La Dernière Piste est un western américain de Kelly Reichardt avec Michelle Williams et Bruce Greenwood sorti en 2010. Il raconte la traversée de l'Oregon en 1845 de trois familles menées par le trappeur et guide Stephen Meek. Mais ce dernier se perd et le petit groupe en vient vite à manquer d'eau. Ils font alors appel à un indien capturé...
Les premiers images s'ouvrent alors sur nos personnages, filmés de loin, le visage caché par des chapeau ou des bonnets, traversant une rivière. Chaque plan met alors en scène l'eau, utilisée pour remplir des seaux, nourrir animaux de traits et de compagnie, laver le linge et la vaisselle. L'eau abonde, jusque dans le son, le premier que l'on entend du film. Cette même eau qui, tout le reste du film, viendra à manquer. Les pionniers ne savent pas encore la chance qu'ils ont devant tant d'abondance, et ils le regretteront bientôt. Michelle Williams le dit elle-même, ils auraient dû prendre plus d'eau. Ils s'en rendent compte assez rapidement lorsque leur guide commence clairement à être perdu. Notons au passage le portrait peu flatteur que le scénariste Jonathan Raymond dresse de cette légende de l'Ouest, qui a mené plusieurs convois à travers le pays. Ici, il est vantard, parlant sans cesse de ses exploits, de sa vie remplie, d'à quel point il connaît ce pays. Le mythe et la légende de l'Ouest en prennent alors un coup.. Meek représente cette promesse de l'Ouest sauvage, ce territoire riche, considéré comme le nouvel Eden, et qui se révélera en réalité bien différent, de la légende justement.
Les idées de départ sont toutes faussées. Car c'est au contraire grâce à un Indien, considéré comme sauvage, meurtrier, inférieur et animé de mauvaises intentions, que le petit groupe accédera au salut. Ce même indien taciturne, calme, paisible, les cheveux longs mais attachés et imberbe, qui se révèle être l'exact opposé de Meek, bavard, vantard, hirsute, barbu. C'est lui le sauvage comme il se plaît tant à le rappeler. C'est en lui que les familles ont placé leur confiance et qui les a déçu.
Le film, malgré ses 1h40, pèse lourd, tant la cinéaste parvient à faire ressentir cette soif palpable qui touche et les personnages mais aussi le spectateur, qui n'en peut plus de cette attente interminable, à mesure qu'il voit les rations manquer, les personnages paniquer, l'Indien en danger. Une incontestable réussite.
) je me suis même fendu d'un petit commentaire car ça parlait du féminisme, du wokisme et d'autres choses. 
