fait ... Moment génial
Il y a évidemment beaucoup à dire sur la série. Déjà faut que je confie que j'ai dernièrement regardé un interview de plus de deux heures de Jean-Jacques Annaud sur le making off de son film et il y parle pas mal du livre de son ami Eco. Je n'ai donc pas tout à fait découvert les intrigues dont il est question en regardant la série.
Celle-ci me semble être plutôt fidèle au livre - ok, faudrait avant tout que je le lise, ce livre, pas faux - dans le sens où d'une part l'enquête est plus digeste - et plus longue - et d'autre part les intrigues secondaires, notamment celle de la sauvageonne, mais aussi celle d'Anna et de son moine protecteur, et donc du chef hérétique Dulcino et ses fidèles opposés à l’Église, dont le moine Rémigio avant qu'il ne gagne l'abbaye bénédictine, qui permettent toutes d'approfondir le personnage campé de main de maitre par Everett, l'inquisiteur Bernard Gui. A noter que ce rôle a ceci d'exceptionnel qu'on le voit surtout à partir du cinquième épisode - il a quelques flashback au début mais vraiment très peu - et que de nombreux seconds rôles sont eux suivis tout le long des huit épisodes. Malgré cela, c'est Everett qui est cité en second dans le générique de la série, et c'est mérité tant son interprétation est extraordinaire.
L'impitoyable et plus que glaçant inquisiteur Bernard Gui.D'ailleurs, c'est la première chose que j'ai envie de dire sur cette série. L'interprétation est fantastique, chaque moine a ici le temps d'être scruté comme il le mérite, et ils ont tous leur personnalité propre, leurs démons ou écarts souvent. Ils sont tous réussis et mention spéciale au frère Jorge évidemment joué par James Cosmo, l'acteur de Games Of Throne y campant Jeor Mormont (cf. encart ci-dessous) dans un rôle ici foncièrement différent évidemment, quoique ...
James Cosmo joue l'incroyable et déroutant Jorge de BurgosJeor Mormont, surnommé le « Vieil Ours », est le Lord Commandant de la Garde de Nuit, des combattants ayant juré de défendre le Mur, au nord de Westeros, contre les sauvageons qui vivent au Nord et les mystérieux Autres, des créatures dont on ne connaît même pas l'apparence. Lorsque Jon Snow, le bâtard d'Eddard Stark rejoint la Garde de Nuit, Mormont le prend sous son aile. Après que Jon lui a sauvé la vie, Jeor lui confie Grand-Griffe, l'épée ancestrale de sa famille, que son fils Jorah a abandonné avant de fuir pour les cités libres. Il conduit ensuite une expédition au-delà du Mur mais celle-ci est décimée par une attaque des Autres. Dans A Storm of Swords, alors qu'il tente de regagner Châteaunoir avec ce qui reste de son expédition, Jeor est assassiné par l'un de ses patrouilleurs à la suite d'une mutinerie, et c'est son protégé Jon qui est élu à son poste de Lord Commandant.
L'abbé principal, un homme effacé ayant peine à montrer son autorité, est admirablement interprété également, par Michael Emerson, ici à côté de Rupert everett.
Quant à Guillaume de Baskerville, peut-on dire que John Turturo y est aussi bon ici que ne l'était Sean Connery dans le rôle qui lui valu un BAFTA en 1988 ? Non, je ne peux pas dire cela tant l'interprétation caustique et cynique de Sean apportait un plus musclé à ce rôle ... mais il s'en sort extrêmement bien tout de même, avec certainement une humilité, une sensibilité et une empathie supérieure. Il est parfait dans son côté Sherlock Holmes exposant les nœuds de l'intrigue, et parfait dans sa diatribe anti consumériste catholique.
Son apprenti, Adso de Melck, que joue fort bien Damian Hardmung a ici un rôle encore pus important que celui joué par Christian Slater dans le film, il a il faut le dire un temps de présence à l'écran bien supérieur, même si c'est souvent pour y accompagner la fameuse véritable "rose sans nom" ayant donné le nom au livre ... Il a donc un rôle fondamental dans une partie importante de l'intrigue sentimentale qui ici cesse d'être secondaire pour devenir très présente voire prenante (même si le charme de la belle exilée jouée par Nina Fotaras m'a personnellement laissé de marbre).
Bien sûr, c'est surtout l'enquête que j'ai (re)trouvé prenante et ce même si je connaissais déjà le dénouement à venir. On peut trouver étrange le plaisir qu'on peut avoir à revoir une enquête déjà bien connue, comme si le seul plaisir d'enquêter devait se résumer à trouver qui est le meurtrier ... C'est oublié qu'on peut prendre - moi en tout cas - énormément de plaisir à revoir un épisode de Poirot par exemple rien que pour le divertissement ou rien que pour le rappel du cheminement investigateur de l'enquêteur ... voire un peu des deux et d'autres points forts comme le travail de reconstitution et d'interprétation des protagonistes. C'est le même mécanisme qui joue ici qui fait qu'on se surprend à rester en halène alors même qu'on sait déjà ce qui va se passer.
De plus, cette version donc passe beaucoup de temps à montrer le déroulement de plusieurs intrigues secondaires, certaines totalement absentes du film, comme celle d'Anna par exemple. Je trouve avec le recul que pourtant ces intrigues là donnent encore plus de poids à la fameuse dispute visant à décider si oui ou non un moine franciscain peut choisir de dilapider ses biens sans pour autant offenser le christ. Cela donne encore plus de poids aux arguments de Guillaume et d'autres franciscains qu'on détaille d'avantage ici, et encore plus de contrepoids morbides et malfaisant à l'inquisition notamment les techniques oratoires des inquisiteurs pour par une sorte de sophisme impérieux et ingénieux prouver la culpabilité logique de leurs futures victimes ... et la manière dont un des moines réussit à en esquiver habilement la rhétorique ... et cela rend le propos encore plus intéressant.
On notera aussi à ce sujet l'importance du personnage de Salvatore, le serviteur débile de Remigio qu'il a pris en pitié et sauvé de l’infamie :
Rémigio, superbement joué par Fabrizio Bentivoglio
Salvatore, formidablement campé et mimé par Stefano Fresi, qui ne démérite pas je trouve face à Ron Perlman en 1986 Un travail remarquable a donc été fait dans la série pour équilibrer et traiter au mieux toutes ces intrigues, et quelques autres, et on remarque au final que l'enquête elle-même n'est pas autant rallongé, bien que comme je le disais plus digeste et mieux déroulé, qu'on ne l'aurait pensé, comparé au film. Le temps des intrigues satellites prend pas mal de temps d'épisode en fait, mais le tout reste fluide et efficace. On a envie de voir la suite, on a envie de suivre pas à pas l'enquête, mais aussi les moments forts et argumentatifs comme celui de la dispute et du procès du moine.
J'ai été moins séduit par la quête d'Anna, mais elle est triste et démonstrative et son destin fait sens avec la volonté de montrer le visage noire de l'inquisition. On sent que la production avait cœur à la montrer de manière réaliste et donc terrible ici. Ce volet est également très réussi tout comme les passages de batailles, sanglantes, exactives et cruelles comme elles devaient l'être.
J'en viens donc au travail de reconstitution tout à fait remarquable, et n'ayant rien à envier à celui des équipes de Jean-Jacques Annaud. Le monastère, perché comme il se doit sur un nid d'aigle de toute beauté, est moins impressionnant mais crédible et austère à souhait, et le format série permet de le visiter jusque dans ses moindres recoins. La photographie, notamment de la forêt, est magnifique, et fait un joli écrin aux quelques scènes sentimentales qui s'y déroulent.
Les costumes, armes et armures sont parfaits également et on est donc de ce côté sans souci immergé dans la vie de ces moines du moyen-âge.
La bibliothèque est formidable également, et on suit avec délice les deux moines devant s'y rendre sans autorisation de nuit en secret.
La musique est jolie et cinématographique, elle nous accompagne bien dans tous les moments du film et ce dès un générique de toute beauté.
En bref, une belle et très bonne surprise que je conseille sans hésiter aux fans du film
Anna et sa mère - qu'on voit peu - et leurs compagnons apportent un petit peu côté "Cursed" à la série, qui est ici un peu en trop, peut-être ... pour ma part en tout cas. Même si comme je le disais plus haut leurs rôles est important pour montrer la cruauté de l'église de l'époque. Pour le contexte historique et social donc
Anna et l'amoureuse d'AdsoUn article expliquant pourquoi il faut regarder la série même si on a déjà vu le filmLa connaissance contre le totalitarisme, la raison contre le fanatisme religieux, la logique contre la mystification… Presque quarante ans après sa sortie en 1980, les thèmes du polar philosophique d’Umberto Eco résonnent plus que jamais avec l’actualité. Le Nom de la rose fait l’objet d’une nouvelle adaptation en 8x52 minutes. Une coproduction italo-franco-allemande, diffusée dès ce mardi sur OCS Max à 20h40, réalisée par Giacomo Battiato pour un budget de 26 millions d’euros. Un pari risqué quand on sait que le film de Jean-Jacques Annaud, avec Sean Connery dans le rôle du moine enquêteur Guillaume de Baskerville et Christian Slater dans celui de son novice Adso de Melk, a marqué les spectateurs. Pourquoi faut-il regarder la minisérie portée par John Turturro, Damian Hardung et Rupert Everett même si on a vu le film ?
Une histoire plus fidèle au livre
« Notre approche est complètement différente », lance le réalisateur et coscénariste Giacomo Battiato, que 20 minutes a rencontré lors d’une table ronde organisée à Rome. « Le film dure deux heures, la série raconte une histoire en huit heures. L’intrigue du film se concentre sur l’enquête, mais Le Nom de la Rose n’est pas qu’un roman policier où un serial killer sévit dans une abbaye qui ressemble à l’hôtel de Shining ! Ce n’est qu’une infime partie de cet immense et fantastique livre qui parle de politique, de religion, de philosophie, de la vie, et d’amour », poursuit-il.
« Je n’ai pas signé mon contrat tant que je n’étais pas certain que le scénario contenait suffisamment d’Umberto Eco », raconte John Turturro, coproducteur exécutif et coscénariste et qui s’autoproclame le « défenseur » du romancier italien sur ce projet.
Une toute nouvelle intrigue
Umberto Eco avait lui-même décidé le transfert des droits de son chef-d’œuvre à 11 mars Film, qui coproduit avec Palomar, Rai Fiction et Tele Munchen Group. Le romancier aurait même validé une première ébauche du scénario avant son décès en 2016. Sa famille a suivi le projet, tourné en anglais et en grande partie à Cinecittà à Rome comme le film de 1986, et pour les décors réels dans les Abruzzes et en Ombrie. Le sémiologue aurait validé une toute nouvelle intrigue autour de l’hérétique Fra Dolcino et sa compagne Margherita Boninsegna, deux personnages historiques cités pas moins de 32 fois dans le roman.
« Je joue deux personnages, Margherita, la compagne de Dolcino, considérée comme hérétique, et leur fille, que nous avons créé de toutes pièces, Anna. Margherita et Dolcino étaient incroyablement en avance sur leur temps, ils estimaient que les hommes et les femmes avaient les mêmes droits et que l’Eglise se devait d’être pauvre », raconte Greta Scarano.
Une nouvelle interprétation
John Turturro succède à Sean Connery dans le rôle du moine enquêteur Guillaume de Baskerville. « J’aime Sean Connery mais je n’ai jamais vu le film. Je me suis dit : pourquoi devrais-je ? Comment cela peut-il m’aider ? Je voulais avoir une rencontre pure avec l’auteur Umberto Eco. J’ai basé mon personnage sur le livre », déclare l’acteur qui ajoute, non sans humour « j’ai eu une poupée James Bond quand j’étais enfant, comment cela aurait-il pu m’aider ? ».
L’Américain campe un Guillaume de Baskerville moins espiègle que celui de l’Ecossais, mais plus cérébral et toute en « nuances » avec « les contradictions d’un homme d’action et de pensées, d’un homme de foi et de science, d’un homme qui a torturé des gens et qui y a renoncé, d’un homme qui vécu des expériences avant de devenir moine ».
A ses côtés, Damian Hardung joue un Adso de Melk impeccable, Michael Emerson, un abbé époustouflant, Tchéky Karyo, un pape machiavélique. Rupert Everett est méconnaissable en Bernard Gui. Seul Stefano Fresi n’arrive pas à éclipser l’incroyable performance de Ron Perlman, inoubliable Salvatore dans le long-métrage.
Une esthétique radicalement différente
Si Giacomo Battiato se dit « admiratif » du travail de Jean-Jacques Annaud. Ses choix esthétiques sont complètement différents de ceux du cinéaste français. Alors que Jean-Jacques Annaud filmait des monstres dans une atmosphère obscure, Giacomo Battiato fait le pari de la couleur. « Un des éléments les plus intéressants du Moyen Âge est la couleur. Le Moyen Âge n’est pas du tout sombre comme on le dit », défend-il. Une approche qui va ravir tous les médiévistes, mais aussi les fans de Game of Thrones.
Garçon.
"N'avez-vous donc point d'espoir ?" dit Finrod.
"Qu'est-ce que l'espoir ?" dit-elle. "Une attente du bien, qui, bien qu'incertaine, se fonde sur ce qui est connu ? Alors nous n'en avons pas."
"C'est là une chose que les Hommes appellent 'espoir'... "Amdir l'appelons-nous, 'expectation'. Mais il y a autre chose de plus profond. Estel l'appelons-nous.
. Faudra que je me vois le film en tout cas mais pour passer derrière Sean Connery j'aurais bien vu un autre acteur. Pourquoi pas Ian McShane tiens. Enfin on verra.
. 
hum, certes, le livre est beaucoup plus dense que le film mais la plupart c'est des réflexions thélogiques, philosophiques etc, je crois, donc assez inadaptable. 
Rien que l'idée d'une série télé me débecquette 
