Sonora, Mexique, 1880. Après un hold-up, Dad Longworth (Karl Malden) abandonne son jeune complice Rio (Marlon Brando) aux mains des autorités et disparaît avec le butin. Après son évasion de prison, cinq ans plus tard, Rio retrouve Longworth devenu un homme respectable, père de famille et shérif d'une petite ville de Californie. Va-t-il réussir à se venger ?
Le titre original "One-Eyed Jacks" fait référence aux cartes à jouer "valet de cœur" et "valet de pique", ainsi nommés en anglais parce que le visage est de profil et montre seulement un œil.
A l'origine c'est Sam Peckinpah qui travaille sur le roman "The Authentic Death of Hendry Jones" de Charles Neider pour en faire un scénario, à la demande du producteur Franck Rosenberg. Stanley Kubrick devait le mettre en scène mais le scénario lui déplaît. Plusieurs scénaristes vont y travailler, dont surtout Guy Trosper avec lequel Brando réécrit le film jusque pendant le tournage. Aucun réalisateurs sollicités ne voulant du film, c'est finalement Brando qui s'en charge en plus de le produire : dépassement du temps de tournage et du budget (Brando improvise et expérimente la réalisation d'un film), post-production qui dure un an et demi, fin modifiée. La Paramount, qui découvre un film de huit heures, le remonte et le réduit à 141 minutes.
En résulte un western atypique et singulier, à l'image de Brando, même si la Paramount s'est finalement emparée du film (Brando ne retrouve pas le film tel qu'il l'a tourné) Karl Malden : "Marlon voulait réellement dire quelque chose avec ce film sur la nature humaine. Qu'aucun individu n'est ni totalement bon ni totalement mauvais. Rien dans la nature humaine n'est tout noir ou tout blanc, tout possède des zones de gris. Chacun a deux visages, et peut-être n'en connaissons-nous qu'un." Un western mélodramatique aussi (même si la fin n'est pas aussi sombre que prévue) et une distribution parfaite.
Le plus gros du tournage se fit à Big Sur et dans la péninsule de Monterey en Californie et Brando s'est attaché à inclure en permanence l'intrigue au sein d'une nature la plus part du temps sauvage. Le film fut le dernier à être tourné avec le procédé VistaVision. Les décors naturels et la sublime photographie de Charles Lang donnent au film une atmosphère toute particulière.